Émigration, immigration, intégration
Le terme immigration est l’aboutissement d’un choix ou d’une imposition de vie qui se décompose en plusieurs phases : émigration, déracinement, insertion et intégration.
Si je suis entièrement d’accord sur l’objectif commun désiré, soit l’intégration par tous, dans le processus d’immigration. Je crois qu’il est important de comprendre et surtout d’accepter, par toutes les parties, que cela doit passer par ces quatre étapes.
Je vais essayer de me servir de mon parcours, complété par différents témoignages de personnes rencontrées, pour expliquer les différentes phases que nous avons traversées.
Et je précise bien que ce soit par choix, ou dans toutes autres situations, l’accueil, l’écoute, la compréhension, la tolérance, l’acceptation, le partage, et ce réciproquement, sont les
sentiments obligés pour une intégration réussie dans un autre pays, une autre culture, et parfois une autre langue.
L’émigration
L’émigration impose de faire un choix de rupture dans différents domaines de notre vie : abandon des origines, abandon du lieu de vie, de la famille, des amis, des souvenirs,
etc.
Le déracinement
Il oblige l’abandon des : codes de vie, de nourriture, parfois de tenues vestimentaires, des repères quotidiens, de langue, etc.
L’insertion ou intégration
Après 30 années de vie au Québec, et témoin également de l’immigration paternelle dans mon enfance, je reste convaincue qu’une bonne intégration ne peut se faire que dans la compréhension, l’écoute et l’acceptation, réciproques, des nouveaux arrivants et de la population
autochtone. Si l’arrivant doit apprendre à connaître et respecter son nouveau pays, il est aussi nécessaire que la population d’accueil accepte de découvrir les mentalités, les habitudes et réactions du nouvel arrivant. Qu’elle s’intéresse très simplement aux données culturelles et parfois religieuses de l’immigrant, sans pour autant se sentir obligée de les partager ou se les faire imposer. Juste
apprendre à se connaître réciproquement.
L’immigration
Pour résumer, l’immigration entraîne obligatoirement un choc culturel, et contraint l’arrivant à découvrir : un nouvel espace, un nouvel environnement, parfois une nouvelle langue, avec ses différents accents. L’immigrant se doit de changer ses façons de penser, ses mœurs et
coutumes dans un lieu public, il doit également accepter les valeurs morales du pays d’accueil. Mais l’immigration a aussi pour conséquences un isolement et souvent une grande solitude cachée derrière de la fierté.
Il y a aussi des conséquences autres, quand l’immigration, et donc l’intégration, se fait dans un contexte familial. Les différentes étapes s’imposent également au ou à la conjoint(e) et aux enfants s’il y en a. Cette situation peut parfois être plus difficile pour eux, si l’un d’eux a choisi de s’expatrier pour raison professionnelle. La personne mutée professionnellement aura la chance de bénéficier de relations et donc d’échanges au quotidien dans son milieu de travail, ce qui ne sera pas le cas de sa conjointe (ou inversement).
Dans une immigration, imposée ou non, le manque de communication peut retarder, voire bloquer l’intégration, et donc entraîner ce sentiment d’isolement. La solitude et le manque de communication peuvent conduire à des situations d’isolement social, voire d’exclusion pouvant être la cause de graves réactions psychologiques et émotionnelles, pouvant, hélas, mener jusqu’au suicide.
À SUIVRE....