Vivre à Wallis et Futuna : le guide de l'expatrié

Wallis-et-Futuna étant un territoire français, les démarches administratives varient considérablement selon votre nationalité. Les ressortissants français bénéficient d'un accès totalement libre, tandis que les autres nationalités doivent suivre des procédures spécifiques. Voici tout ce qu'il faut savoir pour préparer votre installation.

Ressortissants français : un accès simplifié

En tant que territoire français, Wallis-et-Futuna est accessible sans formalité particulière pour les citoyens français. Vous pouvez vous y installer librement avec votre carte nationale d'identité ou votre passeport, et y résider sans limitation de durée. Aucun visa ni permis de séjour n'est nécessaire. Vous bénéficiez automatiquement du droit au travail et pouvez exercer une activité professionnelle sans autorisation supplémentaire.

Citoyens de l'Union européenne et de l'AELE

Les ressortissants de l'Union européenne et de l'AELE peuvent séjourner à Wallis-et-Futuna sans visa, avec une simple carte d'identité nationale. Le séjour peut être illimité. En revanche, contrairement aux Français, un permis de travail reste obligatoire pour exercer une activité professionnelle rémunérée sur le territoire.

Exemptions de visa pour les courts séjours

Les ressortissants de 88 à 112 pays peuvent entrer à Wallis-et-Futuna sans visa pour des séjours touristiques ou d'affaires de 90 jours maximum dans une période de 6 mois. Cette exemption concerne notamment les citoyens des États-Unis, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de Singapour, du Brésil, de l'Argentine, du Chili, ainsi que plusieurs nations du Pacifique comme Kiribati, les Îles Marshall ou Tuvalu.

Visa obligatoire pour les autres nationalités

Si vous n'êtes pas éligible à l'exemption de visa, vous devez effectuer votre demande auprès de l'ambassade ou du consulat de France dans votre pays de résidence. Attention : le visa délivré pour Wallis-et-Futuna est un visa spécifique qui ne permet pas l'accès à la France métropolitaine ni à l'espace Schengen.

Deux types de visas sont disponibles :

1. Court séjour : jusqu'à 90 jours
2. Long séjour : plus de 90 jours

Le coût du visa peut atteindre 99 EUR selon la destination, la durée, l'âge du demandeur et sa nationalité. Les détenteurs d'un visa multiple-entry français valide de 6 mois à 5 ans peuvent toutefois entrer sans visa additionnel.

Documents requis pour l'entrée

Quel que soit votre statut, votre passeport doit être valide au minimum 6 mois après la date de départ prévue. Si vous provenez d'un pays à risque de fièvre jaune, un certificat de vaccination contre la fièvre jaune sera exigé à l'arrivée.

Permis de travail obligatoire

Tous les non-Français souhaitant exercer une activité professionnelle à Wallis-et-Futuna doivent obtenir un permis de travail. Une autorisation de la collectivité est nécessaire pour ouvrir le droit d'exercer, qu'il s'agisse d'emploi salarié ou d'activité indépendante. Cette démarche est à effectuer auprès des services de la Préfecture de Wallis-et-Futuna avant le début de l'activité.

Le marché du travail à Wallis-et-Futuna présente des caractéristiques très particulières. Avec une économie essentiellement administrée et seulement 4 000 personnes actives, les opportunités d'emploi sont concentrées dans le secteur public. Toutefois, pour les fonctionnaires métropolitains, les conditions financières sont exceptionnellement avantageuses. Voici un panorama complet des possibilités professionnelles sur ce territoire.

Un marché du travail dominé par le secteur public

L'économie de Wallis-et-Futuna repose à 65% sur les emplois publics. Sur les 2 065 salariés déclarés, 60,6% travaillent dans le secteur public, auxquels s'ajoutent 381 fonctionnaires. Le SMIG mensuel s'élève à 93 500 F CFP (environ 781 EUR) selon l'arrêté en vigueur depuis mai 2025. Le taux d'emploi atteint 46% pour les 15-64 ans, avec une disparité notable entre hommes (54%) et femmes (39%). Le taux de chômage officiel est de 13,1%, mais grimpe à 42,7% pour les moins de 25 ans, reflétant les difficultés d'insertion des jeunes.

Secteurs d'activité et répartition économique

Les 1 217 patentés recensés en décembre 2022 se répartissent à 75% à Wallis et 25% à Futuna, avec 33% de femmes entrepreneures. La structure sectorielle se compose de :

1. Commerce : 31% des activités
2. Autres services marchands : 28%
3. Secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) : 19%
4. Artisanat de production : 12%
5. Construction : 11%

Le PIB du territoire s'élève à environ 150 millions EUR, soit 10 100 EUR par habitant, ce qui place Wallis-et-Futuna parmi les économies les plus modestes du Pacifique.

Avantages exceptionnels pour les fonctionnaires métropolitains

Si vous êtes fonctionnaire français muté à Wallis-et-Futuna, vous bénéficiez d'avantages financiers considérables qui font de ce territoire l'une des destinations les plus attractives pour la fonction publique. Votre traitement de base est multiplié par un coefficient de 2,05, qui s'applique sur l'ensemble de vos revenus (traitement indiciaire, indemnité de résidence et supplément familial).

Concrètement, vous percevez :

1. Une majoration salariale de 105% du traitement indiciaire
2. Une indemnité d'éloignement équivalente à 9 mois de traitement par période de 2 ans (soit 18 mois sur 2 ans)
3. Une indemnité supplémentaire de 10% pour conjoint et 5% par enfant à charge

Les contrats sont généralement d'une durée de 2 ans, renouvelables une fois. Ces conditions exceptionnelles compensent l'isolement géographique et l'éloignement de 16 000 km de la métropole.

Tableau des opportunités d'emploi par secteur

Voici la répartition des emplois disponibles selon les principaux secteurs d'activité à Wallis-et-Futuna, reflétant la structure économique du territoire :

Sources : INSEE, CCIMA

Créer son entreprise à Wallis-et-Futuna

Si vous envisagez de créer votre entreprise, sachez que toute activité professionnelle lucrative nécessite l'obtention d'une patente obligatoire auprès de la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Métiers et de l'Agriculture (CCIMA). Le montant varie selon votre secteur d'activité.

Plusieurs dispositifs d'aide existent pour soutenir les entrepreneurs :

1. Le CTAI (Code Territorial des Aides à l'Investissement) permet de financer jusqu'à 50% de votre projet, avec un plafond de 5 millions F CFP
2. Un dispositif d'aide au fret pour les entreprises de production ou de transformation
3. La Loi Girardin, applicable jusqu'en 2025, offre une défiscalisation pour les investissements productifs

La CCIMA accompagne les porteurs de projets dans leurs démarches et peut vous orienter vers les dispositifs les plus adaptés à votre situation. Malgré ces aides, gardez à l'esprit que le marché local reste restreint avec seulement 11 000 habitants, ce qui limite les débouchés commerciaux.

Wallis-et-Futuna bénéficie d'un statut fiscal unique au monde. Ce territoire français se distingue par l'absence totale d'impôts directs, une caractéristique exceptionnelle qui attire de nombreux expatriés en quête d'optimisation fiscale. Découvrez en détail ce régime fiscal particulier et ses implications pratiques pour votre installation.

Absence complète d'impôts directs

À Wallis-et-Futuna, vous ne paierez aucun impôt direct, quelle que soit votre situation :

1. Pas d'impôt sur le revenu : vos salaires, revenus professionnels et pensions ne sont pas imposés
2. Pas d'impôt sur les sociétés : les bénéfices des entreprises ne sont pas taxés
3. Pas d'impôt sur les valeurs mobilières : vos dividendes et plus-values sont exonérés
4. Pas d'IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière)
5. Pas de TVA
6. Pas de CSG ni de CRDS

Cette absence totale de fiscalité directe place Wallis-et-Futuna dans une catégorie à part parmi les territoires français. Concrètement, cela signifie que vous conservez l'intégralité de vos revenus, sans aucune ponction fiscale mensuelle ou annuelle.

Fiscalité indirecte et recettes du territoire

Si les impôts directs sont absents, le territoire tire ses recettes des taxes douanières et de la fiscalité indirecte. Les recettes territoriales s'élèvent à environ 2,5 milliards F CFP par an (environ 21 millions EUR). La principale source de revenus provient d'une taxe d'importation de 32% appliquée sur les marchandises importées à titre professionnel. Cette taxe est répercutée sur les prix de vente, expliquant en partie le coût de la vie élevé malgré l'absence d'impôts directs.

Cotisations sociales réduites

Même les cotisations sociales sont allégées par rapport à la métropole. En tant que salarié, vous ne paierez que 6% de cotisations dédiées uniquement aux retraites. Vous n'avez aucune taxe sur l'apprentissage ou la formation professionnelle, et bien sûr aucune CSG ou CRDS à verser. Cette faible pression sociale s'ajoute à l'avantage fiscal déjà considérable.

Taxes spécifiques à connaître

Quelques taxes spécifiques existent néanmoins :

1. La patente : contribution obligatoire variable selon votre activité professionnelle
2. Une taxe pour les sociétés sans activité à Wallis-et-Futuna : montant annuel fixe avec un droit additionnel pour les opérateurs de jeux en ligne et les armateurs ne desservant pas le territoire
3. Francisation des navires : redevance d'immatriculation dès 1 906 EUR, puis droits annuels de 5% de cette redevance à partir de la deuxième année

Dispositif Loi Girardin : une opportunité jusqu'en 2025

La Loi Girardin (Lodeom) offre des avantages fiscaux pour les investissements à Wallis-et-Futuna. Ce dispositif, applicable jusqu'en 2025, permet une réduction d'impôt sur le revenu pour les investissements dans des projets productifs ou des logements. Les particuliers peuvent bénéficier d'un financement allant jusqu'à 35,87% de l'investissement, tandis que les grands projets peuvent atteindre des taux de 35 à 40% pour l'impôt sur les sociétés. Une rétrocession obligatoire de 66% minimum (impôt sur le revenu) ou 77% (impôt sur les sociétés) est exigée. Ce dispositif arrive toutefois à échéance en 2025, il convient donc d'agir rapidement si vous souhaitez en bénéficier.

Particularités administratives

Une conséquence directe de cette absence d'impôts : aucune attestation fiscale ne peut être délivrée par les autorités locales, puisqu'il n'existe pas de fiscalité sur les revenus. Cette situation peut parfois compliquer certaines démarches administratives nécessitant des justificatifs fiscaux, notamment auprès d'organismes bancaires ou d'administrations étrangères. En tant que territoire français, Wallis-et-Futuna n'a pas de conventions fiscales bilatérales spécifiques avec d'autres pays. Pour les Français souhaitant bénéficier de la convention de non-double imposition avec d'autres pays, il est important de bien vérifier votre statut fiscal auprès des autorités compétentes avant de vous installer.

Le système de santé de Wallis-et-Futuna présente une particularité remarquable : il est entièrement gratuit pour tous les résidents et financé à 100% par l'État français. Toutefois, l'isolement géographique et la petite taille de la population impliquent des limites importantes dans l'offre de soins. Voici ce qu'il faut savoir avant de s'installer.

Un système public gratuit et unique

Depuis 1972, l'ensemble des soins médicaux à Wallis-et-Futuna est pris en charge par l'Agence de Santé de Wallis-et-Futuna, un établissement public national créé en 2000. Il n'existe aucune médecine libérale sur le territoire : tous les professionnels de santé sont employés par cette agence unique. Les consultations, hospitalisations, interventions chirurgicales et médicaments sont gratuits pour tous les résidents, qu'ils soient Français ou étrangers installés légalement.

Personnel médical disponible

Le territoire compte environ 200 employés dans le secteur de la santé. L'offre médicale se compose de :

1. 8 médecins généralistes (5 à Wallis, 3 à Futuna)
2. 5 médecins hospitaliers
3. 1 radiologue
4. 3 chirurgiens-dentistes (2 à Wallis, 1 à Futuna)
5. 1 pharmacien et 1 biologiste

Cette dotation reste modeste au regard de la population, mais suffisante pour les soins courants. Pour les spécialités non représentées sur place, des missions régulières sont organisées en cardiologie, psychiatrie, rhumatologie, pneumologie, ophtalmologie et néphrologie.

Infrastructures à Wallis : l'Hôpital de Sia

L'Hôpital de Sia, principal établissement de l'archipel, dispose de 42 lits répartis entre chirurgie (13 lits), médecine (14 lits), gynécologie-obstétrique (14 lits) et réanimation (1 lit). L'hôpital est équipé d'un bloc opératoire de 2 salles, d'un scanner, d'équipements de radiologie, d'échographie et de mammographie, ainsi que d'un laboratoire et d'une pharmacie.

En 2021, l'établissement a enregistré 9 407 jours d'hospitalisation avec un taux d'occupation de 40,9%, et réalisé 398 interventions chirurgicales. L'hôpital a bénéficié d'un important programme de modernisation dans le cadre du Ségur de la santé, avec un budget de 45 millions EUR. Les travaux ont été livrés en 2025, offrant désormais des infrastructures plus modernes. Trois à quatre dispensaires complètent l'offre de soins dans les districts de Hahake, Mu'a et Hihifo.

Infrastructures à Futuna : l'Hôpital de Kaleveleve

L'Hôpital de Kaleveleve à Futuna est plus modeste, avec seulement 16 lits de médecine générale, dont 1 en surveillance continue et 2 en gynécologie-obstétrique. L'établissement ne dispose pas de maternité : les accouchements sont systématiquement transférés à Wallis. Il n'y a également aucun service de chirurgie, et les urgences ne peuvent traiter que les cas courants. Pour toute intervention nécessitant un plateau technique plus important, une évacuation sanitaire est nécessaire.

Évacuations sanitaires : une réalité fréquente

Les évacuations sanitaires (Evasan) sont courantes pour les pathologies complexes ou les interventions chirurgicales lourdes. La destination principale est le Centre Hospitalier Territorial Gaston-Bourret à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, situé à 2 100 km. Les évacués bénéficient de 3 vols hebdomadaires Air Calédonie pour s'y rendre. Dans les cas les plus graves, les patients peuvent être évacués vers l'Australie ou la métropole.

Pour les évacuations vers Paris, une convention avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie permet une immatriculation immédiate à la Sécurité sociale française. Les patients sont alors pris en charge dans les hôpitaux parisiens partenaires : Cochin, Port-Royal ou l'Hôtel-Dieu.

Soins non couverts et recommandations

Malgré la gratuité générale, certains soins restent à votre charge : les prothèses dentaires et l'orthodontie. Il est donc vivement recommandé de régler tous vos problèmes dentaires et ophtalmologiques avant votre départ. Prévoyez également un stock suffisant de médicaments "de confort" pour les maux courants, car la disponibilité locale peut être limitée.

Compte tenu de l'isolement géographique et des évacuations sanitaires fréquentes, une bonne santé physique et un bon équilibre psychologique sont indispensables avant de s'installer. Les principales problématiques sanitaires observées sur le territoire concernent le surpoids, l'obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l'hypertension, ainsi que les arboviroses et la leptospirose.

Le système éducatif de Wallis-et-Futuna suit le modèle français, du primaire au lycée, avec quelques adaptations locales. L'enseignement est entièrement gratuit, de la maternelle au secondaire, et suit le calendrier austral. Voici comment fonctionne la scolarité pour vos enfants sur ce territoire.

Organisation générale et calendrier

L'année scolaire s'étend de mi-février à mi-décembre, suivant le rythme austral du Pacifique Sud. Une particularité importante : l'enseignement primaire est délégué à la Mission catholique, tandis que le secondaire relève du Vice-Rectorat de Wallis-et-Futuna, qui gère l'enseignement public. Cette organisation historique reflète l'importance de l'Église catholique dans la société locale.

Enseignement primaire : une gestion catholique sous convention

Le territoire compte 10 écoles primaires (7 à Wallis, 3 à Futuna) qui accueillent 1 406 élèves à la rentrée 2025. Ces établissements sont gérés par la Direction de l'Enseignement Catholique (DEC), une structure privée sous convention avec l'État. Bien que les écoles soient de statut privé, elles sont financées à 100% par l'État français, qui prend en charge l'intégralité des coûts des enseignants et du fonctionnement.

Les enseignants sont des agents de droit privé recrutés par la DEC, mais rémunérés par le Vice-Rectorat. Pour les familles, la scolarité reste gratuite. Une plateforme éducative bilingue français-anglais, EDUC@PASIFIKA, met à disposition des ressources pédagogiques adaptées au contexte du Pacifique.

Enseignement secondaire : collèges et lycées publics

Le secondaire accueille 1 325 élèves à la rentrée 2025, répartis entre collèges et lycées. Le territoire dispose de 6 collèges (4 à Wallis dont 1 avec section d'enseignement professionnel, 2 à Futuna) qui scolarisent 824 collégiens. Deux collèges proposent une SEGPA (Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté), un à Wallis et un à Futuna. On trouve également deux ULIS (Unité Localisée pour l'Inclusion Scolaire), assurant l'accompagnement des élèves en situation de handicap.

Les lycées ne sont présents qu'à Wallis, où 2 établissements accueillent 488 lycéens. Le Lycée d'État de Wallis et Futuna propose les voies générale, technologique et professionnelle, avec un internat pour faciliter l'accueil des élèves de Futuna. Depuis la rentrée 2025, une ULIS pro a été ouverte pour accompagner les élèves à besoins particuliers vers une insertion professionnelle. Le second établissement est un lycée agricole, ouvert depuis 2011, qui forme aux métiers de l'agriculture locale.

Personnel enseignant et conditions de travail

Le système éducatif emploie au total 570 personnes, dont 397 enseignants. Le taux d'encadrement est excellent avec 10,4 élèves par enseignant, bien supérieur aux standards métropolitains. La plupart des enseignants viennent de métropole sur des contrats de 2 ans renouvelables une fois. Ils bénéficient des mêmes avantages que les autres fonctionnaires : majoration salariale de 105% et indemnité d'éloignement équivalente à 9 mois de traitement par période de 2 ans.

Enseignement supérieur et poursuites d'études

Il n'existe aucun établissement d'enseignement supérieur à Wallis-et-Futuna. Le territoire a toutefois été lauréat d'un appel à projets de la Caisse des dépôts pour créer un Campus connecté, permettant aux étudiants de suivre des formations à distance dans de bonnes conditions. Pour des études classiques en présentiel, les jeunes doivent partir en Nouvelle-Calédonie ou en métropole. Cette absence d'université locale explique en partie l'émigration importante des jeunes adultes vers d'autres territoires français du Pacifique ou vers la France.

Absence d'écoles internationales

Contrairement à d'autres destinations d'expatriation, Wallis-et-Futuna ne dispose d'aucune école internationale. Le système est exclusivement français, ce qui peut représenter une difficulté pour les familles non francophones. Si vos enfants ne maîtrisent pas encore le français, prévoyez une période d'adaptation et éventuellement un accompagnement linguistique avant le départ.

Le marché immobilier de Wallis-et-Futuna se caractérise par une offre limitée et des prix globalement inférieurs à ceux de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie française. Cependant, la revente reste difficile en raison du nombre restreint d'acheteurs potentiels. Voici ce qu'il faut savoir pour trouver votre logement.

Prix des loyers et charges

Les loyers pour un logement standard se situent entre 80 000 et 120 000 F CFP par mois (environ 670 à 1 000 EUR). Pour une maison équipée de 3 chambres, comptez environ 100 000 F CFP mensuels (≈ 840 EUR). La caution demandée équivaut généralement à 1 mois de loyer.

Ces tarifs restent nettement plus accessibles qu'en Nouvelle-Calédonie, où les loyers comparables oscillent entre 180 000 et 230 000 F CFP. Le patrimoine immobilier de Wallis-et-Futuna est d'ailleurs considéré comme globalement sous-évalué par rapport aux autres territoires français du Pacifique.

Aux loyers s'ajoutent les charges d'électricité, qui varient entre 10 000 et 20 000 F CFP par mois selon votre consommation. L'utilisation de la climatisation fait rapidement grimper la facture dans ce climat tropical. L'eau est facturée séparément. Prévoyez donc un budget logement total de 100 000 à 150 000 F CFP mensuels (840 à 1 260 EUR) charges comprises.

Particularités du marché immobilier

Si vous êtes fonctionnaire muté à Wallis-et-Futuna, vous pouvez bénéficier d'un logement de fonction, ce qui représente une économie substantielle et simplifie grandement votre installation. Renseignez-vous auprès de votre administration avant le départ.

L'achat immobilier est techniquement possible, mais la revente s'avère compliquée. Le marché est étroit avec seulement 11 000 habitants, dont une part importante émigre vers la Nouvelle-Calédonie ou la métropole. Le nombre d'acheteurs potentiels reste donc très limité. Si vous envisagez l'acquisition d'un bien, assurez-vous d'avoir un projet de long terme et ne comptez pas sur une plus-value à la revente.

Zones prisées pour se loger

À Wallis, la capitale Mata-Utu et ses alentours concentrent l'essentiel de l'offre hôtelière et des services administratifs. C'est le secteur le plus recherché pour sa proximité avec les commerces, l'hôpital et les écoles. Le district d'Hihifo bénéficie de la présence de l'aéroport international, tandis que Hahake (district central) et Mu'a (district sud) offrent un cadre plus résidentiel avec un accès aux plages.

À Futuna, les principales zones habitées se situent autour de Leava (port principal), Sigave et Alo, qui correspondent aux deux royaumes de l'île. L'offre y est encore plus limitée qu'à Wallis, avec seulement 3 063 habitants sur l'ensemble de Futuna.

Offre hôtelière pour un hébergement temporaire

Si vous cherchez un hébergement de courte durée le temps de trouver votre logement définitif, l'offre reste modeste. Wallis dispose de 198 lits répartis entre 3 hôtels, 1 auberge, 1 gîte et quelques chambres d'hôtes. Futuna compte 2 hôtels, 1 gîte et des possibilités d'hébergement chez l'habitant.

Les tarifs hôteliers tournent autour de 100 à 150 USD la nuitée (environ 90 à 135 EUR). L'occupation est généralement complète chaque semaine, ce qui témoigne d'une offre saturée. Il est donc indispensable de réserver à l'avance, surtout lors des périodes de forte affluence comme les fêtes religieuses ou les événements coutumiers.

Déménager à Wallis-et-Futuna nécessite une organisation rigoureuse compte tenu de l'éloignement géographique et de l'absence de liaisons maritimes régulières. Voici une checklist détaillée pour préparer votre installation dans les meilleures conditions.

Transport maritime et délais d'acheminement

Le transport maritime reste le principal moyen pour acheminer vos effets personnels et votre véhicule. Prévoyez plusieurs semaines, voire plusieurs mois entre l'expédition depuis votre port de départ et l'arrivée à Mata-Utu ou Leava. Cette durée variable dépend des escales et des rotations des navires de fret desservant le Pacifique Sud. Anticipez donc largement votre envoi pour ne pas vous retrouver sans vos affaires pendant les premiers mois.

Budget installation à prévoir

Comptez un budget d'installation de 20 000 à 30 000 EUR, principalement destiné à l'achat d'un véhicule sur place. Comme il n'existe aucun transport public (hormis les bus scolaires), posséder une voiture est indispensable dès votre arrivée. Vous pouvez soit faire expédier votre véhicule par conteneur, soit en acheter un localement, mais dans les deux cas, le coût sera conséquent.

Documents essentiels à emporter

Veillez à rassembler tous vos documents administratifs avant le départ. Prévoyez plusieurs exemplaires de votre passeport ou carte nationale d'identité, vos justificatifs professionnels (contrats, diplômes), et surtout vos dossiers médicaux complets. Ces derniers sont cruciaux compte tenu des infrastructures de santé limitées et des évacuations sanitaires fréquentes. Emportez également vos ordonnances, carnets de vaccination et tout document médical pertinent.

Adaptation au climat et vie quotidienne

Le climat tropical de Wallis-et-Futuna impose d'adapter votre garde-robe. Privilégiez des vêtements légers en matières naturelles respirantes. N'oubliez pas une protection solaire efficace : crème haute protection, lunettes, chapeau. Le soleil du Pacifique est particulièrement intense.

Constituez un stock de médicaments suffisant pour les premiers mois, notamment pour les traitements chroniques et les médicaments "de confort" (antalgiques, anti-inflammatoires, antihistaminiques). La disponibilité locale peut être limitée et les réapprovisionnements dépendent des arrivages par avion ou bateau.

Réglementation douanière

Les règles douanières sur les marchandises importées sont strictes. Consultez le site diplomatie.gouv.fr pour connaître la liste des produits interdits ou soumis à restrictions. Certains articles apparemment anodins peuvent être bloqués en douane, entraînant des frais et des délais supplémentaires.

Équipements électriques et connexions

Le voltage est de 220V / 50Hz, identique à la France métropolitaine. Vous n'aurez donc pas besoin d'adaptateur pour vos appareils électriques français. En revanche, prévoyez que les connexions internet sont limitées en raison de l'isolement. Si vous travaillez à distance, vérifiez au préalable la qualité de la connexion disponible dans votre futur logement.

Préparation psychologique

Au-delà des aspects matériels, préparez-vous mentalement à l'isolement. Vous serez à 16 000 km de la France, avec des liaisons aériennes longues (plus de 30 heures avec escales) et coûteuses. Les retours en métropole seront rares. Assurez-vous que toute la famille est prête à vivre cette aventure dans un environnement insulaire où le rythme de vie est très différent de celui des grandes villes. Cette préparation psychologique est aussi importante que la logistique matérielle pour réussir votre expatriation.

Malgré sa petite taille et son isolement, Wallis-et-Futuna offre une richesse de loisirs axés sur la nature, la culture polynésienne et les traditions religieuses. Avec seulement une centaine de touristes par an, vous découvrirez des sites préservés et authentiques, loin du tourisme de masse.

Activités nautiques et plages

Les lagons exceptionnels de Wallis constituent le terrain de jeu idéal pour la plongée sous-marine et le snorkeling. Plusieurs centres de plongée permettent d'explorer les récifs coralliens préservés, parmi les plus beaux du Pacifique. Les plages principales incluent Halalo sur la côte Est, réputée pour la ponte des tortues marines, Nukuhione avec ses 800 mètres de sable blanc propices à la plongée et au surf, et Lavegahau prisée des pêcheurs.

Vous pouvez également explorer les îlots du lagon comme Nukuhifala, Faioa, ou encore Alofi, une île inhabitée au sud de Futuna accessible en bateau depuis Sigave. Pour naviguer, un permis local est obligatoire, ou vous devez être accompagné d'un pilote wallisien ou futunien. Les ports principaux sont Mata-Utu à Wallis et Leava à Futuna.

La pirogue traditionnelle va'a (6 personnes) fait partie intégrante de la culture locale. La Base nautique Vakala propose des activités variées : kayak, catamaran et stand-up paddle pour découvrir le lagon en douceur.

Sites naturels et randonnées

Les amateurs de nature peuvent gravir le Mont Lulu Fakahega, point culminant de Wallis avec ses 145 à 151 mètres, surmonté d'une chapelle offrant une vue panoramique. À Futuna, le Mont Puke atteint 524 mètres et abrite selon la légende le refuge de la déesse Finelasi. Cette randonnée se fait de préférence avec un guide local.

Le Lac Lalolalo est un spectacle naturel unique : ce lac de cratère de 400 mètres de diamètre et 80 mètres de profondeur permet même la plongée pour les plus aventureux. Wallis compte au total 5 lacs de cratère, témoins de son origine volcanique. À Futuna, la route côtière de 33 km longe un littoral rocheux vertigineux avec des vues imprenables, notamment depuis le panorama de la Pyramide.

Patrimoine culturel et religieux

La Cathédrale de Mata-Utu, construite en pierre de lave et faisant face à la mer, est le siège du diocèse et un lieu incontournable. À Futuna, le Sanctuaire Saint-Pierre-Chanel à Poi marque le lieu du martyre du saint patron de l'Océanie en 1841. Ce site de pèlerinage attire des fidèles de tout le Pacifique.

Chaque village possède son église colorée à l'architecture unique. Les messes traditionnelles avec costumes locaux sont de véritables cérémonies communautaires. Les forts tongiens de Talietumu et Tonga Toto, datant du XVe siècle, témoignent de l'histoire précoloniale. Le Musée de l'occupation américaine retrace le rôle stratégique de l'archipel pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les katoaga, cérémonies coutumières organisées lors des grandes fêtes religieuses ou événements familiaux, offrent une immersion dans les traditions vivantes des trois royaumes.

Artisanat et traditions

L'artisanat local perpétue des savoir-faire ancestraux. Le tapa, tissu traditionnel fabriqué à partir d'écorce battue, et la vannerie avec ses nattes tressées sont omniprésents. Les colliers de fleurs sont portés quotidiennement, témoignant de l'importance des végétaux dans la culture locale. Assistez à une danse Soamako ou participez à une cérémonie du kava, boisson traditionnelle au rôle social important.

Le Marché Fuga'Uvea, organisé une fois par mois dans le village de Tepa de 6h à 13h, permet de découvrir les produits locaux et l'artisanat dans une ambiance conviviale.

Activités sportives

L'Aéroclub du lagon propose des vols en ULM pour survoler le lagon et découvrir l'archipel sous un angle unique. La pêche hauturière et la pêche traditionnelle sont très pratiquées. Les amateurs de sports terrestres trouveront des infrastructures pour le football, le rugby, le volley-ball, le tennis de table, le badminton, l'athlétisme et le cross, notamment via l'UNSS pour les scolaires.

Fêtes et événements annuels

Le calendrier est marqué par plusieurs dates importantes : le 28 avril célèbre Saint-Pierre-Chanel, premier martyr d'Océanie en 1841. Le 14 juillet reste la fête nationale française, tandis que le 29 juillet commémore la Fête du Territoire, date d'accession au statut de TOM en 1961. Les périodes de Pâques (mars-avril), de l'Ascension (mai) et des communions (octobre) donnent lieu à d'importantes célébrations religieuses et coutumières qui rythment la vie sociale de l'archipel.

La vie quotidienne à Wallis-et-Futuna suit un rythme très différent des grandes villes. L'isolement géographique, l'absence de transport public et l'importance des traditions coutumières façonnent un mode de vie unique qu'il faut comprendre avant de s'installer.

Transport : la voiture est indispensable

Il n'existe aucun transport public à Wallis-et-Futuna, à l'exception des bus scolaires réservés aux élèves. Posséder une voiture personnelle est donc absolument indispensable dès votre arrivée. Vous pouvez louer un véhicule ou un scooter pour les premiers temps, mais l'achat s'impose rapidement.

Le carburant coûte entre 180 et 200 F CFP le litre (1,50 à 1,70 EUR). Les distances restent courtes sur chaque île, mais l'essence pèse dans le budget mensuel. Pour les déplacements entre Wallis et Futuna, distantes de 230 km, il n'y a aucune liaison maritime régulière pour les passagers. Vous devez obligatoirement prendre l'avion : un Twin Otter assure 3 vols par semaine, avec un temps de trajet d'environ 45 minutes.

Liaisons aériennes avec l'extérieur

Les liaisons avec le reste du monde sont assurées par Aircalin. Un vol Paris-Wallis dure environ 31h45 avec escales, généralement via Nouméa ou Nadi (Fidji). Le décalage horaire est de +11h en été et +12h en hiver par rapport à la France.

Au niveau régional, la ligne Nouméa-Wallis affiche environ 3 heures de vol avec 2 à 4 rotations hebdomadaires selon la période. En 2025, Aircalin a renforcé sa desserte avec des vols supplémentaires en septembre, octobre, décembre et janvier pour répondre aux périodes de forte affluence (communions, fêtes de fin d'année). La liaison Nadi-Wallis ne prend que 1h25.

Alimentation et courses

La production locale est très limitée. Le territoire importe la quasi-totalité de ses produits alimentaires, d'où les prix élevés. Des supermarchés permettent de faire vos courses courantes, et le Marché Fuga'Uvea à Tepa se tient une fois par mois de 6h à 13h pour les produits locaux et l'artisanat.

La cuisine locale privilégie le poisson cru au lait de coco, le sashimi, le taro, le manioc, la noix de coco, ainsi que le poulet et le porc marinés. Quelques restaurants et snacks proposent une restauration simple. Si vous êtes habitué à une grande variété de produits frais ou à des spécialités métropolitaines, vous devrez adapter vos habitudes alimentaires.

Communication et connexions

L'indicatif téléphonique de Wallis-et-Futuna est le +681. L'internet est disponible mais avec des connexions limitées en raison de l'isolement. Si vous envisagez du télétravail ou des visioconférences régulières, vérifiez impérativement la qualité de la connexion disponible dans votre logement. Un service postal assure l'acheminement du courrier, mais les délais sont longs compte tenu de la distance.

Électricité et services publics

L'électricité est fournie par l'EEWF (Électricité et Eau de Wallis-et-Futuna) en 220V / 50Hz, identique aux standards français. Le territoire développe actuellement des fermes solaires pour réduire sa dépendance au diesel. Vos appareils électriques français fonctionneront sans problème.

Les services administratifs sont concentrés à Mata-Utu : Préfecture, Assemblée Territoriale (20 membres élus pour 5 ans), et l'ensemble des services de l'État. Les chefferies coutumières coexistent avec les institutions républicaines, créant un système politique unique où traditions et modernité se côtoient.

Mode de vie et culture

Le rythme de vie est paisible, régi par le "temps polynésien" où la notion d'urgence n'existe quasiment pas. La religion catholique est omniprésente et très pratiquante, avec une ferveur particulière à Futuna (100% de catholiques). Les langues du quotidien sont le wallisien, le futunien et le français, souvent mélangés selon les interlocuteurs.

L'hospitalité polynésienne est légendaire. Vous serez accueilli chaleureusement, mais on attendra aussi de vous un respect profond des traditions coutumières et des hiérarchies sociales et familiales. Les trois royaumes (Uvea, Alo, Sigave) jouent un rôle central dans la vie collective.

Avec seulement 100 touristes par an environ en 2025, vous vivrez dans un environnement préservé du tourisme de masse. Cette authenticité a un prix : l'isolement peut peser psychologiquement. Avant de vous installer, assurez-vous d'avoir un bon équilibre psychologique et une réelle capacité d'adaptation à un mode de vie insulaire très éloigné des standards urbains occidentaux.

Bien que vous ne payiez aucun impôt direct à Wallis-et-Futuna, le coût de la vie reste 30 à 40% plus élevé qu'en métropole. Cette cherté s'explique par l'isolement géographique extrême : situé à 16 000 km de la France, le territoire importe la quasi-totalité de ses produits. L'inflation générale atteint 4% en 2024, avec une inflation alimentaire à 4,6%.

Budget mensuel pour une personne seule

Voici une estimation réaliste des dépenses mensuelles pour un expatrié célibataire vivant à Wallis-et-Futuna :

Données 2025. Pour les nomades digitaux séjournant 1 à 3 mois, le budget monte à environ 3 600 USD/mois compte tenu des coûts d'installation et d'hébergement temporaire.

Budget mensuel pour une famille de 4 personnes

Une famille avec deux enfants doit prévoir un budget plus conséquent, bien que la scolarité et la santé restent gratuites :

Données 2025. La gratuité de l'éducation et de la santé représente une économie substantielle par rapport à d'autres destinations.

Coût de la vie touristique

Pour les visiteurs de courte durée, le budget quotidien tourne autour de 230 USD par personne, soit environ 1 600 USD pour une semaine. Cette cherté place Wallis-et-Futuna au rang 965 sur 979 îles dans le classement mondial d'abordabilité, avec un score de 38/100. Les tarifs varient fortement selon la saison : la haute saison (juin à septembre) voit les prix doubler, tandis que la basse saison (janvier à mars) offre des réductions pouvant atteindre 50%.

Prix de produits spécifiques

Quelques exemples concrets pour mieux anticiper vos dépenses :

1. Carburant : 180 à 200 F CFP le litre (1,50 à 1,70 EUR), prix supérieur à la métropole
2. Cigarettes locales : 12 F CFP (~0,10 EUR)
3. Cigarettes internationales : 15 F CFP (~0,13 EUR)

L'absence d'impôts directs ne se traduit donc pas par un coût de la vie bas. La taxe d'importation de 32% sur les marchandises, l'isolement géographique et les coûts de transport maritimes et aériens expliquent cette cherté. Toutefois, pour les fonctionnaires bénéficiant de la majoration salariale de 105%, le pouvoir d'achat reste excellent malgré ces prix élevés.