Les clichés les plus populaires sur la vie en Nouvelle Calédonie

Bonjour Kalolina,
Ton message m'a fait du bien. Cela me donne une raison aimer la Nouvelle-Caledonie.

Ouhlala, je connais un peu (et même bien) le monde agricole français que j'ai fréquenté 40 ans. Bio, faux pas rêver, il existe un certain nombre de label Bio Français ou Européens de rigueur variable, en fait c'est une vraie jungle. Chaque label Bio correspond à un cahier des charges valable pour un type de production donnée (lait, oeufs, tomates, pommes, etc...) Les cahiers des charges n'excluent aucunement certains traitements ou un pourcentage d'aliments pour élevage aux effets pas très positifs (maïs, ensilage). Je ne vais pas disserter sur le sujet, il est terriblement complexe et il faudrait un livre entier ou plusieurs. Mais il faut savoir qu'un produit alimentaire végétal bio peut, en métropole, avoir subi jusqu'à une trentaine de traitements. Bon, un produit végétal non bio peut contenir des traces d'une soixantaine de pesticides, alors Bio c'est un peu mieux. Quand à l'alimentation du bétail ou des volailles dit bio, il y aurait à raconter également. Comment imaginer qu'un lait en métropole puisse avoir un label bio avec des vaches nourries à l'ensilage, pourtant un % d'ensilage est autorisé en élevage laitier bio (mais pas pour les fromages AOC au lait cru heureusement).
Bon pour en revenir à la NC, ici il faut pas rêver bio, le pays étant très peu peuplé, c'est la nature qui domine, et la nature non domestiquée n'est pas du tout un monde facile (contrairement à ce que les écolos des villes s'imaginent), notamment pour les agriculteurs, puisque parasites en tout genres abondent allègrement. En premier lieu, maladies non contrôlées, mais aussi insectes de tout espèces dont certaines larves ou chenilles parasitent largement les cultures et détruisent massivement fruits et légumes, en second lieu, les oiseaux, qui ravagent tout ce qui n'est pas sous filet ou qui n'est pas traité. Conclusion, ici en NC, on traite énormément, solution moins coûteuse que de cultiver sous filets ou sous serres.
Un point très positif cependant la viande bovine (pas très chère d'ailleurs) peut difficilement être plus bio puisque les bêtes sont au pâturage à longueur d'année, c'est à peine si certains éleveurs commencent à donner un peu de foin ou quelques compléments à la saison sèche. J'ai cependant vu apparaitre les sinistres grosses balles d'ensilage ces dernières années, j'espère que cela restera marginal.
En fait, je pense alimentairement qu'il est plus facile de vivre en "brousse", on peut faire son petit jardin (sous filet), avoir ses arbres fruitiers (à condition de savoir lutter contre les guêpes et les oiseaux), avoir ses poulets ou ses lapins, etc... Mais attention c'est beaucoup de travail car les terres sont souvent très argileuses et il faut créer des billons surélevés et ensuite irriguer pour la terrible saison sèche. Et puis en brousse, on échange beaucoup de ce que l'on a avec les voisins. Il y a également la pêche et la chasse. Et pour finir, on a sa yaourtière, les yaourts et desserts lactés étant hors de prix, mais le lait pas trop cher. Bref, avec des oeufs et du lait, on fait tout ses desserts soit même. Avec du travail, et de l'organisation, on peu se nourrir en brousse à prix raisonnable, ce n'est pas mon pire budget. On peut même vendre son surplus en bord de route ou sur le marché local sans payer de taxes ou sans réglementation contraignante.