Vivre à Madagascar : le guide de l'expatrié

Madagascar offre plusieurs options de visa selon la durée et l'objectif de votre séjour. Le système est relativement flexible pour les courts séjours, mais requiert une planification pour les installations de longue durée. L'île a récemment réactivé son système d'e-visa (avril 2023), simplifiant les démarches pour de nombreux voyageurs.

Séjours courts : visa-free et visa à l'arrivée

Pour un séjour touristique de 15 jours maximum, aucun visa n'est requis pour les ressortissants français, belges et suisses. Il suffit de s'acquitter de frais administratifs de 10 € à l'arrivée et de présenter votre billet retour. Au-delà de 15 jours, vous pouvez obtenir un visa à l'arrivée valable 30 ou 60 jours directement aux aéroports internationaux comme Ivato à Antananarivo ou Fascene à Nosy Be. Le paiement s'effectue en dollars américains, euros ou ariary malgache. Cette option reste la plus simple pour les séjours touristiques ou les premières prospections professionnelles.

E-visa : la solution en ligne

Depuis 2023, Madagascar propose un système d'e-visa accessible via le portail officiel evisamada-mg.com. Ce visa électronique est valable de 15 à 90 jours et doit être demandé au moins 72 heures avant votre départ. Il s'agit d'une entrée unique, mais extensible jusqu'à 90 jours une fois sur place auprès du Ministère de l'Intérieur à Antananarivo. L'e-visa nécessite un passeport valide 6 mois minimum avec au moins 2 pages vierges, une photo d'identité récente et une preuve de billet retour.

Visa long séjour et permis de résidence

Pour une installation de plus de 90 jours, vous devez obtenir un visa long séjour transformable auprès de l'ambassade de Madagascar dans votre pays de résidence avant votre départ. Ce visa d'un mois initial se transforme ensuite en carte de résident après démarches au Ministère de l'Intérieur à Madagascar. Les documents requis incluent un casier judiciaire de moins de 6 mois, des justificatifs d'hébergement et, selon votre situation, des preuves de ressources financières. Pour les travailleurs, l'employeur doit faire la demande de permis de travail auprès de l'Economic Development Board of Madagascar (EBDM), un processus qui prend environ 60 jours.

Conditions sanitaires et douanières

Si vous avez séjourné dans une zone à risque de fièvre jaune dans les 6 jours précédant votre arrivée, un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire. À la douane, vous pouvez entrer avec un maximum de 400 000 ariary en liquide. Les devises étrangères supérieures à 7 500 € doivent être déclarées pour obtenir un certificat vous permettant de ressortir cet argent. Important : l'importation de denrées alimentaires, y compris les fruits, est strictement interdite.

Les mineurs voyageant sans l'un ou les deux parents doivent porter une autorisation parentale notariée en français. Attention aux dépassements de durée de visa : ils sont sanctionnés par des amendes, voire une détention ou une déportation. Planifiez vos extensions à temps auprès des autorités compétentes.

📍Pour aller plus loin

Le marché du travail malgache se caractérise par une forte dépendance au secteur agricole qui emploie 80% de la population active, mais aussi par l'émergence de secteurs prometteurs pour les expatriés qualifiés. Avec un taux de chômage officiel de seulement 3% et une croissance économique stable autour de 4,5%, Madagascar attire notamment les professionnels dans le mining, les textiles, le tourisme et les services.

Le marché de l'emploi pour les expatriés

Le salaire minimum malgache varie entre 200 000 et 262 680 ariary par mois (environ 45-60 €) selon le secteur et l'ancienneté, tandis que le salaire moyen atteint 2 150 000 ariary mensuels (~484 €). Ces chiffres, bien qu'ils puissent sembler bas comparés aux standards européens, s'expliquent par le coût de la vie local. Les expatriés bénéficient généralement de packages salariaux nettement supérieurs, particulièrement dans les secteurs spécialisés.

Le versement d’un 13ᵉ mois n’est pas une obligation générale dans le droit du travail malgache ; il dépend des pratiques des entreprises ou d’accords spécifiques. Les cotisations sociales représentent environ 1 % du salaire pour l’employé et 18 % pour l’employeur, versées à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS).

Voici un aperçu des secteurs d'emploi et salaires moyens à Madagascar :

Sources : Trading Economics, Remote People (juillet 2025)

Secteurs porteurs et opportunités

L'agriculture représente 21-27% du PIB malgache et reste le pilier économique avec la production de riz, de vanille (Madagascar fournit 80-85% du marché mondial), de girofle, de cacao et de café. Le secteur minier connaît une expansion rapide avec l'exploitation de nickel, cobalt, graphite (Madagascar est le 3ème fournisseur mondial), pierres précieuses et ilménite. L'industrie textile, concentrée dans les zones franches d'Antananarivo et Antsirabe, bénéficie d'exemptions douanières vers les USA (accord AGOA) et l'Union européenne (accord EBA). Le tourisme a enregistré 308 275 visiteurs en 2024, soit une hausse de 18,6%, représentant 13% du PIB. Les télécommunications affichent une croissance de 15,2%, tandis que le secteur BPO et services émerge avec une main-d'œuvre multilingue et des salaires compétitifs.

Créer son entreprise à Madagascar

L'installation d'une activité professionnelle nécessite l'obtention d'un permis de travail via l'Economic Development Board of Madagascar (EBDM), une démarche qui prend environ 60 jours. Le droit du travail prévoit une période d'essai de 0 à 6 mois pendant laquelle le salaire complet doit être maintenu. En cas de licenciement, l'employeur verse une indemnité équivalente à 10 jours de salaire par année travaillée, avec un plafond de 6 mois. Le cadre fiscal reste attractif avec un impôt sur les sociétés à 20% pour les entreprises en régime réel, tandis que les petites structures bénéficient d'un régime synthétique simplifié. La Loi de Finances 2025 a introduit plusieurs nouveautés, notamment le relèvement du seuil d'assujettissement à l'impôt sur le revenu de 200 à 400 millions d'ariary, une mesure favorable aux PME.

📍Pour aller plus loin

L'Université d'Antananarivo, fondée en 1961, constitue le principal établissement d'enseignement supérieur du pays. L'université délivre des diplômes de Licence, Master et Doctorat. L'enseignement s'effectue principalement en français, rendant la maîtrise de cette langue indispensable.

Étudiants internationaux

L'accueil des étudiants internationaux est possible mais les infrastructures demeurent limitées comparées aux standards occidentaux. Les coûts de scolarité restent très abordables. Un visa étudiant long séjour doit être obtenu avant le départ.

Programmes internationaux

SIT Study Abroad propose des programmes d'un semestre ou d'été à Madagascar, notamment en biodiversité et gestion des ressources naturelles (automne 2025) ainsi qu'en médecine traditionnelle et systèmes de santé (été 2025). Les coûts varient de 10 000 à 15 000 USD par semestre, incluant hébergement, repas et activités pédagogiques.

📍Pour aller plus loin

Le système fiscal malgache a connu des évolutions significatives avec la Loi de Finances 2025, notamment le relèvement de plusieurs seuils et l'introduction d'une taxe sur les transactions mobiles. Pour un expatrié résident, la fiscalité s'applique sur les revenus mondiaux, tandis que les non-résidents ne sont imposés que sur leurs revenus de source malgache. Le système reste relativement simple avec des taux modérés comparés aux standards européens.

Impôt sur le revenu des salariés (IRSA)

L'IRSA (Impôt sur les Revenus Salariaux et Assimilés) fonctionne selon un barème progressif mensuel appliqué à votre salaire brut. Les tranches 2025 sont les suivantes : 0% jusqu'à 350 000 ariary, 5% de 350 001 à 400 000 ariary, 10% de 400 001 à 500 000 ariary, 15% de 500 001 à 600 000 ariary, et 20% au-delà de 600 000 ariary. Un minimum forfaitaire de 3 000 ariary par mois s'applique quel que soit le niveau de revenu. L'employeur prélève cet impôt à la source et doit le reverser au plus tard le 15 du mois suivant le paiement du salaire. La nouveauté 2025 permet de déduire jusqu'à 2% du salaire brut pour les cotisations à une assurance santé d'entreprise, contre 1% auparavant.

Impôt sur le revenu des entreprises (IR)

Les entreprises malgaches relèvent de deux régimes selon leur chiffre d'affaires. Le régime réel s'applique aux structures dépassant 400 millions d'ariary de CA annuel (seuil relevé de 200 millions en 2024) avec un taux d'imposition de 20% sur le bénéfice. Le régime synthétique concerne les plus petites entreprises avec un taux de 5% appliqué sur 70% du chiffre d'affaires, assorti d'un minimum de 16 000 à 150 000 ariary selon le type d'activité. Une réduction de 2% sur les achats de biens et services est possible, mais l'impôt ne peut descendre sous 3% du CA. La déclaration annuelle IR doit être déposée au plus tard le 15 mai pour les exercices se terminant au 31 décembre.

TVA et autres taxes

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) s'élève à 20% sur la plupart des transactions de biens et services à Madagascar. L'inscription est obligatoire dès lors que vous exercez une activité économique indépendante. Nouveauté 2025 : les crédits de TVA ne sont désormais reportables que sur 3 ans au lieu d'être conservés indéfiniment. Une autre innovation majeure de la Loi de Finances 2025 est la taxe sur les transactions mobiles de 0,5% appliquée aux transferts domestiques et internationaux supérieurs à 150 000 ariary. Le gouvernement a également lancé un système d'e-invoicing obligatoire pour toutes les entreprises, visant à améliorer la traçabilité des transactions et lutter contre la fraude fiscale.

Cotisations sociales CNaPS

Les cotisations à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS) sont réparties entre l'employé (1% du salaire brut, plafonné) et l'employeur (environ 18% de charges patronales globales). Ces contributions financent le système de retraite et de sécurité sociale malgache. Pour bénéficier d'une pension publique, il faut atteindre 60 ans avec au moins 15 ans de couverture, dont 28 trimestres de cotisations dans les 10 années précédant l'âge de la retraite.

Madagascar a signé plusieurs conventions fiscales bilatérales évitant la double imposition, bien que les détails spécifiques nécessitent une vérification auprès des autorités fiscales. Il n'existe pas d'impôt local sur le revenu, mais des taxes foncières s'appliquent selon la localisation du bien.

📍Pour aller plus loin

Le système de santé malgache repose sur une structure mixte public-privé-ONG, avec une organisation pyramidale reflétant la division administrative du pays. Bien que le réseau public compte plus de 2 500 centres de santé et une centaine d'hôpitaux, l'accès aux soins reste inégal : environ 60-70% de la population seulement bénéficie d'un accès raisonnable aux soins primaires. Pour les expatriés, la souscription à une assurance santé internationale avec clause d'évacuation médicale est vivement recommandée, car 90% des expatriés présents à Madagascar en possèdent une.

Organisation du système de santé

Madagascar compte 2 536 Centres de Santé de Base (CSB) répartis entre les CSB niveau 1 (équivalents à des postes de santé) et les CSB niveau 2 (centres de santé). Ces structures assurent les soins primaires et la proximité avec les populations rurales. Au niveau supérieur, on trouve 86 hôpitaux de district et 18 hôpitaux régionaux de référence offrant des services de diagnostic et de chirurgie obstétricale. L'échelon central, représenté par le Ministère de la Santé à Antananarivo, définit la politique sanitaire nationale. Malgré des progrès notables depuis 20 ans – l'espérance de vie atteint désormais 55 ans – le système souffre de sous-équipement, particulièrement en zones rurales où 35% de la population vit à plus de 10 km d'un centre de santé.

Hôpitaux et cliniques à Antananarivo

La capitale concentre les principaux établissements de santé du pays. L'Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) est le plus grand hôpital public, offrant des services d'urgence, de médecine interne et de chirurgie générale. Le CHU Befelatanana, hôpital universitaire affilié à l'Université d'Antananarivo, se spécialise en neurochirurgie, maladies infectieuses, obstétrique et gynécologie. Le CHUA (Centre Hospitalier Universitaire d'Anosiala) excelle en chirurgie pédiatrique et reconstructive. Pour bénéficier de soins de meilleure qualité, les expatriés se tournent vers le secteur privé : la Polyclinique d’Ilafy, dotée d’équipements modernes, propose une large gamme de services diagnostiques et chirurgicaux.

Assurance santé et coûts

Le système public malgache reste rudimentaire pour les soins complexes, d'où la nécessité d'une assurance privée internationale. Les tarifs du privé varient considérablement selon l'établissement et le type de soins. Pour les pathologies graves, les expatriés sont fréquemment évacués vers La Réunion, Maurice ou l'Afrique du Sud. Les indicateurs sanitaires montrent une amélioration constante : la mortalité maternelle a chuté à 392 décès pour 100 000 naissances en 2020 contre 658 en 2000, et la mortalité infantile des moins de 5 ans s'établit à 65,76 pour 1 000 naissances en 2022. Le taux de prévalence du VIH reste très faible à 0,2%, un des plus bas d'Afrique. Madagascar a également intensifié ses efforts de pré-élimination du paludisme avec un taux de mortalité parmi les plus bas du continent.

Un point positif récent : la Banque mondiale finance l'électrification de 500 centres de santé ruraux via des systèmes solaires, permettant enfin des accouchements dans des conditions sécurisées avec éclairage, réfrigération pour les vaccins et stérilisation du matériel.

📍Pour aller plus loin

Le système éducatif malgache offre un choix diversifié entre écoles publiques locales, établissements privés et écoles internationales. Pour les familles expatriées souhaitant maintenir une continuité avec le système éducatif français ou opter pour un curriculum international, Antananarivo concentre l'essentiel de l'offre internationale de qualité. Les frais de scolarité varient considérablement selon le type d'établissement choisi.

Le système éducatif local

L'enseignement public et privé malgache fonctionne selon un système mixte utilisant le malgache et le français comme langues d'instruction. L'Université d'Antananarivo, fondée en 1961, demeure le principal établissement d'enseignement supérieur du pays. Le niveau d'enseignement local varie fortement selon les établissements et leur localisation, les écoles urbaines étant généralement mieux équipées que leurs homologues rurales. Pour les familles expatriées, le choix se porte souvent sur les établissements internationaux garantissant un niveau académique élevé et une reconnaissance internationale des diplômes.

Écoles internationales

L'American School of Antananarivo (ASA), située à Alarobia, est un établissement IB World School accueillant 260 élèves de plus de 30 nationalités de la maternelle au lycée. Fondée en 1969, elle propose le Programme Primaire (PYP) et le Diplôme du Baccalauréat International (DP). Les frais de scolarité pour l'année 2019-2020 s'échelonnaient de 12 500 USD (maternelle) à 21 320 USD (lycée), auxquels s'ajoutent des frais d'inscription annuels de 250 USD et un droit d'entrée unique de 5 500 USD. L'International School of Madagascar, également à Antananarivo, offre un enseignement de la maternelle au lycée dans un environnement chrétien international. La British School of Madagascar suit le curriculum national britannique avec des classes limitées à 20 élèves maximum, privilégiant ainsi un suivi personnalisé. L'école Kits4Kids International se distingue comme le premier centre BTEC et ISA de Madagascar, proposant des programmes en anglais avec des évaluations internationales ACER ISA.

Établissements français et bilingues

Le Lycée Français de Tananarive constitue l'option naturelle pour les familles souhaitant suivre le programme de l'Éducation nationale française. Cet établissement homologué couvre tous les niveaux de la maternelle au lycée, permettant aux élèves de préparer le baccalauréat français et de bénéficier d'une continuité pédagogique en cas de retour en France. Plusieurs écoles bilingues franco-malgaches offrent également un enseignement de qualité avec une immersion dans les deux langues, une option intéressante pour les familles souhaitant que leurs enfants maîtrisent le français tout en s'intégrant davantage à la culture locale.

Il est recommandé de contacter directement les établissements dès que possible, car les places sont limitées et les listes d'attente fréquentes, particulièrement pour les écoles internationales les plus réputées.

📍Pour aller plus loin

Le marché immobilier malgache se caractérise par des loyers nettement plus abordables qu'en Europe, avec toutefois une forte disparité entre le centre-ville d'Antananarivo et les quartiers périphériques. Pour un expatrié, comprendre les différentes options de logement et les quartiers prisés permet d'optimiser son installation tout en maîtrisant son budget logement. La location meublée reste l'option privilégiée, particulièrement pour les premiers mois.

Types de logements disponibles

À Madagascar, l'offre locative pour expatriés comprend principalement des appartements meublés ou non meublés, des villas avec jardin dans les quartiers résidentiels et des logements en résidences sécurisées. Les studios et petits appartements conviennent aux célibataires ou jeunes couples, tandis que les familles optent généralement pour des villas de 3 à 4 chambres offrant davantage d'espace et souvent un jardin. Les résidences sécurisées, avec gardiennage 24h/24, sont particulièrement recherchées pour la tranquillité d'esprit qu'elles procurent. La plupart des baux incluent un dépôt de garantie équivalent à 2 mois de loyer.

Loyers moyens à Antananarivo

La capitale affiche une fourchette de loyers très variable selon la localisation. Pour un appartement d'une chambre en centre-ville, comptez environ 378 € par mois (1 700 000 ariary), tandis que le même logement en périphérie ne coûtera qu'environ 95 € mensuels (425 000 ariary). Les familles recherchant un appartement de trois chambres au centre paieront autour de 870 € par mois (3 900 000 ariary), contre 374 € (1 675 000 ariary) en dehors du cœur urbain. Ces écarts s'expliquent par la proximité des services, des écoles internationales et des zones d'affaires. Les charges mensuelles (eau, électricité, climatisation) pour un logement de 85 m² avoisinent 46 € par mois, un montant raisonnable même si les coupures électriques (délestage) restent fréquentes. L'accès internet haut débit (60 Mbps et plus) coûte environ 74 € mensuels.

Quartiers prisés par les expatriés

Ivandry s'impose comme le quartier résidentiel haut de gamme d'Antananarivo, prisé pour ses villas spacieuses et son environnement calme. Alarobia attire particulièrement les familles grâce à sa proximité avec l'American School of Antananarivo et son ambiance tranquille. Le centre-ville convient aux professionnels recherchant un accès direct aux bureaux, ambassades et services administratifs, malgré les embouteillages. Antsahavola, zone d'affaires dynamique, concentre de nombreux bureaux et commerces. Lors de votre recherche, privilégiez les quartiers disposant d'un générateur de secours ou d'une alimentation électrique stable, car les coupures de courant constituent un défi quotidien majeur à Madagascar, accentué par les récentes tensions liées à la gestion de l'eau et de l'électricité (manifestations de septembre 2025).

Il est conseillé de visiter plusieurs logements avant de s'engager et de vérifier l'état des installations électriques et de plomberie. Un agent immobilier local peut vous accompagner, mais attention à bien valider les sources d'information et à privilégier les recommandations de votre réseau d'expatriés déjà installés.

📍Pour aller plus loin

Un déménagement international vers Madagascar nécessite une préparation minutieuse, tant pour les aspects administratifs que logistiques. Anticiper les formalités douanières, les restrictions d'importation et les démarches post-arrivée vous évitera bien des complications. Voici une checklist complète pour réussir votre installation dans les meilleures conditions.

1. Visa et autorisation de séjour : Obtenez votre visa long séjour auprès de l'ambassade de Madagascar avant votre départ si vous prévoyez de rester plus de 90 jours. Une fois sur place, entamez rapidement les démarches de transformation en carte de résident auprès du Ministère de l'Intérieur à Antananarivo.
2. Certificat de vaccination : Assurez-vous d'avoir votre certificat international de vaccination contre la fièvre jaune si vous avez transité par une zone à risque dans les 6 jours précédant votre arrivée. Ce document pourra vous être demandé à l'immigration.
3. Assurance santé internationale : Souscrivez une couverture complète avec clause d'évacuation médicale avant votre départ. C'est absolument essentiel compte tenu des limites du système de santé local pour les pathologies graves.
4. Formalités douanières : À l'arrivée, vous pouvez importer jusqu'à 400 000 ariary en liquide. Si vous transportez plus de 7 500 € en devises étrangères, déclarez-les impérativement pour obtenir un certificat vous permettant de ressortir cet argent. L'importation de denrées alimentaires, y compris fruits et légumes, est strictement interdite et peut entraîner des sanctions.
5. Importation de véhicule : Les réglementations sont strictes. Renseignez-vous précisément sur les taxes d'importation, les documents nécessaires et les normes applicables avant d'envisager d'expédier votre véhicule personnel.
6. Logement temporaire : Réservez un hébergement pour vos premières semaines, le temps de visiter plusieurs logements et de trouver celui qui correspond à vos besoins. Les résidences hôtelières offrent une bonne solution de transition.
7. Documents administratifs : Emportez plusieurs copies certifiées conformes de vos diplômes, certificats de travail, actes de naissance et de mariage, certificat de scolarité des enfants. Ces documents seront nécessaires pour diverses démarches administratives.
8. Inscription consulaire : Une fois installé, inscrivez-vous auprès du consultat de votre pays d'origine. Cette démarche facilite vos futures démarches administratives et permet d'être contacté en cas d'urgence.
9. Permis de conduire : La majorités des permis de conduire sont reconnus temporairement. Pour un séjour long, renseignez-vous sur les démarches d'obtention d'un permis local ou d'un permis international.
10. Scolarité des enfants : Contactez les écoles internationales plusieurs mois avant votre arrivée. Les places sont limitées et les listes d'attente courantes, particulièrement au Lycée Français et à l'American School.

Pensez également à résilier ou suspendre vos abonnements (électricité, internet, assurances), à prévenir votre banque de votre expatriation pour éviter le blocage de vos cartes, et à prévoir une somme en espèces (euros ou dollars) pour vos premières dépenses, car tous les établissements n'acceptent pas les cartes bancaires.

📍Pour aller plus loin

Madagascar offre une richesse culturelle et naturelle exceptionnelle qui fait la joie des expatriés en quête de découvertes. Entre sites classés UNESCO, parcs nationaux abritant une faune unique au monde et traditions malgaches millénaires, les opportunités de loisirs ne manquent pas. L'île se prête aussi bien aux activités sportives qu'aux escapades touristiques le weekend.

Patrimoine culturel et sites historiques

À Antananarivo, le Rova (Palais Royal) domine la ville depuis la colline d'Analamanga et témoigne de l'histoire du royaume Merina. Bien que partiellement détruit par un incendie en 1995, il reste un symbole fort de l'identité malgache. Le Palais d'Andafiavaratra, ancienne résidence du Premier ministre Rainilaiarivony, abrite aujourd'hui un musée retraçant l'histoire de la monarchie. Les cérémonies traditionnelles, comme le Famadihana (retournement des morts) où les familles exhument et réenveloppent les restes de leurs ancêtres dans de nouveaux linceuls, constituent une expérience culturelle unique si vous êtes invité par des amis malgaches. Le Vodiondry, cérémonie de mariage traditionnelle, illustre également la richesse des coutumes locales.

Nature et activités sportives

Le Parc National d'Andasibe, à quelques heures d'Antananarivo, permet d'observer les lémuriens dans leur habitat naturel au cours de randonnées en forêt tropicale humide. Le Parc National d'Isalo, dans le sud, offre des paysages spectaculaires de canyons et formations rocheuses idéales pour la randonnée et l'escalade. La Réserve d'Anja près d'Ambalavao permet d'approcher les lémurs catta de très près. Les amateurs de sports nautiques apprécieront les côtes Est et Ouest, notamment Nosy Be, l'île paradisiaque au large de la côte nord-ouest, réputée pour ses plages, sa plongée et son ambiance décontractée. Le VTT gagne en popularité dans les hautes terres, offrant une manière originale de découvrir la campagne malgache.

Sites touristiques incontournables

L'Avenue des Baobabs près de Morondava constitue l'un des sites les plus photographiés de Madagascar : cette allée bordée de baobabs majestueux, vieux de plusieurs siècles, offre un spectacle saisissant au coucher du soleil. Le Tsingy de Bemaraha, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, présente une forêt minérale unique formée de pitons calcaires acérés ("tsingy" signifie "marcher sur la pointe des pieds" en malgache). Morondava elle-même, ville côtière de l'ouest, séduit par ses plages et son atmosphère tropicale décontractée. Fort-Dauphin (Tôlanaro), dans le sud-est, combine plages magnifiques et activités nautiques. Le Parc National de Ranomafana ravit les amateurs d'écotourisme avec sa biodiversité exceptionnelle et ses sources thermales.

Pour vos weekends et vacances, Madagascar se prête à tous les types d'aventures : de la simple escapade balnéaire à Nosy Be au trekking sportif dans les parcs nationaux, en passant par l'observation de la faune endémique ou la découverte de la culture locale. La diversité des paysages – hauts plateaux, forêts tropicales, zones arides du sud, littoral – garantit que vous ne vous lasserez jamais de l'explorer.

📍Pour aller plus loin

Transport

Les taxi-be (minibus urbains) et taxi-brousse (transport interurbain) sont déconseillés aux expatriés pour des raisons de sécurité et de surpopulation. La location d'un véhicule privé avec ou sans chauffeur reste l'option la plus sûre. Le permis de conduire international complété du permis national est requis, ainsi qu'une assurance locale obligatoire. L'état des routes se dégrade rapidement hors des axes principaux. Air Madagascar assure les liaisons domestiques et internationales, avec des changements d'horaires fréquents nécessitant une reconfirmation systématique.

Alimentation

Les marchés locaux comme la Digue et Analakely à Antananarivo proposent fruits, légumes, viande et poisson à des prix très économiques. Les supermarchés (Score, Leader Price, Super U) pratiquent des tarifs plus élevés pour les produits importés. Les restaurants locaux servent des repas pour 3 à 10 EUR, tandis que les établissements internationaux facturent de 15 à 30 EUR le repas.

Services domestiques

L'emploi de personnel domestique (femmes de ménage, cuisiniers, jardiniers, chauffeurs, gardes) est courant et abordable, avec des salaires variant de 50 à 300 EUR mensuels selon le poste. Un contrat de travail écrit et une déclaration à la CNaPS sont recommandés.

Sécurité

La criminalité (vols, agressions) requiert des précautions : éviter de marcher seul la nuit, ne pas afficher d'objets de valeur, sécuriser son domicile avec gardiennage. Il est conseillé de porter des copies certifiées de ses documents et de conserver les originaux en lieu sûr.

Télécommunications

Les opérateurs mobiles (Yas Madagascar, Orange, Airtel) offrent une bonne couverture en zone urbaine. La fibre optique est disponible dans les grandes villes, complétée par des connexions 3G/4G. Le déploiement de Starlink est en cours pour améliorer la connectivité dans les zones isolées.

📍Pour aller plus loin

Madagascar se positionne parmi les pays au coût de la vie les plus abordables au monde, avec des prix globalement 60 à 66% inférieurs à ceux pratiqués en Europe. Cette accessibilité financière constitue un attrait majeur pour les expatriés, même si une nuance importante s'impose : le niveau de vie local reflète une économie où 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté international. Les expatriés maintenant un mode de vie "occidental" constatent que leurs dépenses, bien qu'inférieures à l'Europe, restent significativement plus élevées que celles des Malgaches, notamment en raison des produits importés, des loyers dans les quartiers résidentiels et de la nécessité d'une assurance santé privée.

Budget mensuel pour une personne seule

Un célibataire expatrié peut vivre confortablement à Madagascar avec un budget mensuel bien maîtrisé. Le tableau ci-dessous présente une estimation réaliste des dépenses mensuelles, basée sur les données Numbeo collectées en septembre 2025 pour Antananarivo :

Sources : Numbeo Antananarivo (septembre 2025)

Budget mensuel pour une famille de 4 personnes

Une famille expatriée avec deux enfants d'âge scolaire doit prévoir un budget plus conséquent, principalement en raison des frais de scolarité internationale qui peuvent représenter le poste de dépense le plus important. Voici une estimation réaliste :

Sources : Numbeo Antananarivo, American School of Antananarivo (2025)