Expatriation en famille à Chypre

Bonjour à toutes et à tous,

Une expatriation à plusieurs nécessite une plus grande préparation.

Quels éléments doit-on prendre en compte lorsque l'on s'expatrie en famille à Chypre ? Quels défis avez-vous dû relever ? Vos enfants se sont-ils facilement adaptés à leur nouvel environnement ?

Quelle est, selon vous, la recette d'une expatriation réussie en famille ?

Merci d'avance de bien vouloir partager votre expérience,

Bhavna


Note : cette discussion a été modifiée pour recentrer le sujet sur l'expatriation en famille

Voici une question que beaucoup doivent se poser, mais pourquoi la limiter à Chypre ?

C'est en fait un problème qui me paraît commun à toute expatriation et je ne pourrai donc, quant-à moi, en parler que sous cet angle, ne pouvant dissocier ce que je vis à Chypre de ce que j'ai vécu en Grèce !

De plus, les problèmes conjugaux susceptibles de résulter de l'expatriation relevant de la vie privée, je ne suis pas non plus certain qu'il soit possible d'obtenir ici autre chose que des avis positifs, donc une image qui ne reflèterait peut-être pas bien la réalité...

Ne serait-il donc pas souhaitable d'ouvrir également cette file aux multiples expériences d'expatriation significatives dont nous avons pu être témoin, en plus de notre propre expérience ?

'Comment votre famille a-t-elle réagi à votre projet d'expatriation ?'

Ma femme étant grecque et ma profession me permettant de vivre en electron libre, mon départ en Grèce en 1993, puis à Chypre l'an dernier, n'a pas suscité plus d'étonnement dans ma famille qu'un départ en province.

L'Europe n'est-elle pas d'ailleurs aujourd'hui notre espace 'supra-national' et les distances ne sont-elles pas sensiblement réduites grace au développement des télécommunications et à la banalisation des transports aériens  ?

Curieusement, c'est donc dans le cercle de mes chers compatriotes que j'ai pu observer les réactions les plus inattendues, bon nombre d'entre eux me considérant dorénavant comme un éternel vacancier parti vivre au soleil (ignorant donc que les grecs et chypriotes travaillent plus que les français pour des salaires bien moindres... mais vivent simplement mieux, sans superflu !), d'autres allant même jusqu'à me traiter de 'rat qui quitte le navire' !

Enfin, bien que la crise financière ait depuis longtemps mis fin aux dérèglements passés et que je vive honnêtement de mon travail, ayant simplement accepté de gagner moins pour vivre mieux, j'ai dû m'habituer au fait que, vue de France, mon installation à  Chypre sentait automatiquement le soufre, faisant naturellement de moi... un exilé fiscal  !

Mais il est vrai que, compte tenu de la façon dont les médias français avaient échauffé les esprits à dessein avec la récente crise grecque, mon statut d'éternel vacancier en Grèce s'était déjà transformé, comme par magie,... en celui, un peu louche, de fraudeur qui ne paie pas d'impôts !

Ecce homo !

PS: L'expatriation peut donc aussi conduire à se distancier de ses chers compatriotes (ou tout au moins de leur  'prêt-à-penser') sur les faits et événements dont on est témoin direct. L'emprise des media sur les esprits est en effet aujourd'hui telle qu'on ne sera plus entendu que par un très petit nombre... Panurgisme ?

@LMarc > Je vous remercie pour votre contribution à ce fil. :)

LMarc a écrit:

Ne serait-il donc pas souhaitable d'ouvrir également cette file aux multiples expériences d'expatriation significatives dont nous avons pu être témoin, en plus de notre propre expérience ?


>  Bhavna a également lancé la même discussion sur d'autres pays car comme vous le dites, celà concerne tous les pays. N'hésitez pas à vous abonner à la même discussion se trouvant sur d'autres pays pour plus d'infos.

Merci,

Priscilla

'Quel impact a eu votre expatriation sur votre relation de couple ? Comment vos enfants se sont adaptés à leur nouvelle vie ?'

En fait, dans notre cas, la question ne s'est pas posée ainsi, puisque nos enfants faisaient partie de notre projet d'expatriation, ayant quitté Paris pour nous installer en Grèce dans un village de montagne où nous avions hérité d'une maison.

Impossible donc de dissocier ce qui provient du passage de la France à la Grèce du passage de la vie citadine à la vie dans un sanctuaire écologique (nous aimons la nature) ou de l'arrivée des enfants...

Une evidence néanmoins: Ce fut un grand virage, pour ne pas dire un grand défi,... comme nous les aimons !

Bien que cela ne paraisse pas evident au début, nos enfants, naturellement bilingues, se sont très bien intégrés dans l'école du village, malgré les differences culturelles et je crois même qu'ils garderont des souvenirs merveilleux de cet 'age d'or' !

En fait, c'est à partir du collège, où il a fallu quitter le village pour la ville, que quelques difficultés sont progressivement apparues pour notre fille ainée, plus franchement tournée vers la culture française que sa cadette.

Mais le principal problème me semble découler de la survenue de la crise, qui a tellement accentué le déclin de l'enseignement public que, de l'aveu même des enseignants, il n'est plus possible d'espérer obtenir son bac sans suivre des cours privés à haute dose (500 € à 1000 € / mois par enfant, naturellement payés de la main à la main...), ce qui impose aux enfants une double vie scolaire vraiment épuisante.

D'excellents cours privés sont néanmoins disponibles à Athènes et Thessalonique, mais à un prix tel qu'ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses, surtout à une époque où les revenus les plus modestes se trouvent si lourdement taxés.

Bon an mal an, notre fille ainée a obtenu son bac et vit aujourd'hui en France où elle a fait des études supérieures.

Quant-à notre fille cadette, elle espère obtenir son bac cette année, afin de partir à son tour en France pour y terminer ses études comme sa soeur.

L'origine grecque de ma femme a certainement beaucoup contribué à faciliter notre integration, qui n'est pas toujours aussi aisée.

Ainsi par exemple, le pope est ici un américain qui, après avoir étudié la philosophie et la théologie aux US est venu approfondir sa quête à Thessalonique, puis s'est finalement vu confier la paroisse de notre village. Installé avec femmes et enfants depuis plusieurs années, homme charmant et grand érudit dans son domaine, parlant si bien le grec qu'on ne devinerait jamais son origine, il songe pourtant aujourd'hui à quitter la Grèce, autant pour l'éducation de ses enfants qu'à cause de ses difficultés à être accepté comme prêtre par la communauté...

Bref, si l'expatriation peut-être une expérience magnifique, il me semble qu'il faut tout de même envisager que cela peut ne pas toujours être le cas et prévoir dès le départ un 'plan B' !