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ALLEMAGNE • Berlin, le paradis des artistes oisifs

Dernière activité 27 Avril 2014 par jean luc1

Nouvelle discussion

jean luc1

Ils sont nombreux les étrangers installés dans la capitale allemande qui se prétendent "artistes". Mais créent-ils pour autant ? Ce musicien australien en doute. D'après son expérience, la vie est si bon marché que rien ne vous incite à travailler.
http://www.courrierinternational.com/files/imagecache/article/illustrations/article/2012/12/1212-berlin.jpg

En avril de cette année, j'ai quitté Melbourne avec mon groupe pour m'installer durant trois mois à Berlin. Répétitions dans des entrepôts désaffectés, concerts dans d'anciens miradors, conversations passionnantes avec des romanciers et des artistes de cirque : tels étaient les scénarios que nous avions esquissés avec excitation. Berlin nous apparaissait comme le lieu idéal pour que notre groupe y incube sa créativité et réalise l'album remarquable que nous étions destinés à réaliser.

Au début, Berlin a répondu à nos attentes romantiques. Pour nous quatre, nous avons trouvé dans le quartier de Neukölln un appartement de deux chambres pour 500 euros par mois seulement. La décoration n'était pas terrible, mais nous nous en moquions : notre salle de répétition n'était qu'à cinq minutes à pied, et nous étions entourés de bars, de parcs, de filles et de tables de ping-pong. Nous avions débarqué dans un paradis hédoniste où la bière était moins chère que l'eau, la drogue facile à trouver et la meilleure musique au monde à quelques minutes de voiture, tous les soirs de la semaine.
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jean  luc ;)

jean luc1

Berlin : faire la fête ou faire artiste, il faut choisir

Si tu vis ici et qu’en plus tu as Internet, c’est foutu ! » Six jeunes artistes, happés par le « trou noir » berlinois, racontent leurs difficultés à créer dans la capitale allemande.

(De Berlin, Allemagne) Je vais vous raconter les histoires de ces artistes qui sont venus à Berlin pour vivre plus vite, s’immerger dans le bouillon culturel local, et ont failli s’y noyer. Fêtes, vernissages, expositions éphémères, concerts gratuits, drogues : tout ce qui devait les élever a fini par les engluer.

Ces jeunes artistes envisageaient Berlin comme un tremplin. Gaui, Julien, Fanny, Anja, Lucia et Thomas (certains prénoms ont été modifiés) n’apparaissent pas sur les radars de l’administration locale. Etrangers, ils ne font pas partie des 5 000 artistes recensés par la capitale allemande.

Amoureux de cette ville, ces six artistes cherchent leur équilibre à tout prix, d’astuces en compromis, pour pouvoir rester et se réaliser.

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Gaui, musicien et designer

34 ans

    « Berlin c’est too much  : trop de gens, trop de bruit, trop sale… »

Et trop de fêtes. Arrivé d’Islande en 2011 avec l’argent de la vente de sa boutique de design, Gaui passe d’abord « une année à ne pas faire grand-chose ».  http://rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/styles/asset_img_full/public/assets/image/2014/04/gaui.png
Les économies évaporées, il se remet au travail, dessine des T-shirts et les vend sur les marchés de la capitale allemande.

A 34 ans, ce musicien gagne de quoi vivre simplement et passe son temps libre à aller voir des concerts et à s’amuser.

« Une fois, la fête a duré jusqu’au lendemain, à 18 heures », raconte-t-il comme on relate une autre vie. Sa vie sociale intense lui permet de rencontrer les membres de son « premier vrai groupe de musique : les Volcano Victims », avec lesquels il se met à donner des concerts.
Il se retire à Leipzig, « avec beaucoup de vieux »

La fête permanente finit par l’épuiser. Pire, elle le détourne de ses objectifs artistiques :

    « Il y a trop de distractions à Berlin. Les amis t’invitent tous les jours à des fêtes, des anniversaires, des concerts. Je produisais de moins en moins de musique. »
http://rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/styles/asset_img_full/public/assets/image/2014/04/gaui2.png  C’est en octobre 2013 qu’il décide de se retirer de la capitale et de louer une chambre dans la ville voisine de Leipzig, « dans une partie de la ville très tranquille, avec beaucoup de vieux ». Enfin au calme – « ma vie sociale est presque nulle ici » –, il se remet au travail, et enregistre les chansons de son premier album.

« Un producteur m’a dit que ça sonnait très pro ! » dit-il avec fierté à propos des morceaux fraîchement bouclés.

Malgré ses bonnes résolutions, il va retourner à Berlin pour vendre ses T-shirts aux touristes estivaux et préparer la première tournée de son jeune groupe. Mais il le promet :

    « Je sortirai moins ! »
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