Les pays où les personnes LGBT sont les plus vulnérables en 2023

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Publié le 2023-05-01 à 13:00 par Estelle
En 2023, les droits des personnes LGBT sont un sujet que les institutions ne peuvent plus ignorer. Malheureusement, encore aujourd'hui, beaucoup de pays remettent en cause ces personnes et leurs préférences et ne respectent en aucun cas leur bien-être, et parfois même leur vie. Car dans certains endroits, la peine pour être ce que l'on est, est très lourde, voire mortelle dans le pire des cas.

Petit tour du monde des pays les plus stricts

Les inégalités dans le monde, nous les avons déjà tous et toutes constatées, et pour certains, même vécues. Et les droits des personnes LGBT en font partie. Actuellement, on compte 69 pays sur 193 qui interdisent l'homosexualité, selon un rapport datant de 2020 de Ilga. Dans ces pays, de tous les continents confondus, les sanctions sont très strictes. Lorsque certains considèrent que les relations entre personnes de même sexe sont un crime, d'autres ont des lois qui mentionnent des actes contre nature, indécents, immoraux. Concernant les peines encourues, cela peut se traduire en simples amendes, emprisonnement, « thérapies de reconversion », coups de fouet, mais aussi allant jusqu'à la peine de mort. Ces peines et ces lois conduisent bien souvent les personnes LGBT à vivre dans la peur de se faire arrêter ou même de fuir leur pays.

Parmi les pays où la loi interdit les relations homosexuelles, on retrouve l'Algérie, le Cameroun, l'Égypte, l'Éthiopie, le Maroc, le Soudan, la Tanzanie, la République dominicaine, la Jamaïque, le Bangladesh, l'Irak, l'Indonésie et le Myanmar.

Parmi les pays qui appliquent officiellement la peine de mort on retrouve le Brunei, l'Iran, la Mauritanie, l'Arabie-Saoudite, le Yémen et le Nigeria.

En revanche, d''autres ne mentionnent pas la peine de mort dans le texte de loi, mais sont connus pour l'avoir pratiqué. C'est notamment le cas du Qatar, des Émirats arabes unis ou encore de l'Afghanistan.

Et là où l'homosexualité n'est pas interdite ?

Beaucoup de pays, depuis bien longtemps ne reconnaissent plus les rapports entre personnes du même sexe comme un délit et certains sont donc logiquement libres de vivre comme ils l'entendent. Certains même autorisent désormais le mariage LGBT. C'est le cas de 34 pays actuellement (tout continent confondu). Des projets de loi visant à donner accès au mariage pour tous sont actuellement étudiés en Grèce, au Honduras, en Inde, au Liechtenstein, au Pérou, en République tchèque, en Thaïlande et au Venezuela.

D'autres encore n'autorisent pas le mariage, mais une union libre reconnue par l'État.

Cependant, autorisation ne veut pas dire acceptation et égalité partout. En effet, même dans des pays ou la modernité et l'acceptation sont de mise, on retrouve encore des discriminations envers les personnes LGBT, voire des agressions verbales et physiques, même si les lois l'interdisent. Les mentalités sont bien souvent au cœur du problème. En effet, même dans le cadre d'un recrutement professionnel, ou encore l'achat d'un bien immobilier, il arrive encore que des couples soient discriminés parce que LGBT. Bien sûr, il est parfois très dur de prouver ces faits si les institutions ne sont pas non plus ouvertes à la discussion et prêtes à défendre les droits des homosexuels.

Par exemple, en Afrique du Sud, pays où l'homosexualité n'est pas un crime, on constate malheureusement que les droits de la communauté LGBT ne sont pas suffisamment respectés. En effet, ces personnes sont confrontées à de la discrimination généralisée, mais aussi à des violences de la part de membres du gouvernement, dans leur vie quotidienne, dans leur recherche d'emploi ou même de logement.

Même chose en Italie, où la situation devient préoccupante avec le récent gouvernement mis en place. Certes, être homosexuel n'est pas un crime et l'union civile est autorisée (pas le mariage), mais les discriminations et le manque d'ouverture d'esprit sont un réel problème dans le quotidien des personnes LGBT vivant dans le pays. Nous avons recueilli le témoignage de Enrica, jeune Italienne en couple avec une femme.

« En général, disons qu'il y a différents points sur lesquels il est important de parler et qui posent problème. Le premier concerne le cercle familial et donc la difficulté d'en parler au sein de la famille parce que, ceux de l'âge de mes parents (50-60 ans) ont grandi avec une mentalité différente et vivent toujours avec l'idée que l'homosexualité comme la pire chose qui puisse vous arriver dans la vie. D'autre part, il y a une difficulté dans l'environnement du travail. Par exemple, moi qui venais d'une expérience dans une entreprise internationale, où les esprits étaient très ouverts, je travaille aujourd'hui dans un milieu complètement différent et je ressens une grande différence. Je ne me sens pas libre d'en parler parce que le moule est beaucoup plus rigide et, non pas parce qu'ils me retirent mes droits, mais je n'ai pas l'impression qu'ils sont accueillants à ce sujet. Disons que la crainte est toujours que si vous dites avec qui vous êtes, il pourrait y avoir des répercussions dans l'entreprise et dans le travail.

L'autre grande différence, à mon avis, c'est ce que l'État reconnaît et ne reconnaît pas. C'est-à-dire le mariage qui n'est pas reconnu, mais les unions civiles si. Le problème est qu'elles ne sont pas égales au mariage parce que l'union civile n'offre qu'un quart des droits du mariage. Et ce n'est vraiment pas la même chose. Récemment, j'ai assisté à un mariage entre deux femmes et je peux vous dire que la cérémonie a été horrible, parce qu'il n'est jamais question d'une union donnée par amour comme dans les mariages dit « normaux », l'une des questions posées devant tout le monde au moment du mariage est de savoir si vous voulez la communion et la division des biens et il n'y a aucun moyen de ne pas le faire de cette façon, c'est une approche très froide.

Et puis, il y a le fait qu'ils ne reconnaissent pas les enfants des couples homosexuels qui vont peut-être à l'étranger pour avoir recours à l'insémination artificielle ou à tout autre moyen qu'ils trouvent pour le faire, et qui, de retour en Italie, ne sont pas reconnus comme deux parents. Par exemple, la sœur de ma partenaire a une fille avec une femme dans le pays où elles vivent, mais en Italie, elle n'est officiellement pas la mère et n'est pas reconnue comme telle par la loi. À mon avis, c'est la chose la plus grave car, même si les décisions de l'État et du gouvernement affectent les adultes, se répercutent directement sur les enfants. En effet, s'il arrive quelque chose à l'enfant, un seul parent pourra entrer à l'hôpital, pas l'autre, car il n'est pas reconnu comme étant le parent légal.

Personnellement, j'ai déjà pensé plusieurs fois à quitter mon pays et m'expatrier en Espagne pour vivre plus librement. Car là-bas, les droits des personnes LGBT sont beaucoup respectés et les mentalités plus ouvertes. Mais finalement, je n'ai jamais eu le courage de le faire et puis j'espère toujours qu'un jour les choses changeront en Italie. La sœur de ma compagne (également lesbienne) a toute sa famille dans un autre pays comme je le disais tout à l'heure, et elle me dit toujours que ça ne pourrait jamais être la même chose si je revenais un jour en Italie. »

Oui, même dans des pays modernes et développés, les droits ne sont pas forcément respectés.

Quels pays respectent le mieux les droits LGBT ?

Les choses avancent en termes de droits et de respect des personnes LGBT, certes très lentement, mais les choses bougent et de bonnes nouvelles arrivent récemment sur des projets de loi notamment.

Pour finir sur une note positive, voici la liste de pays faisant partie des plus « gay-friendly » du monde :

  • Pays-Bas
  • Islande
  • Norvège
  • Espagne
  • Canada
  • Belgique
  • Australie
  • Israël
  • Suisse
  • Uruguay
  • Allemagne