S'expatrier après la crise : mode d'emploi

Vie pratique
  • preparer son expatriation
    Shutterstock.com
Publié le 2020-06-08 à 14:53 par Veedushi
Certains diront qu'il est peut-être un peu tôt pour parler d'expatriation dans le contexte actuel, mais restons objectifs si vous le voulez bien. Si de nombreux pays aux quatre coins du monde ont été sérieusement touchés par le coronavirus, d'autres sont parvenus à le maîtriser tant bien que mal en prenant toutes les mesures qui s'imposent. Après le déconfinement, progressif dans certains pays, les frontières commencent à rouvrir et les vols reprennent graduellement, même sous certaines conditions. Où en êtes-vous avec ce projet d'expatriation dont vous avez toujours rêvé mais que vous avez dû interrompre en raison de la crise sanitaire mondiale ?

Bien choisir sa destination

Même s'il est peu probable que vous fassiez vos valises de si tôt pour partir à l'étranger, rien ne vous empêche d'entamer ou de redémarrer votre planification. Le succès de votre expatriation dépendra en grande partie, en cette période d'après crise sanitaire, de votre choix de destination. Aujourd'hui, aucun pays n'est réellement à l'abri du COVID-19 même si un bon nombre d'entre eux ont déjà commencé à rouvrir leurs frontières. Évidemment, il y a peu de chances que vous envisagiez de vous installer dans l'un des pays où le nombre de cas positif a connu des chiffres records. Considérez donc un pays qui a su maîtriser la pandémie de manière efficace. Réfléchissez aussi au moyen de transport le moins risqué pour vous rendre à l'étranger. Si vous êtes en Europe, par exemple, privilégiez une destination à proximité que vous pourrez rejoindre par voie terrestre. Mais si vous souhaitez tout de même vous expatrier à l'autre bout du monde, alors il est mieux soit d'attendre le moment propice pour le faire, c'est-à-dire, quand toute cette histoire sera du passé, soit de choisir un pays moins affecté.

Se réinventer professionnellement

Si vous aspirez à une expatriation professionnelle, il y a plusieurs critères à prendre en compte en cette période de crise sanitaire mondiale. Reconnaissons-le, la crise financière et sociale résultant de la pandémie risque d'être pénible pour de nombreux secteurs, comme le tourisme. Il est donc impératif de bien réfléchir aux perspectives de carrière disponibles dans votre domaine d'activité avant de vous lancer dans un projet d'expatriation. Pour de nombreux types de profils, ce serait peut-être l'occasion idéale de se réinventer. Quels sont les secteurs qui vont émerger ou se développer davantage après la crise ? Avez-vous les compétences requises pour y trouver votre bonheur ou devriez-vous plutôt acquérir de nouvelles compétences avant de vous lancer ? Dépendant de la durée souhaitée du séjour à l'étranger et de vos motivations, n'hésitez pas à vous poser les bonnes questions et à évaluer toutes les pistes.

Repousser ses études

Si vous aviez prévu de poursuivre vos études à l'étranger cette année, votre projet a sans doute été compromis par la crise. Cependant, il n'y a aucune raison pour que vous y renonciez si vous y tenez réellement. Pourquoi ne pas remettre votre projet d'études à l'étranger au prochain semestre, voire à l'année prochaine ? Cela vous permettra de prendre un peu de recul sur vos ambitions professionnelles et à réfléchir sur les secteurs les plus prometteurs après la crise. Autre option envisageable pour les étudiants européens en particulier : entamer leurs études dans leur pays d'origine, puis faire un semestre à l'étranger. Cela peut s'avérer intéressant pour ceux qui souhaitaient initialement partir à l'étranger pour s'immerger dans une autre culture et apprendre une langue étrangère.

Quid de la retraite ?

Ce n'est peut-être pas le bon moment de songer à une retraite à l'étranger car, comme l'a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé, les personnes âgées, comme les enfants, sont les plus vulnérables au coronavirus. Si vous souhaitez tout de même prendre votre retraite à l'étranger cette année, une fois encore, faites le bon choix de destination. Privilégiez un pays doté d'un climat chaud et d'un système de santé qui vous sera avantageux. Aussi, pour vous qui avez plus de 60 ans et qui souhaitez voyager, privilégiez un mode de transport terrestre plutôt que la voie aérienne qui vous mettra en contact avec des milliers d'autres personnes. Cela dit, il est préférable de vous installer dans un pays limitrophe pour que vous puissiez rentrer rapidement en cas de soucis majeur.

Avoir une bonne mutuelle

On ne le dira jamais assez : souscrire une assurance santé internationale est indispensable lorsque l'on part vivre à l'étranger. Quelle que soit la durée de votre séjour, surtout en cette période de crise sanitaire mondiale, vous aurez sans doute besoin de soins de santé. Dépendant de votre pays d'expatriation, le système de santé peut s'avérer cher, d'où l'importance de faire le bon choix en matière d'assurance santé. Assurez-vous, toutefois, que l'assureur de votre choix soit reconnu dans votre pays d'accueil et que le COVID-19 est pris en charge par votre plan d'assurance. Si vous partez en famille, assurez-vous également que chaque membre soit couvert.

Planifier son budget

Quel que soit le projet que vous souhaitez concrétiser, un budget est indispensable. En cette période de crise sanitaire, qui entraîne une véritable crise financière et de l'emploi, il est plus que jamais important d'assurer ses arrières. Si vous choisissez tout de même de partir, c'est que vous avez déjà un motif solide, que ce soit un contrat d'embauche en poche ou un compte en banque bien garni pour parer aux éventualités. Compte tenu des enjeux de la crise, cependant, nous vous recommandons de ne pas faire de folies. Si vous partez seul, par exemple, préférez la location d'une chambre ou d'un studio dans un premier temps, plutôt qu'un grand appartement ou une maison à vous seul. Cela vous permettra de mettre un peu d'argent de côté au cas où les choses ne se passent pas comme vous l'auriez souhaité.

Se préparer mentalement

Autre aspect non négligeable d'un projet d'expatriation : la santé mentale. Avant de vous lancer dans votre nouvelle vie à l'étranger, assurez-vous d'être vraiment prêt à le faire ! La pandémie de coronavirus a certes laissé des séquelles sur la santé mentale de tout un chacun, que nous le reconnaissions ou pas. D'ailleurs, un trouble que l'on qualifie de « syndrome de la cabane » ou du « prisonnier » est en train d'affecter de nombreuses personnes autour du globe suite au déconfinement. Il est donc important de se poser les bonnes questions et de savoir si vous êtes prêt à prendre le risque de partir à l'autre bout du monde en cette période complexe ou attendre encore un peu, le temps que la situation se rétablisse.