Océan Indien : L’expat Jacques Rombi lance une nouvelle publication

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Publié le 2021-04-27 à 12:21
Cette semaine aura lieu le lancement du Journal des Archipels, média qui traite de sujets liés à l'environnement et l'économie de la région, en format papier. L'occasion pour nous de nous entretenir avec son fondateur et directeur, Jacques Rombi, un expatrié français.

Parlez-nous un peu de vous.

Marseillais d'origine, je suis venu dans la région la première fois en 1985. À La Réunion précisément car c'était la seule université outremer où je pouvais poursuivre mon cursus en anthropologie. Puis je suis rentré pour passer ma maîtrise à Aix en Provence. Mais la région que j'avais pu visiter en partie (Madagascar et Maurice) me hantait et j'ai fait le choix d'y retourner un peu à l'aventure en 1989.

Là j'ai rapidement travaillé dans la presse, le temps d'apprendre le boulot et m'apercevoir que le salariat n'était pas fait pour moi. J'ai alors développé une agence de production prépresse à La Réunion, puis me suis associé à des lancements de magazine avant de m'engager à leurs développements internationaux dans la région de l'Indianocéanie : l'Eco Austral, un mensuel économique régional que j'ai développé à Madagascar puis à Mayotte (en association), puis le Memento, autre titre économique que j'ai développé également en association à Madagascar, Mayotte, les Comores et Maurice. Puis retour chez mon ami et partenaire historique Alain Foulon de l'Eco Austral qui m'avait laissé la direction régionale du magazine à Maurice depuis 2017.

Concernant ma vie privée, je suis marié à Emmanuelle, fille de l'océan Indien, nous avons une fille Anaïs, née à La Réunion en 1995. Je dois préciser que nous avons bien essayé de nous installer en France métropolitaine car nos familles y vivent et nous manquent, mais l'océan Indien et ses habitants exceptionnels nous ont rappelés.

Qu'est-ce qui a poussé à la création du Journal des Archipels ?

Le premier confinement entre mars et juin 2020 m'a laissé du temps pour réfléchir à mon parcours passé et surtout à celui qui reste à écrire. J'ai commencé à travailler sur le business plan du magazine Le Journal des Archipels et j'ai démissionné de l'Eco austral en novembre dernier pour m'y consacrer entièrement.

Cette aventure est possible grâce au soutien de Rémy Mabillon et Hubert Harel que je tiens à saluer amicalement au passage.

Quels sont les sujets traités dans cette publication ?

Les sites (français et anglais) et le magazine papier sont spécialisés sur l'environnement et l'économie circulaire. Comme on peut s'en douter, j'ai tissé un réseau important dans toute la région ces dernières années. Aussi, j'ai réactivé ce réseau de journalistes à Madagascar, La Réunion, Mayotte et La Grande Comore, mais aussi en Afrique de l'Est où un partenariat que je viens de signer va nous permettre de vraiment étoffer le contenu vers cette région du continent.

Quel constat faites-vous de la situation économique post-COVID dans l'Océan Indien ?

Chaque île a vécu différemment la crise et malheureusement nous ne pouvons pas encore parler de « post ». À Madagascar par exemple, nous sommes en plein pic…

Cependant je constate qu'il y a une réelle envie de redémarrer qui est déjà palpable partout. Nous sommes dans une région relative sous-peuplée avec d'immenses potentialités. Beaucoup d'investisseurs s'y intéressent de plus en plus et je pense que la complémentarité des îles, la fameuse coopération régionale au ralenti depuis 150 ans environ (depuis le percement du Canal de Suez qui lui a fait perdre en partie son rayonnement) a un bel avenir. C'est dans cet esprit que le Journal des Archipels est positionné.

La région de l'océan Indien devrait-elle toujours attirer des expatriés après cette crise, selon vous ?

Bien sûr, et plus que jamais je pense. Cette crise a remis en cause beaucoup d'idées reçues, tant au niveau des individus que des grandes certitudes économiques. La recherche d'un nouveau monde, de préférence meilleur, est toujours présente chez beaucoup d'êtres humains. En tout cas chez les entrepreneurs, qui par définition aiment s'aventurer et prendre des risques.

Au niveau du tourisme, le paradigme était déjà en train de changer avant la Covid avec un positionnement vers un tourisme plus en harmonie avec la nature et les populations. Des hôteliers se sont positionnés dans ce sens depuis quelques années déjà et ça a très bien marché pour eux. Il faut dire que la région est extrêmement belle et diversifiée, à l'instar de ses habitants.

Au niveau des nouveaux métiers qui sont en train d'émerger, nous pouvons être des modèles en termes de gestion des ressources naturelles, productions d'énergies durables et non polluantes, transport maritime et aménagement du territoire mais aussi au niveau des mixités sociales et culturelles...

La Réunion et Maurice excellent en nouvelles technologies et start-ups, Madagascar est un trésor comparable au célèbre Far West américain. Mayotte et les Comores, francophones et musulmans, pourraient être les têtes de ponts d'un rapprochement de l'Indianocéanie avec l'Afrique de l'Est. Partout des populations charmantes qui ont conservé une joie de vivre parfois oubliée en Europe, et surtout qui ont envie de travailler.

Autant d'atouts que des investisseurs avertis sauront identifier pour nous aider dans ce nouvel élan de la coopération régionale et trouver notre place dans le nouvel ordre mondial.

Qu'est-ce qui motive un lancement papier de votre magazine ?

La saturation des infos numériques avant tout. Il y en a trop et pas assez de la qualité de votre site Expat.com, par exemple. N'importe qui s'invente journaliste aujourd'hui, sans encore parler des réseaux sociaux et on passe un temps fou à décrypter le vrai du faux et au final le soir on a mal à la tête.

En outre, la presse économique cible un lectorat qui aime le papier. Rien de tel qu'un bon magazine qu'on tient en main le week-end pour décompresser du bureau et des écrans.

Je précise ici que le magazine est imprimé sur du papier certifié FSC, donc participe au renouvellement des forêts.

Cependant, j'essaie avec ce magazine, d'avoir une vraie interaction avec le support numérique. Beaucoup de dossiers, trop longs à lire et à imprimer sont accessibles sur le site en scannant le QR Code « lire la suite ».

À quoi le lecteur peut-il s'attendre de différent du magazine en ligne ?

Au niveau de la façon de lire, c'est justement cette interaction entre le papier et le numérique.

Au niveau du contenu, nous essayons d'avoir de bonnes informations, souvent des exclusivités. Les partenariats engagés avec des ONG et institutions comme Cetamada ou le CEDTM, nous permettent non seulement d'avoir de la bonne information mais aussi de participer à la protection des océans et des écosystèmes marins.

Le Journal des Archipels n'est qu'une étape, je nourris avec mes partenaires d'autres projets que je ne manquerai pas de vous communiquer.