Job-seeker Visa : Un visa en plein essor pour les chercheurs d'emploi à l'international

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Publié le 2023-06-20 à 10:00 par Asaël Häzaq
Voilà un visa qui fait parler de lui. S'il semble encore un peu discret comparativement au très populaire visa nomade numérique, il ne cesse de s'attirer les faveurs des États. Le job-seeker visa, ou visa de recherche d'emploi, gagne du terrain. Que visent les États en proposant le job-seeker visa ? Quels avantages ce type de visa offre-t-il pour les expatriés ?

Avantages du job-seeker visa

Australie, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Singapour, Hong Kong, Émirats arabes unis (EAU), Autriche (Red-White-Red card), Allemagne, Irlande (Green Card Permit Scheme), Portugal, Espagne, Danemark, Canada (Express Entry Program)… La liste des États proposant le job-seeker visa ne cesse de s'allonger. En juin 2022, la Suède a remplacé son visa de recherche d'emploi par un nouveau visa réservé aux diplômés souhaitant travailler en Suède ou y créer leur entreprise. Le principe reste donc le même. Le visa « recherche d'emploi » est un visa temporaire offrant un permis de résidence, généralement, entre 6 mois et 1 an (entre 3 et 9 mois pour le nouveau visa suédois), renouvelable ou non. Il permet, comme son nom l'indique, de séjourner sur le territoire d'un pays pour y chercher du travail.

Stratégie des États, opportunités pour les demandeurs d'emploi

C'est une opération gagnant-gagnant tant pour l'expatrié que pour l'État. Le premier a le temps de découvrir le pays autrement, non plus comme touriste, mais comme potentiel futur salarié. Il peut postuler autant qu'il le souhaite, se rendre à des entretiens, signer une promesse d'embauche. Il peut aussi apprécier le coût de la vie du pays étranger, tester tel ou tel quartier, envisager concrètement son expatriation, se constituer un réseau professionnel et informel. De son côté, les États peuvent espérer attirer plus facilement les talents étrangers.

C'est d'ailleurs dans cet esprit que les États ont conçu le visa. Les démarches sont relativement simples, avec des conditions d'éligibilité qui diffèrent selon l'État choisi. L'Allemagne, les EAU ou la Suède insistent sur les diplômes et l'expérience (licence ou master et au moins 5 ans d'expérience pour l'Allemagne). Singapour exige également 5 ans d'expérience minimum. La Nouvelle-Zélande et l'Australie imposent des conditions d'âge (moins de 55 ans pour la Nouvelle-Zélande, moins de 45 ans pour l'Australie), une bonne santé et un bon niveau d'anglais. Le Canada et l'Autriche ont mis en place une évaluation à points.

Des pénuries de main-d'œuvre toujours importantes

Les conditions établies par les États sont en lien direct avec les objectifs qu'ils poursuivent. En effet, dans la lutte pour attirer les talents internationaux, chaque État bataille pour sélectionner les meilleurs professionnels qualifiés. L'Allemagne, par exemple, manque d'ingénieurs, de personnels de santé, de professionnels des technologies de l'information, de travailleurs qualifiés dans la construction. Crée depuis 2012, son visa de recherche d'emploi revient sur le devant de la scène pour attirer des étrangers qualifiés dans ces secteurs. La Nouvelle-Zélande et l'Australie recrutent dans les mêmes domaines. La Corée du Sud recherche des professionnels de la Tech. Singapour vise les experts de la finance.

Bien entendu, rien n'empêche de postuler dans d'autres domaines ; l'important reste de décrocher une offre d'emploi. Certains États insistent cependant sur l'importance d'être qualifié dans un secteur sous tension. C'est le cas de l'Autriche, qui, dans ses critères d'éligibilité, indique que le candidat doit être qualifié dans un secteur touché par la pénurie de main-d'œuvre.

Car le principal objectif qui pousse les États à recourir au job-seeker visa est la pénurie de main-d'œuvre. 2023 reste une année sous haute tension, avec de nombreux secteurs toujours frappés par un manque de personnel qualifié. C'est particulièrement vrai dans la santé, la construction, les technologies de l'information, les nouvelles technologies, ou encore, les métiers liés à l'environnement. Et même la Tech, malgré « l'année noire 2022 » et des vagues de licenciements qui se poursuivent cette année, continue de recruter des talents étrangers.

Le job-seeker visa : porte d'entrée pour s'expatrier

Pour les expatriés, le job-seeker visa peut constituer une bonne porte d'entrée vers l'installation dans le pays étranger. Mais attention à ne pas le confondre avec un permis de travail. Le visa de recherche d'emploi est exclusivement destiné à la recherche effective d'emploi. Si, au terme du visa, aucune promesse d'embauche n'a été signée, l'expatrié sera tenu de retourner chez lui. Ce n'est qu'après avoir trouvé du travail que le candidat pourra faire une demande de permis de travail.

Pour les entreprises, le job-seeker visa représente un moyen efficace et souple d'aborder les talents étrangers avant l'embauche. C'est aussi l'un des objectifs des États. Les job-seekers visas s'inscrivent dans une stratégie de simplification des démarches pour attirer et surtout garder les talents internationaux.

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