Vol de 3 millions ariary bagages à soude

Me moquer de ceux qui se font avoir ? Non mon cher et vous l'avez très bien compris mais vu que vous le faites exprès.......

Vu que nous avions tous compris qu'il s'agit de bagages en soute, j'ai, bien aimé votre jeu de mots subtil.

Souder ses valises, mais pourquoi n'y avons nous pas pensé avant ?  :lol::lol:

Rien à voir avec le vol en soute mais les deux fois à l'arrivée à Tana je me suis fait accoster par un porteur au gilet jaune pour me proposer son caddie et ses chemins pour un passage facilité.
J'ai accepté le portage mais au moment de passer la douane le douanier me fait signe en frottant son pouce et indexe sans piper mot, j'ai fait l'étonné et lui ai dit que je n'ai rien demandé et que je pouvais passer par l'autre file via le scanner, il s'est marré et m'a fait signe de passer.

La deuxième fois même scénario mais là le porteur manifestement n'avait pas les mêmes sorties si on peut dire, car le douanier n'a pas daigné me considérer, et je suis passé sans encombre, dommage pour lui car j'étais *disposé* ayant deux gros bagages pleins de tout pour des dons. Peut-être se sont-ils partagés la commission du portage 🤔

Je viens de constater lors d'un très récent voyage éclair à Mada qu'il y a des choses convenues, non-officielles bien entendues, pratiqués par les différents personnels d'Ivato et qui sont connues des voyageurs habitués.

Tout d'abord, et c'est pas le plus important. Une dame qui fait le pré-ou post-contrôle des visas me propose à voix un peu basse qu'elle propose aussi avec ses acolytes un service de transport vers Tana. Pour le cas où je n'aurais personne pour m'accueillir et transporter. J'ai fait semblant de m'y intéresser un peu pour en savoir plus, mais je voyais bien la possibilité d'un guet-appends dangereux. De toutes les façons, j'avais bien des gens pour me réceptionner.

Maintenant, on entre dans le gros. Après avoir récupéré mes valises, je croyais être directement relâché dans la ville grouillante. Comme de mémoire pour moi quand je débarque à Orly, Roissy, ou encore aux USA ou au Canada. Que nenni ! Il y a encore un contrôle des douanes et des valises ! Là il y a deux passages. Un, c'est "rien à déclarer", et l'autre, c'est un truc genre "des choses à déclarer". Sur le premier, très peu de monde. Sur le deuxième, un queue dense, avec des valises ouvertes et des gens qui visiblement transpirent de nervosité. Je choisis donc la file "rien à déclarer" car je n'ai rien dans mes valises. Que de vieux vêtements que j'ai choisi exprès pour paraître pauvre dans les rues de Mada. Vieux jeans, tee-shirts bien décolorés par le temps, des chaussettes de tennis, et des produits de toilette, tels que déo, mousse à raser, savon, et des médocs sans ordonnance. Les autres médocs avec ordonnance étant dans mon petit sac à dos, qui est aussi mon bagage à main.

Un gars avec son chariot me propose ses services, qui sont pour moi que du portage. J'accepte en me disant, çà va pas me coûter un blinde et c'est un peu du social. Il transporte mes valises vers le tapis... Juste avant que mes valises ne passent sous le scanner, il me dit "vous en faites pas, tout va bien se passer". Je ne saisis pas le sens de ce que j'entends. Le ou les douaniers, presqu'impassibles regardent mes deux valises défiler. Le porteur remet mes valises sur le chariot, et me dit "faut nous donner quelque chose, tout est passé sans encombre".

C'est là que je comprends enfin le marché implicite et déjà rodé et connu de tous, sauf de moi, qui m'avait été proposé. Et le porteur dans tout çà s'est démultiplié en trois ou quatre porteurs autour du chariot. Je me découvre en train de pousser aussi le chariot vers la sortie. J'avais prévu le cas où je devais payer quelque chose un minimum de liquide dans un vieux porte-monnaie pourri. Je l'ouvre et je donne un billet de 5 euros. Il me dit, "Mais c'est pas suffisant çà Monsieur ! Il faut qu'on paie aussi le grand patron là-bas !", en désignant le douanier derrière. Putain, je comprends l'organisation. Je sors un pièce de 1 euro. "Pas suffisant". Je trouve dans le fond du porte monnaie un pièce de 2 euros. Toujours pas suffisant. Je dis, "j'ai plus rien, je vous ai tout donné !" Je dis, "Ah si, j'en ai encore !", et je sors un pièce de 20 ct et 10 centimes. Ils me disent, çà ne marche pas les centimes. Pendant tout ce temps là, je pousse aussi à toute vitesse le chariot vers la sortie. Je leur dit "Toutes façons, j'ai plus rien ! Et puis voilà les gens qui m'attendent. le big boss c'est lui !" en désignant le seul Malgache que je reconnaissais dans la foule qui attendait de l'autre côté des barrières. Un gars, Malgache d'un âge moyen assez blanchâtre.

Je m'arrête à son niveau, les porteurs sûrement toujours autour de moi. D'autres mecs viennent coller leurs épaules contre mes bras. Ils veulent me prendre le chariot. Ils me disent "Bonjour !", "Salut!". Je ne daigne pas répondre, et commence à être un peu énervé. Mon big boss réceptionnaire me dit en les désignant d'un  rond de cercle avec son index "c'est nous". Les porteurs ont disparus, se sentant peut-être en minorité par rapport aux gens qui attendaient. Je rigole et m'excuse auprès des gens qui accompagnaient mon réceptionnaire en chef. "Excusez-moi, je vous ai pris pour des gens de mèche avec les porteurs" dis-je. Et on se dirige vers le parking d'Ivato où l'organisation d'accueil est déjà prête, dans cette nuit un peu froide de Juin.

Bienvenue à Madagascar ! (Mon avis sur çà dans un prochain épisode)

Ben oui...c'est ça aussi Madagascar et c'est bien pour cette raison que j'ai appris à nager à contre courant: c'est à dire de ne plus ni sortir ni entrer dans le pays mais d'y rester puis de ne même plus sortir ni d'entrer dans la petite ville près de laquelle j'habite en ayant mis le commissaire de police de mon côté en lui offrant une caisse de bouteilles pour lui et ses collègues pour les fêtes de fin d'année. Il faut se faire une raison si on veut résider dans un des pays parmi les plus pauvres du monde, il faut être capable de ...s'adapter selon les circonstances.

Bonjour papy dep

Merci beaucoup pour votre long témoignage très détaillé , très clair, et surtout qui explique bien les rouages de la mécanique...

Cordialement

bonjour, je réside aussi ici après plusieurs voyages durant des années. oui, je partage ce que vous dites, savoir être discret, savoir se montrer ferme quand il le faut mais avec le sourire, se faire un réseau. ne pas compter trop sur la solidarité entre les étrangers, car les mentalités changent une fois sur la Grande Ile. Montrez que vous n'êtes pas un "vazahas sac à dos", et surtout pas un "colonialiste".
Surtout ne pas de business. etc etc Restez calme, parfois c'est dur, car rien ne marche vraiment et c'est de pire en pire. Ici, tout le monde veut de l'argent facile, si possible sans rien faire. Bon courage

Il ne faut jamais transporter des objets de valeur à vue de tout le monde.

Un étranger ne passe pas inaperçu ici à Mada, vous êtes une proie pour les voleurs, les gens malhonnêtes. C'est pour ça qu'il est conseillé d'être accompagné de personnes vivant ici: guide, connaissances à qui vous avez confiance (sécurité). Cacher les bijoux/argent dans vos chaussettes, soutiens-gorges. Ne vous montrez pas trop chic (tenue vestimentaire), mettez des vêtements simples, sandales...

Malheureusement, la couleur lavabo des vazaha attire non seulement le regard mais avec lui également la convoitise et tous les moyens seront bons pour essayer de s'approprier ne serait-ce qu'une infime partie de ce qu'on suppose à raison que le vazaha possède.
L'argent corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise.
:/

:|

c'est vrai mais le comportement est aussi vrai entre malgaches et je ne parle pas de la gente féminine  !
la jalousie, profiter, le plaisir de nuire ... reste des valeurs sures à Mada, mêmes au sein des familles.

Donc en résumé de ce que je vais développer, si je peux (ma patience a des limites) :
Un grand coup de gueule contre les douaniers en policiers, et les fonctionnaires Malgaches de façon générale. Désolé de généraliser justement, mais c'est çà mon coup de gueule.
Un grand coup de cœur pour mon guide accompagnateur, qui m'a réceptionné à l'aéroport. Tiens d'ailleurs, je viens de découvrir que ce dernier n'est pas un fonctionnaire, comme les autres !