D'une manière générale, beaucoup d'entre nous prenons part aux festivités d'Halloween avec enthousiasme sans en connaître le symbolisme. Originaire des îles Anglo-Celtes, Halloween est traditionnellement célébrée dans de nombreux pays comme l'Irlande, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, ainsi que l'Australie et la Nouvelle-Zélande dans la soirée du 31 octobre. D'ailleurs, Halloween se répand petit à petit à travers le monde, principalement sous la forme d'une fête commerciale : la vente de citrouilles et de costumes de fantômes, vampires, sorcières et monstres fait rage. Halloween est suivie de la Toussaint, une fête catholique qui célèbre tous les saints, qu'ils soient connus ou pas, le 1er novembre décrété jour férié dans de nombreux pays. Mais que fête-t-on au juste le 2 novembre ?
En Europe
L'on a tendance à confondre la Toussaint avec la fête des morts. En Europe, par exemple, le 1er novembre est un jour férié dans plusieurs pays comme la France, la Belgique, le Luxembourg, l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et la Pologne, mais pas le 2 novembre. Les familles profitent donc du jour férié pour se recueillir sur les tombes de leurs proches et les fleurir avec des chrysanthèmes. En revanche, bien qu'elle soit célébrée, la Toussaint n'est pas un jour férié dans des pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Irlande, les Pays-Bas, ou encore, la Suisse et les pays Scandinaves. Qui plus est, les pays orthodoxes comme la Russie, la Grèce, la Roumanie et la Serbie ne célèbrent pas la Toussaint.
En Suède, par exemple, bien que la Toussaint ne soit pas un jour férié, les Suédois ont pour habitude de prendre un jour de congé pour se recueillir sur la tombe de leurs proches et y allumer un cierge. Au Danemark, en revanche, cette fête n'est pas célébrée le 1er ou le 2 novembre spécifiquement mais plutôt le premier dimanche du mois de novembre sous le nom d'Allehelgensdag. En Sicile, les enfants reçoivent des pupi en sucre coloré en guise de cadeau de la part des défunts dans la nuit du 1er au 2 novembre. Les Espagnols, pour leur part, ont pour habitude de déposer des fleurs, du pain et du vin sur les tombes.
Au Mexique
Au Mexique, le « Jour des morts » est l'une des fêtes les plus spectaculaires du calendrier. Vous l'avez compris : au Mexique, on fête les morts ! El día de los muertos est d'ailleurs classé au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. Si votre expatriation se passe au Mexique, vous ne courrez aucun risque de manquer ces célébrations traditionnelles grandioses qui envahissent les rues et quartiers pendant trois jours. En effet, les familles mexicaines se réunissent à partir du 31 octobre. Le 1er novembre est dédié aux angelitos, c'est-à-dire, les enfants, tandis que le 2 novembre est consacré aux adultes. On déposé sur des autels spécialement confectionnés pour l'occasion des bougies, des fleurs, et même de la nourriture, à savoir, les calaveras (des tètes de mort en sucre ou en chocolat) et le « pain des morts » (une petite brioche saupoudrée de sucre), sans oublier une petite bouteille de tequila ou de mezcal !
Si faire un pique-nique au cimetière est une idée qui vous donne froid dans le dos, vous avez encore beaucoup à apprendre des Mexicains. Après avoir nettoyé et fleuri les tombes de leurs proches, ils mangent, chantent et dansent au rythme des chansons et de la musique préférées de ces derniers. Il est d'ailleurs intéressant de constater que cette fête s'invite graduellement dans le Sud des États-Unis en raison de la présence des immigrés mexicains.
En Amérique centrale et latine
Le Jour des morts est également une fête très populaire en Amérique centrale et latine. A Haïti, par exemple, le 2 novembre marque la « fête des Guédés », ou esprits de la mort. L'ambiance est festive avec des cérémonies religieuses autour des tombes des défunts suivies de chants, danses et beuveries. Les participants sont vêtus de noir et de violet. Aux Antilles, le Jour des morts ressemble à celui du Mexique. Les familles se retrouvent au cimetière pour allumer des bougies rouges et blanches sur les sépultures familiales.
Au Salvador, on se peint le corps et le visage en noir et blanc à l'occasion du Calabiuza, un défilé commémorant les défunts. Même son de cloche au Guatemala où la fête des morts est célébré au rythme des mariachis. En revanche, les tombes ne sont pas décorées de fleurs mais de guirlandes aux couleurs vives. C'est aussi l'occasion pour les petits et les grands de faire preuve de leur talent avec des cerfs-volants en papier.
En Asie
En raison de la présence d'importantes communautés de chrétiens et d'expatriés, la fête des morts est également célébrée en Asie, mais pas de la même manière. En Inde, ainsi qu'au Pakistan, on se rend au cimetière principalement pour fleurir les tombes de ses proches défunts. On note également une forte affluence dans des pays comme les Philippines, ou encore, le Bangladesh. Il faut toutefois reconnaître que cette fête fait surtout le bonheur des vendeurs de fleurs. Mais ce n'est pas tout !
On célèbre également les morts dans des pays bouddhistes comme la Chine, le Japon et le Népal, mais pas pendant la même période puisqu'ils dépendent du calendrier lunaire. En Chine, par exemple, Qing Ming, ou le « jour du balayage des tombes », a lieu durant les deux premières semaines d'avril. A l'occasion, les Chinois brûlent de faux billets, des petites maisons et voitures en carton, ainsi que des fausses cartes bancaires ! Au Japon, cette fête, plus connue comme le festival Obon, a lieu mi-juillet. Ce festival comprend des chants et danses au rythme des battements de tambours autour d'une estrade de bois garnie de lanternes colorées qui sont lâchées sur une rivière avant la clôture par des feux d'artifices.
Au Népal, on célèbre les morts au mois d'août ou de septembre d'une manière très particulière. Une personne se déguise en vache si la famille du défunt n'en possède pas une. La fête se traduit par une procession dans la bonne humeur.
