Être bon dans son travail ne suffit pas : pour progresser, il faut aussi entretenir son réseau, c'est-à-dire échanger des idées avec les autres et nouer de nouveaux contacts. La Süddeutsche Zeitung a rencontré quatre travailleurs indépendants exerçant dans des secteurs très différents et leur a demandé de raconter comment ils s'y prennent.
Ann-Kathrin a 32 ans, est experte en médias sociaux et produit des podcasts. Elle participe souvent à des événements et se renseigne à l'avance sur le parcours des autres participants pour pouvoir facilement lancer une conversation. “Mais ce que je conseillerais toujours, dit-elle, c'est d'aller seul à des événements ou à des salons.” C'est ainsi qu'on peut se démarquer. Deuxième conseil : noter les noms de ses interlocuteurs immédiatement puis leur envoyer un message rapidement.
“Il existe une règle 70-20-10 pour le réseautage”
En ce qui concerne l'activité sur les réseaux sociaux – sa spécialité –, Ann-Kathrin suggère d'apparaître sous son vrai nom, d'écrire des messages courts sur LinkedIn, d'oser approcher des gens plus âgés et de ne pas hésiter à les appeler par leur prénom afin de se placer sur un pied d'égalité. Selon elle, “il existe une règle des 70 %-20 %-10 % pour le réseautage” : il faut passer 70 % de son temps à créer de la valeur pour les autres, 20 % à se mettre en avant et 10 % à faire des requêtes.
Andy, 29 ans, a fondé une start-up de vélos électriques en pleine pandémie. Lui aussi est très actif sur LinkedIn, où il publie chaque jour, mais avec une limite d'heure et en programmant ses contenus. Cependant, “sachez que les publications Linkedin sont principalement vues par des personnes de votre propre bulle. C'est pourquoi je recommanderais également Instagram et TikTok”, explique le jeune homme.
Un réseau solide vaut mieux qu'un grand réseau
Arjeta est albanienne et est arrivée en Allemagne pour ses études. Aujourd'hui, elle conseille les services informatiques des entreprises du secteur de la mobilité. Elle a retenu de son expérience une leçon : il faut oser aborder les gens, surtout quand on est jeune et a fortiori étranger. Attention également à ne pas négliger les anciens clients et contacts pour ne privilégier que les nouveaux. Enfin, elle conseille de se rapprocher de personnes qui ont le même parcours ou qui sont issues du même milieu. “Il existe de grandes organisations, comme la communauté 2hearts, qui soutiennent consciemment les personnes issues de l'immigration”, souligne-t-elle.
En tant que musicien indépendant, Joel a une expérience très différente. Pour lui, le plus important est le réseau “analogique”, par opposition aux contacts noués en ligne. D'ailleurs, il n'affectionne pas les grands événements professionnels, qui le laissent “épuisé et surstimulé”. Selon lui, il est préférable d'avoir un réseau solide que de parler à un très grand nombre de gens. “C'est tout à fait acceptable de parler à deux personnes seulement.” https://www.courrierinternational.com/a … -reseauter .jean Luc 
