Les Chercheurs d'Oz

L'Expat du mois
Publié le 2011-05-01 à 00:00 par Expat.com team
L'Australie a toujours été accrochée dans un petit coin de nos têtes, comme un petit morceau de folie douce. Sans qu'on sache tout à fait pourquoi, elle restait là et il était merveilleux de se bercer de l'idée qu'un jour, peut-être, nous décrocherions notre petit bout rêvé d'Australie pour le trans

Les Chercheurs d'Oz, c'est :

-un : Le Grand Brun (LeGB), chimiste et photographe dès qu'il a le nez dehors, Réunionnais d'origine ayant poussé fort grand sur les hauteurs de l'île,

-une : La Grande Blonde (LaGB), biochimiste et bavarde invétérée, Jurassienne d'origine mais ayant grandi pour bonne part au bon air de l'Hémisphère Sud (Nouvelle-Calédonie et Réunion),

-un : Thèse, mouton, peluche et mascotte à la fois, Irlandais de naissance.

Tous autant que nous sommes, humains et ovin, nous avons pour l'instant posé nos valises à Canberra pour trois ans.

Comment vous est venue l'idée de vous installer en Australie ?

L'Australie a toujours été accrochée dans un petit coin de nos têtes, comme un petit morceau de folie douce. Sans qu'on sache tout à fait pourquoi, elle restait là et il était merveilleux de se bercer de l'idée qu'un jour, peut-être, nous décrocherions notre petit bout rêvé d'Australie pour le transformer en un petit bout de vraie vie.

Le hasard fait parfois bien les choses… La thèse en poche et quelques mois de recherche de contrat postdoctoral plus tard, nous apprenions que, si nous le souhaitions toujours, nous étions en partance pour notre petit bout d'Australie. Aucune hésitation, pas le moindre doute… Il y a eu fête ce jour-là et tous les suivants jusqu'au grand départ. Enfin, quasiment tous les suivants (il a quand même bien fallu prendre un peu de temps pour préparer les papiers et les cartons !).

Depuis combien de temps êtes-vous partis ?

Nous sommes arrivés il y a presque dix mois (déjà !) pour notre première aventure à l'étranger mais pas le premier saut vers l'ailleurs, étant tous les deux partis de la Réunion pour continuer nos études en métropole et ayant usé quelques cartons en cours de route, à force de déménagements.

Comment s'est passée l'installation ?

Très bien ! Le décalage horaire ne s'est quasiment pas fait sentir, les premiers repères ont été pris en un week-end (il faut dire que la taille de la ville aide à se repérer rapidement…) et en une petite quinzaine de jours, nous avions notre chez-nous. Le plus difficile ? Se faire à l'accent australien, parfois diantrement coriace à nos oreilles de Frenchies gelés (il fait chaud –presque- partout en Australie, sauf à Canberra) et un tantinet déboussolés malgré tout.

Avez-vous visité les pays aux environs de l'Australie depuis que vous y vivez ?

Les Etats voisins, ça compte ? On n'a pas encore quitté l'Australie depuis notre arrivée, trop occupés que nous sommes à écumer routes, sentiers, plages, forêts, bush et merveilles que nous offre notre nouveau pays. En quelques six mois de balades motorisées, nous avons parcouru près de 15.000 kilomètres et n'avons exploré qu'un microscopique morceau de l'immense terrain de jeu à ciel ouvert qui nous tend les bras.

Si nous en avons l'occasion, nous irons flâner en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie, peut-être également en Asie du Sud-est. Mais pour l'instant, priorité à l'Australie !

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris en Australie ?  

Canberra ! Pour son petit aéroport dépourvu de bureau de douanes, affublé d'un seul tapis à bagages et la descente d'avion directement sur le tarmac, pour son côté petite ville toute tranquille, si loin de l'idée qu'on se fait d'une capitale et étonnamment, terriblement attachant. Pour l'incroyable diversité d'oiseaux croisés jusqu'en plein centre-ville. Pour les possums goulus qui dansent la gigue sur les toits la nuit venue. Pour ses maisons à simple vitrage malgré le froid quasi-polaire qui peut sévir en hiver (-4°C ce matin, -7.2°C en température ressentie, un tantinet frisquet, en somme).

Mais aussi entendre Brassens dans un petit café au fin fond d'un petit coin paumé des New South Wales…

Quel est votre meilleur souvenir ? 

En attendant tous ceux à venir et parmi la foultitude qui se balade dans nos neurones, il y en a trois qu'on chérit tout particulièrement, pas des plus grands, pas des plus impressionnants mais incontestablement couronnés d'un petit grain de magie. Notre première balade sur la côte sud des New South Wales nous a menés jusqu'à Mossy Point et une minuscule jetée de bois, posée comme oubliée entre les eucalyptus. A quelques brasses de là, un banc de sable et une famille de pélicans en pleine conversation philosophique. Des cacatoès trop absorbés par leurs figures aériennes pour seulement noter notre arrivée. Une impression de bonheur intense, seuls au monde, les orteils grignotés par quelques vaguelettes et le dos délicatement massé de soleil.

Yankee Hat Rock, Namadgi National Park, tout au sud de l'Australian Capital Territory. Du bush, du bush, du bush… et des kangourous à perte de vue. Il n'y avait que nous, quelques nuages et des centaines de kangourous jouant, grignotant ou somnolant à l'ombre d'un eucalyptus. Et puis, soudain, il y a eu un dingo et la sérénité nonchalante a laissé place en un instant à une intense vigilance. Nous avons observé longuement la scène, fascinés, tout à la fois spectateurs et partie prenante de ce bras de fer entre guetteurs prêts à bondir et prédateur plein d'audace.

La neige au pied des eucalyptus lors de notre première balade aux abords du Mont Kosciusko (le plus haut sommet australien, 2228 mètres), lumineuses plaques blanches rescapées d'un hiver qui traîne en longueur, lovées entre les racines beige orangé, surmontées d'une couronne de feuilles vert argenté.

Les Australiens sont-ils accueillants ?

Les Australiens sont très accueillants et souriants. Le « G'day mate ! How's going ? » est incontournable. Topping sur le sponge cake ? Le brassage de nationalités est tel (au moins dans les grandes villes) que les gens sont en général très compréhensifs et patients avec les nouveaux arrivants. Un sacré avantage quand on prend ses marques avec la conduite à gauche, par exemple !

Comment avez-vous vécu les inondations auxquelles le pays a dû faire face au début de l'année ?

Nous avons eu notre lot d'inondations au mois de décembre, sans commune mesure avec celles qui ont dévasté le nord des New South Wales et le Queensland peu après.

Lors du passage du cyclone Yasi, l'attention de tout le pays était rivée vers le Queensland, déjà très affaibli par les inondations précédentes. Au laboratoire, au moment où le météore touchait les côtes, 2000 kilomètres plus au nord, nous étions pour beaucoup rassemblés autour d'un poste de télévision, à suivre avec angoisse les quelques bribes de nouvelles qui nous parvenaient. Les appels aux dons ont permis de récolter des sommes très importantes à travers toute l'Australie, tout un chacun était intensément concerné par ce qui arrivait aux habitants de Cairns et des environs. La taille du pays, sa rigueur et le faible nombre d'habitants ont donné naissance à une fierté et une solidarité farouches, qui prennent toute leur mesure dans ce genre d'événements.

Avez-vous déjà rencontré du monde grâce à votre blog ?

Oui, à la fois « en vrai » et par mail. Nous avons rencontré avec grand plaisir "Upside Down Girl & Boy" il y a peu. Et nous échangeons avec quelques personnes qui s'apprêtent à découvrir les joies de la vie down under.

Quand vous êtes-vous enregistrés sur expat blog ?

Nous nous sommes inscrits sur Expat-Blog en février. Nous y avions trouvé quelques informations bien utiles avant de partir et il nous a donc semblé normal de nous y inscrire à notre tour pour, qui sait, aider de futurs expatriés à répondre à certaines de leurs questions.

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'ouvrir ce blog ?

Nous avions envie de partager « notre » Australie, nos découvertes, nos bonheurs et nos fou-rires. Très vite, et de façon aussi intense qu'inattendue, s'est greffé un immense plaisir d'écrire et de photographier, de créer à deux, LeGB au boitier, LaGB au clavier, un petit espace qui reflète certaines facettes de notre vie la tête en bas. Ce journal de bord est, en plus, un excellent moyen de garder un œil neuf sur notre environnement, de ne pas laisser s'éteindre l'émerveillement des débuts.

Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui aimeraient aller vivre en Australie ?

Foncez ! N'ayez peur ni de la distance, ni des araignées, ni des serpents, ni de la langue (tremblez en revanche devant un pot de Vegemite). La vie au pays du « No worries » et des kookaburras a un petit quelque chose de magique qu'il serait bien dommage de rater…

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