Ces pays qui renforcent les critères d'accueil pour les étudiants étrangers

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Publié le 04 décembre, 2023
Les services d'immigration de certaines grandes destinations d'études ont récemment annoncé un durcissement des critères auxquels les étudiants internationaux doivent répondre. Il s'agit généralement de critères financiers qui sont ciblés, tels que des frais de visa plus élevés, des frais de scolarité accrus, et la nécessité de fournir des preuves de fonds pour couvrir les coûts de la vie. Cette évolution suscite des inquiétudes chez de nombreux étudiants étrangers, qu'ils soient actuels ou potentiels, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en Finlande.

États-Unis et Royaume-Uni : récente augmentation tarifaire du visa étudiant

Les États-Unis et le Royaume-Uni sont déjà des destinations d'études où les frais de scolarité pour les non-résidents figurent parmi les plus élevés. Mauvaise nouvelle toutefois pour les candidats internationaux, en 2023, ces pays ont également augmenté les frais de visa et, dans le cas du Royaume-Uni, les frais de soins de santé liés à ce visa.

En mars 2023, le département d'État américain a bel et bien confirmé une proposition visant à augmenter les frais de plusieurs visas de non-immigrant, incluant les visas d'étudiant F et M ainsi que les visas d'échange J. Le F-1 (Étudiant Académique), largement utilisé par les étudiants à plein temps dans les collèges et les universités, se voit particulièrement affecté par cette hausse des frais.

Depuis juin 2023, le coût de ces visas de non-immigrant aux États-Unis est passé à 185 dollars contre 160 auparavant, représentant ainsi une augmentation de plus de 15 %. Bien que cette hausse soit moins importante que celle initialement prévue par le Département d'État, elle impacte néanmoins le budget de nombreux étudiants étrangers, surtout ceux originaires de pays en développement où la monnaie est plus faible que le dollar. Les futurs étudiants doivent demeurer garder en tête que ces frais son susceptibles d'augmenter, encore une fois, l'année prochaine.

Le gouvernement britannique a emprunté une voie similaire, mais avec une augmentation plus significative. Avant octobre 2023, le coût d'un visa d'étudiant pour un non-citoyen en dehors du Royaume-Uni était de 363 livres sterling. Désormais, ce coût a augmenté de 127 livres, atteignant ainsi 490 livres. Cette hausse s'accompagne également d'une augmentation des frais de l'Immigration Health Surcharge (IHS), automatiquement inclus dans le processus de demande de visa. Actuellement fixé à 470 livres, le gouvernement britannique a annoncé qu'il atteindra prochainement 776 livres en septembre 2023. Bien que la date exacte de cette augmentation n'ait pas été spécifiée, elle devrait très probablement concerner les étudiants internationaux arrivant au Royaume-Uni à l'automne 2024.

Le coût global du visa, additionné aux frais de l'Immigration Health Surcharge (IHS), signifie que les étudiants internationaux devront désormais débourser une somme astronomique de 1 266 livres sterling pour entrer dans le pays. Une somme nettement plus élevée que celle exigée par d'autres visas étudiants coûteux, notamment les visas américains et australiens. Le gouvernement britannique a justifié cette hausse spectaculaire en affirmant qu'elle était nécessaire pour financer les futures augmentations de salaires dans le secteur public et les principaux services publics.

Les frais de l'Immigration Health Surcharge (IHS) pour les demandeurs de visa de travail augmenteront de 66 % en janvier 2024. Cette hausse affectera les diplômés internationaux sollicitant le Graduate Visa, qui leur permet de travailler au Royaume-Uni pendant deux ans après l'obtention de leur diplôme. Désormais, ils devront payer 1 035 livres sterling au lieu de 624 livres sterling pour l'IHS, pour chaque année de leur visa de travail. Ainsi, pour un permis de travail de deux ans, la surtaxe pour les soins de santé atteindra 2 070 livres sterling. Cette augmentation, récemment annoncée, pourrait surprendre les étudiants étrangers actuels prévoyant de demander le visa Graduate en 2024, le montant dépassant de plus de deux fois celui initialement envisagé dans leur budget.

Australie : exigences financières étudiantes en hausse et réformes à venir

Depuis octobre 2023, les nouveaux étudiants étrangers en Australie doivent justifier d'un minimum de 24 505 dollars (environ 16 000 dollars américains) pour couvrir leurs frais de subsistance pour chaque année d'études. Cette exigence représente une hausse de 17 % par rapport à la précédente. Selon le gouvernement, cette mesure vise à assurer la stabilité financière des étudiants, même en cas d'inflation. Ainsi, les étudiants étrangers peuvent se concentrer davantage sur leurs études sans avoir à jongler avec plusieurs emplois à temps partiel, et sont moins enclins à accepter des emplois précaires auprès d'employeurs douteux pour joindre les deux bouts.

Le gouvernement a également mis en œuvre d'autres réformes dans le secteur de l'éducation. Il évaluera de manière plus rigoureuse les demandes de visa des étudiants internationaux considérés comme "à haut risque" afin de détecter toute tentative de fraude. Ces étudiants devront fournir des documents supplémentaires, et la délivrance de leur visa pourrait prendre vraisemblablement plus de temps. Bien que les critères précis définissant un étudiant "à haut risque" n'aient pas encore été spécifiés, il est probable qu'ils incluent des étudiants originaires de pays tels que l'Inde, où la détection de nombreux agents éducatifs frauduleux a été signalée précédemment.

Une faille dans les visas pour double cursus sera également corrigée. Auparavant, une lacune dans la réglementation des visas permettait aux étudiants internationaux de s'inscrire simultanément à un deuxième cours différent de leur programme universitaire principal avant même d'avoir étudié pendant six mois en Australie. Ce deuxième cours, à caractère professionnel, était censé leur offrir la possibilité d'acquérir des compétences pratiques supplémentaires.

Toutefois, de nombreuses personnes ont utilisé cette approche pour basculer entièrement vers un deuxième cours professionnel, qui est généralement moins coûteux, voire même pour commencer à travailler et abandonner complètement leurs études. Cette pratique s'est souvent produite en collusion avec des établissements frauduleux proposant ces cours professionnels. Les étudiants étrangers ne pourront bientôt plus s'inscrire simultanément à deux cours de ce type. Ils devront avoir passé au moins six mois dans leur premier établissement avant de pouvoir envisager de changer d'établissement ou de s'inscrire dans un autre.

La Finlande envisage une augmentation des frais pour les étudiants hors UE/EEE

Le récent gouvernement finlandais, dirigé par le parti de la Coalition nationale de centre-droit et entré en fonction en avril dernier, envisage des réformes substantielles dans le domaine de l'éducation. Certaines de ces propositions, notamment celle visant à imposer des frais de scolarité complets plutôt que partiels aux étudiants internationaux provenant de pays extérieurs à l'Union européenne et à l'Espace économique européen, génèrent une controverse significative. Cette mesure pourrait avoir un impact majeur sur les étudiants en provenance de Chine, d'Inde, du Bangladesh, du Pakistan et du Sri Lanka.

Actuellement, les frais de scolarité des étudiants étrangers varient entre 4 000 et 18 000 euros par an. Ces frais de scolarité sont partiels, ce qui signifie que l'État finlandais prend en charge le reste du coût de leur éducation grâce à des fonds publics. Toutefois, le nouveau gouvernement estime que ces fonds devraient être entièrement alloués aux étudiants locaux, et que les ressortissants de pays non membres de l'UE/EEE devraient assumer 100 % du coût de leur éducation.

Plusieurs associations d'étudiants et universités ont exprimé leur opposition à cette proposition. Elles estiment qu'elle va à l'encontre du principe démocratique finlandais d'accessibilité à l'éducation et prévoient une diminution significative des inscriptions d'étudiants internationaux dans les universités finlandaises, en particulier celles qui sont plus petites et situées dans des zones rurales.

Le nouveau gouvernement envisage également de rendre plus rigoureuse la demande d'allocations publiques pour les étudiants étrangers. Ces derniers devront notamment prouver qu'ils n'ont pas bénéficié de prestations publiques pendant leurs études afin d'obtenir un permis de séjour après l'obtention de leur diplôme. Les critères liés aux tests de langue finnoise pour l'obtention de ce permis seront également renforcés.