Tenter une expatriation au Paraguay l'année prochaine

Bonjour
j'envisage de tenter une expatriation au Paraguay l'année prochaine.
Pourriez-vous me donner votre avis sur ce pays .
Voici mon mail: ***************
Je vous remercie.
Valérie

Modéré par Priscilla il y a 8 ans
Raison : Merci de ne pas afficher vos coordonnées personnelles sur un forum public par mesure de sécurité

Avec la question de Valérie/Pinotage, le moment est venu de livrer une partie de l'intro de mon texte du syndrome paraguayen :
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Le Paraguay est encore le pays (ou l'un des) idéal pour y passer une retraite tranquille... Il y fait bon vivre, les prix sont encore raisonnables et le climat est presque idéal pour ceux, qui comme moi, aiment fumer leur cigare sans se faire insulter ni taper dessus, car on peut manger dehors midi et soir pendant 9 mois de l'année, ce qui n'est le cas, ni au Chili, ni en Uruguay, ni en Argentine.
C'est aussi un pays dans lequel il est encore possible de monter une affaire qui ne nécessite pas - ou un minimum - de personnel et qui reste dans le principe « j'importe, je vends, on me paie cash et les clients se démerdent avec mon matériel ». Ca demandera au moins 3 à 5 ans pour se faire connaître, mais ça marchera, à condition de pouvoir tenir financièrement 3 à 5 ans, ce qui est une autre histoire... Mais ce n'est vraiment pas le pays pour monter une entreprise qui emploie du personnel, surtout une entreprise de service, car le Paraguay est le pays de l'arnaque par prédilection, avec un droit du travail sournois et féroce, avec des salariés hyper procéduriers et à l'affut de la moindre opportunité pour plumer le patron-gringo en toute légalité mafieuse (justice corrompue). En outre le Paraguayen lambda ne veut pas travailler et cherche l'argent facile. Généralement il n'a aucune qualification professionnelle et prétend savoir tout faire, ce qui engendre souvent des pertes financières énormes pour les étrangers. A noter que les patrons paraguayens sont vaccinés, eux...
Ajoutons à cela à cela que mentir et voler sont des sports quotidiens, des méthodes qui permettent de gagner sa vie normalement. Au Paraguay voler est un job comme un autre, d'autant que dépouiller un gringo est dans la culture (dans les contes pour enfants) et c'est un exploit dont on se vante auprès des ses amis et de sa famille ! C'est probablement au Paraguay qu'est né le proverbe « Donne un peu de bouffe à un Paraguayen, il mangera un repas, apprends-lui à voler, il mangera toute sa vie ! » A noter que la formation est courte, dans le domaine du mensonge et du vol, le Paraguayen bénéficie d'une très forte prédisposition génétique.
Il est impératif de savoir également que le système paraguayen est organisé dans ses moindres détails pour pomper l'argent des étrangers, à un point tel que le nouveau président en avait fait l'un de ses chevaux de bataille, car portant préjudice à l'économie du pays.
Pour vivre au Paraguay, il faut être sacrément solide, blindé, bien dans sa tête... Il est également impératif d'accepter la pesante « solitude culturelle », car l'ignorance est omniprésente, même chez les gens qui se croient d'un certain niveau.

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Ceux qui seraient choqués par mes propos devront savoir que j'ai eu 42 salariés pendant 3 ans pour construire un hotel. Ces braves gens à l'origine très sympathiques, souriants et attachants, et que j'ai aidés un maximum, se sont groupés pour organiser mon dépouillement intégral. Le métayer que je payais pour garder les matériaux de construction organisait la vente de ceux-ci à mes propres chefs d'équipes, qui de ce fait signaient les bons de sortie des matériaux, et la boucle est bouclée... Blindé de preuves,  j'ai porté plainte contre 5 d'entre eux. A chaque fois les avocats des 2 parties se sont entendus avec le juge pour me condamner à verser le maximum d'indemnités (105.000.000 Gs = 17.000 € ) qu'ils se sont partagées... entre Guaranis bien sûr !
Bienvenue au Paraguay, et bienvenue au club !

Merci pour votre réponse , cela rejoint ce que l'on m'avait raconté.
Y a-t-il des activités pour les enfants? (9 et 14 ans)
Que faire le week-end?
D'après ce que je comprends il vaut mieux avoir un business d'import export ne nécessitant pas d'embauche.
Pour le personnel de maison il est tout aussi difficile de faire confiance à quelqu'un?
Merci pour votre réponse JC
Pinotage

Salut Valérie

Pour les activités des enfants, à part le sport je pense qu'il n'y a pas grand-chose, mais je ne suis pas un expert en la matière. Là encore, un problème de différence de culture car bon nombre des enfants paraguayens doivent trouver à s'occuper, l'éducation parentale des enfants étant quasi inexistante. Force est de constater que la principale distraction des enfants reste la rue...

Que faire le week-end, je répondrai sans hésiter : beaucoup de choses ! dans l'ordre d'importance :
1 - Le football, distraction N°1 du week-end. On peut aller voir les matchs directement dans un stade, où bien à la télé dans le salon de son voisin. À condition d'aimer le football bien sûr...
2 - Envoyer des textos : un vrai Paraguayen se reconnaît à la prothèse-celular qu'il a à la place de la main gauche. Il passe ses week-ends à pianoter pour envoyer des textos à ses copains et à sa famille, en buvant le téréré et de la bière. À condition d'aimer envoyer des textos bien sûr...
3 - Boire le téréré ou de la bière, assis sur une chaise, chez soi ou occasionnellement chez ses voisins. Il y a aussi des variantes qui consistent à monter dans une voiture, musique à fond, et de balancer ses canettes de bière par la fenêtre en regardant les voitures derrière qui font des zigzags pour les éviter. C'est un jeu hilarant, à condition d'aimer le téréré et la bière bien sûr ! Mais on peut aussi varier, en allant boire des bières aux abords des rapidos (restauration rapide de bord de route) ou dans les stations-service, avec quelques copains paraguayens possédant une camioneta-pick-up équipée d'une sono avec des haut-parleurs plus gros que la voiture et d'une puissance tellement stupéfiante que tous les voisins en profitent jusqu'à 2 km. C'est une distraction intelligente et culturelle (école d'écoute de reggaeton, musique nationale) très prisée au Paraguay.
4- Manger un asado. On a même le droit d'en faire plusieurs... Un le samedi midi, un autre le samedi soir, le dimanche midi et le dimanche soir, en buvant le téréré et de la bière. À condition d'aimer l'asado bien sûr...
5 - S'occuper de sa page « Face Book » qui n'a pas du tout la même fonction qu'en France. Au Paraguay, Facebook est un site de rencontre, avant tout. Et en buvant le téréré et de la bière, à condition d'aimer Facebook bien sûr...
6 - Déambuler dans les rues pour voir si on ne croise pas le voisin avec la femme d'un autre, ce qui permet d'alimenter les conversations pendant la semaine suivante.
Voilà pour les distractions du week-end,

Oui, il est préférable d'avoir un boulot ne nécessitant pas l'embauche d'un paraguayen. Et j'en profite pour dévoiler un 2e extrait de mon syndrome paraguayen :

Concernant le vol, mes années ici me permettent de confirmer qu'au même titre qu'on dit qu'en France  une famille unie est une famille qui n'a pas encore eu à partager un héritage,  je dis qu'un Paraguayen honnête est un Paraguayen qui ne s'est pas encore trouvé dans mon bureau quand je fais la paye avec les billets sur la table et que je m'absente cinq minutes pour aller aux toilettes. Tôt ou tard, il craquera, ce n'est qu'une simple affaire de temps !

J'te vole ta montre, mais j'te donnerai l'heure ! Les Paraguayens auraient-ils inventé le communisme ?
Pour comprendre ce qu'est le vol, ce qu'est l'arnaque au quotidien, encore une fois il faut vivre ici.
Car pour eux « piquer » est un acte comme un autre, un acte complètement ordinaire et quotidien qui s'inscrit dans un mode de fonctionnement du quotidien. Le Paraguayen trouve normal que quelqu'un qui possède quelque chose lui donne une partie de ce qu'il a ( à défaut de tout) s'il est dans le besoin, et même s'il ne l'est pas, surtout si c'est un étranger qui par définition lui doit tout. Par exemple si un type t'emprunte de l'argent, dans sa tête il n'a pas à te le rembourser, il ne te doit rien, et si tu lui réclames, monsieur se vexe ! Un fils peut revendre à son père un objet en faisant deux fois la culbute, ça ne choque personne et même pas le père …
Pire, si tu racontes à quelqu'un qu'on ta volé quelque chose, il va être désolé de ne pas te l'avoir piqué le premier !


Note que je n'ai pas eu la chance de rencontrer un Français qui avait fait son parcours initiatique comme je l'ai fait. Si j'avais eu cette chance, j'aurais économisé ce qu'on m'a volé, jour après jour, par méconnaissance du pays et des paraguayen, 1/4 du capital d'origine. Maintenant je connais toutes leurs ficelles, je peux écrire un bouquin !

Pour le personnel de maison, c'est simple, tous piquent tout ! C'est plus fort qu'eux, comme le scorpion qui veut traverser la rivière sur le dos de la grenouille (tu connais l'histoire ?) Et j'en profite pour dévoiler un 3e extrait de mon syndrome paraguayen :

Employer des Paraguayens : Le vol assuré !
Par nature ou par coutume et comme je l'ai déjà dit, le salarié trouve normal de voler son patron, surtout s'il est généreux et sympathique, car pour lui la tâche est plus facile. Il s'en vante auprès de sa famille et de ses amis qui le félicitent, même s'ils te connaissent et même s'ils t'aiment bien. Le dépouillement se fait au quotidien.  Pour indication et dans le cas qui me concerne, ci-après la liste de ce qui disparait très vite :
L'essence des matériels de travail (elle passe dans les motos), tous les outils - un par un - les appareils photo, calculettes, draps, couvertures, serviettes, vêtements et surtout chaussures, détergents et produits domestiques comme répulsifs et insecticides, balais éponges et serpillères, alimentation et boissons (surtout bières et sodas) médicaments, briquets, stylos, coupes ongles, piles, ciseaux, ampoules, chargeur de téléphones, etc. Enfin tout ce qui peut servir et qu'on n'aura pas besoin d'acheter ou que l'on pourra revendre. L'huile d'olive et les détergents par exemple, sont très prisés, ils partent dosette par dosette...
Si tu as le malheur de sortir un truc de ton placard-réserve fermé à clé et que tu oublies la clé sur la porte, ou sur une table, tu as tout faux !
Tout, absolument tout disparaît petit à petit et il est impossible d'y échapper. Et que faire ? C'est absolument insupportable et personne n'a la capacité à s'adapter à ce genre de chose...

Bonsoir Jean Claude, et comment fais-tu pour tenir le coup avec ton entreprise et tes employés?

Tout ce qu'a écrit Jean Claude est vrai, Encore faut-il nuancer.

Je dirige une entreprise d'une quarantaine de salariés. Parmi ceux-ci, j'ai recruté 4 jeunes qui ont fait des études. ils sont titulaires d'une licence (5 semestres post bac paraguayen).
Ils constituent l'ossature de l'entreprise.
Je les paie plutôt bien, en accord avec leur diplôme et leur expérience.
Et je n'ai qu'à me  féliciter de leur collaboration. Ils ont envie, ils bossent, restent le soir ou reviennent le dimanche quand ils ont un boulot à terminer sans même que je leur demande.
L'un d'entre eux gère une caisse d'environ 10.000.000 de guaranis (2000 €) pour les petites dépenses au jour le jour, et il n'a jamais manqué un guarani. Si d'aventure il en manquait, c'est de sa poche qu'il boucherait le trou de lui-même car son honnêteté serait en jeu.

Par contre, pour le personnel sans qualification et donc sans éducation, la culture guarani prend le pas et le vol n'étant pas un tabou ni censé exister (culture communautaire) de nombreuses petites choses disparaissent, même dans le vestiaire du copain.
Il y a quelquefois de bonnes surprises. Ma blanchisseuse qui en avait marre d'arriver le matin en ne trouvant plus ni lessive ni adoucissant m'a demandé de lui installer un petit placard fermant à clef. Depuis mes dépenses sur ces fournitures a largement diminué.

Donc pour résumer, plus le niveau d'étude s'élève, plus le fond culturel s'occidentalise, et moins on est confronté à tous les travers de la culture indienne. De plus, la nouvelle génération évolue, aspire à réussir et dénonce tout ce qui est fait de vol et de corruption.

Même si la majorité des paraguayens agissent encore comme l'a décrit Jean Claude, je suis un peu plus optimiste que lui quant au futur.

Pour le personnel de maison il est tout aussi difficile de faire confiance à quelqu'un?

Aucune confiance à donner, sauf à de très rares perles.
Le cout réel d'une employée de maison sera du double du salaire octroyé compte tenu de tout ce qu'elle chipera. Et ce n'est qu'une moyenne, constatée dans la gestion de mes finances perso.

merci pour cette description qui rend curieux de connaître la population.   Ils sont doués pour le chant disaient les jésuites. Vous connaissez des Mennonites du Chaco personnellement?

Pour l'employée de maison, soit ça se passe par connaissance, soit il y a des agences qui proposent des candidates moyennant finances.
En général, l'embauche est complètement informelle. On s'accorde sur les conditions (horaires, logement ou pas, nourriture ou pas, jours de travail,...) et sur le salaire.
Si il s'agit d'une employée qui ne logera pas sur place, je conseille la rédaction d'un contrat ce qui pourra éviter beaucoup de problème ultérieurs.

Le lycée Marcel Pagnol est le lycée français d'Asunción qui va de la maternelle au bac avec environ 450 élèves (en augmentation). Le lycée est agréé par l'éducation nationale française (le directeur + quelques profs sont de l'éducation nationale), les équipements sont excellents et les résultats au BAC très bons.
Il est situé dans le quartier Jara tout proche de l'avenida brasilia. Les embouteillages aux heures de pointe sont dantesques si on habite un peu loin, mais je crois qu'un système de ramassage scolaire existe. (à voir directement avec le lycée).

Bonsoir
merci pour votre réponse, pourriez-vous me donner des noms de quartiers assez proches (et bien fréquentés) du lycée Marcel Pagnol?
bonne soirée
Pinotage

Pour les quartiers,
Barrio las mercedes, Mariscal Lopez o Vigen del Huerto.

Plus on se rapproche du fleuve, plus ça craint.

Réponse à Lisy (8 septembre)

Salut Lisy, merci pour ta question sympa et ravi de voir que tu es toujours dans la discussion depuis 2013...

Comment fais-tu pour tenir le coup avec ton entreprise et tes employés ?
Je mets tout sous clef, je ne parle jamais d'argent, et je ne quitte pas mes boules Quies !

Bon, je blague, mais rassure-toi, pas besoin d'être un surhomme, il suffit simplement d'être bien préparé, même si on s'aperçoit au bout d'un moment qu'on n'était pas si bien préparé que ça... Et puis, chacun de nous à son parcours et son histoire...Dans mon cas c'est un choix de vie. Plus rien ne me retenait dans cette France que j'adore et dans laquelle j'avais l'impression d'avoir fait un peu le tour de tout. J'avais envie de découvrir autre chose, une autre culture, un autre climat, et comme on dit « l'changement d'herbages réjouit les veaux ».
Et puis, quitter sa France natale à un âge plus personne ne bouge un orteil, pour aller continuer sa vie dans un pays dont on ne connaît rien et sans parler la langue, c'était un défi intéressant... Et je savais à peu près ce que j'allais trouver, je ne me faisais aucune illusion.

À force de parler avec les gens de toutes nationalités ici, je me suis aperçu que le parcours de chacun était fondamental dans sa capacité à s'adapter. Je dis s'adapter car s'intégrer est mission impossible, il y a trop de différence de culture. Quand on me demande quelles sont les cinq principales qualités pour un candidat à l'expatriation, je réponds sans hésiter : tolérance, tolérance, tolérance, observation et pugnacité.
Enfin, il ne faut pas non plus imaginer que si je parle négativement des Paraguayens, c'est que je ne les aime pas. Bien au contraire ils sont très attachants pour la plupart, avec leur caractère d'enfants. Je pardonne plus facilement à un illettré ignorant de me faire une entourloupe qu'à un type bardé de diplômes.


En espérant que mon histoire puisse aider quelques-uns à préparer leur départ, je te livre ci-dessous un portrait qui a été rédigé par un type qui s'appelle Jérome Bodin, qui a travaillé avec moi en France et qui me connaît bien. Le portrait qu'il a fait est celui du site Web de l'hôtel qui sera mis en ligne prochainement. Évidemment c'est un peu romancé, c'est un gros flatteur, il faut savoir lire entre les lignes, mais dans l'ensemble l'histoire tient à peu près debout. Pardon mais il m'est plus facile de laisser quelqu'un raconter ma vie que de le faire moi-même:

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TOUT SAVOIR SUR LE CRÉATEUR DE L'HOTEL « LOS JARDINES DE AREGUA » - VOICI SON HISTOIRE ...    Par Jérôme Bodin

Dès le premier contact, Jean-Claude  se révèle être un personnage charismatique, chaleureux et sympathique. Parmi d'autres — tel un sens inné de la pédagogie —, l'une de ses qualités essentielles est de toujours s'intéresser à ses interlocuteurs et de leur faire partager ses propres passions. En 2008, il décide de se mettre en retrait de sa société de maintenance informatique et décrète que l'heure est venue pour lui de passer la main afin de concrétiser un vieux projet trop longtemps repoussé : vivre en Amérique latine, sous un autre climat et au sein d'une culture fort éloignée de celle de l'Hexagone. Rêve assez banal, me direz-vous ? Certes, mais à 66 ans, peu y parviennent avec succès...
En mai 2008, il tombe par hasard sur un commentaire du site « Le Guide du Routard » consacré à l'Amérique du Sud et qui dit ceci :

Le Paraguay, c'est une atmosphère, une douceur de vivre que sauront apprécier les routards au long cours. Pour l'instant, seuls quelques initiés le connaissent, mais ils hésitent à dévoiler leur secret de peur que le tourisme vienne transformer ce pays oublié, qui connut son heure de gloire au XIXe siècle. Le Paraguay offre surtout aux routards l'impression troublante de (re)découvrir le Nouveau Monde.

C'est un texte qui lui parle, et pour cause : depuis son adolescence Jean-Claude est passionné d'histoire des Conquistadores, de musique des Andes et de harpe paraguayenne... Il prend immédiatement le premier vol pour Asuncion et s'y installera définitivement 18 mois plus tard.
Arrivé avec aussi peu de moyens financiers que de connaissance en espagnol, il compte bien assurer sa subsistance en continuant à administrer sa société à distance et en collaboration avec l'équipe parisienne qu'il avait patiemment formée au fil des années. Hélas ! C'est sans compter sur la réalité de la nature humaine : en quelques mois, les responsables locaux profitent de la distance pour l'écarter sans ménagement de ses fonctions et le dépouillent sans scrupule aucun, ne lui laissant aucune subsistance.
Déçu, seul, et démuni à 10.000 km de sa terre natale, il décide pour survivre de vendre sa maison en banlieue parisienne. Hélas sa part est très insuffisante pour lui permettre de monter le projet qu'il a en tête, la construction d'un hôtel inspiré des constructions coloniales des conquistadors ... Grâce à l'aide de son frère, de sa fille aînée et de quelques amis, il va pouvoir néanmoins finaliser son but. Pour respecter le budget qui lui est attribué, il est contraint d'être un factotum : tour à tour concepteur, maître d'œuvre, logisticien, architecte, conducteur de travaux, décorateur, et parfois même poseur, en compagnie du groupe de 40 ouvriers guaranis qu'il a lui-même engagés, et dont il contrôlera quotidiennement la qualité du travail, non sans peine... La construction de l'hôtel débutera en août 2011, et se poursuivra, dans une pénibilité liée aux coutumes locales, car tout ce qui est simple dans nos pays est différent et difficile au Paraguay. Ceci jusqu'au 30 septembre 2012, date à laquelle les travaux principaux seront achevés. En 2013 il obtiendra son agrément d'hôtel de première catégorie auprès du Ministère du Tourisme (Hotel de luxe). En fin de compte, la réussite est totale, mais reste à trouver quelqu'un pour administrer ce havre de paix, car ce n'est plus de son âge... Il avait fait le pari d'étonner les Paraguayens chez eux... Pour le décor et les constructions le pari est tenu, avec près de 10.000 plantes tropicales plantées ..

Jérôme Bodin, Historien des hommes..

Bonjour PINOTAGE,

Pour donner plus de lumière à vos questions, j'ai créé une nouvelle discussion avec votre post sur le forum Paraguay.

Merci,

Priscilla  :cheers:

Merci Priscilla, suis novice en la matière!!
vous connaissez le Paraguay?

PINOTAGE a écrit:

Merci Priscilla, suis novice en la matière!!
vous connaissez le Paraguay?


Bonjour PINOTAGE  :rolleyes:

Priscilla est membre de l'équipe Expat.com et ne vit pas au Paraguay.

Cordialement
Kenjee

J'ai toujours suivi la discussion...mais maintenant je suis un peu plus dispo! Merci pour ta réponse. A quand la suite de l'histoire?

Jean-Claude se plaint ! Mais il n'a rien vu ! Moi j'ai viré un jeune jardinier de chez moi car il n'arrêtait pas de me voler (et même de voler dans le portefeuille d'un ami français qui était venu me voir). Mais comme il m'a dénoncé (c'est vrai quoi, oser chasser un voleur) j'ai eu droit à un mois et demi de prison (2 semaines au commissariat, 1 mois à Tacumbú.

Et je ne suis ni un cas isolé, même pas un gringo spécialement visé. Et de l'avis général je m'en suis relativement bien tiré.

En plus de cette anecdote fâcheuse ça me donnera l'occasion d'écrire un bouquin sur les caractéristiques bien spéciales du Paraguay qu'on ne trouve pas dans les pays voisins, réellement hispaniques. Ma formation en sciences humaines m'a permis d'aller un peu plus loin que la simple ethnographie et d'avancer une "théorie unitaire" (comme quoi le Paraguay ne peut pas se développer).

Du coup si je fais une activité économique au Paraguay, ça ne sera surtout pas avec un paraguayen (je suis vacciné), mais avec un jeune argentin fauché qui désire voyager(1) et, après une grande vadrouille, si on est toujours bien ensemble, on pourra envisager de faire une activité rentable (j'ai quelques idées en artisanat-services en bâtiment).

(1) je le subodorais, mais j'en ai eu confirmation en discutant avec une éducatrice que j'ai rencontré la semaine dernière à Valparaiso (et j'ai pris le bus pour Santiago juste avant le tremblement de terre...) : En Argentine il y a beaucoup de jeunes qui désirent voyager, qui ont de la curiosité et le désir d'apprendre mais qui sont trop limités financièrement (ils ne trouvent que des petits boulots mal payés).

Waouh Williamhoustra ! Quelle histoire! Se retrouver en cellule pour une raison pareille. je dois avouer que j'ai du mal à saisir et en même temps, je suis un peu effrayée par la manière dont vous vivez là-bas. Mais rassurez-moi, vous passez de bons moments aussi, j'espère.

bonsoir
pourquoi vous évertuer à rester dans ce pays qui ne vous apporte que des ennuis , qui n'aurait aucun intérêt?
Quelque chose m'échappe!

J'ai bien l'intention de ne pas y rester ! Mais comme je ne tiens pas à recommencer une galère il faut que je teste d'autres pays tant d'un point de vue climatologique (le Chili m'aurait bien plus mais je suis en froid, c'est le cas de le dire, avec le courant de Humboldt), géographique qu'humains. Donc je vadrouille avec l'arrière pensée de me fixer sur un coin qui me plait. Ajouté à cela qu'il faut que je puisse être résident. Ayant une retraite ridicule je ne peux espérer avoir un statut de résident retraité et les placements ne sont pas pris en considération. J'ai donc l'idée de trouver, en Argentine, un jeune (entre 18 et 25 ans) disponible, qui désire voyager et, comme il n'aura pas de moyens financiers, que j'inviterais pour faire des virées. Et si on est bien ensemble on pourra envisager de mener une activité économique commune. Auquel cas c'est un statut d'investisseur que j'aurais (et lui aussi) car là mes placements, considérés comme du capital à investir, seront pris en compte.

Ma vie au Paraguay est devenue très simple : plus de contacts avec les paraguayens à l'exception de très rares amis et ma maison n'est qu'un camp de base bunkerisé où je ne reçois personne. J'avais fait une exception, j'ai laissé entrer des ouvriers pour réparer un climatiseur, quand ils sont partis j'ai vu qu'une lampe frontale à diodes avait disparue. Une voisine, dans la même situation a vu plus tard que le module de chauffage de son climatiseur avait disparu.

Au sujet de la "justice" il faut savoir qu'elle est uniquement inquisitoriale (c-f le "Manuel de l'inquisiteur" de Nicolas Eymerich, inquisiteur d'Aragon, sur Wikipedia), c'est à dire que seules les accusations/dénonciations sont prises en compte sans se préoccuper de leur vraisemblance et elles sont une fin en soi. Bien sûr le droit de la défense n'existe pas (on ne demande jamais rien à l'accusé concernant les accusations) et, a fortiori, la présomption d'innocence. Et comme nous sommes dans un pays ultra corrompu (rang n° 150 sur l'indice international) la "justice" consiste a tirer du fric à l'accusé pour se le partager entre les dénonciateurs et le système judiciaire. C'est différent de Kafka mais, finalement c'est pire. Ceux qui, sans soutien, sans moyens financiers et sans dynamisme combatif tombent dans ce piège finissent à Tacumbú où leur mort est la logique finale (c'est là où on rejoint Kafka).

Et pourquoi ne pas revenir en France? Malgré tout, on y est bien! ;)

Bonsoir
on y est bien mais les impôts sont beaucoup trop élevés!!!

Revenir en France ??? Mais de quoi vivrais-je ? J'étais déjà inembauchable à 40 ans donc ce n'est pas à 68 que j'aurais quelque chose à espérer. Le moindre loyer est hors de prix, et l'Etat est à l'affut de racketter un max ! Ce qu'il ne peut plus prendre sur l'impôt sur le revenu il se rattrape sur les impôts locaux (+ 30 % d'augmentation dans beaucoup de lieux).

J'aurais vite fait, quelques soient mes placements (ici ils sont à 10 % net dans une monnaie stable, c'est combien le livret A ?) de me retrouver SDF le nez dans le ruisseau (c'est la faute à Rousseau).

En Amérique du sud je peux trouver à me loger pas cher, vadrouiller dans des endroits intéressants que je ne connais pas, rencontrer des gens ouverts (à l'exception des paraguayens), etc.

Pour "être bien" en France il faut y avoir des rentes que je n'ai pas. Ou être "demandeur d'asile".

L'essentiel c'est de trouver un coin où l'on s'y sent bien, (avec les moyens dont on dispose)..... et c'est ce que je te souhaite. :idontagree:
L'Argentine plait beaucoup. As-tu déjà visité ce pays?

Bonjour, je suis avocat au Paraguay, j'y vis depuis 1987, et je confirme que la justice est tres corrompue, et la trahison des avocats n'aide pas les "gringos" que nous sommes. Ceci dit, le systeme penal paraguayen n'est pas inquisitif, mais accusatoire, et la presomption d'innocence est de rang constitucionnel (Art. 17 #1). La non-preparation et la malhonetete des juges et avocats vont de la main, mais en sachant quels arguments legaux invoquer on peut avoir gain de cause, et meme assigner pour dommages et interets.
Le plus important c'est de comprendre l'espagnol pour eviter de se faire escroquer, que ce soit dans les investissements, les contrats prives; et de connaitre la loi laborale, et la loi en general.
Les paraguayens de confiance sont rarissimes, et dans le doute mieux vaut s'abstenir.
Le cote positif du Paraguay c'est d'ouvrir les yeux sur le monde en general, et se rendre compte que la corruption politique et judiciaire d'ici existe en France, et de comprendre le "suicide francais" a la distance.
Question College et Lycee Francais Marcel Pagnol, les quartiers Santisima Trinidad, Mburucuya, et Villa Guarani ne sont pas tres loin non plus.

Salutations cordiales.

Harald Dutertre

Bonjour harald
Je vous remercie pour votre reponse, j'ai tellement entendu d'avis negatifs que j'ai décidé d'aller voir ailleurs.
C'est pourquoi je pars  3 semaines au panama pour voir si ce pays me convient
ou pas.
Une chose est sûre l'expatriation elle est dans ma tête, amerique du sud ou centrale le depart est prevu pour l'annee prochaine.
Cordialement

Modéré par Bhavna il y a 8 ans
Raison : Votre post a été édité. Veuillez ne pas écrire en lettres majuscules sur le forum. Merci

Pinotage, Le peu que l'on m'a raconté de Panama n'est pas terrible non plus (délinquance, infrastructure, médecine... en plus de l'humidité constante qu'il y a (d'ailleurs le climat du Paraguay est très fatiguant. La meilleure période c'est le très court hiver, sinon c'est comme vivre dans un four)).
L'Uruguay est très cher et plein d'impôts; de l'Argentine j'ai de meilleurs commentaires.
Le Brésil est un beau pays, mais plein d'impôts aussi, et la délinquance est pratiquement partout la même.
Je suis sur Facebook.

Salut Valérie
Il ne faut pas non plus voir tout en noir, ne saisir que les côtés que les étrangers jugent comme négatifs. Le Paraguay, comme tous les pays, n'a pas que des côtés négatifs, fort heureusement, sinon personne ne pourrait y vivre sauf ceux qui y sont nés.
Quand on arrive dans un pays, quel qu'il soit, on débarque avec nos idées toutes faites et nos bonnes moralités. Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses sous peine d'être malheureux partout (quel que soit le pays) ou tout au moins de ne trouver le bonheur nulle part, ce qui n'est pas forcément mieux...
Tu parles de Panama ? Je te fais le pari que tu trouveras là-bas un tas de trucs qui vont t'horripiler. Et tu pourras bien essayer toute l'Amérique centrale, et celle du Sud, tu vas retrouver un peu partout les mêmes problèmes de corruption, de vol, de mensonges, bref tout ce qui dérange nos bonnes idées toutes faites d'Européens.
On parle de justice et ce que dit plus haut notre ami Harald Dutertre est parfaitement réaliste. Ah certes, c'est bien différent de notre belle justice française dans laquelle le bon droit prédomine. Pourtant j'ai eu l'occasion par trois fois dans ma vie de solliciter la justice de mon pays bien-aimé. J'avais été spolié, volé, détroussé, à chaque fois.  J'avais à chaque fois toutes les preuves et témoins de mon côté, et à chaque fois j'ai été débouté et je n'ai eu que mes yeux pour pleurer, et les frais de justice à payer dont le montant était plus élévé que les procès que j'ai perdus ici faute à la corruption. Alors, depuis ce temps je relativise et je me demande bien à quoi sert de faire un comparatif entre la justice française et celle d'un pays corrompu, d'autant qu'ici, il y a souvent un moyen de « s'arranger » pour payer moins, chose qui n'existe pas en France, du moins pour les gens de mon rang.
Et puis s'expatrier en 2015 n'a pas du tout la même signification que 50 ans en arrière, c'est fini tout ça !  Il faut arrêter de rêver et de chercher le meilleur pays pour se concentrer sur le moins mauvais, c'est-à-dire celui qui dérange le moins nos bons principes, bonnes convictions et habitudes de Français.

Pour vivre bien au Paraguay ou bien dans un autre pays, il y a une recette incontournable (pour moi) qui m'a été révélée dans un film il y a trois ans. C'est l'une de mes filles qui m'avait apporté le DVD de France. Je ne veux pas citer de nom(s), mais disons que c'est l'histoire d'un rosbif (ou rosbeef), trader anglais, qui tombe amoureux des belles cuisses d'une petite grenouille française qui est serveuse dans un resto du Lubéron. Ce n'est pas commun, je te l'accorde... Et figure-toi que le trader-rosbeef est sacrément accroché à sa petite grenouille française, mais voilà, il a bien du mal à s'habituer aux coutumes et mode de vie du Lubéron. Arrive le moment-clé où le trader-rosbeef déclare à la grenouillette « ce pays ne correspond pas à mon mode de vie ! » Elle lui répond du tac au tac « non, c'est ton mode de vie qui ne correspond pas à ce pays »

Je suis d'accord pour dire que ce n'est pas quelque chose qui pourrait être sujet de philo au BAC, quoique, au Paraguay .... Mais je me suis retiré une semaine dans une caverne du mont Cerro Coi (200 m du niveau de la mer et 60 m de celui de mes yeux), pour méditer sur cette phrase hautement philosophique pour le Pays.
Lorsque, je suis sorti de ma grotte, je portais un tout autre regard sur les Paraguayens et sur ce qui m'énervait chez eux, tout ce qui me pourrissait la vie au quotidien: mensonges, vols, ignorance, etc.
Depuis ce moment je me sens très bien ici. Je sais qu'ils sont comme ils sont et que personne ne les changera, le pays et son fonctionnement idem. J'ai donc décidé de faire preuve d'humour et d'une énorme tolérance, en oubliant mes vieux principes d'Européen trop habitué à ce qu'on lui apporte tout sur un plateau. Ici tout se mérite et la vie au Paraguay est complètement différente, car les valeurs de la vie sont différentes. Accepte les valeurs du pays qui t'accueille, et tu seras heureuse partout, même en Syrie ou en Irak, sans les bombes !

Sources culturelles : « A good year » de Ridley Scott (2006) avec Russel Crowe et Marion Cotillard.
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PS - Tout cela me rappelle que je n'ai toujours pas répondu à Lisy, ça lui donnera quelques explications en attendant...

Bonsoir Jean-Claude,
C'est un beau témoignage de vie et de sagesse...  ;)

lisi, tu es trop sympa !