Egalité réelle dans les outre-mer ?

Une loi doit être publiée cet été sur "l'égalité réelle" dans les outre-mer. Des discussions ont actuellement lieu avec les différents acteurs, notamment lundi 13 concernant le Fonction Publique.
Un rapport préparatoire a été remis par le député Lurel, la CGT a pris position : http://www.cgteducactionmayotte.com/actualites/

Le débat est ouvert.

c'est quoi l'égalité réelle à Mayotte ?

les instit' locaux vont devoir passer le concours national pour etre des vrais fonctionnaires ? ils vont devoir savoir parler le français ?? connaitre les base de la citoyenneté nationale (laicité, toussa..)

heu, sans esprit polémique, tu sais que dans les années 2003, la collectivité employait une armée de personnel à qui on a demandé de choisir un autre point de repli (ils sont allés là où ils ont vu de la lumière).
Certains se sont dirigés vers la poste (mon facteur était analphabète ! il ne savait pas lire mon nom), d'autres ont choisi les pompiers (juste en passant, le pauvre homme indisposé par les gaz lacry lors des émeutes de 2011 et qui avait fait un malaise a eu le cœur embroché par les pompiers lors des secours (ils lui ont crevé les cotes, mais tellement fort qu'ils ont embroché le cœur).
Dans la police, on leur demandait de savoir écrire leur nom (pas de taille mini, pas de permis de conduire)...
donc l'égalité réelle, on revient en arrière et on leur demande de faire comme tout le monde ??

l'égalité réelle, c'est avoir des employés catégorie D qui ne gagnent pas les salaires des catégories B de métropole... (et pourtant, c'est ce qui se passe !)

et, apres avoir eu l'integration, maintenant, ils demandent les memes retraites que vous, que nous, sans avoir cotisé autant...


ou ce n'est pas ça  :)

J'en ris mais c'est tellement vrai et navrant...

~ Message supprimé ~

oui

m'enfin, on est loin des hussards noirs de la République, des notables qu'ils étaient avant,
des références qu'étaient les maitres de mon enfance..

avec une base (de scolarité) qui part de si loin, quelles chances ont les enfants d'avoir un cursus égal à celui d'un enfant en métropole ??

Alors tonton Zitoun, vu son grand âge, se mélange un peu dans les dates, et confond au passage pré-recrutement des instituteurs et concours de recrutement.

En métropole, les instituteurs étaient effectivement dans leur grande majorité pré-recrutés en fin de troisième jusqu'à la fin des années 60. Ils suivaient ensuite un parcours en trois ans pour obtenir leur baccalauréat, puis encore une année de formation professionnelle, avec un examen de sortie classant. Le niveau de recrutement des instituteurs était donc à bac+1 (à une époque où le bac était un diplôme très rare : 60 000 bacheliers en 1960, soit 11 % d'une génération).
À partir de 1969, les élèves-maîtres entraient à l'école normale après leur réussite au baccalauréat, et suivaient deux ans (puis trois ans, à partir de 1979) de formation professionnalisante avant l'examen classant. L'allongement de la durée de formation professionnelle va de pair avec une relative démocratisation de l'accès au baccalauréat : le cap des 200 000 bacheliers est franchi en 1975 (ils sont un peu plus de 500 000 aujourd'hui).

A la décharge des anciens instituteurs de la collectivité territoriale de Mayotte, recrutés en fin de classe de 5ème jusqu'en 1990, puis en fin de troisième, et enfin au niveau bac à partir de 1995 (bac+2 depuis 2005, avec la création du corps des instituteurs de la fonction publique de l'État recrutés à Mayotte), il faut reconnaître que le niveau général de formation de la population est extrêmement faible : en 2014, 80,5 % de la population mahoraise de plus de 15 ans n'avait pas le baccalauréat (contre 55,9 % en métropole). 36,3 % n'avaient même jamais été scolarisés (2,5 % en métropole).

merci Combaya



tout ça, c'est grâce au progrès ! si, si !  :D
grâce au progrès des mutations génétiques, 90% des élèves qui sont en terminale ont le BAC..
c'est beau, quand même  ;)

mais, je ne peux m'empêcher de penser à tout ceux qui étaient avec ces bacheliers en 6° et qui se sont arrêtés en route... (et qui n'ont, bien sur, pas le BAC).

J'explique à mes copains (dont un géomètre) ma méthode de calcul pour savoir quand partir du fond (en plongée) pour arriver sur le bateau avec la bonne pression d'air dans le bloc (préconisé ou demandé par le directeur de plongée).
C'est simple : 3 (bars) par minute de remontée (sachant qu'on remonte environ à 10 m/minute et qu'il faut rajouter la durée des paliers dans ce temps là).
Par exemple : pour une plongée à 40 m, avec 6 minutes de palier, cela fait une durée de remontée de 10 minutes (6 de palier et 4 de remontée), à 3 bars par minute, nous consommerons en moyenne 3 x 10 = 30 bars (que l'on rajoute aux 50 bars souvent demandés par le DP). Donc, départ fond à 80 bars ou 6 minutes de palier, premier des deux paramètres atteints.

Hé bé, beaucoup ne savent pas faire une multiplication par 3 (dont un géomètre) ; ils veulent un tableau, une calculatrice... rien d'adaptable ou de facilement transportable sous l'eau.
C'est beau, le progrès..

En métropole, j'ai été démarché par un vendeur d'électricité alternatif (LAMPIRIS). Le prospecteur me proposait un nouveau contrat pour une économie de 40 euros par an.. Je lui ai juste rappelé que sa bonne affaire, ça me faisait économiser moins de 10 centimes par jour... Bref, pas si affaire que ça.

Le progrès, c'est de perdre les bases ? (le calcul mental, l'analyse, le sens critique ?)

    L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit, le plongeur agit... Aristote un peu modifié :)

~ Message supprimé ~

Perso mon master ne me sert en rien dans mon enseignement. Faut dire que la gestion des risques d'inondation n'est pas au programme du primaire (aberration non? :D )
PE ou instit ou contractuel c'est pareil. On fait le même métier. Je donne des conseils pédagogiques car, en métropole, j'ai fait pas mal de spécialisé et ici ça sert. De même je demande et je reçois des conseils de mes collègues mahorais. Connaissant mieux le territoire, les enfants, leurs vies et le bilinguisme ces conseils sont très très précieux pour moi.
A Mayotte être enseignant est exigeant et demande sans cesse d'innover, de se creuser la tête pour faire apprendre la langue française. L'enseignante que je suis s'éclate!