Les Français sont 10% moins nombreux à travailler que les Allemands

http://i.f1g.fr/media/figaro/805x453_crop/2016/04/26/XVM19f7c302-0bb3-11e6-b5f4-bb9519c36f2b.jpg   INFOGRAPHIE - Une enquête annuelle d'Eurostat montre d'énormes différences des taux d'emploi de la population à travers l'Europe, et notamment entre la France et l'Allemagne.
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Pourquoi l'Allemagne a-t-elle de meilleures performances économiques, et notamment en matière de croissance, que la France? À cette question élémentaire, mais dont les réponses des économistes sont parfois excessivement compliquées, la Commission européenne apporte une explication toute simple: parce qu'ils travaillent plus. L'enquête réalisée par Eurostat, l'institution chargée des statistiques dans l'ensemble de l'Union européenne et pour quelques pays proches comme la Suisse, montre que 78% des Allemands âgés de 20 à 64 ans occupaient un emploi en 2015. De leur côté, les Français de même âge n'étaient que 70% à avoir une activité professionnelle l'an dernier. Soit une différence d'un peu plus de 10%: quand neuf Français travaillent, dix Allemands sont en activité.

Si la France se situe dans la moyenne européenne, comme bien souvent dans les enquêtes économiques , les écarts sont considérables d'un pays à l'autre. Les plus travailleurs sont à l'évidence les Suédois, avec un taux d'emploi de 80,5% pour les 20-64 ans, alors qu'à l'autre bout du spectre et de l'Europe, les Grecs ne sont que 54,9% à avoir une occupation professionnelle. La palme de l'assiduité au travail revient toutefois à la Confédération Helvétique (qui ne fait pas partie de l'UE mais est intégrée dans le marché unique européen): 82,8% des Suisses ont un emploi professionnel (87,3% pour les hommes et 78,2% pour les femmes).

À cet égard, et contrairement à la légende tenace de la «femme allemande au foyer» - celle des trois K, qui élève ses enfants (Kinder), fait la cuisine (Küche) et va à l'Église (Kirche) - 73,6% des Allemandes de 20 à 64 ans ont un emploi, contre seulement 66,5% des Françaises. Pour les hommes de ces mêmes âges, les taux d'occupation sont de 82,3% pour les Allemands et de 73,6% pour les Français.

» La France n'est plus le premier partenaire commercial de l'Allemagne

«L'enquête sur les forces de travail» d'Eurostat, comme elle se nomme, a été réalisée à partir d'un sondage en profondeur auprès des ménages européens; elle porte sur la population résidente de chaque pays; et elle se réfère à la définition classique de l'emploi professionnel qui est celle de l'Organisation internationale du travail. Elle fait également ressortir un mal bien français concernant les difficultés à retenir les seniors dans la vie professionnelle. Ainsi moins d'un Français sur deux (48,7%) âgé de 55 à 64 ans a-t-il aujourd'hui un emploi, alors qu'en Allemagne ce même taux atteint 66,2% . Et là aussi le record appartient aux séniors suédois, dont près de trois sur quatre exercent un métier (74,5%).

La carte de l'emploi coïncide pratiquement avec celle du chômage: les pays où les gens sont les plus nombreux à travailler sont également qui ceux qui ont le moins de chômage. Le taux de chômage est de 3,4% en Suisse, 6,2% en Allemagne, 10,2% en France métropolitaine, et de 24,5% en Grèce. Voilà qui tombe sous le sens, peut-on penser.

Mais la question de l'emploi et du chômage est aussi celle de l'œuf et de la poule: y a-t-il d'autant plus de chômage que les gens travaillent peu, ou les gens sont-ils peu nombreux à travailler parce que le chômage est important et qu'on trouve difficilement du travail? En France l'opinion courante penche plutôt pour la deuxième explication: «c'est galère pour avoir du travail et donc on est chômeur», entend-on un peu partout. Et c'est au nom de cette prétendue fatalité, qu'on a instauré le partage du travail, la semaine des 35 heures, que la CGT souhaiterait ramener à 32 heures.http://i.f1g.fr/media/figaro/805x408/2016/04/26/INF95698110-0bbd-11e6-becf-c16d261ff40c-805x408.jpg Apprentissage: comment l'Allemagne met la France KO

L'étude d'Eurostat ne prend pas parti dans ces querelles quasi théologiques. Plusieurs indices tendraient cependant à prouver que plus les gens travaillent, et plus leur pays parvient à circonscrire le chômage. C'est bien dans ce sens que les choses fonctionnent.

Le sous-emploi des seniors en France, par exemple, devrait conduire à réduire le taux de chômage d'ensemble, puisque ces catégories d'âge ne sont pas inscrites à Pôle emploi mais sont comptabilisées parmi les retraités, pour la plupart en tout cas. Or ce n'est pas ce qu'on observe: le faible taux d'activité des seniors n'empêche nullement d'avoir un niveau de chômage très élevé en France (comparé à l'Allemagne, la Suisse ou la Suède). De même que «la renommée grossit en marchant», selon le proverbe, il semblerait donc que les emplois augmentent d'eux-mêmes. Plus les gens sont nombreux à travailler, et plus il se crée de nouveaux postes de travail. L'offre crée la demande. http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016 … emands.php jean  luc ;)

Ouais, les 32 heures... Une aberration totale!!! Si les syndicats pensent que les entreprises vont embaucher plus... Ca leur coûte beaucoup moins cher d'embaucher une personne à 40 heures que deux à trente-deux!!! Bonjour la baisse de productivité et le fonçage dans le mur...

STEFFIFI a écrit:

Ouais, les 32 heures... Une aberration totale!!! Si les syndicats pensent que les entreprises vont embaucher plus... Ca leur coûte beaucoup moins cher d'embaucher une personne à 40 heures que deux à trente-deux!!! Bonjour la baisse de productivité et le fonçage dans le mur...


Il suffit de voir ce qui se passe dans la rue en ce moment en France ,ou les jeunes cassent tout .Quand aux syndicats ,ils devrais faire moins de politique en France  . Ici en Allemagne ,il y a de grand mouvement sociaux ,avec des gréves ,car on est en plein round de négociation salariale ,celas fait partie du processus de négociation ,mais il y a aucun débordement . jean  Luc