Quel a été l'impact de la pandémie sur les frontières ?

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Publié le 2020-06-01 à 11:00 par Veedushi
L'évolution et la propagation rapides du COVID-19 ont contraint la plupart des pays autour du globe à imposer des contrôles strictes sur leurs frontières. Pendant plus de deux mois, seuls les vols de rapatriement et les vols commerciaux jugés essentiels étaient autorisés. Le transport maritime et routier a également pris un coup dur, ayant un impact non seulement sur l'immigration mais aussi sur l'économie mondiale dans son ensemble. Aujourd'hui, plusieurs pays s'apprêtent à rouvrir leurs frontières, mais sous certaines conditions. Qu'est-ce que cela signifie ?

La pandémie de coronavirus restera à jamais dans les annales pour avoir changé le voyage et l'immigration. Que ce soit en Europe, aux Amériques, en Asie ou au Moyen-Orient, les restrictions mises en place depuis le mois de mars visaient à contenir la pandémie, même si de nombreux pays n'y sont pas parvenus concrètement. Les États-Unis sont aujourd'hui l'un des pays le plus sévèrement touché avec plus de 105 000 décès. Rappelons que les États-Unis, au départ, avaient uniquement interdit l'entrée de certaines nationalités. L'Australie, pour sa part, a seulement autorisé sur son territoire ses citoyens et ses résidents qui se trouvaient à l'étranger.

Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies, toutefois, la fermeture des frontières ne constitue pas une mesure efficace pour la prévention du coronavirus. Ce qui a d'ailleurs encouragé certains pays de l'Union européenne à redémarrer les voyages, mais au sein de l'espace Schengen uniquement, afin de limiter l'impact de la pandémie sur l'économie européenne, ainsi que sur la vie sociale au sein de la région.

L'impact économique du COVID-19 sur le voyage

Il faut reconnaître que le voyage constitue l'un des pivots clés de l'économie mondiale. Selon les prévisions du Forum économique mondial, la pandémie de coronavirus aura entraîné des pertes de l'ordre de 253 milliards de dollars au niveau mondial pour l'année 2020. Il est intéressant de noter que le tourisme contribue à la hauteur de 10% à l'économie de l'UE. L'on s'attend donc à une baisse de l'ordre de 76 milliards de dollars durant la saison estivale, soit de juin à août. Dans le reste du monde, on s'attend à une baisse de 5 à 7% de la croissance de l'industrie touristique. Ajoutons à cela les risques pesant sur 25 millions d'emplois dans le domaine de l'aviation et 100 millions de postes dans les domaines du voyage et du tourisme.

Une réouverture progressive des frontières européennes

A compter du 15 juin 2020, il sera à nouveau possible de voyager au sein de l'Union européenne pour les ressortissants de l'Espace économique européen et pour les Suisses. L'Allemagne sera l'un des premiers pays à rouvrir ses frontières aux citoyens des pays voisins, suivi du Portugal qui, toutefois, accueillera également les ressortissants des pays lusophones comme le Brésil. A savoir que cette mesure s'applique aux ressortissants de 26 pays membres de l'UE, ainsi qu'aux Britanniques, aux Suisses, aux Islandais, aux Norvégiens et aux habitants du Liechtenstein. L'Allemagne souhaite ainsi relancer le tourisme dans un premier temps, l'un de ses moteurs économiques. D'autres pays sont toujours en négociation avec des pays voisins au sujet de la réouverture de leurs frontières respectives.

A titre d'exemple, le Danemark autorisera uniquement les ressortissants Norvégiens sur son territoire à des fins touristiques. En Grèce, les ressortissants de 29 pays, y compris quelques pays tiers, seront en mesure d'y voyager pour des raisons non essentielles. La République Tchèque et la Hongrie ont également conclu un accord afin de permettre à leurs citoyens de voyager entre les deux pays. En Espagne, ce n'est qu'à partir du 1er juillet que les voyageurs en provenance de l'UE seront autorisés à y entrer sans avoir à passer deux semaines en quarantaine.

Les mesures post COVID-19

Afin de booster le tourisme, de nombreux pays ont choisi de lever une bonne partie des mesures de restriction, comme l'obligation de quarantaine. Dorénavant, les personnes autorisées à voyager seront seulement soumis à un controle de santé. Au Portugal, par exemple, certaines regions ont mis en place des comités pour l'accueil des touristes internationaux à compter du 1er juillet 2020. Les voyageurs seront ainsi tenus à se soumettre à un test de COVID-19 dans les 72 heures précédant leur départ de leur pays d'origine ou à leur arrivée au Portugal. Sachez que ces tests seront entièrement pris en charge par les autorités locales.

En ce qu'il s'agit des pays nordiques, des mesures ont été prises en commun. Ainsi, tout voyageur présentant des symptômes de COVID-19 est tenu de s'isoler et de se soigner à l'arrivée. Il faudra également respecter les consignes données par les autorités locales à la lettre et éviter les zones à risques. Dans la région baltique, notamment en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, les ressortissants des pays tiers seront placés en quarantaine pendant une période de 14 jours.

L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont également choisi de jouer la carte de la prudence. Dans un premier temps, la Tasmanie a été décrétée zone transitoire sûre, non seulement pour la relance économique mais aussi pour redémarrer leur secteur du tourisme et celui du transport. Lorsque cette zone aura fait ses preuves, ces mesures seront étendues au reste des pays du Pacifique.

Ailleurs dans le monde

La vigilance reste de mise dans la plupart des pays asiatiques comme l'Indonésie où l'entrée des ressortissants étrangers reste interdite jusqu'à nouvel ordre. Seuls les résidents permanents, les travailleurs humanitaires et les diplomates y sont autorisés. Le pays souhaite toutefois pouvoir relancer son industrie touristique d'ici octobre 2020, compte tenu du faible taux de contamination. Même son de cloche en Thaïlande où l'on ne s'attend pas à une reprise avant le quatrième semestre. Qui plus est, on laisse entendre que l'accès des ressortissants étrangers sur le territoire thaïlandais restera limité et que certains endroits leurs seront interdits même après que les restrictions de voyage aient été levées. A savoir que les restrictions sur les vols commerciaux internationaux, à l'exception des vols de rapatriement, ont été prolongées jusqu'au 30 juin.

Au Mexique, la frontière avec les États-Unis reste fermée jusqu'au 22 juin. Pour l'heure, seuls les vols indispensables sont autorisés.