Je me propose d'ouvrir un nouveau sujet particulièrement délicat et polémique: la relation d'un expat avec la police et la justice brésilienne.
Je crois que ce sujet est d'une importance capitale car on arrive au Brésil avec sa conception européenne des garanties démocratiques constitutionnelles qui ne sont souvent nullement respectées au Brésil.
Être contrôlé à São Paulo dans une "blitz" de la ROTA (Ronde Ostensive Tobias Aguiar) et commencer à rouspéter, à dire aux policiers qu'ils n'ont pas le droit de faire ceci ou cela, cela peut se terminer très mal, ce n'est pas exagéré de dire que vous risquez même votre vie sans le savoir.
Pour commencer, une petite anecdote qui m'est arrivée alors que j'avais encore peu d'expérience au Brésil.
Sur la Dutra, (route qui lie São Paulo à Rio de Janeiro), à l'entrée de la "serra" près de Rio, j'avais été arrêté à un poste de la police de la route.
Manifestement, le policier qui contrôlait mon véhicule exagérait et cherchait à m'ennuyer par tous les moyens possibles, y compris, fouille de ma voiture, de mes bagages, il ne me rendait plus mes documents, bref, un évident abus.
(NB: ce qu'il cherchait en fait, c'était de m'obliger à lui donner de l'argent, ce que je n'avais pas compris à l'époque)
Je lui ai dit qu'il abusait de ses droits et je lui ai demandé son nom. ((sur son uniforme, il n'y avait que son prénom.)
Il m'a répondu que sa femme était jalouse et qu'elle lui interdisait de donner son nom.
Il voulait clairement m'insulter en me traitant indirectement de "veado" (ce qui pourrait se traduire par pédé), ce qui est une très lourde insulte au Brésil.
J'ai renvoyé la balle en lui répondant que si sa femme lui interdisait de donner son nom à un homme, c'est qu'elle le connaissait très bien.
Sa réaction a été immédiate: il a mis sa main sur son arme, démontrant que sa première intention était de me tirer dessus.
Il s'est ravisé, peut-être parce tuer froidement un étranger lui aurait probablement causé des problèmes...
Mais je l'ai échappé belle !
Je crois qu'il est important d'ouvrir un tel sujet pour éviter des erreurs aussi dangereuses que la mienne car au Brésil, la vie ne vaut pas grand chose.
D'autre part, même si le Brésil est un pays (à mon avis soi-disant) démocratique, les libertés essentielles et garanties constitutionnelles du citoyen ne sont pas respectées.
Je relèverai donc plusieurs points qui, à ma connaissance, illustrent cela.