Réouverture des frontières américaines : sous quelles conditions ?

Actualités
  • US airport
    Shutterstock.com
Publié le 2021-09-22 à 07:09 par Asaël Häzaq
C'est la fin du « Travel ban ». Après un an et demi de fermeture, les États-Unis rouvriront leurs frontières début novembre. Signe supplémentaire, pour les expatriés et candidats au voyage, que la vie reprend. Une vie sous contrôle : ouverture des frontières, oui, mais uniquement pour les vaccinés.

Quels pays sont concernés ?

L'annonce a fait grand bruit. Le 20 septembre dernier, Jeff Zients, Conseiller du président Biden, et Coordinateur de la lutte contre la pandémie, signe l'arrêt du « Travel ban ». Fin des restrictions, donc, mais pas pour tous. Si l'Inde, la Chine, le Brésil, l'Afrique du Sud, et les États de l'espace Schengen sont concernés par la mesure, le Mexique et le Canada restent visés par le « Travel ban » : aucun voyage « non-essentiel » n'est autorisé pour les ressortissants non-américains provenant de ces pays. La Maison Blanche précise que cette décision a cours, pour l'instant, jusqu'au 21 octobre ; elle sera reconduite ou non, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire.

La réouverture des frontières est un véritable soulagement pour des milliers de familles, séparées depuis mars 2020. Le « Travel ban » a eu des conséquences sociales et humaines éprouvantes. Si les Européens ont, au printemps dernier, levé les restrictions concernant les voyageurs américains pleinement vaccinés, les États-Unis n'ont jamais pris de mesures réciproques. L'Europe s'agace. Sur le territoire américain aussi, des voix s'élèvent contre ces limitations, véritables menaces pour l'économie. Selon le New York Times, le « Travel ban » a coûté plus de 89 000 emplois rien qu'à New York, pour une perte d'environ 60 millions de dollars.

Quelles conditions pour voyager aux États-Unis ?

La règle est claire : obligation d'être pleinement vacciné contre la Covid-19, avec certificat de vaccination à l'appui. Mais la Maison Blanche n'a pas encore précisé quels vaccins étaient autorisés. L'Agence américaine du médicament n'en reconnaît que trois : Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson&Johnson (Janssen). Or, de nombreuses personnes ont reçu des doses de Sinovac ou Sinopharm (vaccin chinois), d'autres ont reçu le Covishield, version du AstraZeneca fabriqué en Inde, le Spoutnik (Russie) ou le AstraZeneca européen. Rien ne dit pour l'instant si ces populations pourront entrer sur le sol américain. Le commissaire européen Thierry Breton se veut pourtant confiant, suite à son entretien avec Jeff Zients : « Il m'a dit que pour les autres vaccins, pour AstraZeneca notamment, c'est leur agence de santé qui allait décider mais il avait l'air d'être positif et optimiste. ». L'information est réitérée par le New York Times : « Ceux qui ont reçu des vaccins répertoriés pour une utilisation d'urgence par l'OMS, comme le vaccin AstraZeneca, seraient également considérés comme entièrement vaccinés », selon un communiqué de Thomas Skinner, un porte-parole du CDC.

En plus du vaccin, le voyageur devra présenter un test PCR négatif de moins de 72h, et porter un masque. Pour mieux tracer les voyageurs, le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) autorise les compagnies aériennes à collecter des informations sur les passagers : chacun devra communiquer son numéro de téléphone et son adresse mail.

Ceux qui ne peuvent pas se faire vacciner

Les nourrissons de moins de deux ans devront posséder une autorisation spéciale obligatoire, effectuer un contrôle médical et une prise de température pour confirmer l'absence de symptôme. Les enfants de deux ans et plus présenteront un test PCR négatif de moins de 72h, où, s'ils ont l'âge requis pour se faire vacciner, leur certificat de vaccination. D'autres informations viendront ultérieurement, notamment concernant les personnes justifiant d'une contre-indication médicale les empêchant de se faire vacciner.

Fin de la quarantaine ?

La plupart des États n'appliquent plus ni quarantaine, ni couvre-feu. Les liaisons sont également rétablies entre la majorité des États. Le gouvernement américain recommande néanmoins à chaque voyageur de s'auto-isoler au moins 7 jours, avec un nouveau test PCR 3 à 5 jours après l'arrivée, pour confirmer l'absence de symptômes. Il est également conseillé de se renseigner auprès du Consul de l'État visé par le voyage. Le port du masque est obligatoire. En pratique, chaque État décide de la levée ou non de certains gestes barrières (port du masque dans les espaces fermés, au restaurant, à l'extérieur etc.). La plupart des lieux, notamment touristiques, ont rouvert, mais, là encore, il convient de se renseigner auprès de l'institution concernée.

La réouverture des frontières américaines marque un nouveau pas dans la lutte contre le coronavirus. Si l'on ne parle plus d'un « retour à la vie d'avant », l'on construit un nouvel ordinaire, eu égard à l'évolution de la situation sanitaire. L'impératif économique presse les États à prendre des mesures pour rendre de nouveau possible la libre circulation des personnes.

Sources :