Vivre à Ankara : le guide de l'expatrié

L'économie d'Ankara repose sur l'administration publique, l'enseignement supérieur et l'industrie de défense. La présence de ministères, d'ambassades et d'organisations internationales génère une demande de profils qualifiés, notamment dans les métiers nécessitant la maîtrise de plusieurs langues. Le secteur technologique se développe, avec des entreprises de logiciels et des sous-traitants de l'aéronautique installés dans la capitale.

Secteurs qui recrutent

Les institutions publiques et les établissements d'enseignement (plus de 20 universités) constituent les principaux employeurs. Les ambassades, ONG et organisations internationales recherchent régulièrement du personnel francophone pour des postes administratifs ou de coordination. L'enseignement du français conserve des débouchés dans les lycées français à l'étranger et les départements universitaires de langues. D'autres secteurs offrent des opportunités : ingénierie, informatique et commerce international.

Permis de travail

Pour exercer légalement en Turquie, il faut obtenir un permis de travail (çalışma izni) délivré par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. L'employeur doit parrainer la demande, et la procédure dure en moyenne 4 à 6 semaines. Le premier permis est accordé pour un an, renouvelable. Après 8 années d'emploi légal continu, un permis permanent peut être sollicité. Le coût s'élève à environ 4 000 TRY (115 EUR). La France et la Turquie ont signé une convention bilatérale de sécurité sociale permettant la prise en compte des périodes de cotisation dans les deux pays.

Voici un aperçu des principaux indicateurs du marché de l'emploi :

Sources : Trading Economics, Invest in Turkey

Ankara concentre plusieurs des universités les plus réputées de Turquie. Les frais de scolarité restent modérés par rapport aux standards européens, et de nombreux programmes sont dispensés en anglais. La ville attire des étudiants internationaux grâce à un environnement moins agité qu'Istanbul et à la proximité des institutions diplomatiques, propice aux stages et aux premiers emplois.

Principales universités

L'Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ/METU) propose la majorité de ses cursus en anglais et excelle en ingénierie et sciences. Hacettepe Üniversitesi est une référence en sciences de la santé, avec des masters accessibles aux non-turcophones. Bilkent Üniversitesi, première université privée à but non lucratif du pays, suit un modèle d'enseignement libéral entièrement en anglais. Ankara Üniversitesi, fondée en 1946, offre un large éventail de formations avec une offre croissante en anglais.

Frais de scolarité et admission

Les universités publiques facturent aux étudiants internationaux entre 300 et 2 500 USD par an pour la plupart des filières ; médecine et dentisterie atteignent 9 000 à 12 000 USD. Les établissements privés affichent des tarifs de 6 000 à 20 000 USD annuels. L'admission requiert généralement le YÖS (examen pour étudiants étrangers) ou des résultats au SAT/IB. Les candidatures se déposent habituellement entre avril et juillet pour la rentrée d'automne. Le baccalauréat français est reconnu, mais une apostille peut être exigée. Des bourses du gouvernement turc (Türkiye Bursları) sont ouvertes aux ressortissants francophones.

Les familles qui s'installent à Ankara disposent d'un choix d'établissements scolaires internationaux destinés à la communauté diplomatique. La forte concentration d'ambassades crée une demande soutenue et des listes d'attente fréquentes ; il est conseillé d'entamer les démarches d'inscription plusieurs mois à l'avance. Les écoles publiques turques sont gratuites, mais l'enseignement y est dispensé exclusivement en turc.

Établissements internationaux

Le Lycée français Charles-de-Gaulle d'Ankara, homologué par l'Éducation nationale, accueille les élèves de la maternelle à la terminale et prépare au baccalauréat français. Oasis International School (OIS) suit le programme américain pour les 4-18 ans et regroupe plus de 400 élèves de 70 nationalités. British Embassy School Ankara (BESA) propose le curriculum anglais pour les 3-14 ans. TED Ankara College combine programmes du Baccalauréat International (IB) et cursus turc, tandis que Bilkent Laboratory and International School (BLIS) prépare à l'IGCSE et au diplôme IB.

Frais et inscriptions

Les frais annuels des écoles internationales varient de 10 000 à 25 000 USD selon le niveau et l'établissement. S'y ajoutent les frais d'inscription (entre 1 000 et 2 000 USD), l'uniforme, le transport scolaire et la cantine. La plupart des établissements demandent le dossier scolaire, des lettres de recommandation et un test de niveau. Compte tenu de la taille de la communauté diplomatique, anticiper de 6 à 12 mois est recommandé.

Sources : Oasis International School, AEFE

Le marché immobilier d'Ankara affiche des prix sensiblement inférieurs à ceux d'Istanbul. On y trouve des appartements modernes en immeuble, des résidences sécurisées avec services communs (site) ou des maisons traditionnelles. Les baux sont généralement d'un an, avec un dépôt de garantie équivalent à 1 à 3 mois de loyer. La majorité des expatriés s'installent dans les quartiers centraux ou à proximité des ambassades et des écoles internationales.

Quartiers prisés par les expatriés

Çankaya est le district le plus recherché : il abrite les ambassades, les ministères et des résidences haut de gamme. On y trouve des espaces verts, des restaurants et des écoles internationales. Gaziosmanpaşa (GOP) propose des appartements de standing à proximité des missions diplomatiques. Oran offre des complexes résidentiels récents avec vue panoramique. Ümitköy est un quartier calme et familial, bien doté en écoles et commerces. Pour des loyers plus abordables, Batıkent et Eryaman disposent de programmes neufs desservis par le métro.

Loyers indicatifs

Le tableau suivant présente les loyers mensuels moyens :

Sources : Hepsiemlak

Moins touristique qu'Istanbul, Ankara possède des musées de rang international, des sites archéologiques préservés et une vie culturelle soutenue par la présence d'institutions nationales. La ville offre des espaces verts étendus, une vie nocturne concentrée dans certains quartiers et un accès facile à des destinations de week-end comme la Cappadoce (4 heures de route) ou les côtes de la mer Noire.

Musées et patrimoine

L'Anıtkabir, mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, est le monument national le plus visité du pays et une clé pour comprendre la Turquie moderne. Le Musée des civilisations anatoliennes expose des pièces hittites, phrygiennes et néolithiques dans un ancien bazar ottoman restauré. La Citadelle d'Ankara offre une vue panoramique sur la ville et donne accès au quartier historique de Hamamönü, où des maisons ottomanes réhabilitées abritent cafés et ateliers d'artisans. Le Musée Rahmi M. Koç retrace l'histoire industrielle dans un caravansérail du XVe siècle.

Parcs, sports et vie nocturne

Le Gençlik Park dispose d'un lac artificiel, de sentiers de promenade et d'attractions familiales à deux pas de la gare. Seğmenler Park et Kuğulu Park (parc des Cygnes) sont des poumons verts appréciés dans le quartier des ambassades. Pour les activités de plein air, le lac Eymir accueille cyclistes, joggeurs et amateurs de pique-nique. Les quartiers de Tunalı Hilmi et Kavaklıdere concentrent restaurants, bars et salles de concert. Parmi les événements annuels, le Festival international de musique d'Ankara (avril) et plusieurs manifestations culturelles rythment le calendrier.

Le rythme de vie à Ankara est plus posé qu'à Istanbul. La ville alterne centres commerciaux modernes et bazars traditionnels. Les horaires de bureau classiques vont de 9 h à 18 h, et de nombreux commerces ferment le dimanche. Apprendre quelques mots de turc facilite les démarches du quotidien, même si l'anglais est compris dans les quartiers diplomatiques et les enseignes de standing.

Se déplacer en ville

Le réseau de transport public est géré par EGO. Le métro compte quatre lignes reliant les principaux quartiers et fonctionne de 6 h à 1 h. L'Ankaray (métro léger) relie la gare routière interurbaine (AŞTİ) au centre-ville. Bus urbains et minibus (dolmuş) complètent l'offre ferroviaire. Pour emprunter les transports en commun, il faut se procurer l'AnkaraKart, une carte rechargeable disponible dans les stations de métro et les kiosques. Les taxis restent abordables et peuvent être commandés via des applications comme BiTaksi. L'aéroport international Esenboğa se situe à 28 km au nord-est du centre.

Usages locaux

L'hospitalité turque se manifeste dès l'arrivée : il n'est pas rare que les voisins offrent du thé ou des pâtisseries. On retire ses chaussures avant d'entrer dans une maison. Au restaurant, le pourboire de 10 à 15 % est d'usage. Certains commerces ferment brièvement le vendredi midi pendant la prière. La cuisine locale met à l'honneur kebabs, mantı (raviolis turcs) et spécialités régionales comme l'Ankara Tava (ragoût d'agneau). Pour les courses alimentaires, on trouve des supermarchés (Migros, CarrefourSA) et des marchés de quartier hebdomadaires (pazar).

Ankara figure parmi les grandes villes turques offrant le meilleur rapport qualité-prix. L'inflation affecte les prix, mais les personnes percevant des revenus en euros ou en dollars bénéficient d'un pouvoir d'achat élevé. Les estimations ci-dessous reposent sur des données de 2025 et permettent d'établir un budget réaliste.

Budget mensuel pour une personne seule

Budget mensuel pour une famille de quatre personnes

Sources : Numbeo