Lois insolites sur la gestion des déchets dans le monde que les expatriés devraient connaître

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Publié le 2023-09-13 à 11:00 par Natallia Slimani
Lorsqu'on explore un nouveau pays en tant qu'expatrié, on découvre un univers riche en surprises et en subtilités culturelles. Cela concerne de nombreux aspects de la vie quotidienne, y compris des détails en apparence mineurs tels que la gestion des déchets. Des restrictions inhabituelles aux réglementations insolites, voici un aperçu de certaines des lois les plus étranges sur la gestion des déchets dans le monde, que les expatriés devraient garder à l'esprit.

Quelles sont ces lois qui risquent de vous surprendre ?

Chine : des lois strictes sur le tri des déchets 

La Chine a récemment introduit de nouvelles lois sur le recyclage, notamment dans sa plus grande ville, Shanghai. Les résidents sont désormais tenus de trier leurs déchets en quatre catégories distinctes : les articles recyclables, tels que les bouteilles et les boîtes de conserve ; les déchets dangereux, comprenant les piles et les médicaments ; les déchets de cuisine, qui incluent divers types d'aliments et les déchets divers, englobant les produits de salle de bain et d'autres articles non spécifiques.

Saviez-vous que Shanghai produit plus de neuf millions de tonnes de déchets chaque année, faisant d'elle la plus grande ville chinoise en termes de production de déchets ? Sa population de plus de 24 millions d'habitants, soit trois fois la taille de villes comme Londres ou New York, représente un défi majeur en matière de recyclage, d'autant plus que seuls 10 % de ses déchets sont actuellement recyclés. 

L'objectif principal de cette nouvelle loi est d'améliorer rapidement la situation, mais elle exerce une pression significative sur les résidents de Shanghai. Ceux qui ne se conforment pas à cette réglementation risquent de lourdes amendes et une dégradation de leur cote de crédit social, un élément crucial en Chine.

Japon : recyclage des appareils ménagers

Au Japon, le recyclage des appareils ménagers est une affaire sérieuse. Si vous prévoyez de vous débarrasser d'un téléviseur ou d'un réfrigérateur, veillez à respecter les lois en vigueur. Le Japon a établi des règles détaillées pour la gestion de ces dispositifs. Les citoyens doivent payer une taxe de recyclage lors de l'achat de ces appareils, et les fabricants ont l'obligation de les recycler une fois qu'ils ont atteint la fin de leur cycle de vie.

Ces règles sont spécifiées dans la « Loi sur le recyclage des appareils ménagers désignés », en vigueur depuis avril 2001. Cette loi s'applique spécifiquement à quatre catégories d'appareils ménagers : les climatiseurs, les téléviseurs, les réfrigérateurs et congélateurs électriques, ainsi que les lave-linge et sèche-linge électriques. Il existe également des lois distinctes pour les ordinateurs personnels et les petits appareils électroniques au Japon.

Allemagne : être payé pour recycler des bouteilles

En Allemagne, il est possible de gagner de l'argent en recyclant des bouteilles. Lorsque vous achetez une boisson en bouteille en Allemagne, vous payez une consigne, appelée « Pfand », sur le contenant. Une fois que vous retournez la bouteille vide, vous récupérez votre caution. Les bouteilles vides sont ensuite recyclées ou réutilisées. Cette pratique a engendré une habitude culturelle de retourner les bouteilles aux machines de recyclage spécialement prévues à cet effet, souvent situées dans les supermarchés.

Taïwan : les déchets ne touchent pas le sol

En 1993, Taïwan était surnommé « l'île aux ordures ».v Aujourd'hui, le pays est devenu un exemple mondial en matière de gestion des déchets, avec une approche des plus intéressantes. 

Taïwan a adopté un système de « redevance basée sur le volume » pour la gestion des déchets. Les résidents doivent acheter des sacs à ordures officiels du gouvernement, dont le prix dépend de leur taille. Cette approche vise à encourager la réduction des déchets. 

Un autre aspect fascinant de la collecte des déchets à Taïwan est la règle « ne pas laisser les déchets toucher le sol ». Cette règle est au cœur de la stratégie de gestion des déchets de longue date à Taïwan, encourageant les habitants à remettre leurs sacs à ordures directement aux camions poubelles au lieu de les laisser dans les poubelles. Cette pratique a transformé cette tâche fastidieuse en une tradition réconfortante.

À Taïwan, les camions poubelles arrivent généralement à la même heure et annoncent leur passage en diffusant de la musique classique comme « Für Elise » ou « Maiden's Prayer ». En sortant pour déposer leurs ordures, les voisins se croisent, discutent et se tiennent informés des actualités locales.

Corée du Sud : compostage obligatoire

La Corée du Sud a résolu le problème des déchets alimentaires en recyclant presque la totalité d'entre eux. 

En 2013, le pays a instauré un programme de compostage obligatoire. La loi exige que les résidents utilisent des sacs à ordures spécialement conçus pour l'élimination des restes alimentaires. Ces sacs sont étiquetés « sacs à déchets alimentaires spécifiques » et coûtent 300 wons (environ 0,21 €).

Kenya : interdiction des sacs en plastique

En 2017, le Kenya a adopté une loi interdisant l'utilisation et la fabrication de sacs en plastique jetables à usage unique, en réponse aux graves problèmes de pollution plastique. Ces sacs obstruent les systèmes de drainage, émettent des substances nocives et finissent souvent dans les cours d'eau.

Les contrevenants à cette loi risquent jusqu'à quatre ans de prison ou une amende pouvant atteindre 4 millions de shillings kenyans, soit environ 26 000 euros. Cependant, bien que la fabrication de sacs en plastique reste interdite au Kenya, ils sont parfois introduits illégalement depuis l'Éthiopie voisine et vendus de manière clandestine. En tant qu'expatrié au Kenya, il est fortement recommandé de respecter les règles et d'éviter l'utilisation de sacs en plastique.

Singapour : pas de chewing-gum

En 1992, Singapour a mis en place une règle interdisant la vente et l'importation de chewing-gum en raison des problèmes qu'il causait en matière de propreté publique. Les chewing-gums étaient souvent mal gérés, provoquant des désagréments tels que la saleté et le vandalisme, notamment dans les transports en commun. Dans le but de préserver la propreté de la ville, le gouvernement singapourien a pris la décision de bannir les chewing-gums ordinaires.

Même si en 2004, il a autorisé l'utilisation de chewing-gums thérapeutiques prescrits par les médecins, les chewing-gums courants restent interdits. Les contrevenants s'exposent à une amende pouvant dépasser les 900 euros pour une première infraction, et des travaux d'intérêt général en cas de récidive.

En conclusion

Pour être honnête, rares sont ceux qui prennent la peine de se renseigner sur les lois concernant la gestion des déchets à l'étranger dans le cadre d'une expatriation. Cependant, la connaissance des pratiques de gestion des déchets d'un pays peut offrir un éclairage intéressant sur une destination potentielle. Ces lois reflètent les différentes approches adoptées par les pays en matière d'environnement et de gestion des déchets. 

De l'interdiction stricte du chewing-gum à Singapour au système de consigne sur les bouteilles en Allemagne, en passant par les camions poubelles jouant de la musique à Taïwan, chaque réglementation révèle des priorités culturelles, sociales et environnementales uniques à chaque pays. De plus, elles peuvent vous éviter des amendes conséquentes et des moments gênants en tant qu'expatrié.