Vivre à Dar es Salam : le guide de l'expatrié

Le marché de l'emploi à Dar Es Salaam s'adresse principalement aux profils spécialisés dans des domaines où la main-d'œuvre locale reste insuffisante. La plupart des expatriés travaillent pour des organisations internationales, des multinationales ou des projets d'infrastructure.

Secteurs qui recrutent

L'économie tanzanienne repose sur l'agriculture, les mines, le tourisme, la construction et les services financiers. L'or représente environ 35 % des exportations du pays. De grands chantiers comme le Standard Gauge Railway et l'extension du port de Dar Es Salaam génèrent des besoins en ingénieurs et chefs de projet. Les agences onusiennes, la Banque mondiale et de nombreuses ONG maintiennent des bureaux importants dans la ville.

Permis de travail et de résidence

Pour travailler légalement, tu dois obtenir un permis de travail auprès du ministère du Travail et un permis de résidence délivré par le Département de l'Immigration. Trois catégories existent : Classe A pour les investisseurs (investissement minimum de 300 000 USD), Classe B pour les salariés qualifiés parrainés par une entreprise locale, et Classe C pour les chercheurs, volontaires et étudiants. Les demandes doivent être déposées avant l'entrée sur le territoire ; le traitement prend généralement 2 à 4 semaines.

Sources : TanzaniaInvest, Banque africaine de développement

Dar Es Salaam regroupe les principales universités de Tanzanie. L'offre académique couvre des formations de premier cycle jusqu'au doctorat, dans des établissements publics et privés.

Université de Dar Es Salaam (UDSM)

Fondée en 1961 comme antenne de l'Université de Londres, l'UDSM est l'établissement public le plus ancien du pays. Elle compte cinq campus et dix facultés couvrant ingénierie, médecine, droit, sciences sociales et lettres. Les frais de scolarité pour les étudiants internationaux s'élèvent à environ 4 200 à 5 000 USD par an, auxquels s'ajoutent les frais d'inscription et d'examen. L'admission requiert un dossier académique solide et une maîtrise de l'anglais. Le diplôme obtenu n'est pas automatiquement reconnu en France, en Belgique ou en Suisse : vérifie auprès des autorités compétentes de ton pays avant de t'inscrire.

Autres établissements

Parmi les alternatives figurent l'Université Muhimbili des sciences de la santé (médecine), l'Université Ardhi (urbanisme et immobilier) et l'Université Hubert Kairuki Memorial (établissement privé proposant des cursus médicaux). Les universités privées comme St. Augustine University of Tanzania dispensent des programmes en anglais. Pour étudier en Tanzanie, tu devras demander un permis de résidence Classe C spécifique aux étudiants.

Dar Es Salaam propose plusieurs établissements scolaires adaptés aux familles expatriées. Les options vont des écoles internationales suivant des programmes reconnus mondialement aux écoles locales appliquant le curriculum tanzanien.

L'école française

Il n'existe pas de lycée français homologué par l'AEFE à Dar Es Salaam. Les familles souhaitant une scolarité française se tournent généralement vers le CNED (enseignement à distance) ou envisagent les établissements francophones de Nairobi. Pour les élèves préparant le baccalauréat français, cette contrainte nécessite une organisation spécifique.

Écoles internationales

L'International School of Tanganyika (IST), fondée en 1963, est l'établissement de référence. Elle accueille les élèves de la maternelle au grade 12 selon le programme du Baccalauréat International (IB), équivalent reconnu pour l'accès aux universités européennes. Les frais annuels varient de 16 700 USD pour les petites classes à 34 600 USD pour les dernières années de secondaire, plus des frais d'inscription de 8 500 USD. L'école compte plus de 50 nationalités parmi ses élèves.

Braeburn Dar Es Salaam International School suit le curriculum britannique (IGCSE, A-Levels) pour les 2-18 ans. Haven of Peace Academy (HOPAC) propose les programmes Cambridge à des tarifs plus accessibles (5 000 à 8 000 USD par an). Les écoles Aga Khan offrent le choix entre le programme tanzanien et les filières internationales.

L'inscription requiert les bulletins scolaires antérieurs, une copie du passeport et les formulaires complétés. Les listes d'attente étant fréquentes, mieux vaut s'y prendre plusieurs mois à l'avance.

Trouver un logement adapté constitue l'une des premières étapes de ton installation. L'offre comprend des appartements dans des résidences sécurisées, des maisons individuelles avec jardin et des propriétés en bord de mer. Les quartiers prisés par les expatriés se concentrent sur la presqu'île de Msasani et les zones côtières au nord de la ville.

Quartiers résidentiels privilégiés

Masaki et Oyster Bay sont les secteurs les plus demandés par les diplomates et cadres supérieurs. On y trouve ambassades, écoles internationales, restaurants et centres commerciaux comme The Slipway et Sea Cliff Village. Msasani offre un environnement similaire avec un mélange d'appartements et de maisons. Mikocheni présente un meilleur rapport qualité-prix, avec de bonnes connexions routières et des commerces en développement. Mbezi Beach attire les familles recherchant des propriétés plus spacieuses et un accès à la plage à des tarifs légèrement inférieurs.

Loyers et conditions

Les loyers dans les zones pour expatriés se règlent généralement en dollars américains. Les propriétaires demandent souvent 3 à 12 mois de loyer d'avance. Les charges (électricité, eau) peuvent ajouter 200 à 400 USD mensuels si tu utilises la climatisation.

Sources : Numbeo, portails immobiliers locaux (Hata.co.tz, Jiji.co.tz)

Dar Es Salaam offre un éventail d'activités allant des plages et îles aux musées et marchés traditionnels. L'offre culturelle reflète la diversité de la ville et ses liens historiques avec l'océan Indien.

Plages et îles

Coco Beach (à Oyster Bay) est la plage urbaine la plus fréquentée. Le week-end, elle s'anime avec des vendeurs de nourriture, de la musique et des familles locales. Pour des eaux plus calmes et des fonds marins propices au snorkeling, des bateaux rejoignent Bongoyo Island et Mbudya Island, deux îles inhabitées de la Réserve marine de Dar Es Salaam. On y trouve des plages de sable blanc, des récifs coralliens et des restaurants servant du poisson frais. Les départs se font depuis The Slipway ou le White Sands Resort ; la traversée dure environ 30 minutes.

Musées et patrimoine

Le Musée national et Maison de la Culture retrace l'histoire de la Tanzanie, des fossiles du site archéologique d'Olduvai Gorge (berceau de l'humanité) aux expositions sur la traite négrière et la période coloniale. Le Village Museum (Makumbusho) est un musée en plein air présentant les habitations traditionnelles de plus de 120 groupes ethniques tanzaniens, avec des spectacles de danse et de musique. Dans le centre-ville, l'architecture mêle bâtiments coloniaux allemands, influences arabes et immeubles modernes.

Shopping et vie nocturne

Le marché Kariakoo est l'un des plus grands d'Afrique de l'Est : produits frais, tissus, artisanat. Pour les centres commerciaux, direction The Slipway, Sea Cliff Village ou Mlimani City Mall. La vie nocturne se concentre à Masaki et Oyster Bay, avec bars, restaurants et clubs où résonne le Bongo Flava, le hip-hop tanzanien. Pour les familles, le parc aquatique Kunduchi Wet 'n' Wild propose plus de 39 toboggans et 9 piscines.

S'adapter au quotidien à Dar Es Salaam demande de connaître les options de transport, les particularités culturelles et quelques aspects pratiques. La ville fonctionne à un rythme plutôt détendu, mais la circulation peut compliquer les déplacements aux heures de pointe.

Se déplacer en ville

Le réseau Dar Rapid Transit (DART) constitue l'épine dorsale des transports en commun. La Phase I couvre 21 km de Kimara à Kivukoni et transporte plus de 200 000 passagers par jour. La Phase II (de Gerezani à Mbagala) est entrée en service fin 2025. Le trajet coûte environ 750 TZS (moins de 0,30 USD), payable par carte rechargeable ou application mobile. Les traditionnels dala-dala (minibus) circulent partout mais sont souvent bondés. La plupart des expatriés utilisent un véhicule personnel ou des services de VTC. Des applications comme Uber fonctionnent dans la ville. Le trafic est dense entre 7 h et 9 h puis entre 16 h et 19 h : un trajet de 20 minutes peut facilement dépasser l'heure.

Langue et culture

Les langues officielles sont le swahili et l'anglais. L'anglais est largement utilisé dans les milieux professionnels et les commerces fréquentés par les étrangers. La population comprend des Tanzaniens de diverses ethnies, des communautés arabes, indiennes et européennes. Les salutations occupent une place importante dans la culture locale. La ville compte des communautés musulmanes et chrétiennes ; une tenue vestimentaire discrète est appréciée en dehors des zones balnéaires. La vie sociale se concentre autour de Masaki, Oyster Bay et The Slipway, avec restaurants, bars et événements culturels.

Le coût de la vie à Dar Es Salaam reste inférieur à celui de la plupart des villes européennes ou nord-américaines. Cependant, maintenir un mode de vie avec produits importés augmente sensiblement les dépenses. Connaître les coûts habituels t'aidera à négocier ton package salarial et à planifier ton budget.

Budget pour une personne seule

Une personne peut vivre confortablement avec 1 500 à 2 500 USD par mois, loyer inclus. Le tableau ci-dessous détaille les dépenses courantes :

Budget pour une famille de quatre personnes

Les familles avec enfants scolarisés dans des écoles internationales doivent prévoir 6 000 à 10 000 USD mensuels ou plus :

Sources : Numbeo, Expatistan