Mo leker en larmes........
Abattage d'une centaine de flamboyants centenaires à Mon-Choisy
Le projet d'agrandissement de l'hôtel Tarissa à Mon-Choisy nécessitant une déviation routière est maintenu malgré les manifestations des habitants. L'abattage d'une centaine d'arbres a débuté tôt ce matin. Ceux qui ont manifesté ce matin ont fait une déposition au poste de Trou-aux-Biches, alléguant que les contracteurs ne disposent pas de permis d'opérer. Ils réclament l'arrêt des travaux.
Les habitants de Mon-Choisy se disent " choqués " et " écurés " devant le spectacle " navrant " qui s'offrait à eux ce matin. Malgré les manifestations contre le projet d'agrandissement de l'hôtel Tarissa, l'abattage de plus d'une centaine d'arbres dont des Protected Plants comme des flamboyants a commencé ce matin. La nouvelle route côtière, longue de 300 m, part du début de la plage de Mon-Choisy jusqu'au terrain de terrain de foot de cette localité.
À 10 h ce matin, raconte une habitante, " nous avons constaté que les contracteurs commençaient à couper les arbres. Nous avons souhaité voir leur permis d'opération et le ton est monté ". Les policiers ont été mandés sur les lieux afin de maintenir l'ordre. À 11 h, indique un des policiers présents, la situation était calme et les habitants se sont rendus au poste de police de Trou-aux-Biches pour une déposition. " Mem si zot ena enn EIA licence, li napa precise a okenn moman ki zot ena droit coup bann flamboyant ki bann protected plants ", soutient Georges Ah-Yan, porte-parole de la Plate-forme Pou Sov Laplaz Moris (PSLM). Selon lui, les principaux responsables de ce " massacre " n'ont pas respecté les conditions. Un officier du Forestry Department s'est rendu sur les lieux en début d'après-midi pour un constat. Les arbres à ne pas abattre ont été marqués. Les membres des forces vives de la région comptent manifester. Une injonction a été envisagée.
" Se enn konba ki nou na pa pou less tonbe. Li napa posib ki nou proprieter ape vinn lokater ", lancent les habitants.
Ces derniers s'élèvent par ailleurs contre la " privatisation des plages " qui aura lieu aussitôt le projet achevé.
« C'est un crime. Je suis écoeuré ! Alors qu'on entend beaucoup parler de Maurice Ile Durable ! Même la lettre pastorale de l'Evêque Mgr Piat est axée sur l'environnement ! Voilà que l'on se met à détruire les premiers arbres qui ont poussé à Mon-Choisy. Et à aucun moment les autorités n'ont tenu à intervenir », s'indigne le travailleur social.
Selon Georges Ah-Yan, ces arbres ne posaient aucun problème. « Elles n'obstruaient pas les routes, elles n'affectaient pas la visibilité,
Je ne comprends pas cette décision ! », poursuit-il. Près d'une centaine de flamboyants sont tombés sous les tronçonneuses ce mercredi matin. Alors que des bûcherons s'activaient à tailler les branches et les troncs en morceaux, des bulldozers étaient déployés pour libérer le passage, sous le regard impuissant des habitants de la région.
« C'est un vrai massacre ! J'ai du mal à me faire à l'idée que ces arbres qui faisaient la beauté de la région ont disparu. Nous les habitants de Mon-Choisy, nous ne méritons pas cela », confie Marie-Ange, venue assister au triste spectacle.
Rappelons que les membres de la PSLM ont envoyé la semaine dernière une lettre au ministre des Terres Abu Kasenally afin de connaître la position du ministère sur ce dossier et pour savoir si les contracteurs hôteliers détiennent un permis. " Comment est-il possible que l'on parle de Maurice Ile Durable et que l'on continue à détruire des arbres ! " fulminent des habitants.