Stages à l'étranger : c'est reparti ?

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Publié le 2022-06-07 à 07:00 par Asaël Häzaq
Après un arrêt forcé, crise sanitaire oblige, les stages à l'étranger sont de retour. Le vent a commencé à souffler avec l'ouverture progressive des frontières et l'augmentation de la couverture vaccinale. L'an dernier, 5 600 000 étudiants étaient en mobilité internationale. Parmi eux, de nombreux stagiaires, heureux et soulagés de reprendre leurs études. Les offres de stage parviennent-elles à satisfaire leurs attentes ?  Décryptage.

Mobilité internationale au temps de la Covid

Au temps fort de la Covid, la mobilité internationale étudiante est en berne.  - 63 % en Australie, - 43 % aux États-Unis. La Suisse tire son épingle du jeu et arrive à attirer des étudiants, mais le constat global est le même. Des milliers de projets sont à l'arrêt. Des promesses de stage sont transformées en stage à distance, reportées, ou annulées. Un traumatisme pour des milliers d'étudiants, surtout lorsqu'il s'agissait du stage de validation finale. Ceux ayant postulé pour la Chine ou le Japon (aux frontières toujours officiellement fermées) figurent parmi les plus lésés. Si depuis, la situation s'est largement améliorée, elle reste tendue pour les pays asiatiques, notamment, la Chine et le Japon. Inversement, les pays compteraient moins d'étudiants asiatiques en mobilité internationale. La France, par exemple, a retrouvé son niveau d'avant-Covid, avec 370 000 étudiants étrangers venus en 2021 (chiffres Campus France). Mais leur profil a changé. Il y a moins d'étudiants asiatiques, et plus d'étudiants européens, africains, et du Proche-Orient. L'Europe est d'ailleurs le premier continent d'accueil pour les étudiants étrangers. 

Les offres de stage les plus prisées

Selon le Club Teli, association française proposant un accompagnement pour monter son projet de mobilité internationale, il y aurait plus de 10 000 offres de stages dans le monde. Le chiffre augmente lorsque l'on effectue ses recherches en anglais. Rien qu'aux États-Unis, environ 300 000 personnes décrochent un stage chaque année. La Covid n'a impacté ce chiffre qu'à la marge. Sans surprise, les offres de stage en marketing, e-commerce, ingénierie, informatique ou finance sont les plus nombreuses. Elles s'alignent sur le marché. La digitalisation impacte toutes les sphères de l'économie, et touche aussi les étudiants. Ajoutons à cela la forte percée des métiers liés au développement durable. Industrie de pointe, commerce, métiers du numérique, des finances et écologie sont les grands secteurs qui recrutent des stagiaires dans le monde. Encore faut-il les payer.

Toujours aux États-Unis, le journal CNBC révèle que plus de 40 % des stages ne seraient pas payés, alors que les stagiaires travailleraient le plus souvent à plein temps. Les abus ont été plus nombreux durant la Covid. Manque d'encadrement, surmenage… les postes proposés en télétravail relevaient parfois plus du travail déguisé que du stage. Le problème ne date pas de la Covid. Depuis de nombreuses années, associations étudiantes et experts dénoncent les pratiques du monde de l'entreprise. Pour contrer ces dérives, l'Union européenne a adopté, le 8 octobre 2020, une résolution qui assure à tous les jeunes une « offre de qualité » pour leur emploi, leur formation ou leur stage. Comprendre : une rémunération réelle, qui prend en compte le travail effectif accompli par l'étudiant.

Trouver un stage à l'étranger : les conseils

Tout d'abord, faites jouer le réseau de votre université. Beaucoup proposent des programmes de préparation à la recherche de stage. Consultez les annales des anciens étudiants. Qu'on l'apprécie ou qu'on le dénonce, le « piston » ou le « réseau » (appellation plus flatteuse) ne cesse de gagner en importance.

Participez aux salons de l'étudiant, surtout ceux à portée internationale. En septembre prochain aura lieu, à Paris, le Salon des études à l'étranger. Le même mois, l'université de Virginie (Charlottesville, USA) organise son Salon. Istanbul lui emboîte le pas en octobre. 

Travaillez votre anglais, mais pas seulement. Ne faites pas l'impasse de la langue de votre pays d'expatriation. Si vous souhaitez aller en Corée du Sud, apprenez le coréen dès à présent. Vous gagnerez de précieux points auprès des recruteurs. Même si vous pensez intégrer une entreprise internationale, même si vos futurs collègues parleront tous anglais, apprenez la langue de votre pays d'accueil. D'ailleurs, vous serez surpris de voir vos collègues maîtriser la langue. Parler une langue étrangère (excepté l'anglais) n'est plus forcément un « plus ». C'est une attente des recruteurs.