Le Canada souhaite accueillir plus d'expatriés malgré la crise

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Publié le 2020-09-14 à 09:07 par Veedushi
Bonne nouvelle si vous vous trouvez actuellement au Canada en tant que visiteur et que vous venez de décrocher un emploi. Plus besoin de quitter le pays pour demander un permis de travail. L'annonce a été faite le mois dernier par le ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Cette mesure vise à attirer et retenir les personnes désireuses de s'installer dans le pays à long terme et de contribuer activement à sa croissance économique.

Le Canada ambitionnait initialement à accueillir quelque 341 000 nouveaux résidents permanents en 2020. Il n'empêche que la crise de COVID-19 et la fermeture des frontières de la plupart des pays n'ont pas ralenti son élan. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En effet, selon un rapport publié par la Banque royale du Canada, les nouvelles politiques d'immigration permettent au Canada de renforcer son attractivité auprès des ressortissants étrangers en quête de nouvelles opportunités à l'étranger. Pendant le deuxième semestre de 2020, pas moins de 34 260 expatriés ont bénéficié du titre de résident permanent, même si cela correspond à une baisse de 67% par rapport à la même période l'année dernière.

C'est pendant la période d'avril à juin que le nombre le plus important de demandes de résidence permanente ont été approuvées, soit 24 000. A savoir, toutefois, que la grande majorité de ces ressortissants étrangers se trouvaient déjà dans le pays comme le pays a enregistré 4 000 nouvelles arrivées seulement en juin. De nombreux permis de travail ont également été approuvés pendant la même période, ainsi que 10 000 permis d'étudiants. Cependant, le nombre de nouvelles demandes de visa a chuté de 80% en raison des restrictions de voyage qui sont toujours en vigueur partout dans le monde.

Rappelons que le Canada est un pays qui dépend fortement de l'apport des expatriés, non seulement au niveau du marché du travail, compte tenu de la pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs comme la santé, mais aussi en raison de sa population vieillissante. Qui plus est, la présence des étudiants étrangers contribue de manière significative à la croissance économique du pays et au dynamisme du système d'enseignement supérieur.

Possibilité de demander un permis de travail depuis le Canada

Pendant la crise de COVID-19, le Canada a permis à ses résidents temporaires de conserver leur statut juridique. Des milliers de travailleurs étrangers détenteurs de visas de visiteur ont dû changer de statut pour pouvoir rester, compte tenu des restrictions de voyage implémentées dans le reste du monde. D'autre part, le marché du travail canadien fait actuellement face à une pénurie de main-d'œuvre et de compétences dans différents secteurs. Cette nouvelle mesure devrait ainsi permettre aux employeurs de recruter, principalement dans les secteurs des biens et des services essentiels.

Sachez que la plupart des résidents temporaires qui sont physiquement présents au Canada et qui font l'objet d'une étude d'impact sur le marché du travail (EIMT) ne sont pas éligibles pour un permis de travail. Mais entre temps, ils peuvent profiter de cette mesure temporaire s'ils ont un statut de visiteur valide le jour de la demande, s'ils n'ont pas quitté le pays depuis le 24 août 2020 et s'ils disposent d'une offre d'emploi valide. Une fois que l'EIMT a été complétée, et même s'ils en sont dispensés, ils ont jusqu'au 31 mars 2021 pour faire une demande de permis de travail au nom de leur employeur. Il doivent également satisfaire tous les autres critères d'admissibilité conformément à la politique d'immigration canadienne.

D'autre part, cette politique permet aux demandeurs qui ont déjà obtenu un permis de travail valide au cours des 12 derniers mois et qui répondent aux critères énoncés de commencer à travailler pour le compte d'un nouvel employeur en attendant que leur demande de permis de travail soit entièrement approuvée.

La résidence permanente pour les demandeurs d'asile

Pendant la crise, le Canada a pu compter sur l'apport des demandeurs d'asile dans le domaine de la santé, principalement pour les soins aux personnes infectées par la COVID-19, ainsi qu'aux personnes âgées. En guise de récompense, la voie vers la résidence permanente a donc été ouverte à certains d'entre eux depuis le 14 août 2020, sous certaines conditions. Ces derniers doivent avoir présenté leur demande d'asile avant le 13 mars 2020, être détenteurs d'un permis de travail et avoir effectué au moins 120 heures de travail entre le 13 mars et le 14 août dans l'un des établissements de santé du pays. Ceux qui souhaitent s'installer au Québec doivent également être en possession d'un Certificat de sélection permanente. A savoir que leurs personnes à charge sont comprises dans cette mesure.

Et les étudiants étrangers dans tout ça ?

Les ressortissants étrangers souhaitant étudier au Canada peuvent d'ores et déjà commencer leurs études à distance. Ces derniers pourront faire leur demande de visa une fois que toutes les restrictions de voyage auront été levées. Les autorités canadiennes font d'ailleurs état d'une baisse importante du nombre de demandes au début du nouveau semestre. En effet, seuls 10% des demandes de permis d'études ont été traitées et finalisées au cours du 2e semestre de 2020. Cependant, de nouvelles mesures ont été mises en place le 26 août 2020 pour faciliter leur admissibilité au permis de travail post diplôme (PTPD). Autorisés à étudier en ligne depuis leur pays d'origine jusqu'au 30 avril 2021, ils pourront toujours demander un permis de travail post diplôme à condition d'avoir complété 50% de leur programme d'études. Ceux qui s'inscrivent à un programme d'une durée de 8 à 12 mois qui débute entre mai et septembre 2020 sont également autorisés à étudier à distance sans que leur éligibilité pour le PTPD soit affectée. En ce qu'il s'agit de ceux qui sont inscrits dans plusieurs programmes admissibles au PTPD, ils pourront additionner la durée de leurs différents programmes à condition de compléter 50% de leurs études au Canada.