Pourquoi demander un visa Hallyu pour la Corée du Sud ?

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Publié le 22 février, 2023
Attendu depuis un an, le visa hallyu arrive enfin. De son nom officiel « K-culture training visa », il permettra aux étrangers de rester jusqu'à deux ans en Corée du Sud pour découvrir sa culture artistique ou réaliser leur rêve de percer dans l'entertainment. Dans son sillage, le gouvernement met aussi en place son visa nomade numérique. Décryptage.

Hallyu visa : le nouveau visa pour les passionnés de culture coréenne

Ce que l'on présentait il y a quelques années encore comme une mode passagère s'est fait une place de choix sur la scène internationale. En 2020, la Corée du Sud parvient à exporter pour un peu plus de 10 milliards de dollars de productions culturelles : films, séries (les K-dramas, Korean dramas), musique, dont la fameuse K-pop, la pop coréenne.

La hallyu, « vague coréenne », récolte les fruits d'un travail amorcé par le gouvernement coréen dans les années 90, en pleine crise économique. Gouvernement qui, début 2022, fait un nouveau pas pour diffuser le soft-power coréen, en annonçant la création un visa taillé pour les passionnés de culture coréenne : le hallyu visa. Si l'annonce a été contractée en « visa pour fans de K-pop », le hallyu visa cible tous les passionnés de culture coréenne. Les étrangers devront s'inscrire dans une école d'art (école de danse, de musique…), tous styles confondus.

Jusqu'alors, les étrangers désirant perfectionner leur art en Corée du Sud étaient contraints par le visa. Le visa touriste est trop court (90 jours maximum). Le visa étudiant exige de s'inscrire dans une université ou une école de langue. Le visa vacances-travail pour la Corée du Sud est tout aussi inadapté. Le seul visa potentiellement adéquat, le E-6 (culture and entertainment visa) est trop difficile à obtenir ; il exige d'avoir un contrat avec une agence d'entertainment.

Les visas existants ont un coût élevé, et ne répondent pas aux attentes des demandeurs. C'est ce point que vient corriger le hallyu visa. L'étudiant sera formé dans une école agréée. Il étudiera ce qui lui permettra d'atteindre son objectif. Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme précise que les candidats devront obligatoirement s'inscrire dans un établissement accrédité par le gouvernement.

Le visa nomade digital débarque en Corée du Sud

Dans la veine K-culture training visa, le gouvernement coréen compte mettre en place son visa nomade numérique (ou nomade digital). Depuis la crise sanitaire, l'intérêt pour ce nouveau visa ne faiblit pas. Le nombre d'États optant pour ce nouveau visa va croissant. En créant son visa nomade digital, la Corée du Sud s'aligne sur les autres pays. Le gouvernement veut également montrer qu'il a pris le pouls des nouvelles formes d'organisation du travail, et des nouvelles attentes des travailleurs. Le changement s'est aussi accéléré depuis la Covid. Les confinements ont permis le boom du télétravail. Une forme de travail qui s'est depuis développée. De plus en plus de salariés disent vouloir faire coïncider leurs objectifs professionnels et leurs aspirations personnelles. Travailler dans un meilleur cadre de vie fait partie des plus grandes attentes.

De grands groupes proposent désormais à leurs salariés de travailler à domicile, dans le pays ou à l'étranger. Pour se démarquer des autres pays, la Corée du Sud crée déjà de nouveaux hubs. Elle mise beaucoup sur celui de Busan, ville en bord de mer très connue des touristes. Depuis le 6 février, la ville y a ouvert un hub dans le chic et moderne hôtel Asti, non loin de la gare. Le pays compte bien surfer sur son image high-tech pour attirer les nomades numériques.

La Corée du Sud : nouvelle reine du soft-power ?

Ingénieurs, spécialistes des IT, designers, chanteurs, dessinateurs, danseurs, rédacteurs… Le visa nomade numérique séduit de plus en plus de corps de métiers. La Corée du Sud a déjà commencé son opération séduction auprès des futurs nomades numériques et artistes internationaux. Elle mise sur le rayonnement de sa culture : musique, cinéma, séries, nourriture, beauté, mode… L'industrie coréenne se retrouve et s'exporte partout. Les stars de la musique font sans doute partie des ambassadeurs les plus influents du soft-power coréen. L'entrée d'étrangers dans ses groupes coréens fait rêver de plus en plus d'artistes voulant percer en Corée du Sud. Le hallyu et le digital nomad visa nourrissent des ambitions similaires : attirer davantage d'étrangers, pour influer sur la scène internationale culturelle et économique.

Mais qui pourra postuler, et jusqu'à quel âge ? Les aspirants artistes plaident pour une absence de limite d'âge. Ils rappellent qu'ils sont nombreux à avoir dépassé la trentaine ; une limite d'âge (calquée sur celle du Permis vacances-travail, par exemple) écarterait de nombreux candidats potentiels. Une finalité contre-productive, donc, pour un pays qui entend attirer plus d'étrangers. Les candidats à l'expatriation rappellent également qu'ils sont susceptibles d'avoir plus de moyens financiers que les lycéens et jeunes étudiants. Le problème se pose moins pour le visa nomade numérique, qui, dans son esprit, n'impose aucune limite d'âge. Le seuil se situe plutôt côté revenu. Comme les autres pays, la Corée du Sud s'assurera que le candidat dispose d'entrées mensuelles suffisantes pour vivre.

Pour l'instant, peu d'informations ont filtré sur le détail des conditions d'éligibilité. Le ministère de la Culture a annoncé qu'il fournirait davantage de précisions le mois prochain. Encore quelques semaines d'attente pour les candidats à l'expatriation.

Lien utile :

South Korea Ministry of Culture, Sports and Tourism