Immigration dans le monde : nouvelles mesures pour les voyageurs, professionnels, étudiants étrangers

Actualités
  • voyageurs
    Shutterstock.com
Publié le 2023-07-05 à 10:00 par Asaël Häzaq
Dans un monde toujours marqué par la pénurie de main-d'œuvre, des États prennent de nouvelles mesures pour attirer les talents étrangers. D'autres révisent leur politique d'exemption de visa ou se lancent vers des simplifications de démarches, là encore, pour attirer les travailleurs étrangers. Tour d'horizon.

Union européenne et États-Unis : lancement de l'application ESTA

Bonne nouvelle pour les ressortissants de l'Union européenne (UE) qui envisagent de visiter les États-Unis. Les autorités américaines ont lancé l'application ESTA pour faciliter les démarches des ressortissants provenant de pays bénéficiant du « Visa Waiver Program », programme permettant d'être exempté de visa. Les pays de l'UE, membres du programme, sont donc concernés par la mesure. Pour rappel, le Visa Waiver Program permet de venir aux États-Unis sans visa, mais en demandant au préalable une autorisation électronique de voyage : l'ESTA (pour Electronic System for Travel Authorization). Jusqu'alors, la demande ne pouvait se faire que sur le site de l'ESTA. Désormais, elle peut entièrement se faire via l'application, y compris pour les documents à scanner. Le site internet de l'ESTA reste néanmoins ouvert.

L'ESTA validée permet aux visiteurs européens de rester sur le territoire américain 90 jours maximum. Pour que la demande d'ESTA soit validée, il faut donc obligatoirement être ressortissant d'un État membre du Visa Waiver Program. Il faut également n'avoir aucune autre demande de visa pour les États-Unis ni aucun autre visa pour les États-Unis validé. Enfin, le but du voyage doit être le tourisme ou les affaires. Le passeport électronique des demandeurs doit être valide plus de 6 mois après le départ prévu des États-Unis.

Liens utiles :

ESTA mobile Android

ESTA mobile App store

Official ESTA Application website

États-Unis

Réforme du visa H1-B

D'aucuns parlent déjà d'une « décision révolutionnaire ». L'US Citizenship and Immigration Services (USCIS/ service américain de citoyenneté et d'immigration) réforme le visa H1-B. Une réforme qui donne de nouvelles orientations concernant l'éligibilité aux documents d'autorisation d'emploi (EAD/ employment authorization documents) des travailleurs étrangers. Mais attention. Pour être éligible, il faut tout d'abord prouver que la situation défavorable dans laquelle se trouve l'étranger est une « circonstance impérieuse ». Par exemple, une cessation d'un emploi ou des arriérés de visa. Dans ces cas précis, les travailleurs étrangers pourront demander un EAD.

L'USCIS insiste sur les deux points précités : « situation défavorable » et « circonstance impérieuse ». Pour connaître son éligibilité, il faut tout d'abord ne pas avoir une autre demande de visa en cours ; le visa actuel doit être un visa non immigrant, comme le H1-B. Ensuite, il faut rassembler tous les documents prouvant que l'on se trouve dans une situation défavorable et que l'on rencontre des circonstances impérieuses : invalidité, maladie grave, graves troubles avec l'employeur… Si la demande de visa (H1-B et autres visas non immigrants) a été validée, il convient de verser au dossier tout élément prouvant l'impact négatif de la perte d'emploi sur la famille (contrat de location, par exemple, contrat d'hypothèque, etc.).

Dernière étape : la demande de l'EAD avec tous les justificatifs exigés. Attention à ne commettre aucune erreur (informations manquantes, erronées, dossier incomplet, etc.). Ensuite, il suffira de transmettre ses données biométriques (empreintes digitales et photos). Là encore, la vigilance est de mise, car ce sont ces données qui permettront à l'USCIS d'identifier le demandeur. Après examen du dossier, l'USCIS rend sa décision. En cas de décision positive, l'étranger obtiendra les documents d'autorisation d'emploi et pourra donc travailler légalement aux États-Unis, dans les conditions fixées par lesdits documents.

Lien utile :

USCIS – employment authorization document

Extension du service premium pour changer de statut

L'USCIS toujours, côté changement de visa. L'organisme continue de réformer pour gagner en efficacité et faire baisser les charges qui pèsent sur les systèmes d'immigration. C'est dans cette optique que l'USCIS a étendu le service premium pour les étrangers souhaitant obtenir un visa de la catégorie F, M (visas étudiants) ou J (participants au programme d'échange, emplois courts, stages). Mais attention : le coup de pouce est réservé aux étrangers déjà présents sur le sol américain avec un visa différent de celui pour lequel il postule. En clair, la mesure concerne les immigrants voulant changer de statut. Ils auront le choix entre les visas F-1 (étudiants) F-2 (conjoints et enfants de moins de 21 ans), M-1 (études professionnelles ou spécialisées) M-2 (conjoints et enfants de moins de 21 ans), J-1 (visiteurs d'échange) ou J-2 (conjoints et enfants de moins de 21 ans).

Il sera possible de postuler en ligne pour y remplir le formulaire I-907 « Request for Premium Processing Service ». Attention à bien respecter les dates. Depuis le du 13 juin, l'USCIS étudie les demandes des candidats souhaitant migrer vers un visa F-1, F-2, M-1, M-2, J-1 ou J-2 et ayant déjà un dossier déposé avec le formulaire I-539 en attente de traitement (extension ou modification de statut). Depuis le 26 juin, les examens concernent les formulaires I-539 déposés (qui ne sont pas en attente de traitement). Tous les dossiers déposés avant ces dates sont rejetés. De même, les dossiers comportant des demandes autres que le changement de statut, ou un changement de statut combiné avec une autre demande sont rejetés.

Liens utiles :

USCIS : Request for Premium Processing Service

USCIS : Application to extend/change nonimmigrant status

Émirats arabes unis (EAU)

Visa de 3 mois pour visiter Dubai

C'est une nouvelle mesure pour booster l'attractivité du pays. Alors que les vacances d'été commencent, les EAU proposent un visa permettant aux étrangers (famille, amis...) de rester jusqu'à 3 mois. Réintroduit cette année, ce visa doit être sponsorisé par un résident aux EAU.

C'est au résident de candidater sur le site de la Direction générale de résidence et des étrangers de Dubai (General Directorate of Residency and Foreigners Affairs of Dubai/ GRDFA-Dubai). Les résidents des autres émirats (Abu Dhabi, Sharjah, Ajman, Umm Al Quwain, Ras Al Khaimah ou Fujairah) pourront s'adresser à l'Autorité fédérale pour l'identité, la citoyenneté, les douanes et la sécurité portuaire (Federal Authority for Identity, Citizenship, Customs and Port Security/ICP).

Pour postuler, le résident devra tout d'abord justifier les liens qu'il entretient avec les proches qu'il souhaite inviter. S'il s'agit de membres de la famille, il devra en apporter la preuve (certificat de naissance, de mariage...). Le résident devra également justifier d'un salaire mensuel : au moins 4000 dirhams des EAU (1090 dollars) ou 3000 dirhams des EAU (816 dollars) plus les frais d'hébergement. Le visiteur étranger devra présenter un passeport valide et des photos. Le prix du visa varie en fonction de sa nature et des frais associés (assurance, frais de service, caution...). Il faut compter au moins 400 dirhams des EAU (109 dollars) pour un visa de 3 mois à entrée unique, au moins 700 dirhams des EAU (190 dollars) pour un visa de 3 mois à entrées multiples. À noter que les montants indiqués ci-dessus n'incluent pas la TVA.

Liens utiles

GRDFA-Dubai

ICP

Expatrié musulman : sponsoriser les membres de sa famille

L'Autorité fédérale pour l'identité, la citoyenneté, les douanes et la sécurité portuaire (ICP) a annoncé que les musulmans résidant aux EAU mariés à deux épouses sont autorisés à sponsoriser leurs deux épouses en même temps ainsi que leurs enfants. Comme pour le sponsoring familial, le résidant devra prouver la relation maritale par un certificat de mariage. Certificat qui devra être en arabe, ou traduit en arabe par un traducteur agréé.

Les pères musulmans expatriés peuvent sponsoriser leurs filles non mariées sans limites quant à leur âge. En revanche, le parrainage des fils n'est possible que jusqu'à leurs 25 ans. Le parrainage des beaux-enfants est également possible, sous réserve de satisfaire aux conditions de la GRDFA, notamment, de payer une caution pour chaque enfant et de présenter un certificat de non-objection écrit par le parent biologique. Le sponsoring des nouveau-nés est lui aussi possible, à condition que le père obtienne un titre de séjour dans les 120 jours suivant la naissance du nourrisson. Dans le cas contraire, il s'expose à une amende.

Nouvelle-Zélande : visa simplifié pour les étrangers qualifiés

Nouvelle mesure pour attirer les talents étrangers. Le gouvernement néo-zélandais a annoncé la mise en place d'un nouveau visa de migrant qualifié. Un visa ultra-simplifié et non plafonné, qui vise deux objectifs : permettre aux étrangers qualifiés d'accéder plus rapidement à la résidence, et simplifier les démarches des étrangers qualifiés qui viennent d'achever une période de travail.

Ce nouveau visa, effectif en octobre, sera un visa à points (avec un seuil de 6 points) obtenus dans différents domaines : formation, expérience, ou encore revenus. Les étrangers devront avoir une offre d'emploi en Nouvelle-Zélande avec un salaire équivalant au moins au salaire médian, voire plus pour certaines professions. Il remplace l'ancien système à 180 points. Un système complexe qui obligeait même les postulants vivant en dehors d'Auckland à obtenir un score plus important.

Le nouveau visa permettra également d'étendre le visa de travail d'employeur accrédité (Accredited Employer Work Visa/ AEWV) à 5 ans. Un séjour continu de 5 ans maximum verra aussi le jour. Pour Michael Wood, le ministre de l'Immigration, il s'agit d'une mesure indispensable pour aider les entreprises à recruter des talents étrangers. Talents tout aussi nécessaires pour lutter contre la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.

Canada : données biométriques obligatoires pour la résidence permanente

Retour à la normale. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a remis à jour sa politique relative à la collecte de données biométriques pour les demandeurs de la résidence permanente. Depuis le 14 juin, ces derniers doivent soumettre leurs données biométriques, même s'ils l'ont déjà fait pour un permis de séjour temporaire. Par « données biométriques », le gouvernement entend les empreintes digitales et une photo d'identité. La procédure coûte actuellement 85 dollars canadiens (64 dollars américains).

La réglementation avait été assouplie durant la Covid, compte tenu des fermetures de centres de demandes de visa. IRCC permettait alors aux étrangers de présenter leur demande pour résidence permanente s'ils avaient soumis leurs données biométriques aux autorités canadiennes durant la dernière décennie.

Certains profils ne sont pas soumis aux données biométriques : les enfants de moins de 14 ans, les demandeurs de plus de 79 ans, ou encore, les titulaires d'un visa américain transitant vers le Canada.

Finlande : vers un durcissement de la politique migratoire ?

Durcissement de ton en Finlande. Mardi 20 juin, les députés finlandais ont élu le Petteri Orpo Premier ministre. Le conservateur sera aux commandes de la Coalition nationale. Une semaine plus tôt, le même Petteri Orpo annonçait que sa coalition allait faire alliance avec le Parti des Finlandais, groupe d'extrême droite, ainsi qu'avec deux autres petits partis de droite. Ces importants changements font suite à la défaite de la Première ministre sociale-démocrate Sanna Marin aux élections législatives d'avril.

En attribuant le portefeuille-clé de l'immigration au Parti des Finlandais, le gouvernement Orpo annonce un durcissement de la politique migratoire. Parmi les mesures évoquées : limiter l'arrivée des réfugiés en Finlande à 500 (contre 1050 actuellement), limiter le droit d'asile à 3 ans, avec réexamen pour l'accorder de nouveau ou non, imposer aux immigrants un « objectif intégration » de 5 à 10 %, ou encore renforcer l'immigration et l'intégration par le travail. Mais là encore, les restrictions seraient de mise. Le permis de séjour basé sur le travail expirerait si l'immigrant n'a pas retrouvé d'emploi dans les 3 mois. Les étudiants étrangers ne pourraient pas bénéficier d'un soutien financier émanant de la Finlande. Les frais de scolarité seraient également revus.

Les restrictions toucheraient aussi le permis de séjour permanent. Avec la nouvelle mesure, il faudra atteindre 6 ans de résidence, avoir travaillé 2 ans sans période de chômage de longue durée ni aide de l'État, et se soumettre à un test linguistique pour obtenir un permis de séjour permanent. Même durcissement pour obtenir la citoyenneté, qui ne serait envisageable qu'après 8 ans de résidence minimum, une condition de revenus, et la réussite à des tests civiques et linguistiques.

La mesure fait scandale. Dimanche 18 juin, des centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester pacifiquement contre ce qu'ils appellent « une mesure injuste », qui selon eux « pénalisera la Finlande ». Parmi les manifestants, de nombreux talents étrangers (ingénieurs, médecins...) qui rappellent leur contribution à l'économie finlandaise. Ils s'inquiètent du virage pris par le gouvernement.

Belgique : offres d'emploi pour des travailleurs étrangers

La Belgique recrute et le fait savoir. Comme nombre d'autres pays, l'État belge fait face à d'importantes pénuries de main-d'œuvre. Principaux secteurs concernés : IT, banque, prestations de services, médecine, industrie, construction, transport et logistique, commerce de détail, hôtellerie et restauration. Cependant, les besoins diffèrent en fonction des régions. Pour garantir la bonne rencontre de l'offre et de la demande, la Belgique a listé les besoins en fonction des régions.

L'attractive région Bruxelles-Capitale recense 113 professions dans lesquelles les employeurs peinent à recruter, avec de nombreux postes vacants dans l'informatique, l'éducation et les soins à la personne. Outre ces secteurs, les entreprises de Bruxelles-Capitale recrutent aussi dans l'administratif (RH, chargé de recrutement, secrétaire, employé de service juridique...), l'alimentation (boucher, boulanger et pâtissier), le commerce (assistant marketing, commercial, grossiste, télévendeur...), les métiers techniques (électricien, carrossier...), les métiers du bien-être (coiffeur, spécialiste beauté...), la construction, la communication, la comptabilité, l'éducation, la finance et les assurances, la restauration, l'ingénierie, et la santé.

La Wallonie a dressé une liste de 75 métiers en manque de main-d'œuvre. Ils se trouvent notamment dans la comptabilité, la restauration, la santé, l'informatique, le transport et la logistique, les métiers techniques, l'alimentaire, le commerce, ou encore, l'enseignement.

La Flandre a établi une liste de 27 métiers en pénurie, dont 10 métiers particulièrement touchés par le manque de main-d'œuvre : infirmier, chef de chantier, technicien d'installations industrielles, installateur électrique industriel, chargé d'entretien à domicile, conducteur de poids lourds, mécanicien de maintenance, comptable et conseiller fiscal, travailleur en culture fruitière, et calculateur construction.

Liens utiles :

Bruxelles économie emploi : liste des professions en pénurie

Wallonie : liste des professions en pénurie

Flandre : liste des professions en pénurie

Services régionaux de l'emploi

Venir travailler en Belgique

Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande : du nouveau pour les PVT

Pour attirer davantage de jeunes, le Royaume-Uni compte sur le PVT (permis vacances-travail). Occasion de découvrir le pays autrement, il séduit toujours autant les jeunes voyageurs. Pour rappel, le PVT permet aux voyageurs majeurs (entre 18 et 30 ans en général) de séjourner 1 an (là encore, en général) pour voyager dans le pays étranger. Le pvtiste peut travailler dans les limites fixées par son permis. Le but essentiel n'est pas le travail, auquel cas il faudrait postuler pour un permis de travail, mais bien la découverte du pays.

Le Royaume-Uni a établi une liste de pays dont les ressortissants peuvent demander un PVT britannique. La liste comprend notamment des États avec lesquels le Royaume-Uni a conclu des accords de réciprocité. Parmi ces États, la Nouvelle-Zélande. Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande ont d'ailleurs mis en place un programme élargi, effectif aujourd'hui (29 juin). Deux changements majeurs : la limite d'âge pour postuler pour le PVT passe à 35 ans, contre 30 ans avant la modification. La durée maximale dans le pays d'accueil passe de 2 à 3 ans. C'est donc une bonne nouvelle, autant pour les jeunes Britanniques que pour les jeunes néo-zélandais, qui pourront bénéficier plus longtemps des avantages du PVT.

Tchéquie : entreprises cherchent talents étrangers

La Tchéquie deviendra-t-elle un nouveau pays phare pour les talents étrangers ? Entrepreneurs et syndicats pressent le gouvernement de faciliter les démarches pour rendre le recrutement des travailleurs internationaux plus accessible. Car les besoins sont là, particulièrement dans la production automobile et logistique. Environ 80% des entreprises de ces secteurs ont d'ailleurs employé des travailleurs étrangers l'an dernier.

Le pays profite de l'installation de géants économiques, comme Amazon et SAP, société de logiciels. Les offres d'emploi se multiplient, les besoins aussi, et pas seulement dans l'industrie automobile et logistique. On recrute aussi dans l'administratif et autres services. Pour les entreprises, tous les feux sont au vert, d'autant plus que les conditions salariales se sont nettement améliorées. Le salaire mensuel moyen est passé de 25 000 couronnes tchèques en 2013 à 40 000 couronnes tchèques (1842 dollars) aujourd'hui. C'est surtout à Prague que les salaires sont les plus élevés. La capitale emploie plus de 30% de tous les travailleurs étrangers présents en Tchéquie.

Selon l'Office statistique tchèque, près d'un million d'étrangers travaillaient sur le territoire fin 2022. C'est environ 15% de la main-d'œuvre du pays. Là encore, le chiffre est en hausse. L'augmentation des salaires moyens et la présence de grandes entreprises attirent un nombre croissant de travailleurs étrangers. D'où l'urgence, pour les entreprises, de simplifier les procédures de visa. Selon Jan Rafaj, vice-président de l'Union tchèque de l'industrie, le pays perd en moyenne 30 000 à 50 000 travailleurs par an, qui partent à la retraite sans forcément être remplacés. Pour lui, le pays « ne peut pas se passer des étrangers ».

Hong Kong : nouvelles mesures pour recruter des travailleurs étrangers

Également frappée par la pénurie de main-d'œuvre, Hong Kong se tourne elle aussi vers la main-d'œuvre étrangère. Annonce faite par le gouvernement le 13 juin, gouvernement qui détaille un nouveau plan pour attirer les étrangers dans les secteurs les plus touchés par le manque de main-d'œuvre, dont la construction et l'aviation. Au total, 26 secteurs sont concernés par ces mesures. Le gouvernement simplifiera les règles d'entrée pour faciliter les recrutements.

Le plan prévoit de faire venir 27 000 travailleurs étrangers. Des quotas seront fixés selon les besoins des secteurs. Bernadette Linn, secrétaire au Développement, annonce jusqu'à 12 000 postes dans la construction ouverts pour les étrangers. Lam Sai-hung, secrétaire aux Transports et à la Logistique, annonce quant à lui jusqu'à 6 300 ouvriers étrangers employés dans l'industrie aéronautique. Un secteur particulièrement à la peine, qui fonctionnait, en début d'année, avec 32% de travailleurs en moins qu'avant la crise sanitaire. Le gouvernement s'attend à recevoir un grand nombre de travailleurs originaires de Chine continentale, comme lors des plans précédents.

Lien utile :

Hong Kong immigration Department : visas

Bahreïn : une assurance maladie pour les expatriés

Du nouveau pour les expatriés au Bahreïn. À partir de septembre, ils bénéficieront d'un programme d'assurance maladie. Le démarrage se fait en douceur : les premières années seront une mise à l'essai. C'est là le résultat d'une concertation entre les compagnies d'assurance et les prestataires de santé privés, réunis lors de la 3e conférence de l'Autorité nationale de réglementation de la santé. À l'origine de la rencontre, Ebrahim Al Nawakhda, secrétaire général du Conseil suprême de la santé (SCH). Le secrétaire précise que la mise à l'essai sera de 2 ans, et assure un programme d'assurance maladie pour les expatriés pleinement opérationnel en 2024.

Le programme, nommé Hakeem, sera financé par l'employeur ou le sponsor, et disponible dans les établissements publics et privés. Le programme comprend deux formules. La première, obligatoire, est réservée aux expatriés d'un âge « spécifique ». La formule comprendra notamment une assurance santé de base et des services d'urgence. Les soins secondaires sur prescription médicale seront aussi pris en compte. En revanche, la formule n'inclut pas les services de maternité et les soins cosmétiques. La seconde formule, optionnelle, permet aux expatriés de souscrire une assurance privée, si les programmes de l'assurance privée contiennent tous ceux proposés dans la formule obligatoire. Le SCH ajoute qu'un Fonds d'assurance maladie servira à couvrir les coûts des traitements pris dans les hôpitaux publics. Le Fonds sera réservé aux détenteurs de la formule obligatoire.

Koweït

Réouverture du visa familial

Bonne nouvelle pour les expatriés. Le Koweït réouvre le visa familial. Parmi les critères d'éligibilité figurent le travail et le salaire mensuel du postulant. La priorité est toujours donnée aux membres de la famille directe. Avec cette mesure, le gouvernement du Koweït entend envoyer un signal positif aux expatriés.

Nouveau visa pour les pratiques culturelles, sportives ou sociales

Suite à l'amendement de la résolution ministérielle n°957/2019, la Direction générale des affaires de résidence établit un nouveau type de visa réservé aux pratiquants d'activités culturelles, sportives ou sociales. Seuls les clubs sportifs reconnus, les organismes ou associations culturelles et sociales accrédités conformément aux critères de la Direction générale pourront en faire la demande. Ce visa permettra de résider 3 mois au Koweït. Il est renouvelable jusqu'à un an à compter de la date d'entrée.

Simplifier la procédure de visa

Le ministère de l'Intérieur réfléchit à simplifier la procédure de visa. Dans son viseur, des rendez-vous électroniques pour gagner en rapidité et en fluidité.

Test anti-drogue pour les expatriés

Engagés dans une politique de lutte contre la drogue, les ministères de l'Intérieur et de la Santé finalisent un nouveau système de contrôle, destiné principalement aux expatriés et à certains résidents. L'idée est simple : soumettre la délivrance du visa (travail, famille, visite) à l'obtention d'un résultat négatif au test anti-drogue. Ce test s'ajoutera aux autres tests médicaux demandés aux expatriés à leur arrivée sur le territoire et à certains résidents voulant renouveler leur permis de séjour. En cas de résultat positif, l'expatrié pourra être expulsé ; son titre de séjour ne sera pas renouvelé.

680 expatriés expulsés

C'est un message fort que veut adresser le gouvernement koweïtien. Entre le 27 et le 29 mai, le ministère de l'Intérieur a ordonné l'expulsion de 680 expatriés, principalement originaires d'Asie et d'Afrique. D'après les sources locales, ces expulsions auraient pour cause des violations des lois sur la résidence et le travail, des poursuites pénales et des expulsions administratives.

Les étudiants expatriés de retour à l'université

L'université du Koweït ouvre ses portes aux étudiants étrangers pour la deuxième fois. Les inscriptions pour la rentrée 2023/2024 seront bientôt accessibles. Un partenariat est déjà établi avec le Japon ; Morino Yasunari, l'ambassadeur du Japon au Koweït, a confirmé que des professeurs japonais viendraient conseiller les étudiants koweïtiens. Il rappelle que ces derniers sont toujours les bienvenus dans les universités japonaises.

Pour l'instant, aucune précision concernant le nombre de places attribuées aux étudiants étrangers et la politique d'admission. Une prochaine réunion du Conseil des universités publiques tranchera ces détails pratiques. On sait en revanche que les étudiants étrangers pourront s'inscrire après les Koweïtiens et les enfants de Koweïtiennes mariées à des étrangers. Par cette nouvelle ouverture, l'université du Koweït entend améliorer sa position dans les classements des universités internationales.

Rendre le visa Schengen plus accessible aux Koweïtiens 

C'est, en tout cas, ce que demande le Koweït à l'Union européenne (UE). Cheikh Salem Abdullah Al-Jaber Al-Sabah, ministre des Affaires étrangères, presse l'UE d'établir des règles simplifiées pour la délivrance des visas Schengen aux ressortissants koweïtiens. Il demande en outre moins de procédures administratives, davantage de créneaux pour les rendez-vous, ainsi qu'un temps global d'attente accélère. Le ministre exige également une durée de visa plus longue pour ses ressortissants.

À ce jour, le Koweït n'a signé aucun accord d'exemption de visa avec l'UE. Un visa est donc indispensable pour entrer sur le territoire européen. Les ressortissants koweïtiens prévoyant des vacances dans l'espace Schengen doivent demander un visa touristique Schengen. Ce visa leur permet de rester 90 jours, sur une période de 6 mois maximum. Parmi les documents demandés pour la constitution du dossier figurent la preuve d'une assurance santé pour le voyage, la preuve de moyens financiers suffisants, ou encore, la réservation d'un lieu de séjour dans l'UE.

Chine : vers une hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers ?

C'est un coup dur pour les étudiants chinois, qui aurait pu, ou pourrait également toucher les étudiants internationaux. Les universités subissent toujours le contrecoup d'années marquées par la crise sanitaire, les restrictions et la crise économique. Résultat : de nombreuses universités s'apprêtent à augmenter les frais de scolarité dès la rentrée de septembre 2023/24, parfois jusqu'à 50 % et plus. Les plus importantes hausses seraient pour les universités de Shanghai. Dans les provinces plus pauvres, les hausses seraient limitées à 15 %. Une mesure que les établissements justifient ; ils rappellent qu'ils n'ont pas augmenté les frais de scolarité depuis plus de 20 ans.

La hausse des frais de scolarité s'étendra-t-elle aux étudiants internationaux ? Les spéculations vont bon train. Selon une récente étude dirigée par Liu Jin, professeur de l'Institution de technologie de Pékin, le gouvernement devrait multiplier les frais de scolarité des étudiants étrangers par 5, soit 100 000 yuans (environ 14 000 dollars) contre 20 000 yuans (2500 dollars) actuellement. L'étude soutient que le coût actuel d'un étudiant étranger serait supérieur à ce qu'il rapporte. L'augmentation des frais de scolarité permettrait, selon les tenants de l'étude, d'asseoir le modèle éducatif chinois. Des systèmes de bourses pourraient être alloués aux étudiants brillants, pour attirer davantage de talents étrangers.

D'autres études soulignent qu'une hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers placerait la Chine au même niveau que les autres grands États d'accueil. Les richesses générées par les étrangers seraient réinvesties dans la recherche et la modernisation des infrastructures. Autant d'investissements indispensables pour assurer la compétitivité de la Chine au niveau mondial. Les experts se veulent cependant rassurants. Même si les frais augmentent pour les étudiants étrangers, ils resteraient nettement inférieurs à ceux pratiqués aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada ou en Australie.

Indonésie : fin de l'exemption de visa pour 159 pays

Clap de fin pour les exemptions de visa. Du moins, pour l'instant. Yasonna Laoly, le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, a temporairement suspendu les exemptions de visa. L'annonce est de taille : 159 pays sont concernés, sur le groupe initial des 169 pays éligibles au séjour en Indonésie sans visa, conformément au 21e règlement présidentiel de 2016. La décision sera entérinée dans le décret du M.HH-GR.01.07.2023. Selon les premières explications du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme, la mesure est censée répondre aux perturbations à l'ordre public constatées. Elle vise aussi à éviter la transmission potentielle de maladies dans des pays non certifiés comme exempts de maladie, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

D'après Achmad Nur Saleh, sous-coordinateur des relations publiques de la direction générale de l'immigration, les seuls pays exemptés de visa sont les pays membres de l'ASEAN (Assocation des nations de l'Asie du Sud-Est) : Philippines, Brunei, Malaisie, Cambodge, Thaïlande, Laos, Vietnam, Timor, Myanmar, Leste et Singapour. Les ressortissants de ces États pourront continuer de venir en Indonésie jusqu'à 30 jours sans visa ; le passeport valide suffit. Pour tous les autres (dont l'Inde, les États-Unis, le Canada, les Émirats arabes unis, l'Afrique du Sud, la France ou l'Australie), il faudra désormais un visa.

Liens utiles :

Indonesia Ministry of Law and Human Rights: the official e-visa website for Indonesia

Apply for a single-entry visitor visa