POURQUOI UN TEL TRAVAIL ?
Pour ce qui suit, qui probablement profitera à certains d'entre vous !
La première fois que je suis venu au Paraguay, c'était pour écouter la harpe paraguayenne. Ce voyage s'inscrivait dans le cadre de la découverte des folklores latino-américains que j'avais commencé plusieurs années avant en faisant le tour des pays et de leurs folklores, de la ranchera mexicaine au tango argentin, en passant par la musique andine et les polkas vénézuéliennes, sans oublier Cuba, évidemment ! Ca n'avait donc rien d'un voyage destiné à préparer une quelconque expatriation.
Et puis un jour, je suis passé par hasard à Aregua, et j'ai eu envie de m'y poser... Pourtant, rien ne me poussait à quitter ma proche-banlieue parisienne. J'avais une affaire qui marchait bien et une belle maison avec un grand jardin, donc tout pour être heureux, du moins en théorie... Mais j'avais l'impression d'avoir fait un peu le tour de tout, la routine me pesait et je m'ennuyais. Epouse décédée, enfants adultes et partis, maison vide, rien ne me retenait et j'avais envie de découvrir une autre culture, une autre langue, dans un autre climat... J'ai passé la clé de ma société à mon bras droit et je suis parti, avec une valise et mon Mac, et je me suis posé chez un Français qui tenait un petit hôtel, la Posada de Limpio, en banlieue...
Au bout de 2 ans, l'euphorie du changement étant bien retombée, je me suis trouvé confronté à la réalité du monde du travail et des affaires, et je me suis vite aperçu que l'avenir ne serait pas aussi rose que je l'avais imaginé. J'ai commencé à fouiller sur le Net pour trouver une aide quelconque, une sorte de ligne directrice, de process, qui pourrait me conseiller. Je me suis vite aperçu qu'en matière d'expatriation beaucoup de fausse-idées circulent sur le net, et les quelques sites qui parlent du Paraguay ne sont pas du tout réalistes, souvent garnis d'infos « copier-coller » de provenance d'autres sites, elles-mêmes données par des gens qui n'ont jamais posé un orteil sur le sol paraguayen. Ce qui se dit sur les quelques forums dignes du nom ne présente souvent d'intérêt que pour celui qui pose la question, et qui n'obtient pas forcément la bonne réponse.
D'où cette lettre ouverte, qui n'est ni plus ni moins que l'aide que j'aurais aimé trouver sur le Net quand je faisais mes recherches. Chacun puisera dedans ce qu'il a envie de prendre. Ca s'adresse surtout à ceux qui ont des doutes et qui ne savent pas par quel bout aborder leur projet et qui se posent tout un tas de questions. J'y ai mis les choses que j'aurais dû faire et que je n'ai pas faites, et celles que j'ai faites et que je n'aurais pas dû faire.
QUELQUES IDÉES ET INFOS POUR METTRE TOUTES LES CHANCES DE SON CÔTÉ
Le but d'un forum d'expatriation - quel que soit le pays - n'est pas de briser les rêves de ceux qui cherchent légitimement à avoir une vie meilleure, mais bien de les aider à ne pas se tromper en se servant de l'expérience de ceux qui ont déjà franchi le pas.
Il est donc indispensable de faire les bonnes choses dans le bon ordre, et surtout ne pas mettre la charrue avant les boeufs. C'est pourtant ce qui semble se passer dans la majorité des cas... On s'emballe sur une idée, sur un pays, on s'y voit déjà, et on se fait des plans dans la tête le soir avant de s'endormir. Impossible de critiquer, les rêves ne sont-ils pas faits pour être vécus ? Néanmoins restons vigilants, car après s'être bien soulés de jolis tableaux idylliques, une fois sur place, le risque est grand de se réveiller avec la gueule de bois, car il ne faut pas confondre bien préparer son départ et bien se préparer au départ !
TAUX D'ÉCHEC 95% POUR LES ENTREPRENEURS, SURTOUT CEUX QUI ONT PEU DE MOYENS
Certes, disposer d'un bon capital au départ est important, mais ça ne règle pas tout, il faut prendre en compte d'autres paramètres, comme l'aspect psychologique dû à l'éloignement, à la culture très différente, à la solitude tout court, et la solitude culturelle...
Selon le site http://gestion-des-risques-interculture … iations-2/ il semblerait que dans 30 à 50% des cas, les expatriés qui ont été envoyés en mission pour une durée déterminée dans des pays de culture différente, auraient subi un échec cinglant. Selon d'autres sources, le taux d'échec dépasseraient même les 60, voire à 65%, ces chiffres ne prenant pas en compte ceux qui s'expatrient pour monter une affaire personnelle.
Je ne suis pas surpris par ces chiffres, mais je pense qu'ils ne sont pas exacts et qu'il faut les pondérer (à la hausse) en fonction de 5 facteurs essentiels, et très curieusement non pris en compte. Je ne les détaillerai pas ici, car le texte est déjà assez long comme ça, mais je les tiens à disposition de ceux qui m'en feront la demande dans cette discussion.
En matière d'échec, il est donc indispensable de bien distinguer ceux qui partent faire un boulot pour un temps limité, avec un contrat sérieux, des autres qui posent des questions sur le présent forum pour venir s'installer au Paraguay, avec des moyens souvent limités, sans parachute ni airbag, ceux-là !
D'après les infos que j'avais obtenues en 2014 auprès de Stéphane D.L (ancien Consul de France à Asuncion), infos recoupées avec les statistiques moyennes connues, chez ceux qui partent avec des moyens limités donc sans droit à l'erreur, il semble que le taux d'échec avoisine les 95%, avec en prime la perte totale de leur capital. Certains même étant rapatriés par la caisse de solidarité du consulat, car ils n'avaient même pas de quoi s'acheter le billet d'avion.
Conclusion : Projet bien défini ou pas bien défini, bien préparé ou pas bien préparé, partez du principe, qu'une fois sur place, ce sera très difficile !
PARTIR AVEC UN FONDS DE GARANTIE
C'est indispensable, absolument, et la somme à prévoir est de 1000€ par mois car les démarches d'investigations coutent cher lorsqu'on arrive et durent plusieurs mois. Ensuite ça baisse... Alors OK, 36.000€ ça fait une somme, ça peut faire bondir certains, mais pour ceux qui quittent tout définitivement ( ce que je déconseille vivement) c'est le prix de la survie au cas où... Ça peut être aussi une rente mensuelle, par exemple l'appartement ou la maison qu'on met en location.
Car forcément, tout ne se passera comme prévu, en particulier dans les frais d'installation, pour monter son affaire et se loger, qui pourront atteindre dans certains cas le triple ou le quadruple de ce qu'on avait imaginé,
LA SOLUTION DE REPLI, ET LE RETOUR FORCÉ, LES DEUX GRANDS OUBLIÉS DES FORUMS...
Dans toutes les contributions du forum Paraguay, personne n'a jamais fait la moindre allusion à un retour momentané, voire définitif.
Même si ça peut paraitre normal à priori, pour moi, c'est une erreur à ne pas commettre.
Certains me diront surement « dans l'excitation du départ on ne pense pas forcément au retour » sauf que là, on ne part pas en vacances... Et puis comment savoir comment évoluera l'avenir ? Pour l'instant dans le pays d'accueil ça fonctionne plutôt bien, mais demain ? Comment évoluera la situation politique ? Et économique ? Et la sécurité ? Et comment être certain qu'une maladie nécessitant un retour momentané ne nous touchera pas ?
D'autres me diront « oui, mais si on t'écoute, on ne fait plus rien ! » ce à quoi je répondrai OK, sauf que moi j'y suis passé, mon devoir c'est de prévenir, après chacun fait ce qu'il veut
La solution de repli est un ensemble de dispositions à prendre avant le départ définitif pour ne pas se retrouver à la rue en en cas de retour momentané, ou pour durée interminée pour des raisons de santé, ou encore gérer une situation familiale difficile (succession, accident ou handicap d'un proche, etc.). J'y suis passé aussi, donc je conseille vivement de prévoir un point de chute (ça peut être la maison d'un parent ou ami) en cas de retour inopiné, et conserver en France - dans la mesure du possible - un compte bancaire, sa Sécurité sociale et sa carte vitale en confiant la réactualisation à un proche, et surtout sa mutuelle.
J'insiste lourdement sur la mutuelle, surtout s'il s'agit d'un contrat ancien, car un nouveau contrat pris sur place au Paraguay coutera 3 fois plus cher, car il sera calculé sur votre âge actuel. Il y a donc tout intérêt à conserver son ancien contrat, en demandant d'y ajouter une clause de rapatriement sanitaire en cas de maladie grave.
Un retour définitif n'est pas toujours le résultat d'un échec. Par exemple ne pas supporter le climat paraguayen qui est très éprouvant pour l'organisme. Le Paraguay est doté d'un climat tel que durant 4 mois de l'année, les températures dépassent les 40° avec une humidité qui se promène parfois entre 90 à 99% (mesurée sur ma terrasse à Aregua). Bref, des températures caniculaires pour la France, et durant lesquelles les gens vivent et travaillent normalement .
Concernant les risques de retour définitif, j'invite tous les candidats à lire sur Expat.com le syndrome de l'expatrié (encore un ?) https://www.psy-expat.com/limpatriation-le-retour/ c'est intéressant et bien écrit.
LA FAUSSE SÉCURITÉ DU « TROP PRÉPARÉ »
Paradoxalement, l'expérience prouve que ceux qui essayent de tout organiser dans les détails, directement de France, de façon à arriver dans des chaussons, soit se font peur au dernier moment et disparaissent du forum, soit se plantent ici, car rien ne fonctionne comme ils l'avaient prévu, et comme ils n'ont pas de réserves (le fameux fonds de garantie) c'est la cata !
Après tout, peut-être que chercher à trop sécuriser, vouloir obtenir des garanties à tout prix, calculer, faire des tableaux comparatifs avec les avantages ici et les inconvénients là, tout cela fait qu'on finit par douter...
Toujours est-il que ceux qui font cela se font souvent peur au dernier moment. Ils finissent par casser leur jouet et franchissent rarement le pas. C'est connu, chercher des garanties dans tous les domaines, se blinder des tous cotés, génère des risques nouveaux qui engendrent de nouvelles réflexions , et on finit par se faire peur.
Je pense que le choix d'un pays ou d'une région d'un pays - qu'on idéalise forcément - ne se fait pas sur un tableau comparatif de plus et de moins, d'avantages et d'inconvénients, surtout à partir d'éléments glanés sur internet où règne la désinformation la plus totale. Il doit se faire en priorité sur un coup de coeur. Qu'on se renseigne le climat, sur le pays en général (politique, économie, santé) OK, c'est très bien, car c'est le minimum obligatoire, mais ça doit s'arrêter là.
Car ensuite c'est l'envie d'y vivre qui doit décider, sinon, c'est comme si dans un couple on choisissait le conjoint sans l'avoir jamais vu, sans l'indispensable alchimie de l'autre, sur des avis récupérés ici et là, et non pas en fonction de ses qualités-défauts, mais des qualités-défauts qu'il est supposé avoir !
Si le coup de coeur n'y est pas, sI cette fameuse alchimie est absente, s'il n'y a pas ce petit frisson d'aventure pimentée, pour moi, c'est mission casse-gueule !
Pourquoi ? Parce qu'au début - et suivant le bon principe qui suggère que le regard que l'on porte sur les choses influence l'opinion que l'on s'en fait - on ne voit que les qualités, et avec le temps on ne voit plus que les défauts ! C'est l'effet d'usure, du couple, ou du pays…
Certes cet aspect purement affectif envers le pays ne conditionnera pas la réussite de l'expatriation à lui tout seul, mais il aura un RÔLE ABSOLUMENT DÉTERMINANT qui seul permettra d'encaisser et de supporter les inévitables moments de blues et de coups durs .
Seulement voilà, tout cela, tout ce qui fait finalement que la décision de tenter l'aventure sera prise ou pas, on le rencontre uniquement en venant sur place, et jamais sur l'opinion qu'on s'est faite au travers de questions posées sur un forum, ou de savants calculs sur de beaux tableaux comparatifs avantages/inconvénients !
Pour info, entre ma première visite au Paraguay et mon installation, il s'est écoulé 2 ans (+7 aller-retour) durant lesquels j'ai réglé mes affaires en France, loué une maison à Aregua. J'ai fait mes papiers de résidence ensuite, quand j'étais certain d'avoir envie d'y rester.
DÉCOUVRIR LE PAYS ? TOUT DÉPEND DE CE QU'ON Y FAIT...
La connaissance d'un pays et de ses habitants n'a rien à voir avec le temps qu'on y passe, mais bien de ce qu'on y a fait !
Je connais des inactifs qui vivent ici depuis 20 ans, qui croient tout connaitre, et qui ne savent absolument rien de plus qu'un touriste qui reviendrait pendant 20 ans tous les ans en vacances au même endroit ! Et il y en a même qui sévissent sur les forums croyant tout connaitre, ce sont les plus dangereux ...
Avant de chercher à comprendre comment fonctionne le pays, essayez donc de comprendre comment fonctionne la tête d'un Paraguayen.
Quand vous saurez comment sa tête fonctionne, vous saurez comment le pays fonctionne !
Et pour gagner 20 ans, toujours le livre de Saro Vera https://www.portalguarani.com/691_saro_vera.html
Que dit ce livre ? Par exemple ceci, qui n'est ni un mensonge, ni une blague, tellement c'est énorme :
Le Paraguayen et le pouvoir : Avec son type de culture, le Paraguayen ne se sent pas impliqué dans la communauté paraguayenne, ça le dépasse complètement. Seule la petite communauté familiale - et le bien commun de celle-ci - est dans ses capacités de compréhension. Il considère comme des imbéciles les politiques qui ne profitent pas de leur mandat pour s'enrichir. La condamnation de la malhonnêteté dans l'exercice du mandat reste purement intellectuelle, sans valeur réelle, il n'y aura donc aucune condamnation morale de sa part sur de mauvais agissements de ceux qui sont en charge de l'argent public. Pour lui, la malhonnêteté est normale, elle est dans les gènes et c'est un acquis. Un Paraguayen attend seulement d'un homme politique qu'il réduise ses excès et fasse des actes concrets qui prouvent que l'argent public ne va pas complètement dans ses poches.
Le Paraguayen et le travail : Pour un Paraguayen l'idéal c'est de gagner de l'argent en travaillant le moins possible et sans effort. Il perd des heures à boire son téréré ou à « glander » et effectue systématiquement le travail pour lequel il est payé de façon vai-vai (ça ira bien comme ça), c'est à dire ... travail bâclé !
Mais s'il doit travailler gratis pour un ami, il le fait toujours avec conscience et application. Dans le travail payé, il ne s'applique jamais.
ON PASSE A LA PRATIQUE ?
DANS L'ANNÉE QUI PRÉCÈDE LE DÉPART DE RECONNAISSANCE
À faire :
- Apprenez l'espagnol ! C'est absolument indispensable pour ne pas tomber d'entrée entre les pattes d'un « protecteur » qui saura très vite se rendre indispensable. Apprendre l'espagnol sur place est une douce illusion, à moins d'accepter d'apprendre, à ses dépens, un très mauvais espagnol.
- Prévoyez de vous accorder 3 mois de vacances (temps toléré sur le sol) : s'expatrier est une chose sérieuse qui mérite bien quelques sacrifices, non ?
- Donnez-vous du temps, je le répète, ne confondez pas bien préparer son départ avec bien se préparer psychologiquement au départ !
A ne pas faire :
- Ne criez pas à la cantonade que vous partez vivre définitivement au Paraguay, mais dites que vous allez passer 3 mois chez un ami. Ensuite, il sera toujours temps de dire que vous a craqué pour le pays et que vous avez envie de tenter l'expérience. Ca vous évitera de passer pour un original, ou un fada !
- Ne changez rien de votre situation administrative pour l'instant, sans rien connaitre du Paraguay, c'est suicidaire !
SE POSER LES BONNES QUESTIONS
Imprimez-les, lisez-les et relisez les régulièrement
Avant de partir en reconnaissance dans le but de peut-être m'installer au Paraguay :
1- Suis-je prêt psychologiquement et affectivement à quitter mon pays ?
2- Suis-je prêt à affronter une réalité différente de celle que j'avais imaginée et qui sera forcément moins rose qu'elle ne parait ?
3- Suis-je prêt à affronter une forme de solitude culturelle, et de solitude tout court ? (effet de distance)
4- Suis-je prêt à m'accommoder du fait qu'avec l'absence et la distance, ma famille et mes amis m'oublieront un peu, voire beaucoup, car Skype et WhatsApp ne règlent pas tout ?
5- Suis-je prêt à accepter l'idée qu'au bout de quelques années, je me sentirai toujours étranger au Paraguay, et plus tout à fait « à ma place » dans mon pays natal ? (prouvé statistiquement)
6- Suis-je capable de vivre au Paraguay sans faire de comparatifs permanents avec la France ?
7- Suis-je prêt à m'accommoder d'une baisse de confort du quotidien si je vis en dehors d'une ville (soins/santé problématiques, coupures de courant, d'eau, d'internet, générateur indispensable, etc. ?
8- Suis-je prêt à m'accommoder de vivre avec pour voisins des gens qui ne savent ni lire ni écrire, et qui n'ont jamais vu une carte d'Amérique du sud ?
9- Suis-je prêt à supporter qu'un laveur de pare-brise - dont j'arrête l'action - donne un coup de pied dans ma portière en me traitant « d'étranger de merde » ?
10- Suis-je prêt à m'accommoder de nombreux comportements sortant de nos codes européens, et dont certains restent insupportables pour un Européen ?
11- Suis-je prêt à accepter la dimension « temps » dont parle Terrik dans un post, que celle-ci soit totalement différente de ce que l'on vivait jusqu'à présent ?
12- Suis-je prêt à affronter la déprime de l'expat qui intervient en général dans les 3 ans et qui touche plus particulièrement les gens seuls. ?
13- Ai-je des ressources suffisantes pour tenir au moins 3 ans sans revenu, ou avec très peu de revenus générés sur place ?
Si en face de toutes les questions il y a un oui franc et sincère, c'est qu'on est mûr !
S'il y a 2 ou 3 non, je conseille de bien réfléchir...
Concernant ceux qui ont plus de 55/60 ans, ou qui n'ont pas une santé en béton armé, ou qui ont un NON en face de 4 questions (ou +), je conseille vivement de rester chez soi car il y aura des moments vraiment très difficiles !
AU MOMENT DU DÉPART DE RECONNAISSANCE
- Sélectionnez un petit hôtel sympa à Asuncion pour y passer au minimum les 2 ou 3 premières semaines, le temps de se trouver une location qui vous plaise.
- Emmenez des affaires pour vivre 3 mois, pas pour vous installer
UNE FOIS SUR PLACE POUR LA DÉCOUVERTE DU PARAGUAY :
À faire :
- Arrivez positif et très tolérant
- Appelez un taxi, donnez-lui l'adresse de l'hôtel et demandez-lui le prix. Il vous en conseillera systématiquement un autre qui lui verse une commission, refusez en disant que c'est déjà payé. Et surtout, ne racontez pas votre vie quand il vous demandera ce que vous venez faire. Répondez que vous venez voir des amis.
- Une fois installé à l'hôtel, cherchez à louer un véhicule sans rien demander à personne. Les meilleures adresses sont, comme toujours, les grandes compagnies à l'aéroport.
- Cherchez vous un meublé, à louer, et qui vous plaise, vous avez 2 mois et demi à y passer . Choisissez le lieu en fonction de vos recherches futures. Il y en a plein, par exemple dans le site Clasipar (le Au Bon Coin du coin) ou Info-Casas, pour tous les gouts et à tous les prix. Ne demandez à personne s'il y a un truc à louer, sinon la machine infernale se met en route.
-Trouvez-vous un notaire « blindé ». Le notaire est une pièce maitresse au Paraguay, car tout se fait chez lui, même l'achat d'une voiture et la carte grise locale.
- Si vous avez un projet en tête de produire un quelconque service ou produit, commencez par essayer de savoir à qui et à quel prix vous pourrez le vendre, au risque d'être obligé de revoir votre copie !
A ne pas faire :
- A l'arrivée à l'aéroport, refusez tout contact, en particulier avec les gens souriants auxquels vous n'avez rien demandé et qui vous abordent pour vous aider. Ce sont les fameux protecteurs, à l'affut. Ils sont nombreux et ils vivent de ça. Ils ont tous le même refrain : attention gringo, ici c'est un pays de bandits, il n'y a que moi qui suis honnête !
- Evitez les avocats du pays qui proposent leurs services en jouant sur la peur du nouvel arrivant. Ils n'ont rien à faire par exemple dans l'achat d'un terrain ou d'une propriété, c'est l'affaire du notaire. Attention aux avocats-notaires, nouvelle race de rapaces qui cumulent les 2 fonctions. Vous risquez d'avoir à payer sa prestation notariale pour l'achat, et sa prestation bidon de conseil d'avocat. Sachez qu'il existe sur place des avocats français beaucoup plus sécurisants
- Ne commencez jamais par acheter un bien immobilier ou un terrain d'entrée. C'est une erreur énorme, et pourtant la plus fréquente. On ne connait rien du pays, et rien ne dit qu'on sera capable de s'y adapter avec le temps, ni que l'endroit permettra d'y développer son activé.
UNE FOIS RENTRÉ EN FRANCE
À faire :
- Lisez, et relisez les 13 questions
- Faites un check-up complet. Un problème qui couve, non diagnostiqué, et qui se déclare quand on est en train de monter son bizness au Paraguay, et tout s'écroule !
- Mettez en place la solution de repli ci-dessus, si c'est possible.
A ne pas faire :
- Ne criez pas à la cantonade que vous avez trouvé le pays où tout est bien, alors qu'en France tout est nul, au risque de vous retrouver ridicule un jour ! On ne sait jamais ce que nous réserve l'avenir...
AVANT, ET AU MOMENT DU DÉPART DÉFINITIF
À faire :
- Faites les demandes d'extraits de naissance et autres papiers auprès des administrations, peu de temps avant le départ, car leur validité est limitée dans le temps. Apportez avec vous tous ces documents pour l'obtention de la résidence permanente et cedula, on ne sait jamais, le pays pourrait vous plaire vraiment.
- Préparez les affaires à envoyer par container maritime, dans des conteneurs individuels en plastique à couvercle étanche, et mettez-les dans un lieu d'attente
- Il est mille fois meilleur de rester citoyen 100% français administrativement parlant.
- Mettez-vous en règle avec les différents services et administrations.
- Partez gagnant, et têtu, sachant que les adversités seront nombreuses et difficiles, mais pas insurmontables. Une fois surmontées, vous aurez gagné la paix et la sérénité, car le Paraguay est un pays où la vie est très agréable, mais qui ne convient pas forcément à tout le monde...
A ne pas faire :
- N'envoyez pas de suite un container maritime
- Ne partez pas « fâché » avec votre pays. Ne tombez pas dans le fonds de commerce de ceux qui veulent vous démontrer à tout prix que votre pays plus noir qu'il n'est.
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Voilà, c'est tout ce que j'aurais pu - ou dû - faire si mon parcours n'avait pas été très différent dès le départ. J'espère que ça lèvera quelques questions chez certains, je l'ai fait pour ça !
Les critiques et commentaires sont les bienvenus, même négatifs, du moment qu'ils restent constructifs.