Mariage à l'étranger : Faut-il adopter les traditions locales ?

Vie pratique
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Publié le 23 février, 2024
Le mariage à l'étranger en tant qu'expatrié soulève non seulement la question des lois matrimoniales locales, mais aussi des différences culturelles en la matière. Faudrait-il organiser une cérémonie comme dans votre pays d'origine ou bien l'adapter aux coutumes locales ? Peut-être est-il possible d'opter pour une union qui mélange harmonieusement les deux cultures ?

Les traditions de mariage : un voyage à travers les cultures

Les traditions de mariage, révélatrices des normes culturelles, puisent leurs racines dans la religion, l'histoire, les pratiques agricoles, voire la culture populaire. Pour un observateur extérieur, elles peuvent sembler amusantes, étranges, passionnantes, parfois sexistes, parfois romantiques.

Même entre pays aux cultures proches, comme le Royaume-Uni et les États-Unis, les différences sont notables. Le port de chapeaux extravagants par les femmes invitées est une coutume britannique absente outre-Atlantique. De même, les festivités pré-mariage, comme les enterrements de vie de garçon et de jeune fille, les « bachelorette parties » et les dîners de répétition, revêtent une importance culturelle beaucoup plus grande aux États-Unis.

Ce voyage autour du monde des traditions de mariage nous réserve des surprises. Au Mexique, un grand chapelet (« lasso ») unit symboliquement le couple. Au Guatemala, une cloche en céramique remplie de grains se brise pour porter bonheur. Au Niger, on fait « danser » un chameau. En Roumanie, l'enlèvement (humoristique) de la mariée est une tradition ancrée.

Les traditions peuvent aussi concerner des aspects plus simples, comme la tenue vestimentaire. En Chine, par exemple, le choix de la robe de mariée oscille entre la tradition rouge et l'influence occidentale du blanc, symbole de mort dans la culture chinoise.

Faut-il intégrer les traditions locales à votre mariage d'expatriés ?

Les couples d'expatriés souhaitant se marier à l'étranger se posent souvent la question de l'intégration des coutumes locales. La décision dépend de plusieurs facteurs clés. Les deux conjoints sont-ils expatriés ou l'un d'eux est-il local ? Le mariage se déroule-t-il dans un endroit traditionnellement utilisé par les locaux ? La cérémonie et le repas sont-ils sponsorisés par des locaux, comme un employeur ou la future belle-famille ? Certaines pratiques religieuses pourraient-elles empêcher un mariage totalement local ?

Fin de l'année 2023, la vidéo de mariage d'un expatrié bangladais en Arabie saoudite a enflammé les réseaux sociaux. Son employeur ayant généreusement parrainé la cérémonie, respectueuse des coutumes saoudiennes traditionnelles, le marié s'est vêtu d'un thobe (longue robe blanche), d'un bisht (manteau de fourrure) et d'une coiffe saoudienne. Mais que pensent les autres expatriés de cette manière d'embrasser les traditions locales ?

Sur le forum d'Expat.com, une expatriée américaine a partagé l'histoire du mariage de son fils avec une Libanaise. Pour mieux comprendre les coutumes locales et faciliter l'intégration des deux familles, elle a demandé aux citoyens libanais et aux expatriés au Liban quels cadeaux seraient appropriés avant, pendant et après les fiançailles, ainsi qu'au mariage. Il lui a été conseillé d'offrir des sucreries, des noix et des parfums spéciaux, et on lui a assuré que son geste d'hospitalité serait apprécié.

Une expatriée britannique, résidant en Norvège, a récemment soulevé une question délicate sur le forum : serait-il approprié de revêtir un bunad, une robe traditionnelle norvégienne, pour son mariage ? Bien que cette option soit indéniablement plus économique qu'une robe de mariée blanche classique, elle soulève des préoccupations légitimes dans un contexte où l'on craint l'appropriation culturelle et le risque d'offenser certains invités. Elle a souligné la diversité des motifs des bunads à travers les différentes régions de Norvège et a exprimé son intention de choisir un motif provenant de la ville natale de la grand-mère de son partenaire, afin de donner une signification particulière au mariage.

Selon certains membres du forum, pour ne pas être perçu comme inapproprié, le bunad doit être porté correctement. Cela en étant associé aux bons accessoires et en présentant un motif significatif pour la famille du futur époux. Si cet habit traditionnel est porté avec respect et en suivant les coutumes, les invités apprécieront son geste envers sa culture d'adoption.

L'histoire de cette expatriée britannique met en lumière un point important : la frontière entre l'appréciation culturelle et l'appropriation peut être mince. Ainsi, pour adopter de manière respectueuse une coutume de mariage locale et pour que cette initiative soit bien accueillie, il est essentiel de demander aux habitants ce que vous pouvez vous permettre de faire et ce qu'il convient d'éviter.

Si votre fiancé(e) est un(e) citoyen(e) ou résident(e) du pays, l'adoption des traditions locales sera probablement non seulement approprié, mais aussi la bienvenue. En montrant votre volonté d'intégrer pleinement la culture locale, vous nouerez des liens plus étroits avec la famille et les amis de votre futur conjoint. Voici quelques conseils pour adopter correctement les traditions locales lors de votre mariage :

Comme déjà mentionné, échangez sur le sujet avec vos amis locaux et à la famille de votre partenaire. Les anciens, en particulier, sont les mieux placés pour vous donner des conseils sur les traditions de mariage.

Pour être certain de respecter les coutumes locales et d'avoir un vrai mariage traditionnel, engagez un organisateur de mariage local. Il saura parfaitement expliquer les traditions aux invités et coordonner tous les aspects de votre événement. De la sélection de la nourriture culturelle à la décoration, en passant par la musique et la disposition des tables, il veillera à ce que chaque détail soit pris en compte. Bien que cela puisse représenter un investissement financier supplémentaire, la tranquillité d'esprit et l'absence de faux-pas culturels en valent peut-être la peine.

Vous pouvez solliciter un religieux local pour célébrer votre mariage. Cette option est pertinente lorsqu'au moins l'un des deux membres du couple est affilié à la religion en question. Par exemple, si vous êtes un expatrié hindou se mariant avec une partenaire catholique au Mexique, vous pouvez faire appel à un prêtre catholique local pour une cérémonie interconfessionnelle, même si vous-même n'êtes pas catholique.

Attention à ne pas inclure de traditions de votre pays d'origine qui pourraient être considérées comme offensantes dans votre pays d'expatriation. Évitez, par exemple, de servir de l'alcool lors du grand dîner de mariage dans un pays musulman. Réservez les boissons alcoolisées pour les petites fêtes organisées après le mariage avec les amis proches.

Dernier point et non des moindres, pendant toute la préparation, veillez à ce que votre mariage soit légalement reconnu dans votre pays d'origine. Cette reconnaissance permettra à votre conjoint de vous suivre en toute sérénité en cas de retour éventuel dans votre pays d'origine.