Non pas quand elles concernent des gens qui se "poseront" dans un pays pour une durée limitée dans le temps - un contrat de deux, trois, quatre ans - qui ont des enfants à scolariser sans rupture de cursus (là ça ne fait pas débat pour le choix de l'école), mais quand il s'agit de gens qui visent une installation définitive dans un autre pays (par exemple pour y passer sa retraite où refaire une existence en y fondant une entreprise)
....quand on voit leur projet de parcours, on reste perplexe.
- Première démarche avant tout: chercher des compatriotes, se blottir dans leur cocon (en foi de quoi dans trois ans ils ne parleront toujours pas la langue du pays, seront sans doute branchés uniquement sur un bouquet francophone pour la télé, etc.)
- Pour les gosses... chercher une crèche "française" alors que l'opportunité est extraordinaire pour un enfant en bas âge qui parlera français chez lui et XXXX à la crèche de devenir bilingue sans effort!
- Organiser TOUTE (ou peu s'en faut) sa vie sociale, sur les rencontres entre expatriés.
- Au lieu de se jeter à corps perdu dans le fatras qui existe partout (y compris chez nous) des démarches administratives, se blottir dans les bras d'avocats, de fiscalistes, d'intermédiaires parlant français supposés leur faciliter la tâche pour s'épargner les tracas (en foi de quoi c'est encore une occasion ratée d'intégrer plus facilement la mentalité locale et - Mode vachard ON - ça fait rigoler quand par ailleurs on apprend que l'expatriation a pour cause des raisons fiscales, mais qu'on se prépare à lâcher l'oseille toutes vannes ouvertes pour payer ces gens qui vivent sans exception sur un grand pied. Mode vachard OFF).
En foi de quoi, ce sont sans doute les mêmes qui déplorent que leur pays d'origine est de plus en plus ravagé par le communautarisme.
Qui - et je peux les comprendre - sont heurtés par ceux qui se replient dans une démarche communautaire mais qui reproduisent le schéma là où ils vont s'installer, créant des bantoustans de gens regroupés entre eux par une communauté de langue et de nation, dont le pouvoir d'achat sera supérieur à celui des indigènes, qui croiront faire le bien en payant au lance-pierre des femmes de ménage et des jardiniers dont les gosses auront dû émigrer, chassés par la crise de leur pays.
Et qui s'étonneront si un jour ils sont victimes de réactions xénophobes qu'ils auront du mal à percevoir car ne parlant toujours pas le "dialecte" local, ils n'auront pas compris les réflexions lancées dans leur dos depuis quelques temps déjà. Bref, ça leur tombera sans préavis sur la tronche.
Entendons-nous bien: presque tous les expatriés ont forcément de temps en temps la saudade de la patrie: ça se traduit souvent par l'envie d'une bonne bouffe "comme au pays" en parlant la langue du pays, en écoutant de la musique du pays, en dansant comme au pays - et d'ailleurs intégrer quelques citoyens de la patrie d'adoption à ces festivités, en faisant l'effort pour qu'ils se sentent bien, ça contribue à l'amitié entre les peuples.
Mais arriver "pour refaire sa vie" ici ou là en disant "vite des Français, dès le premier jour, vite une crèche française pour mon gosse, vite trouver une villa entourée de villas peuplées par des Français", croyez-moi, c'est un mauvais départ.
Les vrais expatriés connaissent tous ces compatriotes qui ne sortent jamais de leur cercle de "nationaux", qui après cinq ou six ans dans le pays ne savent pas parler sa langue, ne connaissent même pas le nom du dirigeant voire et c'est pire, ne parlent jamais qu'en mal de leur pays d'adoption qu'ils ont intégré souvent d'ailleurs après avoir craché sur leur patrie.
On ne résout jamais ses problèmes en les exportant: on ne fait que les amplifier. On ne réussit pas un projet d'expatriation "contre" quelque chose, si on peut le réussir "pour" quelque chose.
Et il est rare que pour la seule recherche d'un gain d'ordre fiscal souvent relatif voire nul - tous frais intégrés, ceux des avocats, des fiscalistes, des déménagements etc., une expatriation pour ce seul motif donne une vraie qualité de vie
*********************
La remarque vaut pour ces touristes arrivés seuls dans une ville exceptionnelle et qui postent pour "rencontrer des Français" dès le premier jour. En foi de quoi on se demande pourquoi ils n'ont pas choisi la formule "voyage organisé", en général en plus infiniment moins chère, pour peu qu'on choisisse un organisme aux prix raisonnables.
**