COVID-19 et expatriation en Malaisie

Nous habitons sur la partie orientale de la Malaisie, dans l'état du terengganu à environ 400 kilometres de la capitale kuala Lumpur.
Nous avons décidé d'un commun accord avec mon mari de rester en Malaisie à Paka Dungun lieu de notre habitation.  Un retour en France pour moi-même n'a pas été retenu, il risque d'être compliqué de revenir, nous ne savons pas quand la Malaisie, qui a instauré le confinement le 18 mars, va rouvrir ses frontières aux non- nationaux. Dans la perspective d'une séparation qui pourrait être longue, je préfère rester auprès de mon époux, d'autant que la gestion des courses alimentaires, s'avère très compliqué, déjà 10 jours que les routes vers les grandes et moyennes villes sont bloquées et les marchés de nuit interdit, il ne me reste quasiment aucune alternative, notre maison n'étant pas dans une ville mais un village sans commerces.
Heureusement, nous avons toujours des stocks pour de longues périodes, depuis 5 ans nous sommes habitués à faire des courses une fois par mois y compris en produits frais à kuala Lumpur ou kuantan.
Le manque de vie sociale dû  au confinement qui impacte durement l'Occident, nous est épargné du fait que nous la vivons depuis 5 ans,  pour moi elle se limite à la visite 2 à 3 fois par semaine d'une amie malaisienne et d'un déjeuner hebdomadaire avec les collègues de mon époux.
En tant qu'artiste-peintre et créatrice,  le besoin d'être seule sur de longues périodes m'aide dans mon travail. Je retrouve une vie normale lors de mes séjours en France. Je dirais que chaque retour pour moi est l'équivalent d'un déconfinement, quelques jours me sont nécessaires pour reprendre pied dans un monde qui ne m'a pas attendu.
Ce qui est intéressant pour moi, c'est le constat mis en évidence des futilités du monde occidental. J'imagine, que beaucoup d'occidentaux vont porter un regard nouveau sur leur mode de vie après cette épreuve qui leur est imposée.

Aujourd'hui, le plus difficile pour moi est de ne pas savoir quand je reverrai mes enfants et mon petit-fils qui doit naître fin mai, ainsi que ma mère qui se trouve seule dans cette dure épreuve.