je comprends parfaitement votre message et c'est très clair.
J'ai une petite question:
vous écrivez: "sans revenus déclarés à Madagascar", donc j'en conclu que vous êtes inconnu au niveau du centre fiscal à Mada.
Mais certains organismes, banques ou Assurance vie demandent un document visé par l'administration fiscale de Madagascar pour pouvoir être exonéré des prélèvements sociaux.
Comment faites vous dans ce cas là ?
Justement, j'employais le conditionnel parce que je n'ai fait qu'explorer la possibilité de prendre ma pension en Afrique (Mada ou Côte d'Ivoire). Donc je n'ai pas encore été confronté à ces questions pratiques. Je suppose que ce sont des organismes français qui vous demanderaient ces documents visés? Ou bien les organismes Malgaches? Dans le dernier cas évidemment, vous vous retrouvez confronté à une quasi-obligation de déclaration fiscale (ou à une obligation de "magouiller"). Mais vous déclareriez alors uniquement vos revenus malgaches.
D'après mes recherches à distance, l'impression que je retire pour les pays d'Afrique est que déclarer quelques revenus locaux vous donne plutôt une présomption d'être en règle, autant vis-à-vis du pays africain que du pays européen. Ce dernier (consulat? administration fiscale?) pourrait vous demander de "prouver de quoi vous vivez" ou de "prouver où vous payez vos impôts" : dans ce cas il vaut mieux pouvoir leur fournir quelque chose que rien du tout, surtout s'il y a moyen de brouiller les cartes quant aux montants réels. Donc si vous payez un impôt foncier sur votre bicoque en Afrique ou un impôt sur le chiffre d'affaires au titre des clopinettes que rapporte la baraque à limonade que vous avez ouverte pour occuper votre petite amie sur place, c'est toujours ça de pris pour contenter ou faire patienter la bureaucratie fiscale. C'est comme ça que je sens les choses, sans les avoir réellement mises au banc d'essai.
Tout ceci rappelle aussi le fameux "quitus fiscal" dont il est question pour certains pays (le Cameroun si j'ai bonne mémoire) quand on quitte leur territoire. Un tel quitus peut bien sûr être une arme redoutable entre les mains d'un douanier à l'aéroport. Le "toi aussi Brutus !" prononcé à la sortie du sénat romain par César mourant pourrait reparaître sous la forme d'un "toi aussi Quitus" !
Dans mon cas, si je devais m'installer à Mada, je demanderais un visa long séjour en alléguant que je suis retraité et j'ouvrirais tout au plus un compte en banque que j'alimenterais par des apports en liquide et sur lequel je ne laisserais pas s'accumuler trop d'argent. Si je vois que l'étau se resserre, je redeviens dare-dare non résident pendant un an, histoire de me faire oublier, quitte à revenir comme résident plus tard. Évidemment mon cas est peut-être atypique en ce sens que ma retraite n'est pas imposé à la source, détail qui soit ne vient pas à l'esprit des administrations locales, soit ne les intéresse pas comme cela semble être le cas de la Thaïlande.
Mais encore une fois, si votre pension est imposée à la source, même s'il n'y a pas de convention fiscale, l'imposition à la source est une raison de plus pour que les malgaches vous considèrent en règle pour ce qui est de ladite pension. Et bien que je n'aie pas une haute opinion des administrations fiscales française ou belge etc. je comprends qu'elles ne puissent vous donner aucune assurance sur la façon dont vous traitera tel ou tel État africain. La morale à laquelle je parviens est qu'il faut se décider à "tenter le coup", quitte à ne pas trop s'engager financièrement la première année, au cas où on devrait filer en laissant tout sur place. Même si on s'adressait à un cabinet d'experts fiscaux infaillible pour obtenir le fin mot juridique, rien ne dit que la situation n'aura pas changé dans quelques mois, ni que le pays où on réside a la volonté ou les moyens d'appliquer le droit. Et après tout, à l'heure qu'il est, quelques risques que l'on prenne en ce domaine en tant qu'homme, ça reste toujours bien moins dangereux que de se marier.