LETTRE OUVERTE AUX FUTURS EXPATRIÉS

POURQUOI UN TEL TRAVAIL ?

Pour ce qui suit, qui probablement profitera à certains d'entre vous !
La première fois que je suis venu au Paraguay, c'était pour écouter la harpe paraguayenne. Ce voyage s'inscrivait dans le cadre de la découverte des folklores latino-américains que j'avais commencé plusieurs années avant en faisant le tour des pays et de leurs folklores, de la ranchera mexicaine au tango argentin, en passant par la musique andine et les polkas vénézuéliennes, sans oublier Cuba, évidemment ! Ca n'avait donc rien d'un voyage destiné à préparer une quelconque expatriation.


Et puis un jour, je suis passé par hasard à Aregua, et j'ai eu envie de m'y poser... Pourtant, rien ne me poussait à quitter ma proche-banlieue parisienne. J'avais une affaire qui marchait bien et une belle maison avec un grand jardin, donc tout pour être heureux, du moins en théorie... Mais j'avais l'impression d'avoir fait un peu le tour de tout, la routine me pesait et je m'ennuyais. Epouse décédée, enfants adultes et partis, maison vide, rien ne me retenait et j'avais envie de découvrir une autre culture, une autre langue, dans un autre climat... J'ai passé la clé de ma société à mon bras droit et je suis parti, avec une valise et mon Mac, et je me suis posé chez un Français qui tenait un petit hôtel, la Posada de Limpio, en banlieue...


Au bout de 2 ans, l'euphorie du changement étant bien retombée, je me suis trouvé confronté à la réalité du monde du travail et des affaires, et je me suis vite aperçu que l'avenir ne serait pas aussi rose que je l'avais imaginé. J'ai commencé à fouiller sur le Net pour trouver une aide quelconque, une sorte de ligne directrice, de process, qui pourrait me conseiller. Je me suis vite aperçu qu'en matière d'expatriation beaucoup de fausse-idées circulent sur le net, et les quelques sites qui parlent du Paraguay ne sont pas du tout réalistes, souvent garnis d'infos « copier-coller » de provenance d'autres sites, elles-mêmes données par des gens qui n'ont jamais posé un orteil sur le sol paraguayen. Ce qui se dit sur les quelques forums dignes du nom ne présente souvent d'intérêt que pour celui qui pose la question, et qui n'obtient pas forcément la bonne réponse.

D'où cette lettre ouverte, qui n'est ni plus ni moins que l'aide que j'aurais aimé trouver sur le Net quand je faisais mes recherches. Chacun puisera dedans ce qu'il a envie de prendre. Ca s'adresse surtout à ceux qui ont des doutes et qui ne savent pas par quel bout aborder leur projet et qui se posent tout un tas de questions. J'y ai mis les choses que j'aurais dû faire et que je n'ai pas faites, et celles que j'ai faites et que je n'aurais pas dû faire.

QUELQUES IDÉES ET INFOS POUR METTRE TOUTES LES CHANCES DE SON CÔTÉ

Le but d'un forum d'expatriation - quel que soit le pays - n'est pas de briser les rêves de ceux qui cherchent légitimement à avoir une vie meilleure, mais bien de les aider à ne pas se tromper en se servant de l'expérience de ceux qui ont déjà franchi le pas.
Il est donc indispensable de faire les bonnes choses dans le bon ordre, et surtout ne pas mettre la charrue avant les boeufs. C'est pourtant ce qui semble se passer dans la majorité des cas... On s'emballe sur une idée, sur un pays, on s'y voit déjà, et on se fait des plans dans la tête le soir avant de s'endormir. Impossible de critiquer, les rêves ne sont-ils pas faits pour être vécus ? Néanmoins restons vigilants, car après s'être bien soulés de jolis tableaux idylliques, une fois sur place, le risque est grand de se réveiller avec la gueule de bois, car il ne faut pas confondre bien préparer son départ et bien se préparer au départ !

TAUX D'ÉCHEC 95% POUR LES ENTREPRENEURS, SURTOUT CEUX QUI ONT PEU DE MOYENS

Certes, disposer d'un bon capital au départ est important, mais ça ne règle pas tout, il faut prendre en compte d'autres paramètres, comme l'aspect psychologique dû à l'éloignement, à la culture très différente, à la solitude tout court, et la solitude culturelle...
Selon le site http://gestion-des-risques-interculture … iations-2/ il semblerait que dans 30 à 50% des cas, les expatriés qui ont été envoyés en mission pour une durée déterminée dans des pays de culture différente, auraient subi un échec cinglant. Selon d'autres sources, le taux d'échec dépasseraient même les 60, voire à 65%, ces chiffres ne prenant pas en compte ceux qui s'expatrient pour monter une affaire personnelle.

Je ne suis pas surpris par ces chiffres, mais je pense qu'ils ne sont pas exacts et qu'il faut les pondérer (à la hausse) en fonction de 5 facteurs essentiels, et très curieusement non pris en compte. Je ne les détaillerai pas ici, car le texte est déjà assez long comme ça, mais je les tiens à disposition de ceux qui m'en feront la demande dans cette discussion.

En matière d'échec, il est donc indispensable de bien distinguer ceux qui partent faire un boulot pour un temps limité, avec un contrat sérieux, des autres qui posent des questions sur le présent forum pour venir s'installer au Paraguay, avec des moyens souvent limités, sans parachute ni airbag, ceux-là !
D'après les infos que j'avais obtenues en 2014 auprès de Stéphane D.L (ancien Consul de France à Asuncion), infos recoupées avec les statistiques moyennes connues, chez ceux qui partent avec des moyens limités donc sans droit à l'erreur, il semble que le taux d'échec avoisine les 95%, avec en prime la perte totale de leur capital. Certains même étant rapatriés par la caisse de solidarité du consulat, car ils n'avaient même pas de quoi s'acheter le billet d'avion.

Conclusion : Projet bien défini ou pas bien défini, bien préparé ou pas bien préparé, partez du principe, qu'une fois sur place, ce sera très difficile !

PARTIR AVEC UN FONDS DE GARANTIE

C'est indispensable, absolument, et la somme à prévoir est de 1000€ par mois car les démarches d'investigations coutent cher lorsqu'on arrive et durent plusieurs mois. Ensuite ça baisse... Alors OK, 36.000€ ça fait une somme, ça peut faire bondir certains, mais pour ceux qui quittent tout définitivement ( ce que je déconseille vivement) c'est le prix de la survie au cas où... Ça peut être aussi une rente mensuelle, par exemple l'appartement ou la maison qu'on met en location.
Car forcément, tout ne se passera comme prévu, en particulier dans les frais d'installation, pour monter son affaire et se loger, qui pourront atteindre dans certains cas le triple ou le quadruple de ce qu'on avait imaginé,

LA SOLUTION DE REPLI, ET LE RETOUR FORCÉ, LES DEUX GRANDS OUBLIÉS DES FORUMS...

Dans toutes les contributions du forum Paraguay, personne n'a jamais fait la moindre allusion à un retour momentané, voire définitif.
Même si ça peut paraitre normal à priori, pour moi, c'est une erreur à ne pas commettre.
Certains me diront surement « dans l'excitation du départ on ne pense pas forcément au retour » sauf que là, on ne part pas en vacances... Et puis comment savoir comment évoluera l'avenir ? Pour l'instant dans le pays d'accueil ça fonctionne plutôt bien, mais demain ? Comment évoluera la situation politique ? Et économique ? Et la sécurité ? Et comment être certain qu'une maladie nécessitant un retour momentané ne nous touchera pas ?
D'autres me diront « oui, mais si on t'écoute, on ne fait plus rien ! » ce à quoi je répondrai OK, sauf que moi j'y suis passé, mon devoir c'est de prévenir, après chacun fait ce qu'il veut 

La solution de repli est un ensemble de dispositions à prendre avant le départ définitif pour ne pas se retrouver à la rue en en cas de retour momentané, ou pour durée interminée pour des raisons de santé, ou encore gérer une situation familiale difficile (succession, accident ou handicap d'un proche, etc.). J'y suis passé aussi, donc je conseille vivement de prévoir un point de chute (ça peut être la maison d'un parent ou ami) en cas de retour inopiné, et conserver en France - dans la mesure du possible - un compte bancaire, sa Sécurité sociale et sa carte vitale en confiant la réactualisation à un proche, et surtout sa mutuelle.
J'insiste lourdement sur la mutuelle, surtout s'il s'agit d'un contrat ancien, car un nouveau contrat pris sur place au Paraguay coutera 3 fois plus cher, car il sera calculé sur votre âge actuel. Il y a donc tout intérêt à conserver son ancien contrat, en demandant d'y ajouter une clause de rapatriement sanitaire en cas de maladie grave. 

Un retour définitif n'est pas toujours le résultat d'un échec. Par exemple ne pas supporter le climat paraguayen qui est très éprouvant pour l'organisme. Le Paraguay est doté d'un climat tel que durant 4 mois de l'année, les températures dépassent les 40° avec une humidité qui se promène parfois entre 90 à 99% (mesurée sur ma terrasse à Aregua). Bref, des températures caniculaires pour la France, et durant lesquelles les gens vivent et travaillent normalement .
Concernant les risques de retour définitif, j'invite tous les candidats à lire sur Expat.com le syndrome de l'expatrié (encore un ?) https://www.psy-expat.com/limpatriation-le-retour/ c'est intéressant et bien écrit.

LA FAUSSE SÉCURITÉ DU « TROP PRÉPARÉ »

Paradoxalement, l'expérience prouve que ceux qui essayent de tout organiser dans les détails, directement de France, de façon à arriver dans des chaussons, soit se font peur au dernier moment et disparaissent du forum, soit se plantent ici, car rien ne fonctionne comme ils l'avaient prévu, et comme ils n'ont pas de réserves (le fameux fonds de garantie) c'est la cata !

Après tout, peut-être que chercher à trop sécuriser, vouloir obtenir des garanties à tout prix, calculer, faire des tableaux comparatifs avec les avantages ici et les inconvénients là, tout cela fait qu'on finit par douter...
Toujours est-il que ceux qui font cela se font souvent peur au dernier moment. Ils finissent par casser leur jouet et franchissent rarement le pas. C'est connu, chercher des garanties dans tous les domaines, se blinder des tous cotés, génère des risques nouveaux qui engendrent de nouvelles réflexions , et on finit par se faire peur.

Je pense que le choix d'un pays ou d'une région d'un pays - qu'on idéalise forcément - ne se fait pas sur un tableau comparatif de plus et de moins, d'avantages et d'inconvénients, surtout à partir d'éléments glanés sur internet où règne la désinformation la plus totale. Il doit se faire en priorité sur un coup de coeur. Qu'on se renseigne le climat, sur le pays en général (politique, économie, santé) OK, c'est très bien, car c'est le minimum obligatoire, mais ça doit s'arrêter là.
Car ensuite c'est l'envie d'y vivre qui doit décider, sinon, c'est comme si dans un couple on choisissait le conjoint sans l'avoir jamais vu, sans l'indispensable alchimie de l'autre, sur des avis récupérés ici et là, et non pas en fonction de ses qualités-défauts, mais des qualités-défauts qu'il est supposé avoir !
Si le coup de coeur n'y est pas, sI cette fameuse alchimie est absente, s'il n'y a pas ce petit frisson d'aventure pimentée, pour moi, c'est mission casse-gueule !

Pourquoi ? Parce qu'au début - et suivant le bon principe qui suggère que le regard que l'on porte sur les choses influence l'opinion que l'on s'en fait - on ne voit que les qualités, et avec le temps on ne voit plus que les défauts ! C'est l'effet d'usure, du couple, ou du pays…

Certes cet aspect purement affectif envers le pays ne conditionnera pas la réussite de l'expatriation à lui tout seul, mais il aura un RÔLE ABSOLUMENT DÉTERMINANT qui seul permettra d'encaisser et de supporter les inévitables moments de blues et de coups durs .
Seulement voilà, tout cela, tout ce qui fait finalement que la décision de tenter l'aventure sera prise ou pas, on le rencontre uniquement en venant sur place, et jamais sur l'opinion qu'on s'est faite au travers de questions posées sur un forum, ou de savants calculs sur de beaux tableaux comparatifs avantages/inconvénients !

Pour info, entre ma première visite au Paraguay et mon installation, il s'est écoulé 2 ans (+7 aller-retour) durant lesquels j'ai réglé mes affaires en France, loué une maison à Aregua. J'ai fait mes papiers de résidence ensuite, quand j'étais certain d'avoir envie d'y rester.

DÉCOUVRIR LE PAYS ? TOUT DÉPEND DE CE QU'ON Y FAIT...
La connaissance d'un pays et de ses habitants n'a rien à voir avec le temps qu'on y passe, mais bien de ce qu'on y a fait !
Je connais des inactifs qui vivent ici depuis 20 ans, qui croient tout connaitre, et qui ne savent absolument rien de plus qu'un touriste qui reviendrait pendant 20 ans tous les ans en vacances au même endroit ! Et il y en a même qui sévissent sur les forums croyant tout connaitre, ce sont les plus dangereux ...
Avant de chercher à comprendre comment fonctionne le pays, essayez donc de comprendre comment fonctionne la tête d'un Paraguayen.
Quand vous saurez comment sa tête fonctionne, vous saurez comment le pays fonctionne !
Et pour gagner 20 ans, toujours le livre de Saro Vera https://www.portalguarani.com/691_saro_vera.html

Que dit ce livre ? Par exemple ceci, qui n'est ni un mensonge, ni une blague, tellement c'est énorme :

Le Paraguayen et le pouvoir : Avec son type de culture, le Paraguayen ne se sent pas impliqué dans la communauté paraguayenne, ça le dépasse complètement. Seule la petite communauté familiale - et le bien commun de celle-ci - est dans ses capacités de compréhension. Il considère comme des imbéciles les politiques qui ne profitent pas de leur mandat pour s'enrichir. La condamnation de la malhonnêteté dans l'exercice du mandat reste purement intellectuelle, sans valeur réelle, il n'y aura donc aucune condamnation morale de sa part sur de mauvais agissements de ceux qui sont en charge de l'argent public. Pour lui, la malhonnêteté est normale, elle est dans les gènes et c'est un acquis. Un Paraguayen attend seulement d'un homme politique qu'il réduise ses excès et fasse des actes concrets qui prouvent que l'argent public ne va pas complètement dans ses poches.

Le Paraguayen et le travail : Pour un Paraguayen l'idéal c'est de gagner de l'argent en travaillant le moins possible et sans effort. Il perd des heures à boire son téréré ou à « glander » et effectue systématiquement le travail pour lequel il est payé de façon vai-vai (ça ira bien comme ça), c'est à dire ... travail bâclé !
Mais s'il doit travailler gratis pour un ami, il le fait toujours avec conscience et application. Dans le travail payé, il ne s'applique jamais.

ON PASSE A LA PRATIQUE ?

DANS L'ANNÉE QUI PRÉCÈDE LE DÉPART DE RECONNAISSANCE


À faire :
- Apprenez l'espagnol ! C'est absolument indispensable pour ne pas tomber d'entrée entre les pattes d'un « protecteur » qui saura très vite se rendre indispensable. Apprendre l'espagnol sur place est une douce illusion, à moins d'accepter d'apprendre, à ses dépens, un très mauvais espagnol.
- Prévoyez de vous accorder 3 mois de vacances (temps toléré sur le sol) : s'expatrier est une chose sérieuse qui mérite bien quelques sacrifices, non ?
- Donnez-vous du temps, je le répète, ne confondez pas bien préparer son départ avec bien se préparer psychologiquement au départ !

A ne pas faire :
- Ne criez pas à la cantonade que vous partez vivre définitivement au Paraguay, mais dites que vous allez passer 3 mois chez un ami. Ensuite, il sera toujours temps de dire que vous a craqué pour le pays et que vous avez envie de tenter l'expérience. Ca vous évitera de passer pour un original, ou un fada !
- Ne changez rien de votre situation administrative pour l'instant, sans rien connaitre du Paraguay, c'est suicidaire !

SE POSER LES BONNES QUESTIONS
Imprimez-les, lisez-les et relisez les régulièrement

Avant de partir en reconnaissance dans le but de peut-être m'installer au Paraguay :
1-  Suis-je prêt psychologiquement et affectivement à quitter mon pays ?
2-  Suis-je prêt à affronter une réalité différente de celle que j'avais imaginée et qui sera forcément moins rose qu'elle ne parait ?
3-  Suis-je prêt à affronter une forme de solitude culturelle, et de solitude tout court ? (effet de distance)
4-  Suis-je prêt à m'accommoder du fait qu'avec l'absence et la distance, ma famille et mes amis m'oublieront un peu, voire beaucoup, car Skype et WhatsApp ne règlent pas tout ?
5-  Suis-je prêt à accepter l'idée qu'au bout de quelques années, je me sentirai toujours étranger au Paraguay, et plus tout à fait « à ma place » dans mon pays natal ? (prouvé statistiquement)
6-  Suis-je capable de vivre au Paraguay sans faire de comparatifs permanents avec la France ?
7-  Suis-je prêt à m'accommoder d'une baisse de confort du quotidien si je vis en dehors d'une ville (soins/santé problématiques, coupures de courant, d'eau, d'internet, générateur indispensable, etc. ?
8-  Suis-je prêt à m'accommoder de vivre avec pour voisins des gens qui ne savent ni lire ni écrire, et qui n'ont jamais vu une carte d'Amérique du sud ?
9-  Suis-je prêt à supporter qu'un laveur de pare-brise - dont j'arrête l'action - donne un coup de pied dans ma portière en me traitant « d'étranger de merde » ?
10-  Suis-je prêt à m'accommoder de nombreux comportements sortant de nos codes européens, et dont certains restent insupportables pour un Européen ?
11-  Suis-je prêt à accepter la dimension « temps » dont parle Terrik dans un post, que celle-ci soit totalement différente de ce que l'on vivait jusqu'à présent ?
12-  Suis-je prêt à affronter la déprime de l'expat qui intervient en général dans les 3 ans et qui touche plus particulièrement les gens seuls. ?
13-  Ai-je des ressources suffisantes pour tenir au moins 3 ans sans revenu, ou avec très peu de revenus générés sur place ?

Si en face de toutes les questions il y a un oui franc et sincère, c'est qu'on est mûr !
S'il y a 2 ou 3 non, je conseille de bien réfléchir...
Concernant ceux qui ont plus de 55/60 ans, ou qui n'ont pas une santé en béton armé, ou qui ont un NON en face de 4 questions (ou +), je conseille vivement de rester chez soi car il y aura des moments vraiment très difficiles !

AU MOMENT DU DÉPART DE RECONNAISSANCE


- Sélectionnez un petit hôtel sympa à Asuncion pour y passer au minimum les 2 ou 3 premières semaines, le temps de se trouver une location qui vous plaise.
- Emmenez des affaires pour vivre 3 mois, pas pour vous installer

UNE FOIS SUR PLACE POUR LA DÉCOUVERTE DU PARAGUAY :

À faire :
- Arrivez positif et très tolérant
- Appelez un taxi, donnez-lui l'adresse de l'hôtel et demandez-lui le prix. Il vous en conseillera systématiquement un autre qui lui verse une commission, refusez en disant que c'est déjà payé. Et surtout, ne racontez pas votre vie quand il vous demandera ce que vous venez faire. Répondez que vous venez voir des amis.
- Une fois installé à l'hôtel, cherchez à louer un véhicule sans rien demander à personne. Les meilleures adresses sont, comme toujours, les grandes compagnies à l'aéroport.
- Cherchez vous un meublé, à louer, et qui vous plaise, vous avez 2 mois et demi à y passer . Choisissez le lieu en fonction de vos recherches futures. Il y en a plein, par exemple dans le site Clasipar (le Au Bon Coin du coin) ou Info-Casas, pour tous les gouts et à tous les prix. Ne demandez à personne s'il y a un truc à louer, sinon la machine infernale se met en route.
-Trouvez-vous un notaire « blindé ». Le notaire est une pièce maitresse au Paraguay, car tout se fait chez lui, même l'achat d'une voiture et la carte grise locale.
- Si vous avez un projet en tête de produire un quelconque service ou produit, commencez par essayer de savoir à qui et à quel prix vous pourrez le vendre, au risque d'être obligé de revoir votre copie !

A ne pas faire :
- A l'arrivée à l'aéroport, refusez tout contact, en particulier avec les gens souriants auxquels vous n'avez rien demandé et qui vous abordent pour vous aider. Ce sont les fameux protecteurs, à l'affut. Ils sont nombreux et ils vivent de ça. Ils ont tous le même refrain : attention gringo, ici c'est un pays de bandits, il n'y a que moi qui suis honnête !
- Evitez les avocats du pays qui proposent leurs services en jouant sur la peur du nouvel arrivant. Ils n'ont rien à faire par exemple dans l'achat d'un terrain ou d'une propriété, c'est l'affaire du notaire. Attention aux avocats-notaires, nouvelle race de rapaces qui cumulent les 2 fonctions. Vous risquez d'avoir à payer sa prestation notariale pour l'achat, et sa prestation bidon de conseil d'avocat. Sachez qu'il existe sur place des avocats français beaucoup plus sécurisants
- Ne commencez jamais par acheter un bien immobilier ou un terrain d'entrée. C'est une erreur énorme, et pourtant la plus fréquente. On ne connait rien du pays, et rien ne dit qu'on sera capable de s'y adapter avec le temps, ni que l'endroit permettra d'y développer son activé.

UNE FOIS RENTRÉ EN FRANCE

À faire :
-
Lisez, et relisez les 13 questions
- Faites un check-up complet. Un problème qui couve, non diagnostiqué, et qui se déclare quand on est en train de monter son bizness au Paraguay, et tout s'écroule !
- Mettez en place la solution de repli ci-dessus, si c'est possible.

A ne pas faire :
- Ne criez pas à la cantonade que vous avez trouvé le pays où tout est bien, alors qu'en France tout est nul, au risque de vous retrouver ridicule un jour ! On ne sait jamais ce que nous réserve l'avenir...

AVANT, ET AU MOMENT DU DÉPART DÉFINITIF

À faire :
- Faites les demandes d'extraits de naissance et autres papiers auprès des administrations, peu de temps avant le départ, car leur validité est limitée dans le temps. Apportez avec vous tous ces documents pour l'obtention de la résidence permanente et cedula, on ne sait jamais, le pays pourrait vous plaire vraiment.
- Préparez les affaires à envoyer par container maritime, dans des conteneurs individuels en plastique à couvercle étanche, et mettez-les dans un lieu d'attente
- Il est mille fois meilleur de rester citoyen 100% français administrativement parlant.
- Mettez-vous en règle avec les différents services et administrations.
- Partez gagnant, et têtu, sachant que les adversités seront nombreuses et difficiles, mais pas insurmontables. Une fois surmontées, vous aurez gagné la paix et la sérénité, car le Paraguay est un pays où la vie est très agréable, mais qui ne convient pas forcément à tout le monde...

A ne pas faire :
- N'envoyez pas de suite un container maritime
- Ne partez pas « fâché » avec votre pays. Ne tombez pas dans le fonds de commerce de ceux qui veulent vous démontrer à tout prix que votre pays plus noir qu'il n'est.

                                     &&&

Voilà, c'est tout ce que j'aurais pu - ou dû - faire si mon parcours n'avait pas été très différent dès le départ. J'espère que ça lèvera quelques questions chez certains, je l'ai fait pour ça !

Les critiques et commentaires sont les bienvenus, même négatifs, du moment qu'ils restent constructifs.

Bonjour jc.paracom
Pas de commentaire à faire sinon que la lecture me fait redescendre sur terre et je comprends beaucoup de choses, surtout des erreurs que j'ai fait avant de partir j'aurais mieux fait de faire comme tu dis
je vais acheter le livre mais avec mon espagnol ce sera surement hard . Super boulot  :thanks:

Une question toutefois

jc.paracom a écrit:

Et pour gagner 20 ans, toujours le livre de Saro Vera
Le Paraguayen et le pouvoir : Avec son type de culture, le Paraguayen ne se sent pas impliqué dans la communauté paraguayenne, ça le dépasse complètement.  Seule la petite communauté familiale - et le bien commun de celle-ci - est dans ses capacités de compréhension. Il considère comme des imbéciles les politiques qui ne profitent pas de leur mandat pour s'enrichir. La condamnation de la malhonnêteté dans l'exercice du mandat reste purement intellectuelle, sans valeur réelle, il n'y aura donc aucune condamnation morale de sa part sur de mauvais agissements de ceux qui sont en charge de l'argent public. Pour lui, la malhonnêteté est normale, elle est dans les gènes et c'est un acquis. Un Paraguayen attend seulement d'un homme politique qu'il réduise ses excès et fasse des actes concrets qui prouvent que l'argent public ne va pas complètement dans ses poches.


Concrètement comment  et sous quelle forme tout cela se traduit-il dans la vie quotidienne car je n'ai rien remarqué jusqu;a maintenant
Merci

moulagaufre a écrit:

Concrètement comment  et sous quelle forme tout cela se traduit-il dans la vie quotidienne, car je n'ai rien remarqué jusqu;a maintenant


J'imagine que le tout cela se traduit-il regroupe :
- Il considère comme des imbéciles les politiques qui ne profitent pas de leur mandat pour s'enrichir
- aucune condamnation morale sur de mauvais agissements de ceux qui sont en charge de l'argent public.
- des actes concrets qui prouvent que l'argent public ne va pas complètement dans ses poches.
- Pour lui, la malhonnêteté est normale, elle est dans les gènes et c'est un acquis.


Tu n'as rien remarqué parce que ça ne se voit pas, rien ne transpire à ce sujet. Ce que peut penser un Paraguayen, personne ne peut le savoir sinon un autre Paraguayen, simplement parce que sa tête fonctionne comme la sienne, car sa culture est la même.
Saro Vera est 100% Guarani avant d'être paraguayen, en fait je pense très fortement que la culture paraguayenne n'existe pas, seule la culture guaranie existe pour moi.

Maintenant, sous quelle forme tout cela se traduit-il, je te donne 2 exemples :

1 - J'ai été obligé de fermer définitivement mon restaurant pour vol aux cuisines + vol au service + vol à la caisse + double facturation (une addition pour le patron, une autre pour le client) + vol de produits de nettoyage + vol de linge de table.
En 3 ans les 300 couverts complets (et de super qualité) que j'avais achetés, se sont réduits à une peau de chagrin, et un très grand chagrin, car il m'en restait à peine 60 sur la fin.
Enfin, j'exagère peut-être, car 240 jeux complets disparus en 36 mois, ça fait une moyenne de 1 jeu de 6 couverts par mois, ce qui semble acceptable pour le pays.
Le personnel de cuisine, de service et ménage, chacun les sortaient par jeu de 6  pour le planquer dans les WC du personnel, où personne ne va tellement c'est crade.
Trop forts ces Paraguayens, je n'ai pas l'habitude de fouiller dans les WC du personnel, et pourtant j'aurais du ! Mais je n'étais pas venu monter un hôtel-restaurant au Paraguay pour aller récupérer mes couverts dans les WC du personnel, vois-tu, ce sont des trucs que je ne raconte même pas à ma famille en France, ils penseraient que j'affabule pour faire l'intéressant  « Papa n'est plus étanche, il est fada ! »
Non, mais franchement, aller planquer des couverts derrière une poubelle de papiers WC, sale et débordante, ça ne s'invente pas !

Beaucoup plus tard, j'ai appris par un ancien client qu'un serveur de mon resto lui avait dit « je ne te compte pas ta 2e bouteille de vin, mais tu me régales sur le pourboire » . J'ai répondu à ce brave homme « et après ça tu me demandes pourquoi j'ai arrêté mon resto ? » Ce à quoi il m'a rétorqué  « Je ne pouvais rien te dire, un Paraguayen ne dénonce pas un autre paraguayen » 
Traduisez par « déjà qu'il est complètement normal pour un Guarani d'escroquer un gringo, tu ne voudrais pas en plus qu'on se dénonce entre Guaranis ? »
Ce à quoi j'ajouterai «  non mais sans blague ! »

2 - Un Paraguayen te pose une question anodine « tu commences quand tes travaux ? » quoi de plus banal dans cette question que tu vas considérer comme normale parce que c'est ta culture, et que tu n'as pas l'esprit tordu. Tu lui réponds et tu lui donnes la date. Ensuite il te demande « tu les achètes où tes matériaux ? Tu lui dis « Chez Machin » parce que tu ne vois pas pourquoi tu devrais le lui cacher. Eh bien si, justement, tu dois absolument l'envoyer sur une fausse piste ! pourquoi ? Parce qu'un Paraguayen se fout complètement de ce que tu es et de ce que tu fais. Il ne pose jamais une question par intérêt pour ta personne, mais pour son intérêt, car c'est un moyen normal de subsistance ici, chaque matin il est à l'affut des 50.000 Gs pour acheter la bouffe du midi.  Il va foncer chez Machin pour lui dire « Je t'envoie un Gringo qui va venir  dans xx semaines (la date que tu lui as donnée sans te méfier) il va te commander ses matériaux pour sa baraque, je veux 15% de commission, et tu lui rajoutes sur la facture, j'en fais mon affaire. Et c'est imparable, car aucun prix n'est affiché et tous les prix sont à la tête du client ; tu as compris ?

Maintenant, une petite devinette de Shadok pour un Bachibouzouk
Quand on a grandi dans un monde où voler est normal, et où tout le monde vole tout le monde, le jour où on a des besoins et qu'on n'a pas d'argent, qu'est-ce qu'on fait ?
À ton avis, Capitaine Haddock ?
Je te laisse le soin de trouver la réponse...

Georges Wolinski avait raison quand il disait que c'est toujours dans les pays où il n'y a rien à voler qu'il y a le plus de voleurs. Il avait dû venir au Paraguay, et c'était surement le résultat de son entretien avec Saro Vera !
:D:D:D

De manière plus générale, comme me l'a raconté un ami:

Il a contracté une entreprise de conseils avant de se lancer dans un investissement entrepreneuriale.

Études de marché, projection des ventes, évaluation des frais et charges, et détermination de la rentabilité.

Ce cabinet a pignon sur rue au Paraguay (cabinet international).
Dans les frais et charges, mon ami a remarqué une ligne "pertes d'exploitation", dont le montant était très important.

A la réponse de son questionnement, les gens du cabinet lui ont répondu que c'était une évaluation de tout le matériel qui disparaitrait, volé, détourné par les employés. Ils ont ajouté que ce serait suicidaire de ne pas prendre en compte ce facteur avant de se lancer dans une affaire au Paraguay.

Ce cabinet, d'après son expérience, évalue la disparition moyenne à 15% du chiffre d'affaire, à condition de bien gérer et bien surveiller son affaire.

Bien évidemment ce pourcentage peut varier soit à la hausse dans les business sensibles tels que la restauration, la quincaillerie,.... où se vendent ou s'utilisent des produits d'utilisation courante, soit à la baisse, quand on se contente d'avoir un business lié au "service". (travail sur internet par exemple - à condition de bien surveiller son matériel).

Bonsoir JC-Paracom
J'ai lu avec attention tout ce que vous avez écrit Terrik et toi et je réfléchissais.
Il est vrai que la lettre ouverte explique bien les choses, que c'est bien de dire la vérité mais par exemple, MichelParaguay et Corine qui venaient tous les jours sur le forum depuis longtemps l'ont déserté. Depuis qu'il ne posent plus leurs questions le forum tourne au ralenti.   
La question que je me pose c'est si dire la vérité sur un pays ne fait pas fuir tout le monde du forum paraguay ?
J'en ai bien peur, J'ai envoyé un message privé à Michel pour lui demander pourquoi mais il n'a pas fait de réponse

moulagaufre a écrit:

dire la vérité sur un pays ne fait pas fuir tout le monde du forum paraguay ?


Le problème ne se pose pas en ces termes, et dire que le Paraguay est un pays de bandits est une erreur très... européenne !

Le Paraguay est un pays qui fonctionne sous des codes culturels tribaux qui sortent complètement des capacités de compréhension d'un Européen, tout comme les Guaranis (puisqu'il s'agit d'eux)  sont bien incapables de comprendre le mode de fonctionnement des Européens. Ils nous trouvent nantis, capricieux et exigeants, ce qui, ramené à l'échelle planétaire, est l'évidence même ! 

Sur ce que dit Saro Vera, tu portes un jugement forcément faussé, puisque c'est un regard d'Européen. Et comme le regard que l'on porte sur les choses et les gens influence l'opinion que l'on s'en fait, tu en déduis que c'est un peuple de bandits.

Sache que dans la culture tribale des Guaranis, tout, absolument tout est différent. Déjà les valeurs, et ils en ont, mais culturellement très différentes dans presque tous les domaines. Les sentiments déjà - relations hommes-femmes, les relations interpersonnelles en général, l'absence de respect des autres (parents voisins amis) -  tout diffère ! Ajoute à cela tous les chapitres du livre de Saro Vera : Le Paraguayen et le travail, et l'argent, et la propriété, etc.
Le Paraguayen est également très raciste, Saro Vera l'avoue avec toujours une certaine élégance visant à minimiser les défauts de son peuple, pour lequel il n'hésite pas à employer le terme de « nation guaranie », vois par toi-même la traduction ci-dessous :

Au Paraguay, rien n'a changé depuis des siècles. Ce qui compte, c'est que le Paraguayen reste sur son territoire avec un minimum de mélanges de façon à maintenir une coutume spécifique guaranie, même au sein de la nourriture et de la langue parlée, visant à rester typique de la nation guaranie. Le Paraguayen se félicite du peu d'immigration, il reste enraciné (consubstantiel) à sa terre,

J'ai constaté de visu ce racisme, non seulement  envers tous ceux qui ne sont pas guaranis, mais aussi - et particulièrement  - envers les autres tribus indiennes du pays pour lesquels ils n'hésitent pas à employer le terme de « sous homme »

Maintenant que le décor est bien planté, revenons sur l'utilité ou l'inutilité, et les conséquences de nos propos:

Comme tu l'as surement constaté dans ce forum, il y a d'un côté ceux qui posent des questions en vue de venir monter une affaire, ou bien d'y vivre de leurs rentes, ou encore des retraités, et de l'autre coté, ceux qui au travers de leur activité professionnelle sur place ont acquis une certaine expérience du fonctionnement du pays, du monde du travail et des affaires, et qui répondent aux questions posées.... jusqu'ici tout va bien !

Là où ça se complique, c'est quand tu dis n'avez vous pas peur que tout le monde délaisse le Paraguay (et son forum) pour se tourner vers d'autres pays. Est-ce que ta question sous-entend que j'aurais dû shunter le chapitre Saro Vera pour que ton M.Toulemonde pense qu'au Paraguay, tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil ?
Il faut arrêter de rêver, lorsqu'un gringo arrive dans un pays d'Amérique du Sud avec de l'argent pour investir, il est ciblé de suite par des tas de gens qui vont faire tout pour lui piquer son fric, et ce, quel que soit le pays, et ce n'est pas une exclusivité paraguayenne !

Et si comme tu le dis, il se tourne vers d'autres pays, qu'il se dise bien qu'il n'y aura pas forcément un Saro Vera local ni un jc.paracom pour lui faire découvrir les travers sournois du pays, qui seront surement différents, mais peut-être pires qu'au Paraguay.
Masquer les problèmes est contraire à l'esprit d'un forum d'expatriation où les gens viennent investir de l'argent souvent durement gagné. Le but de ceux qui répondent (Terrick et moi, je n'en connais pas d'autre) n'est pas d'inciter ou de dissuader les candidats, mais de leur donner un reflet exact de ce qu'ils vont trouver sur place, concrètement, sans enjoliver ni dramatiser le tableau.
Il est indispensable de les armer pour se défendre des attaques (de fric) que je cite ci-dessus

Imagine que tu demandes à Monsieur Météo quel est le climat général du pays où tu comptes t'installer, et qu'il t'annonce que le climat général est froid et humide, tu ne vas pas le traiter de rabat-joie en lui disant qu'il va faire fuir tous les touristes ?
Ce forum n'attend pas de nous de faire des réponses de complaisance. Le Paraguay n'est pas un pays où on monte une affaire en claquant dans les doigts, et dans aucun pays on ne peut monter une affaire sans risque.

Que ça fasse froid dans le dos lorsqu'on lit Le Paraguayen et le pouvoir (dans la lettre ouverte), je comprends complètement, mais il faut prendre ça comme un avantage énorme ! On connait le danger, on sait d'où il vient, ce qui ne sera probablement pas le cas pour les autres pays, où il faudra l'identifier. Egalement, considérer que du simple fait de connaitre cela, on a déjà un certain nombre de risques qui sautent ainsi lorsqu'on sera en face d'un Paraguayen, on y regardera à 2 fois en pensant « mais qu'est-ce qu'il est en train de me dire, où veut-il m'emmener ? »

J'ai vu moi aussi que Michel et Corine qui étaient très actifs ont complètement délaissé le Paraguay pour se tourner vers un autre horizon plus en harmonie avec l'activité qu'ils comptent faire. Je les ai vus moi aussi changer de cap au fil de nos réponses.
Mais si nos réponses leur ont fait prendre conscience que ce n'est pas une bonne idée de venir faire pousser des légumes dans un pays où les locaux n'arrivent pas vivre décemment en vendant les leurs, je n'ai pas l'impression de les avoir fait fuir, mais bien d'avoir rempli ma mission en préservant leurs intérêts, et je suis certain que Terrik partage mon point de vue.
Et puis, le forum ne tourne pas au ralenti, la preuve...

Il reste encore probablement beaucoup de choses à faire au Paraguay, mais ceux qui voudront s'y atteler devront éviter de marcher sur les plates-bandes des groupes d'intérêts du pays qui verrouillent tout, ainsi que les métiers de pauvres dans lesquels les locaux ont du mal à survivre.
Ils devront aussi prendre en compte le mode de fonctionnement très particulier de ce pays, avec sa culture tribale.

C'est cela, le but d'un forum d'expatriés !

A mon tour de répondre, même si je partage totalement le point de vue de JC.

Le Paraguay est un pays où il est relativement facile d'obtenir la résidence.
C'est un endroit parfait pour venir y passer sa retraite, où, si on a les moyens, pour servir de base de départ pour sillonner le continent.

Y développer une entreprise, c'est une autre affaire. La belle époque est révolue. Beaucoup qui ont immigré voilà 30 ou 40 années déjà ont connu des opportunités, avec pour certains de franches réussites.
Ce temps-là est révolu. Tout comme partout dans le monde.
Il est toujours possible de développer une niche, qui pourra permettre de vivre, mais de faire fortune, clairement non.
Et la niche ne se découvre pas à partir de la France ou de l'Europe. Il faut d'abord sentir le pays, s'en imprégner, bien le connaitre avant éventuellement de découvrir une telle niche.

Ce que nous relatons dans le forum a pour but de prévenir les nouveaux arrivants de tous les pièges qui leur seront tendus.
Parce que nous les avons vécus, et parce que nos amis ou connaissances respectives les ont vécus.
Si ce forum permet aux nouveaux arrivants d'en éviter au moins quelques uns, ce serait déjà une bonne chose.

Je n'interviens donc pas sur ce forum comme un agent de voyage, ni comme rabatteur.
D'autres, créateurs de site web, s'en chargent pour attirer toujours plus de proies dans leurs filets.

Je ne cherche pas pour autant à dégoutter les futurs arrivants.

Mais en essayant de décrire la réalité de la vie ici au jour le jour, j'espère que le futur arrivant sera mieux informé et mieux armé pour réussir au Paraguay son installation.

Et si au fil des discussions, des personnes se rendent compte qu'elles n'ont pas leur place au Paraguay, il vaut mieux qu'elles en prennent conscience avant de partir, plutôt que de voir leur rêve brisé, leurs économies dilapidées après une ou deux années de vie au Paraguay.
J'en ai connu malheureusement un certain nombre, et cela n'a rien d'hypothétique.

Bonjour JC-Paracom

Je comprends votre argumentation commune à Terrik et à toi, mais il y un petit je ne sais quoi qui me dérange, je ne saurais dire ce que c'est alors je vais faire comme toi en découpant point par point ton argumentation.

jc.paracom a écrit:

J'ai vu que Michel et Corine qui étaient très actifs ont complètement délaissé le Paraguay. Je les ai vus changer de cap au fil de nos réponses.


C'est quand même une évidence. Après avoir perdu beaucoup de temps sur le Paraguay ils s'orientent maintenant sur la Roumanie et la Georgie

jc.paracom a écrit:

Mais si nos réponses leur ont fait prendre conscience que ce n'est pas une bonne idée de venir faire pousser des légumes dans un pays où les locaux n'arrivent pas vivre décemment en vendant les leurs,


Et qu'est-ce qui te dit qu'ils n'auraient pas réussi ?

jc.paracom a écrit:

je n'ai pas l'impression de les avoir fait fuir, mais bien d'avoir rempli ma mission en préservant leurs intérêts


je ne pense pas qu'ils le ressentent comme ça, ils doivent être très déçus forcement. Et puis je n'ai vu aucun message de leur part qui dit merci de nous avoir évité de faire une erreur. Ils ont délaissé le forum Paraguay comme ça du jour au lendemain 

jc.paracom a écrit:

et je suis certain que Terrik partage mon point de vue.


C'est le cas, mais qu'il partage ton avis ou non, ça ne change rien au problème de MichelParaguay et Corine1990

jc.paracom a écrit:

Il reste encore probablement beaucoup de choses à faire au Paraguay, !


Quoi par exemple ? Ca va interesser du monde

pardon si je me fais l'avocat du diable, c'est dans un but louable

Sacré Bachi-Bouzouk ! Je te renvoie la balle :

Je comprends votre argumentation commune à Terrik et à toi,
Nous n'avons aucune argumentation commune
Je vais surement en étonner plus d'un, mais Terrick et moi ne nous connaissons pas. Nous avons simplement le même ressenti du pays, avec une expérience un peu différente. Terrik est plus « ville » et administration d'entreprise, je suis plus « campagne » et un peu ethnologue à mes heures, très proche des Paraguayens de condition modeste, par obligation, mais aussi parce que ça m'intéresse. De nos deux expériences qui se complètent, il ressort une connaissance pratique et un ressenti profond du pays, que nous partageons, et que nous mettons à disposition de la communauté en faisant abstraction de nos sentiments et de nos jugements personnels.
Je pense que c'est une aubaine inespérée pour ceux qui veulent venir travailler ici, et pour avoir fait le tour des autres forums, la majorité des candidats n'a pas cette chance et les discussions tournent en rond le plus souvent avec des dialogues creux.
On oublie donc « l'argumentation commune »

C'est quand même une évidence. Après avoir perdu beaucoup de temps sur le Paraguay.....
En quoi cela te gêne-t-il ? Mieux vaut perdre son temps avant de partir que tout son argent une fois sur place.

.....ils s'orientent maintenant sur la Roumanie et la Géorgie
L'une des choses les plus importantes dans une expatriation, c'est de parler la langue, c'est absolument capital pour y monter une affaire. Un traducteur ne règle rien sinon qu'à se faire escroquer.
Justement, parlons un peu des langues ?  Car si le  roumain est une langue relativement facile à apprendre pour un francophone (langue latine même niveau que le portugais ou l'espagnol)  il n'en est pas de même pour le Georgien.

Il y a 14 langues parlées en Géorgie. C'est l'une des langues les plus difficiles à apprendre selon le département d'État américain. Le roumain parlé ne fait pas de différence entre les sexes et manque de prépositions, ça complique beaucoup. Il y a plein de dialectes géorgiens différents, Imeretian, Kartlian, Adjaran et Tush etc. C'est une langue caucasienne, parlée un peu en Turquie qui est s'écrit dans son propre système par exemple « არ არის კარგი იდეა, რომ გინდოდეს კავკასიური ენის სწავლა, როდესაც ფრანგი ხართ »  Tu sais sais ce que cela veut dire  ? Ça veut dire que « ce n'est pas une bonne idée de vouloir apprendre le caucasien quand on est Français ».
Moi, je le parle un peu, mais seulement sous la torture...

Bien sûr, Michel ou Corine peuvent venir avec le traducteur Google, l'ennui c'est pour la prononciation, vois-tu ?  J'imagine la tête qu'ils feront le jour ou il faudra remplir un formulaire.
Je suis vraiment très surpris que Michel et Corine ne se soient pas penchés sur ce problème avant de s'orienter sur la Géorgie.

Et qu'est-ce qui te dit qu'ils n'auraient pas réussi ?
Parce que la réponse est dans ta question, que tu aurais pu formuler autrement, par exemple: « qu'est-ce qui te dit qu'ils ne seraient pas l'exception ? »
D'après ce que j'ai compris et sans dévoiler de secret, ils aspirent à un retour à la nature, se lancer dans la culture bio, et ne sont pas milliardaires, comme la majorité d'entre nous. Ils n'ont donc pas droit à l'erreur.

Je ne voulais pas dire ce qui suit, mais je m'y sens obligé par ta question:
- Les Paraguayens de la campagne n'aiment pas les gringos qui viennent faire pousser des légumes pour les vendre alors qu'eux n'arrivent pas à vendre les leurs
- Les Paraguayens ne diront rien, mais viendront la nuit mettre de l'herbicide sur leurs beaux légumes ou arbres fruitiers, comme ça a été le cas pour un copain venu en même temps que moi et qui a tenté ce genre d'activité sur un grand terrain vers San Bernardino. Il a bouffé sa culotte et il est rentré en France ! Il a acheté un terrain d'un hectare et demi dans le limousin 4500€, avec une maison à 60.000€, il fait pousser ses légumes bios sans qu'on ne les lui massacre et n'a aucune difficulté pour les vendre à un prix correct.
- Les Paraguayens se foutent complètement du bio, ils ont déjà du mal à acheter les graines phosphorescentes de Monsanto pour planter, ils mangent ce qui est le moins cher. Les tomates que m'a donné mon voisin il y a 6 semaines sont toujours dans mon frigo, sans être molles, mais toujours fermes, et sans aucune trace de moisissure, ce qui fait que chaque jour qui passe, j'ai moins envie de les manger. Ça au moins c'est de la bonne graine !
- Les Paraguayens choisiront toujours d'acheter la production de leurs compatriotes (famille, amis, relation) et n'achèteront la production des gringos qu'en cas de famine.
J'arrête là, mais j'en ai d'autres sous le coude ...

Je ne pense pas qu'ils le ressentent comme ça, ils doivent être très déçus forcément.
On est toujours déçu quand on se fait un plan dans la tête et que ça ne se présente pas comme prévu

Et puis je n'ai vu aucun message de leur part qui dit merci de nous avoir évité de faire une erreur. Ils ont délaissé le forum Paraguay comme ça du jour au lendemain. 
Déjà, on n'est pas à l'école communale mais sur un forum, et Michel et Corine sont adultes
Et puis tu ne sais pas tout : j'ai correspondu avec Corine et Michel par mail, 33 mails du 26/7 au 6/8 pour Michel et 24 mails de de décembre 2018 au 30/1/2019 pour Corine, sur des points qu'il aurait été indélicat de publier
Ne porte donc pas de jugement sur ce qui s'écrit seulement sur le site, ils m'ont remercié en long, en large et en travers

C'est le cas, mais qu'il partage ton avis ou non, ça ne change rien au problème de MichelParaguay et Corine1990
Si, justement, ça change beaucoup de choses pour eux, ils se sont aperçus que le Paraguay ne répondait pas vraiment à leurs espérances et que ce serait compliqué !

Quoi par exemple ? Ca va interesser du monde
Ce qui manque réellement au pays, des savoir-faire dans des domaines techniques par exemple. Le Paraguay manque cruellement de compétences techniques.
J'ai fait la connaissance d'un jeune, spécialisé Apple et qui répare les iPhones sur site, ainsi que les tablettes Apple et les Macbook Apple. Voilà une idée super originale, car lorsqu'on a un problème avec un iPhone, c'est la croix et la bannière. Mais ce ne sont pas des métiers ou l'on peut s'enrichir, vivre bien, tout au plus, ce qui au Paraguay est déjà un luxe !

Pardon JC,  j'ignorais tout cela.
L'explication est crédible

moulagaufre a écrit:

Pardon JC,  j'ignorais tout cela.
L'explication est crédible


Comme on dit en Espagne "no pasa nada !"
J'en profite pour faire une rectification, j'ai fait une erreur
À la place de roumain, il faut lire géorgien

a écrit:

Il y a 14 langues parlées en Géorgie. C'est l'une des langues les plus difficiles à apprendre selon le département d'État américain. Le géorgien parlé ne fait pas de différence entre les sexes et manque de prépositions, ça complique beaucoup.

Bonsoir JC.PARACOM, alors écoute je crois que jamais je n'avais lu un Français expatrié connaissant avec autant d'exactitude le profil des Paraguayos et ce beau pays ,pour tout te dire en quelques mots, je suis marié a une Paraguayen depuis 9 ans, qui par chance les connais aussi bien que toi. Je trouve ton article vraiment génial et très complet, tu y pointe vraiment les thèmes les plus important , et tu n'a vraiment rien oublier, cela fais un bout de temps que je n'était plus passer sur le forum , car ce que tu dis est vrai, beaucoup confondent les choses, et je ne comprend pas que si tu te decide a partir vivre ailleurs , tu ne pense pas a ces choses la, certes , nous sommes tous différents sur pleins de points, notre éducation, nos études , nos vies, mais ce que tu traite dans ton message, ce sont les bases, il n'y a pas 50 manières de ce préparer au départ et ce post est une bible que tous ceux qui souhaite s'expatrier devrait lire, vraiment bravo et merci.
Pour info je part la semaine prochaine sur Asuncion et Ciudad del Este pour 15 jours environs, si cela te tente pourquoi ne pas boire un café ou un Térere :-) , je te laisse ici mon email et ce serait un vrai plaisir de te rencontrer.
****

Modéré par Diksha il y a 4 ans
Raison : Veuillez échanger vos coordonnées personnelles en privé.
Je vous invite à lire la charte du forum

Merci, ça fait plaisir !

Sirap a écrit:

Pour info je part la semaine prochaine sur Asuncion et Ciudad del Este pour 15 jours environs, si cela te tente pourquoi ne pas boire un café ou un Térere :-)


Aucun problème !
Je t'envoie mes coordonnées par message privé

Il y a bien longtemps que je n'avais pas fréquenté ce forum. Je vois que J-C est toujours pimpant même s'il ne souhaite pas que je lui rende visite et qu'il ne m'a jamais envoyé son "symptôme paraguayen".

Non pas que je sois en désaccord avec lui, bien au contraire. Et je partage aussi les analyses de Terrik sur le même sujet. Encore un que je n'ai pas rencontré, d'ailleurs. Mais les français n'étant guère sociables en France il n'est pas étonnant qu'ils ne le soient pas plus ailleurs.

Bon j'épargne l'historique de ma vie au Paraguay où je perdure depuis 9 ans. Juste quelques réflexions.

Au début j'étais très modérément friqué et je pensais y faire une entreprise de quelque chose.

Dans un premier temps j'ai pensé à une importation d'objet utiles et même indispensables. Depuis des vraies de vraies éponges, jusqu'aux colliers Atlas pour fixer tubes et câbles (ici, pour fixer un tube, ils plantent un clou et entortillent autour un bout de fil de fer, ne pas rire) en passant par de vraies pelles de chantier (ils n'utilisent que des bêches courtes à poignée et, bien que les guaranis ne soient pas bien grands, ce ne sont quand même pas des pygmées et il faut se mettre à genoux avec une telle pelle si on ne veut pas y laisser ses vertèbres lombaires. Au moins ai-je pu trouver le modèle pelle à charbon, bien utile quand ma camioneta s'est enfoncée dans le sable jusqu'aux moyeux).

Mais, pour un tel job il aurait fallu que je fasse équipe avec un authentique paraguayen, avec la capacité d'être déclarant en douane, ce qui était introuvable.

Ensuite j'ai vu comment travaillaient les corporations du bâtiment : un désastre ! Pourtant le Paraguay ce n'est pas l'Atacama, la pluie et les saucées orageuses, ils connaissent, mais ils n'ont jamais compris que pour évacuer l'eau, il faut une pente. Ils mettent des gouttières comme des corniches, parfaitement horizontales, la ferraille zinguée derrière ne remontant pliée que de 2 cm. C'est donc pire que rien car l'eau est projetée par l'arrière contre les murs. Le béton armé, le plus élémentaire, ils ne savent pas faire. Des fondation, sur un sol sableux gréseux, comme c'est souvent le cas au Paraguay, ils les font avec des pierres collées avec un mauvais mortier. Donc un peu d'érosion, les pierres bougent et le mur se fissure.

Bien sûr impossible de dire quoi que ce soit à des adultes on est un "gringo de mierda" (expression très péjorative dont je suis très fier et que j'aime bien sortir aux paraguayens pour leur montrer que je suis supérieur à eux). Je m'étais donc dit, dans ma grande naïveté, basée sur ma pratique en Afrique occidentale où les petits nègres adoraient apprendre et pour qui la promotion sociale par le travail qualifié était importante, que je pourrais prendre des jeunes d'ici comme apprentis. Rien de tout ça n'est possible ici ! Le problème n'était pas les clients. M'adressant à une classe bourgeoise qui en avait plus qu'assez du travail déplorable local, j'étais sûr d'avoir mon marché. De plus il n'est pas fondamentalement plus coûteux de travailler bien que de travailler mal.

Mais comme J-C (et comme Staline) "la question centrale c'est l'homme" les seuls que j'ai pu récupérer n'étaient que des voleurs et quand nous (avec un français qui était venu me rendre visite et qui s'était fait voler aussi) avons chassé l'un d'eux, il nous a dénoncé à la fiscalia. On peut râler en France sur l'incurie de la justice (un brigadier me racontait avoir prit, en flagrant délit de cambriolage, la même bande de yougoslaves en 3 mois d'été), elle ne met pas les victimes de vol en prison. Au Paraguay, si ! Le français, par chance venait de prendre son avion pour Buenos Aires, mais moi j'ai eu droit à faire un mois et demi de tourisme pénitentiaire. 2 semaines au commissariat local (où j'ai eu d'excellent rapports avec le commissaire et son second voyant quel était le piège où j'étais tombé) et un mois à Tacumbù prison surpeuplée, folklorique à ce degré (m'a rappelé "kill the gringo" avec Mel Gibson).

Je dois dire que je n'étais ni un cas exceptionnel, ni spécialement visé en temps que gringo, des paraguayens avaient connu pire rien que dans mon petit environnement. Je n'ai même pas eu à payer ma liberté très chère (sobreseimiento definitivo) dans ce délire judiciaire qui fonctionne sur le mode inquisitorial (je n'ai jamais parlé à un juge ou à un fiscal) car tout est basé sur l'accusation fut-elle fantaisiste (c-f "manuel de l'Inquisiteur" de Nicholas Eymerich, inquisiteur d'Aragon) et, bien sûr pas d'instruction à charge et à décharge et encore moins de présomption d'innocence. En fait je n'ai même pas été jugé.

Je dois dire, exception exceptionnelle dans ce pays, que j'ai beaucoup été aidé dans cette épreuve folklorique mais désagréable par une voisine qui est devenue une amie. Car si personne ne vient vous apporter à becqueter à Tacumbù on y crève de faim. Les détenus ne vivent que par l'aide de leur famille. Rien à voir avec les prisons des pays civilisés. Mais je ne développe pas ici il y aurait un livre à faire. Que j'ai pensé écrire en ne limitant pas à mon seul cas. Mais je n'avais pas envie de me retrouver, flottant dans le rio Paraguay, avec une balle dans la tête comme au bon temps du général Stroessner (lui est mort mais le parti Colorado est toujours au pouvoir).

Je suis donc toujours au Paraguay pour des raisons économiques car il faut reconnaître que le coût de la vie n'y est pas bien cher. J'aurais bien migré en Argentine dans la région de Missionnes mais il n'y avait rien à louer. Le Chili c'est haut de gamme, mais la vie y est chère, ce n'est pas chaud et on est géographiquement très isolé. Donc je vis ici dans ma bulle de culture française (et une connexion ADSL désastreuse de COPACO), dans un certain confort, quand même, et l'été je prend ma camioneta quatquateuze pour aller dans des pays voisins plus intéressants. Au moins ai-je eu le temps d'écrire cinq livres de science-fiction, auto-édités sur Amazon (La série "Les trafiquants des étoiles"). Avec, depuis que je suis sorti de Tacumbù, la règle absolue : zéro contacts avec les paraguayens (à l'exception de mon amie, bien sûr).

Williamhoustra a écrit:

Non pas que je sois en désaccord avec lui, bien au contraire. Et je partage aussi les analyses de Terrik sur le même sujet. Encore un que je n'ai pas rencontré, d'ailleurs. Mais les français n'étant guère sociables en France il n'est pas étonnant qu'ils ne le soient pas plus ailleurs.

Bon j'épargne l'historique de ma vie au Paraguay où je perdure depuis 9 ans. Juste quelques réflexions.

Au début j'étais très modérément friqué et je pensais y faire une entreprise de quelque chose.

Je m'étais donc dit, dans ma grande naïveté, basée sur ma pratique en Afrique occidentale où les petits nègres adoraient apprendre et pour qui la promotion sociale par le travail qualifié était importante, que je pourrais prendre des jeunes d'ici comme apprentis. Rien de tout ça n'est possible ici ! Le problème n'était pas les clients. M'adressant à une classe bourgeoise qui en avait plus qu'assez du travail déplorable local, j'étais sûr d'avoir mon marché. De plus il n'est pas fondamentalement plus coûteux de travailler bien que de travailler mal.

Mais comme J-C (et comme Staline) "la question centrale c'est l'homme" Avec, depuis que je suis sorti de Tacumbù, la règle absolue : zéro contacts avec les paraguayens (à l'exception de mon amie, bien sûr).


.

Bien le bonjour,

Quand je lis le récit des différents intervenants, et après ma tentative brésilienne, je me dis que je suis bien heureux en Afrique... J'y suis né, j'y travaille, ...

Et que l'Amérique du sud a bien réussi à se passer de moi jusqu'à présent, et j'en suis bien heureux. Je vous la laisse.........

Vaya con Dios

phipiemar a écrit:

Bien le bonjour,
Quand je lis le récit des différents intervenants, et après ma tentative brésilienne, je me dis que je suis bien heureux en Afrique... J'y suis né, j'y travaille, ...
Et que l'Amérique du sud a bien réussi à se passer de moi jusqu'à présent, et j'en suis bien heureux. Je vous la laisse.........
Vaya con Dios


Bien le bonjour,
Peut-être... question de point de vue, car un certain nombre de gens ici sont des ex-expatriés d'Afrique (dont majorité de Belges)  très heureux de vivre ici, et quand ils me racontent leurs histoires africaines, parfois ça me fait carrément frémir...
En tout cas, ça n'apporte pas grand-chose à la discussion.....

Bonsoir,

Où est-ce écrit sur la charte du site que chaque commentaire doit toujours être en ligne avec le titre de départ.

Vous avez fait une lettre ouverte sur votre vécu. Donc tout un chacun est en droit de donner un point de vue.

J'ai 53 ans et je suis en expatriation depuis ma naissance. Des bonnes choses comme des mauvaises, je peux en raconter des centaines. J'ai des copains en Guyane, en Colombie et au Brésil. Chacun avec un ressenti différent.

Le mien est sur le Brésil avec un ressenti négatif à 200%.

Donc quand j'analyse le mien/celui  de mes copains et le vôtre, cela me conforte dans le fait que ce n'est pas en amérique du sud que je vais poser définitivement mes valises.

Sur ce bonne soirée.

PS: si un commentaire externe comme le mien vous ennuie, vous pouvez demander aux admins de changer le règlement pour que seul quelqu'un vivant sur le pays puisse commenter vos articles.

phipiemar a écrit:

PS:...changer le règlement pour que seul quelqu'un vivant sur le pays puisse commenter vos articles.


Ce n'est pas vraiment le but d'un forum d'expatriation fréquenté principalement par des gens qui ont comme projet de venir vivre dans le pays en question.
Raison de plus pour ne pas donner son avis sur un pays dont on ne connait rien.

Chaque pays du monde, quel qu'il soit, a ses qualités et ses défauts par rapport à nos valeurs et nos habitudes d'Européens.

J'imagine que ta mission d'animateur Belgique / Ghana consiste - tout comme la mienne pour le Paraguay - à mettre en garde les gens sur les différences  de culture afin qu'ils ne se fassent pas un tableau idyllique avant de partir et ne pas se trouver face à une réalité bien différente. Dans ce genre de mission rabat-joie, les qualités du pays sont toujours occultées par force des choses !

Certes le Paraguay n'est qu'en 110e position en IDH (indice développement humain) et la vie est difficile pour les Paraguayens principalement pour un problème de redistribution.
Mais le Ghana est 139e, très loin derrière ! J'imagine aisément que tout n'y est pas parfait, et pourtant tu t'y trouves bien puisque tu déclares « je suis bien heureux en Afrique ».

Autre raison pour ne pas opiner négativement sur un pays dont tu ne connais absolument rien et dont tu ne parles même pas la langue.

Je ne connais rien du Ghana, je ne me permettrai donc jamais de porter un jugement qui n'aurait de ce fait aucune valeur. Pour ne rien te cacher, ça ne me viendrait même pas à l'idée d'aller me balader sur le forum du Ghana.

Juger tous les pays d'Amérique du Sud au travers de ton expérience brésilienne ratée à 200% (ce sont tes propres termes), c'est faire preuve d'une vue très courte.

Bonjour à tous,

Pour info, j'ai mis deux posts de côté ce cette discussion.

N'oublions pas que le forum est ouvert aux échanges constructifs peu importe le sujet et le pays. Il en convient toutefois que ces échanges se fassent dans le respect des uns et des autres afin que tous les membres puissent en bénéficier.

Merci d'avance et bonne semaine,
Bhavna

Bonsoir à tous , je suis actuellement au Paraguay pour visiter ce pays que je ne connaissais qu'au travers des recis de mon épouse de de sa famille et puis j'ai eut cette opportunité d'y venir. Et avant de partir j'avais échanger avec Jean Claude , j'avais lu son article sur le guide de l'expatrié et cela m'avait tellement accroché  que je lui avait promis d'aller le rencontrer et c'est donc chose faite et alors si j'ai bien un conseil à donner à tous les Français ou autres Francophones qui passent au Paraguay c'est de faire un petit crochet pour rencontrer ce MONSIEUR .Je me suis beaucoup balader sur notre jolie planète , j'y ai rencontré beaucoup de personne , mais Jean Claude croyais moi il est de ces rencontres qui vous marque à jamais, et pour tant de raisons qu'il me serait difficile de décrire tout ce qui m'a plût de ce personnage, unique, enjoué, enthousiaste, etc etc , un Artiste, j'ai découvert un trésor et je n'exagère pas , si vous êtes Français et que vous s'avez écouter et ne pas juger sans savoir , il faut lui rendre visite, son article que j'ai rebaptisé la bible de l'expatrié, n'est rien à côté d'une après midi à ces côtés, l'ecoutant vous expliquer comment il a réussit en dépit de tout et de tous à construire un hôtel magnifique dans le plus pur style sud Américain ( son modèle il l'a ramener d'un de ces voyage) , il faut le voir vous mimer les ouvriers travaillant sur son chantier en y incluant jusqu'au bruit de la roue de la brouette qui grince , à pleurer de rire. Son hôtel et un joyaux, pour les visiteurs qui comme moi , qui ai traverser le Paraguay depuis plus d'un mois , arrivé ici et trouver ce confort fut impressionnant , il ce trouve de plus dans une jolie petite ville près d'Asuncion du nom de Aregua , et je vous invite à y aller passer un moment .Jean Claude et un sage , et s'il vous donne un conseil croyais moi il est valable 100% , j'ai tellement aimé notre première rencontre que j'y suis retourné, il est addictif le Jean Claude et je te remercie à travers cet article pour tout ce temps que tu m'a accordé, pour le plaisir d'avoir put partager ces moments, je reviendrai c'est promis, pour tes riches conseils et le bonheur de t'avoir connue. Merci

Merci pour cette lettre ouverte.
Je pense qu'elle est utile pour tout candidat à l'expatriation (même en dehors du Paraguay).
Si je peux apporter ma pierre à l'édifice:
tout d'abord, précisons que je suis marié à une Paraguayenne et que je n'y suis allé que deux fois en vacances pendant quelques semaines.
Et que même si je n'ai pas une connaissance très exhaustive de l'Amérique Latine, je parle parfaitement la langue.
Et pourtant, quelle claque! Une claque monumentale!
Le Paraguay est DIFFERENT du reste de l'Amérique Latine hispanophone.
Au niveau économique: nettement plus pauvre que ses voisins. Un exemple, l'état des routes dans la capitale est lamentable. Il y a des cratères partout. Jamais rien vu de tel dans d'autres grandes villes latino-américaines.
La langue, alors que j'ai toujours pu communiquer sans aucun problème avec n'importe quel hispanophone, là j'ai dû m'accrocher. L'énorme majorité des gens avec qui je communiquais parlant le "jopará": un sabir issu du mélange de l'espagnol et de guarani.
Last but not least, la mentalité guaranie. Pour ne pas être redondant, je renvoie à la lettre ouverte de JC. Petit exemple pour illustrer. Je demandais à ma femme pourquoi elle communiquait si peu avec ses frères et soeurs alors que je communique régulièrement avec eux sur Whatsapp. Réponse du tac au tac et désabusée de ma chère et tendre: "Chaque fois que je parle avec un d'entre eux, il me demande de l'argent".
Et la raison de tout cela: la mentalité guaranie (je vais bientôt à Asunción, j'achèterai le livre de Sao Vera). Est-ce dû à la forme particulière de colonisation ou à autre chose, je n'en sais rien. Pour faire simple: le Paraguayen (qu'il soit blanc aux yeux clairs n'y changera rien) pense comme un Indien. Je n'ai jamais vu ça de façon aussi forte dans d'autres pays latinoaméricains.
N'y voyez pas de jugement de valeur, c'est un constat.
Donc si vous voulez vous expatrier, c'est à prendre à considération et il faudra vous adapter.
Pour parler de mon cas, j'ai renoncé à m'y expatrier à court terme et à long terme, je le ferai uniquement avec un capital conséquent voire une rente. Mais je doute de pouvoir vivre à l'année dans un pays si pauvre culturellement (même si les choses s'améliorent, notamment pour les cinéphiles).
Je m'intéresse à d'autres pays comme l'Equateur ou la Colombie.
@williamhoustra: un mois et demi au ballon dont un mois à Tacumbu ?! Mon Dieu, et tu es vivant? Wow, ça mérite un livre, ça!

Je voulais m'excuser auprès de tous de mon absence due à une surcharge momentanée de boulot, rassurez-vous je suis en bonne santé...
D'un autre côté, il ne s'est pas passé grand-chose depuis, aucun nouveau candidat ne s'est présenté... Je finis d'ailleurs par me demander si cette lettre ouverte n'aurait pas fait redescendre quelques prétendants de leur petit nuage, comme le craignait notre ami Bachi-Bouzouc-Moulagaufre.
Je vais répondre à Sirap (qui me fait trop d'honneur) et Cristóbal très prochainement

"on pédalait gravement dans la semoule en répétant toujours un peu les mêmes choses."
Ahhhh le trouble-fêtes!

paticumbio a écrit:

Ahhhh le trouble-fêtes!


:D:D:D 
Tu vas bien Diego ? La glace commence à fondre dans ton Chili du sud ??  :D

Quelle glace? je vois des chameaux devant ma fenêtre. Il fait tres chaud a Puyuhuapi.... 13° C

Cristóbal83 a écrit:

@williamhoustra: un mois et demi au ballon dont un mois à Tacumbu ?! Mon Dieu, et tu es vivant? Wow, ça mérite un livre, ça!


J'y ai pensé ! J'avais commencé à ramasser de la doc sur Tacumbú. J'avais de quoi passer un livre chez Fayard qui aurait eu des chances d'être édité (alors que mes livres de S-F... bon, ils restent sagement en auto-édition sur Amazon).
MAIS je ne voulais pas écrire un tel livre en continuant à vivre au Paraguay et finir dans le río Paraguay avec une balle dans la tête (le parti de Strössner est toujours au pouvoir).
C'était donc écrire un livre, mais déménager du Paraguay. Et cela je n'en avais pas les moyens.

Si vous vivez ou voulez-vivre au Paraguay et si vous cherchez une idée de service qui résout un problème douloureux, urgent et reconnu par un grand nombre de gens et qui n'est pas encore proposé par une entreprise paraguayenne, ce message devrait vous intéresser.

Dans tous les pays puissants ou émergents, il existe des sociétés de réception ( avec une vraie adresse : une "street address" ), numérisation et transmission de courrier par email.

Au Paraguay, il n'existe qu'une seule société qui propose ce service et qui possède un site web mais, comme c'est une multinationale, ses services et ses tarifs ne sont pas adaptés aux personnes physiques ou aux petites entreprises.

Parfois, ces entreprises proposent, en plus, des services de domiciliation d'entreprise ou/et secrétariat ou/et constitution de société ou/et location de bureaux ou/et comptabilité ou/et conseils juridiques ou/et traduction ou/et conception de logo ou/et conception de sites web ou/et formation en vente, marketing, gestion, management,,...

Donc il y a des places à prendre...

Salut Patrick,

PatrickLeclerc a écrit:

Au Paraguay, il n'existe qu'une seule société qui propose ce service et qui possède un site web mais, comme c'est une multinationale, ses services et ses tarifs ne sont pas adaptés aux personnes physiques ou aux petites entreprises.
.


Je suppose que tu parles de REGUS installé dans la tour CITYCENTER ?

PatrickLeclerc a écrit:

Donc il y a des places à prendre...


C'est peut-être moins simple qu'il n'y parait au premier abord, et même au 2e ras bord ... Il faut un local relativement bien situé - donc cher - et l'équipement minimum.
Puis un personnel qualifié, et qui parle plusieurs langues + évidemment une permanence assurée pour les décalages horaires comme le fait REGUS.
Au Paraguay, ça fait déjà beaucoup, crois-moi !

Enfin, il faudra trouver des clients... Et c'est justement là où le bât blesse, car la proportion des étrangers (particuliers ou entrepreneurs) qui peuvent avoir recours à ce type de services me semble assez restreinte, et REGUS a déjà piqué les meilleurs.
Je ne suis pas certain qu'on puisse vivre décemment avec les hypothétiques clients restants, d'autant que l'économie est au plus bas et que ça ne risque pas de s'améliorer avec le super climat de confiance actuel, l'économie internationale plombée, le Brésil qui ne sait plus où il habite, l'Argentine en réanimation, ça va en demander du temps, pour remonter cette pente sa-a-a-vonneuse, comme disait Gérard sans le sketch de Coluche

Cela dit, ce n'est qu'une opinion personnelle et j'espère me tromper, mais je pense que le Paraguay sera dans le même état dans 15 ans, car le Brésil est le poumon et le moteur de toute l'économie de l'Amérique du Sud

Salut Patrick,

PatrickLeclerc a écrit:

Au Paraguay, il n'existe qu'une seule société qui propose ce service et qui possède un site web mais, comme c'est une multinationale, ses services et ses tarifs ne sont pas adaptés aux personnes physiques ou aux petites entreprises.


Je suppose que tu parles de REGUS installé dans la tour CITYCENTER ? https://www.regus.mu/virtual-office/par … citicenter

PatrickLeclerc a écrit:

Donc il y a des places à prendre...


C'est peut-être moins simple qu'il n'y parait au premier abord, et même au 2e ras bord ... Il faut un local relativement bien situé - donc cher - et l'équipement minimum.
Puis un personnel qualifié, et qui parle plusieurs langues + évidemment une permanence assurée pour les décalages horaires comme le fait REGUS.
Au Paraguay, ça fait déjà beaucoup, crois-moi !

Enfin, il faudra trouver des clients... Et c'est justement là où le bât blesse, car la proportion des étrangers (particuliers ou entrepreneurs) qui peuvent avoir recours à ce type de services me semble assez restreinte, et REGUS a déjà piqué les meilleurs.
Je ne suis pas certain qu'on puisse vivre décemment avec les hypothétiques clients restants, d'autant que l'économie est au plus bas et que ça ne risque pas de s'améliorer avec le super climat de confiance actuel, l'économie internationale plombée, le Brésil qui ne sait plus où il habite, l'Argentine en réanimation, ça va en demander du temps, pour remonter cette pente sa-a-a-vonneuse, comme disait Gérard sans le sketch de Coluche

Cela dit, ce n'est qu'une opinion personnelle et j'espère me tromper, mais je pense que le Paraguay sera dans le même état dans 15 ans, car le Brésil est le poumon et le moteur de toute l'économie de l'Amérique du Sud et il va lui falloir au moins 10 ans pour se relever, plus 5 ans pour que l'Argentine se retape à son tour que les effets se fassent vraiment ressentir au Paraguay.

Merci pour ta réponse JC

Tu sais notre motivation n'est pas la même que celle de certains expat.
Notre problème premier est de rejoindre notre fils. Nous vieillissons à 10000 km de notre seul enfant.
Imagine le bordel si l'un de nous 2 vient à DCD. Notre fils est obligé de tout laisser tomber pour s'occuper du survivant (e), de la successions, du déménagement, et tout le bordel que ce genre de d'événement génère.
Alors nous "essayons" de prévoir ce moment. Notre seul et unique intérêt est notre fils. Le Paraguay nous intéresse parce qu'il y vit. Si un jour il veut s'installer ailleurs et bien nous ferons nous aussi nos bagages. Il est tout à fait d'accord car chez nous (comme chez beaucoup d'autres) on est très Famille.
A bientôt de te lire.
RP

Salut Rogers

Je sais, mais dans un site d'expatriation tous les cas sont confondus alors qu'on devrait complètement les différencier. Pourquoi ? Parce que s'expatrier quand on est retraité ou qu'on vit de ses rentes n'a rien à voir avec une expatriation professionnelle. Je dirai même qu'une fois sur place, tu ne connaitras du pays que ce que ton activité te permettra de connaitre.

Et c'est là où tout le monde se trompe, en particulier les Européens qui sont là depuis 20 ou 30 ans et qui ne bougent jamais de chez eux, et qui ne font rien à part les courses, ou aller chez le coiffeur. Ils confondent connaissance du pays et nombre d'années de présence. « Moi, monsieur, le Paraguay, je connais, pensez donc, j'y vis depuis 30 ans ! ». En fait au bout de 30 ans il ne connait rien, alors que celui qui va monter son bizness en saura beaucoup plus que lui en 3 ans.

Dans ton cas de retraité, près de ton fils, tu auras une autre image beaucoup plus sympa du Paraguay que la mienne, même si chez moi elle reste très positive puisque je suis là parce que j'ai envie d'y être et que j'aime ce pays, et qu'il se trouve que mon avenir - du moins ce qu'il en reste - c'est moi qui en décide ! Seule ma santé pourrait me faire changer d'avis...
Ça devrait te rassurer ça, non ?

Dans le texte original du syndrome, il y avait un passage qui traitait de tout ce sujet, je fais un petit rappel pour ceux qui ne l'ont pas vu (ou lu)


jc a écrit:

BON A SAVOIR :

Le syndrome paraguayen aurait pu s'appeler aussi « Paraguay mode d'emploi » ou encore « Amérique du Sud mode d'emploi ».
Il n'a pas été écrit pour ceux qui viennent y passer une retraite tranquille, ni pour ceux qui vivent de leurs rentes, ni encore pour les baroudeurs aguerris, mais pas non plus pour ceux qui viennent avec un vrai projet, un vrai boulot.
J'ai écrit ce texte pour ceux qui arrivent pour y monter une affaire en ne connaissant rien du pays ni de ses coutumes, car ici on a parfois l'impression d'être sur une autre planète !

Nous ne traiterons donc ici que de l'expatriation professionnelle.
Selon le site http://gestion-des-risques-interculture … iations-2/ il semblerait que dans 30 à 50% des cas, les expatriés qui ont été envoyés en mission pour une durée déterminée dans des pays de culture différente, auraient subi un échec cinglant. Selon d'autres sources, le taux d'échec dépasseraient même les 60, voire à 65%.

Je pense - opinion vraiment personnelle - que ces chiffres ne sont pas exacts, et qu'il faut les pondérer en fonction de 6 facteurs essentiels et très curieusement non pris en compte :
1 - Les modalités de départ, car ils ne concernent que des gens qui sont envoyés en mission par leur employeur, qui bénéficient donc tous d'une activité permettant de s'occuper l'esprit, libérés majoritairement des problèmes de coût d'installation et de vie au quotidien dans le pays d'accueil, et pour lesquels l'employeur a souvent déblayé le terrain dans tous les domaines, ce que j'appelle « l'expatriation clé en main et en pantoufles ».
2 - Ceux qui ne disent rien, mais qui comptent les jours les séparant du retour. Et ils sont plus nombreux qu'on l'imagine, j'ai moi-même connu deux couples à Asuncion qui attendaient le départ comme une délivrance… Choc des cultures ? Plus que probable… Et ceux-là ne sont pas dans la statistique.
3 - Ceux qui disent qu'ils sont heureux , par obligation, mais qui n'en pensent pas un mot depuis bien longtemps. Ils se taisent, car revenir au bercail serait l'aveu d'un échec cuisant, mieux vaut donc mentir et rester pour éviter l'humiliation.  Ils ne sont pas dans la statistique non plus.
4 - Les différences de culture : un Européen francophone s'adaptera beaucoup plus facilement à Montréal ou Marrakech qu'à La Paz ou Asuncion.
5 - L'absence de perte de points de repère :  Ceux qui sont pris en compte dans la statistique ne sont pas concernés par ce problème essentiel. Ils savent qu'ils partent seulement pour un moment et que dans 2 à 3 ans ils retourneront chez eux, évitant ainsi la perte des principaux points de repère, la famille, les amis, et les petites habitudes bien sympathiques
6 - Ils ne mettent pas en jeu leur patrimoine financier.

C'est pourquoi il est indispensable de bien distinguer ceux qui partent faire un boulot pour un temps bien défini, des autres qui viennent sans but réel pour mettre toutes leurs économies sur la roulette du casino paraguayen... Ceux-là espèrent monter un projet qui va tout casser, car il sont bien plus malin que ces grosses buses de Paraguayens, ou bien de monter un « j'en sais rien, mais on trouvera bien un truc sur place » comme la majorité des apprentis aventuriers en quête d'exotisme, et adeptes du « l'herbe est toujours plus verte dans le champ du voisin ».
Chez ceux-là, il semble que le taux d'échec flirte allègrement avec les 95%. Beaucoup d'entre eux se retrouvent complètement ruinés, d'où nos interventions répétées de mise en garde, car le Paraguay est un pays connu comme l'un des deux pays les plus risqués dans ce domaine (avec le Pérou). Même les Brésiliens, les Chiliens et les Argentins s'en méfient, et pourtant, dans ce domaine, ils ne sont pas en reste…


Quant à l'intégration, il ne faut pas y compter, Terrik avait écrit ce qui suit il y a quelques années : l'intégration pour un étranger reste complètement illusoire, même pour ceux qui ont très naïvement le sentiment de l'avoir réussie. Tant que tout va bien dans les relations conventionnelles, un gringo a le droit de se sentir intégré, mais quand un conflit éclate et qui met en jeu la propriété ou l'argent, un gringo reste avant tout un gringo !

Je confirme, et je ne suis pas le seul !

Intégration impossible OK, mais tu n'en mourras pas Rogers ! Tu pourras quand même échanger des propos dans des discussions sympas avec les gens du coin.  Il ne faut pas tomber dans les excès comme avait l'habitude de le faire William Houstra, qui n'hésitait pas à déclarer dans ma LETTRE OUVERTE.

Williamhoustra a écrit:

Bien sûr impossible de dire quoi que ce soit à des adultes on est un "gringo de mierda" (expression très péjorative dont je suis très fier et que j'aime bien sortir aux paraguayens pour leur montrer que je suis supérieur à eux). Je m'étais donc dit, dans ma grande naïveté, basée sur ma pratique en Afrique occidentale où les petits nègres adoraient apprendre... etc


Propos terrifiants pour moi, du moins dans leur formulation...
William, si tu m'entends, je pense que parfois tu ne te rends même pas compte de ce que tu écris... Ton compte n'est pas fermé, tu peux réagir et nous expliquer ? Pourquoi ta façon de dire les choses transpire-t-elle autant de racisme ?

C'est cool JC
Merci pour ta réponse.
En effet pour nous çà sera de grandes vacances.
Cà me rassure, même si le reste est quand même à prendre en compte.
On sera loin de nos habitudes

porte toi bien

Bonjour!
Toutes les fermes du Paraguay ont été fondées par des Européens dans un passé pas si lointain. Selon un entrepreneur polonais expatrié au Paraguay, l'erreur que font des expatriés c'est d'acheter de la terre sans connaître le système, les règles et les gens. Il y a des gens comme lui qui les connaissent et qui peuvent vous aider.
Le Paraguay est un endroit étrange en ce qui concerne l'agriculture. Tout est énorme et les grandes entreprises se consacrent à l'élevage et au soja. Pendant ce temps, tous les fruits sont exportés dans un pays tropical.
Par exemple, il y a une entreprise espagnole qui a commencé à planter du kaki pour le marché européen. Après la première année, ils ont conservé les fruits au Paraguay parce que c'était moins cher que de les apporter en Europe ou au Brésil ou en Argentine et ils dominent maintenant l'ensemble du marché après 3 ans d'existence.

Quant à l'intégration, il ne faut pas y compter, Terrik avait écrit ce qui suit il y a quelques années : l'intégration pour un étranger reste complètement illusoire, même pour ceux qui ont très naïvement le sentiment de l'avoir réussie. Tant que tout va bien dans les relations conventionnelles, un gringo a le droit de se sentir intégré, mais quand un conflit éclate et qui met en jeu la propriété ou l'argent, un gringo reste avant tout un gringo !


Certes mais Terrik a prouvé qu'un gringo peut créer une entreprise durable au Paraguay donc il a prouvé qu'un gringo peut créer une entreprise au Paraguay tout en évitant de créer un conflit qui met en jeu la propriété ou l'argent grâce à son intelligence et sa diplomatie.

MichelParaguay a écrit:

Quant à l'intégration, il ne faut pas y compter,

Certes, mais Terrik a prouvé qu'un gringo peut créer une entreprise durable au Paraguay donc il a prouvé qu'un gringo peut créer une entreprise au Paraguay tout en évitant de créer un conflit qui met en jeu la propriété ou l'argent grâce à son intelligence et sa diplomatie.


Salut Michel,

Excuse-moi, mais je ne comprends pas ta question... ou alors j'ai peur de trop bien la comprendre ? Ça voudrait dire que pour toi, le mot « intégration » aurait un tout autre sens, et se limiterait uniquement à la capacité de chacun à y faire du bizness sans emmerdements ? Piètre et triste vision des choses, si tu me permets....

L'intégration dont nous parlons Terrik et moi est une intégration « humaine » et concerne la possibilité de participer à la vie sociale et culturelle du pays, voire de s'y faire des relations et amis qui s'intéressent à nous pour ce que nous sommes, en tant qu'homme, en tant qu'individu, et ne pas voir l'étranger seulement comme un portefeuille à pattes, comme c'est le cas actuellement.

Relis bien ce que nous avons écrit Terrick et moi. Nous n'avons jamais dit qu'il était impossible de monter une affaire. Nous avons dit qu'il ne faut pas venir ici pour concurrencer les Paraguayens dans les activités qui les font vivre, déjà difficilement pour certains.

Evidemment si une telle intégration te convient, pourquoi pas ? Personne autour de toi, vivre 24h sur 24 avec ton entreprise ou avec tes bouquins ou ton ordi. Dans ce cas, tu auras la même piètre et triste vie privée que William Houstra (disparu du forum), une vie qu'il a passé son temps à critiquer dans ce même forum.
Même si tu réussis ton bizness, au bout de 3 ans tu feras comme lui, les mêmes commentaires  «  finalement c'est pas mal, MAIS j'aurais préféré aller ailleurs, MAIS je n'avais pas les ronds, etc, », la chanson, on la connait par coeur... 
L'homme est-il fait pour vivre en société ? Il me semble que oui, et qu'il n'est pas fait pour vivre en ermite…Cette « sociabilité insociable » qui seule nous permet d'avancer dans la vie, parfois bien, parfois mal...

Mais je sais que ce sont des décisions très difficiles à prendre Michel... Rêver c'est facile et agréable, mais ensuite, quand il s'agit de sauter le pas avec tout ce que ça représente, c'est une autre histoire, ! Et crois-moi, beaucoup se font peur et freinent des 4 fers avant la marche arrière-toute !

Pour preuve, lis ce que j'ai écrit à 333Alain dans mon dernier poste, lui qui posait au moins 2 questions par jour :

jc.paracom a écrit:

Je ne peux pas faire mieux que de te dire ce que je répondrais sincèrement si c'était l'un de mes amis très proches, ou un membre de ma famille, qui me posait les questions que tu nous poses, mais qu'en réalité tu te poses à toi-même.

Je lui dirais ceci : c'est toi - et toi seul - qui doit décider de ton avenir en fonction de tes propres capacités. Tu ne dois pas avoir besoin des témoignages de qui que ce soit pour prendre ta décision, sinon c'est l'autre qui prend la décision à ta place, tu ne fais que l'imiter. Dans tout ce que tu appelles « des exemples », les hommes, les situations, les pays ne sont pas les mêmes, les époques de lancement non plus, et c'est important ! Et tous n'ont pas bénéficié des mêmes aides ni des mêmes conseils. Ça te servira à quoi ?  Donc, pose-toi la bonne question:
J'accepte ma trouille comme une alliée, car j'ai besoin de me rassurer au travers de la réussite des autres ...
Viens ici et donne-toi du temps. Ne regarde pas seulement ce qu'ont fait les autres, regarde comment faire mieux que les autres, et fais-le !  Et dis-toi bien que sur les pseudo-réussites de tes exemples publiées sur YouTube, beaucoup végètent lamentablement sans vouloir l'avouer à leurs proches, parfois aussi pour ne pas se l'avouer à eux-mêmes...
Cette décision, elle n'appartient qu'à toi, et une décision comme celle-là ÇA SE PREND SUR PLACE, ET AVEC SES TRIPES  !


Il ne s'est plus reconnecté, depuis 16 jours !

Ton argumentation est convaincante.

Merci Michel

Si la communauté nationale paraguayenne ne veut ni assimiler les étrangers ( ils conservent leur culture mais ils adoptent les valeurs de la communauté nationale paraguayenne ), ni les intégrer ( ils échangent leur culture contre celle des paraguayens ), alors ils n'ont pas d'autre choix que de constituer des communautés qui vivent indépendamment de la communauté nationale paraguayenne. Jusqu'au jour où cela posera des problèmes que le gouvernement du Paraguay devra résoudre en réalisant des réformes éducatives ( scolaires, médiatiques, associatives ) puis législatives.

MichelParaguay a écrit:

Si la communauté nationale paraguayenne ne veut ni assimiler les étrangers ( ils conservent leur culture mais ils adoptent les valeurs de la communauté nationale paraguayenne ), ni les intégrer ( ils échangent leur culture contre celle des paraguayens ), alors ils n'ont pas d'autre choix que de constituer des communautés qui vivent indépendamment de la communauté nationale paraguayenne. Jusqu'au jour où cela posera des problèmes que le gouvernement du Paraguay devra résoudre en réalisant des réformes éducatives ( scolaires, médiatiques, associatives ) puis législatives.


Le Paraguay est un pays qui vit replié sur lui-même avec des coutumes bien ancrées, et qui perdureront. Seule une partie des jeunes commence à comprendre que nous sommes en 2020, mais ça mettra du temps car la mentalité reste la même.

97% de la population n'a jamais pris l'avion et a du mal à situer (ou ne sait pas) le Paraguay sur une carte de l'Amérique du Sud. J'ai reçu chez moi des jeunes qui ont fait la FAC et qui ne savent pas situer le Moyen-Orient ni la Chine sur une carte du monde, dont certains pensent que Napoléon était américain, que le four en terre qui a plus de 3000 ans a été inventé par Tupa le dieu guarani qui est descendu sur terre à Aregua, et plus dernièrement que le Covid_19 vient de la 5G ! Et ça se défend dans leur tête puisqu'à l'époque de la 4G il n'y avait pas de Covid !:D Je lui ai répondu que ça venait du satellite de communication brésilien qu'Ariane Espace a mis sur orbite juste avant le Covid_19  :D

Alors, l'assimilation ou pas des étrangers, et les conséquences à terme, je te laisse imaginer comme tout le monde s'en fout.
Le gouvernement se fout du bien-être et de l'avenir du peuple, et le peuple se fout de son avenir, seul le présent compte, coutume indienne tribale. Il n'est concerné par rien, subit tout avec un fatalisme déconcertant, donc la boucle est bouclée.
Ici 4 choses sont importantes au quotidien : boire, manger, dormir, et avoir du crédit pour son smartphone. Quand un Paraguayen dispose de tout cela, il a un sourire à se faire rajouter des dents !

Cela dit, il est possible de passer quelques bons moments à parler de choses banales, comment planter ses tomates ou préparer un puchero (ragout) ou de la paire de seins ou de fesses de la voisine ? Même si on en a vite fait le tour (de la discussion, pas des fesses de la voisine) au moins on a de la visite, et une présence physique qui prend toute son importance dans les inévitables moments de grande solitude de l'expatrié. Quoiqu'on en pense, ce sont des gens attachants quand on gratte un peu, encore faut-il en faire l'effort...

Nous ne devons pas non plus juger ces peuples en les regardant par la lorgnette déformante de nos propres valeurs, en essayant à tout prix leur imposer notre mode de vie destructeur (dans tous les domaines) qui les prive chaque année d'une partie de leur espace de vie. Cette année nous n'avons quasiment pas eu de fruits, et les quelques légumes étaient bien rachitiques car pas ou peu de pluie, et c'est la première années que je vois cela. Pourtant, le Paraguayen n'est responsable en rien du changement climatique.
Et tranquillise-toi, le Paraguayen est bien plus heureux que la majorité des européens, et des Américains !

Nous devrions tous méditer sur ce sujet car ce sont eux qui ont les pieds bien sur terre, et nous dans l'espace... J'espère que l'expérience Covid  fera redescendre un peu sur terre les peuples qui se qualifient eux-même de civilisés.

Encore une fois, je dis que les choses n'ont de valeur que celle qu'on leur donne. Si tu veux vivre en paix avec toi-même dans un autre pays, prends-le comme il est, ne t'occupe pas du « comment il pourrait être s'il était autrement » , et accommode-toi de ce que ta culture te fait considérer comme des défauts en te disant bien que la majorité de ce que tu considères comme des défauts n'en sont pas forcément.

Si tu ne fais pas cet effort, tout te sera pénible et tu n'y resteras pas.

Bonjour JC

"Fiabilité : En fin de compte, les affaires sont une question de confiance. Et nous pensons que c'est la valeur la plus critique si vous voulez réussir en Afrique." ( source : abcexpat ).

J'ai lu, relu et rerelu votre article. J'ai bien compris les problèmes qu'un expatrié peut rencontrer au Paraguay. Mais comme ces problèmes existent dans tous les pays d'Amérique latine selon vous et selon d'autres expatriés mais aussi en Afrique ( selon d'innombrables témoignages d'expatriés ), en Asie-Centrale ( selon les voyageurs Socolas ), en Russie ( selon un entrepreneur Hollandais-Français d'origine russe qui vit en Russie depuis 8 ans et qui est marié à une russe ), je n'ai pas écarté la possibilité de m'établir dans ce pays après l'avoir testé durant 2 fois 3 mois.

Après avoir fait le bilan de toutes les questions que vous posez et de toutes les informations présentes dans cet article, je me suis posé cette question : comment font tous les expatriés qui vivent au Paraguay et qui ne sont ni des retraités, ni des rentiers pour résoudre tous les problèmes que vous avez décrit ? est-ce qu'ils se font détruire à petit feu ? est-ce qu'ils finissent toujours par quitter le Paraguay ? est-ce qu'ils finissent par trouver des solutions ? la solution consistant à "ne jamais avoir de relation d'argent" avec un paraguayen est-elle possible lorsqu'on vit et travaille au Paraguay ?

Trouvez-vous un notaire « blindé ». Le notaire est une pièce maitresse au Paraguay, car tout se fait chez lui, même l'achat d'une voiture et la carte grise locale.

Je suppose qu'un notaire blindé est un notaire qui connaît son métier, qui respecte la loi du Paraguay et qui observe la déontologie de sa profession. Que faut-il faire pour trouver un notaire paraguayen qui possède ces trois qualités ?

Merci.

Etienne