Votre expérience du choc culturel au Paraguay

Bonjour à tous,

Vivre dans un autre pays implique de découvrir les différents éléments de sa culture. La maîtrise de tous les codes culturels est parfois le fruit d'un long apprentissage.

Comment cela s'est passé pour vous? Racontez-nous vos expériences du choc culturel au Paraguay, vos anecdotes, que vous ayez vécu un moment drôle ou embarrassant.

Quels sont vos conseils pour vivre en douceur cette transition?

Merci d'avance pour vos témoignages,

Christine

Ouh là là ! Des "chocs culturels" j'en ai connu des tas vu que je vadrouille pas mal. Mais ce n'était pas si "choquant" que ça. Même dans un pays musulman comme le Maroc, où je me suis fait des amis, ceux-ci étaient très critiques sur l'islam et nous étions donc en phase.

Dans le cas du Paraguay ce fut, effectivement, un choc : celui de l'inculture. Et quand je dis inculture c'est pas seulement la littérature et la poésie, j'y englobe le savoir de base technique. Par exemple faire une pente à une gouttière pour évacuer l'eau, ça les dépasse, ils les montent comme des corniches. Pourtant le Paraguay ce n'est pas l'Atacama les pluies sont fréquentes et souvent fortes. Donc les gouttières pissent de tous les côtés mais, pour eux, c'est normal. Même quand il pleut aussi à l'intérieur de la maison parce que le toit a été mal fait (j'ai eu, en quatre ans, trois maisons, toutes les trois avaient des fuites sérieuses à l'intérieur). Tout est routinier chez eux, même si ça fonctionne mal. Jamais une remise en cause même pour un petit truc technique.

J'ai pourtant connu des pays où le niveau culturel était très bas (Afrique noire occidentale, en particulier dans la brousse), mais dès qu'on établissait une relation de copinage avec un jeune (le copinage est pratiquement impossible au Paraguay, un étranger étant un diablo), celui-ci désirait savoir des tas de choses car le moteur est, bien évidemment, la curiosité. Moteur complètement absent chez les paraguayens y compris les jeunes. Le jeune (ou moins jeune) africain était content d'apprendre, de maîtriser un savoir technique. Pour lui la qualification professionnelle est un moteur important dans la promotion sociale. Notions qui dépassent les paraguayens qui s'en fichent complètement. La vie se résume à glander un maximum assis toute la journée sur une chaise à fils plastiques en suçant leur téréré et à tripoter interminablement leur smartphone (surtout les femmes). Je ne suis pourtant pas un forcené du travail et je n'ai pas réédité pour rien "Le droit à la paresse" de Paul Lafargue (en téléchargement sur mon site) mais une telle oisiveté et une telle complaisance dans le misérabilisme à, pour moi, un côté morbide.

La culture classique ? Simple ils ne lisent rien. D'ailleurs les "librerias" vendent de tout sauf des livres (les pharmacies aussi vendent de tout, mais aussi des médicaments). La plupart sont illettrés sorti d'Asunción et, un peu plus loin, la plupart ne connaissent pas l'espagnol juste le dialecte guarani. Lire une ligne ou en écrire une est très laborieux. Donc ils n'ont aucun plaisir dans la lecture qui n'est pas non plus une source de savoir. Quant à Internet ça se résume à Facebook sur leur smartphone. Et que s'écrivent-ils ? Je me suis penché, indiscrètement, sur des épaules, ça se résume à une ligne et demie de texte du genre "Hola qué tal ?" et ils font défiler continuellement leurs petites photos de leurs nombreux "amis" Facebook.

Vous me direz, braves gens, que c'est un peu la même chose avec les "d'jeun'z" français. Et bien les jeunes paraguayens, c'est la même chose en pire. Donc pas ce qu'on appelle un "choc culturel" car on est en terrain qualitativement connu.

La solution ? Simple ! Aller rechercher des contacts ailleurs ! Ca s'améliore nettement en Argentine et, plus encore, au Chili.

De passage a Asunción il y a 2 ans pour rendre visite une vieille connaissance et qui habite dans un appartement "neuf" classe moyenne ....
aucune serrure des portes fonctionné correctement, aucune porte était a l'équerre...  la robinetterie dans les toilettes ou la cuisine... ça coulait de partout, le béton des murs, craqué, la peinture décollé....

Prenons la notion toute bête de "conscience professionnelle". Autrement dit la satisfaction personnelle d'avoir fait correctement son boulot et d'avoir bien servi le client. Et bien ça n'existe pas au Paraguay. Deux exemples vécus :

1. J'achète un compresseur à Petersen (chaîne de magasins professionnels en outillage). Je demande au vendeur de me vendre en plus le tuyau ad hoc pour la sortie de l'air comprimé. Une fois arrivé à la maison je constate qu'il est impossible de brancher ce tuyau sur le compresseur, les raccords ne sont pas les mêmes. Je dois retourner au magasin (à 55 km de chez moi) pour le changer. Ce que fait - quand même - le vendeur, mais sans aucun état d'âme et pas la moindre excuse pour m'avoir refiler un tuyau qui ne convenait pas.

2. J'achète, pour ma camioneta Isuzu, une jante pour avoir une deuxième roue de secours (recommandé quand on va vadrouiller dans des coins impossibles). Chez Automotor, le concessionnaire donc, au service des pièces détachées. Chez le monteur de pneumatiques ils me disent que ça ne convient pas cette jante est en 15 pouces et il faut du 16. Le 15 pouces est utilisé généralement pour les moteurs de 2,5 litres et le 16 pouces pour les moteurs de 3 litres. Le 2,5 litres étant de plus en plus abandonné. Or le vendeur ne m'a même pas demandé quel était la cylindrée de mon moteur.

Et tout est comme ça au Paraguay ! C'est pour ça que quand je dis qu'on ne peut rien faire de professionnel avec les paraguayens, ce n'est pas parce que je suis un pas beau méchant. Et je suis présentement coincé car il serait nécessaire, pour ma survie économique que je monte une activité. J'ai pensé prendre un jeune (18-25 ans, donc disponible) que je formerais et qui serait mon associé (faire une boîte tout seul ne me plait guère). C'est clair qu'il n'aura aucune part de capital à apporter, mais ce n'est pas important puisque le capitaliste (de peu de capital) ce sera moi et que je le prendrais sous mon aile. Je lui demande juste des qualités humaines. Celles que, justement, je ne peux pas trouver chez les paraguayens (jeunes ou non). Donc il va falloir que je parte en chasse à cet oiseau rare dans les pays voisins.

Bonsoir,
rien de bien réjouissant à vous lire!
vous êtes seul au Paraguay?
Si on est en famille et qu'on se dit qu'avec le coût de la vie on pourrait vivre mieux qu'en France (pire nous venons de la Réunion où tout est cher) et profiter des beaux pays à visiter , chez nous il faut déjà 1000€ minimum pour sortir de l'île! Ce pays n'a rien a apporté!! peuple qui m'a tout l'air différent de l'Argentine, du Brésil, moins d'insécurité..
Merci de me répondre.

Bonjour à tous,

J'ai vécu au Paraguay et j'y ai travaillé. Je peux vous dire que ce pays est juste magnifique et ses habitants encore plus incroyables. Il y a bien des chocs culturels tels que la notion de l'heure et des soucis matériels mais un choc culturel n'implique pas forcement quelque chose de négatif. J'ai été choqué de voir à quel point les gens sont heureux et vrais. Ils accueillent les étrangers à bras ouverts! Oui il y a une mauvaise gestion des pluies, oui c'est vrai que parfois il y a des problèmes de pluie qui entre dans les maisons mais ce n'est vraiment pas cela que j'ai retenu de ce pays. J'y ai appris à prendre le temps d'être heureux, à prendre le temps de l'amitié et de remettre l'humain au centre de nos vies, ce que nous avons tendance à oublier en France. Les Paraguayens sont tellement attentionnés, ils feront tout pour que vous vous sentiez bien et que vous aimiez leur pays autant qu'ils l'aiment car oui ils l'aiment extremement fort. Si vous allez au Paraguay, n'y allez pas avec grosses pattes d'européens mais laissez vous prendre par la main car ce pays vous apprendra à prendre le temps d'être heureux, tout simplement.

Vous avez tous raison. Tout dépend dans quelles perspectives vous vous placez.

Chacun aura des attentes et des perceptions différentes en fonction de ce qu'il sera venu faire au Paraguay.
Une étudiante en stage ne sera pas confrontée aux mêmes difficultés et à la même réalité que quelqu'un cherchant à monter un business ou à travailler, ou bien encore que quelqu'un qui souhaite passer sa retraite dans le pays.

NAWEL
Quel plaisir de vous lire j'ai tellement lu d'aspects négatifs que je commençais à me poser des questions!
j'y suis allée cette année avant de faire le grand saut l'année prochaine.
Je dois avouer que cela me réconcilie avec ce pays!!!
merci