Regard d'une jeune Française sur Londres avant le Brexit

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?

Je suis Tifany, j'ai 30 ans et je suis expatriée depuis 2 ans. J'ai quitté la France en mars 2019 pour l'Angleterre. Après avoir voyagé au Moyen-Orient, notamment, j'ai senti ce besoin de découvrir le monde. Mon premier objectif était d'améliorer mon niveau d'anglais et Londres m'a toujours fait rêver.

Qu'est-ce qui vous a amené à Londres ?

Londres est proche de la France tout en étant anglophone et l'une des plus grandes capitales du monde. J'y avais fait un bref séjour touristique en 2016 et avais adoré l'ambiance de la ville. Quand j'ai décidé de m'expatrier, c'était une évidence que le premier arrêt serait cette magnifique ville ! J'y ai vécu 2 ans. Je suis rentrée le 1er février dernier.

Vous avez longtemps réfléchi et hésité avant de vous envoler pour le Royaume-Uni. Qu'est-ce qui vous a motivé à franchir le cap de l'expatriation ?

Je ne sais pas si je peux dire avoir réfléchi longtemps. J'ai ressenti le besoin de partir en décembre 2018 et je posais mes valises à Londres en mars 2019. Il est vrai par contre que j'avais une idée d'expatriation depuis bien longtemps sans jamais franchir le cap.

D'abord après mon BTS en 2011, j'ai pensé une première fois que peut-être une expérience à l'étranger pourrait être bénéfique. À l'époque, je pensais au Canada, au Québec particulièrement car je me pensais incapable de partir dans un pays anglophone. Finalement, j'ai rapidement évolué vers un poste de manager chez Mcdonald's où j'avais un boulot étudiant depuis 3 ans. Ensuite prise dans l'évolution professionnelle, j'ai finalement mis de côté cette idée d'expatriation.

À chaque période charnière dans ma carrière pro, cette idée revenait sans cesse mais j'avais peur de franchir le pas. Je crois que fin 2018, les planètes se sont alignées et j'ai enfin senti que le moment était arrivé. Le fait de voir et d'entendre de plus en plus de témoignages d'expatriés m'a sûrement aidé à me dire pourquoi pas moi !

Diriez-vous que c'est la meilleure décision que vous ayez prise de toute votre vie ?

Oh que oui ! L'expatriation m'a permis d'ouvrir mon esprit. J'ai rencontré beaucoup de gens d'horizons différents, j'ai réalisé que tout était possible à qui se donne les moyens. Mais vraiment TOUT !

Avez-vous eu du mal à vous intégrer dans votre nouvelle vie à Londres ? Quelles sont les principales difficultés que vous avez eues à surmonter en tant que Française ?

Non, mon intégration n'a pas été difficile. J'ai trouvé un job en une semaine et j'ai noué des amitiés par ce biais. Au bout de quelques mois j'ai rejoint le club de running Adidas Runners et j'ai rencontré des gens formidables !

Les principales difficultés que j'ai rencontrées sont plutôt liées à mon niveau d'anglais au début.

Pour ouvrir un compte en banque, par exemple, ou faire mon NIN (l'équivalent du numéro de sécurité sociale en France). Ce sont des choses qui nous paraissent bêtes en France, mais qui sont des challenges qu'on relève avec fierté à l'étranger !

Entre la crise de COVID-19 et le Brexit, quelle est la situation au Royaume-Uni et à Londres en particulier ?

La situation est dramatique. Le marché du travail s'est effondré avec la COVID-19. Le Brexit est venu compliquer une situation déjà très problématique et je crois que ce n'est que le début. Un confinement, le troisième, est en place depuis le 23 décembre. Beaucoup de bars et restaurants ne se relèveront sûrement pas de cette crise.

Qu'est-ce qui vous a poussé à rentrer en France ? Comment qualifieriez-vous ce retour ?

Je suis rentrée en France temporairement. Je dois repartir en Irlande pour faire un stage dans une agence de voyage. Le début de ce stage était à l'origine le 25 janvier. Nous l'avons repoussé au 1er mars puis au 1er avril. L'Irlande est en confinement depuis le 26 décembre et jusqu'au 5 mars. Je ne peux donc pas entrer dans le pays. J'ai préféré quitter Londres car rien ne m'y retenait. Sans emploi et avec l'impossibilité de profiter de tous les aspects culturels ou sociaux de la capitale, je ne voyais plus l'intérêt de payer un loyer pour être enfermée dans une chambre de 10m². J'attends avec impatience de pouvoir repartir maintenant !

Avec un peu de recul, quelles sont les différences les plus marquantes entre la France et le Royaume-Uni ? Qu'est-ce qui vous manque de Londres ?

La gastronomie ! Clairement on ne va pas au Royaume-Uni pour bien manger. Par contre, un aspect que j'adorais à Londres c'est cette ouverture d'esprit. Tout le monde est le bienvenu et intégré. C'est vraiment la ville de la tolérance. Dans les restaurants par exemple, il y a toujours un très grand nombre d'options pour tous les régimes alimentaires, même dans les supermarchés. On trouve vraiment de tout et ça me manque en France.

Revenons à cette éventuelle expatriation en Irlande. Comment comptez-vous vous y prendre en plein cœur de la crise sanitaire ?

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai un stage à faire dans une agence de voyage à Cork. Je prépare un bachelor en tourisme et marketing. J'attendrai de pouvoir entrer dans le pays, selon les directives des gouvernements français et irlandais.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier au Royaume-Uni ?

À ce jour, je conseillerai plutôt de partir dans un autre pays anglophone de l'Union européenne si on veut une expatriation « facile ». Les démarches sont clairement compliquées pour obtenir un visa au Royaume-Uni depuis 2021. Surtout, le gouvernement veut limiter les immigrations, et mène donc une politique dans ce sens. Cependant, si vous avez un vrai projet avec une entreprise qui vous sponsorise, alors allez-y ! Le Royaume-Uni est un pays dans lequel j'ai beaucoup aimé vivre, bien que Londres soit une bulle spéciale et ne représente pas la mentalité du Royaume-Uni !

J'ai ouvert un blog il y a quelques mois dans lequel je partage tous mes conseils pour s'expatrier au Royaume-Uni. N'hésitez pas à me contacter, je suis toujours heureuse d'échanger avec des futurs expatriés !