COVID-19 : Ces expats coincés à l'étranger

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Publié le 2020-03-23 à 08:26 par Veedushi
Alors que la plupart des pays du monde ont imposé des restrictions de voyage strictes, certains fermant leurs frontières jusqu'à nouvel ordre, des milliers de ressortissants étrangers se retrouvent actuellement bloqués. Impossible, pour certains, de rentrer chez eux afin d'échapper à la crise sanitaire. Difficile, pour d'autres, de rester loin de leurs proches en cette période délicate. Expat.com vous propose quelques témoignages poignants.

Shina est une expatriée mauricienne vivant aux États-Unis. Détentrice d'un visa J-1, elle était censée rentrer à l'ile Maurice, son pays natal, en juin. Compte tenu de l'ampleur que prend la pandémie du coronavirus dans le monde entier, elle décide d'entreprendre des démarches pour rentrer auprès de sa famille, mais le destin en a voulu autrement. L'annulation de son vol en raison d'un faible tremblement de terre ne sera que le début de sa mésaventure. « Entre temps, le gouvernement mauricien a annoncé la fermeture de ses frontières, y compris pour ses citoyens  qui se trouvent à l'étranger ». Prise de panique, elle n'a aucun autre choix que de regagner son domicile. « Ils auraient dû prendre toutes les dispositions nécessaires pour s'assurer que les Mauriciens qui sont à l'étranger puissent rentrer chez eux en toute sécurité. On ne s'y attendait vraiment pas », déplore-t-elle. Pour combler le tout, l'hôtel pour lequel elle travaillait a fermé ses portes, jusqu'au 30 avril, en raison de la pandémie, ce qui la laisse au chômage et sans les moyens pour subvenir à ses besoins. « Il ne me reste plus qu'à attendre que ces restrictions soient levées pour que je puisse enfin rentrer chez moi ».

Richard est un Français qui se retrouve actuellement coincé en République dominicaine avec son épouse. Ils avaient prévu de rentrer en France en avril, mais reconnaissent qu'il y a, aujourd'hui, très peu de chances qu'ils puissent le faire, compte tenu des restrictions de voyage imposées par pas seulement les pays de l'Union européenne mais aussi le reste du monde. « Il est dommage que la compagnie aérienne avec laquelle nous étions censés voyager n'ait pris aucune mesure pour rapatrier les gens. Nous ne voyons aucun effort, y compris au niveau des autorités », constate-t-il. Et d'ajouter que « ce prolongement de séjour forcé va nous coûter une petite fortune, à mon épouse et moi ».

Pour Philippe, expatrié belge actuellement en mission au Ghana, les restrictions de voyage sont, sans aucun doute, durs à supporter. « Il y a à peine une vingtaine de cas au Ghana alors que toute ma famille se trouve en plein confinement en Belgique ». Il reconnait, cependant, que toute tentative de rentrer constitue un risque important. « Je pourrais exiger de rentrer, mais il y a un risque majeur d'être contamine dans l'aéroport ou dans l'avion. Pourquoi devrais-je prendre ce risque ou le faire courir à ma famille en les faisant venir près de moi ? », soutient-il. Et d'ajouter catégoriquement « Non, même si le cœur a ses envies ». Philippe insiste d'ailleurs qu'il faut que la raison l'emporte afin de mettre un terme à la propagation au niveau mondial. « Que chacun reste chez soi en attendant ! Pour ma part, à part prier qu'il n'arrive rien à mes enfants et à ma femme, je peux juste continuer à travailler et essayer de prendre les précautions sanitaires maximales pour me protéger ».

Un avis que partage Jessica, une expatriée britannique à Riyad, en Arabie Saoudite. Enseignante d'anglais, elle avait également prévu de rentrer en avril. En revanche, elle reconnait que la situation actuelle dans son pays d'accueil n'est pas aussi alarmante qu'en Europe ou aux États-Unis. « Il est vrai que je voudrais rentrer auprès de ma famille, mais cela représente un risque énorme, non seulement pour moi mais aussi pour ceux qui m'entourent. Entretemps, je vais jouer la carte de la prudence et remettre mes projets de voyage au moment approprié », affirme-t-elle. Selon Jessica, il faudrait que les gens pensent plus aux autres qu'à eux-mêmes en cette période difficile.

Pendant ce temps, la solidarité des Français s'organise aux quatre coins du monde. Le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a mis en place le site SOS UN TOIT, un service d'urgence destiné aux Français qui n'arrivent pas à rentrer chez eux en cette période de crise. Ce service permet, notamment, aux Français bloqués à l'étranger de se déclarer à la recherche d'un logement en attendant leur retour en France, et aux Français établis hors de France de leur proposer un hébergement temporaire. Si vous êtes Français et que vous êtes actuellement bloqué à l'étranger, pas de panique !