Etes-vous heureux au Kazakhstan ?

Bonjour à tous,

Les Nations Unies publient chaque année le classement des pays les plus heureux. En 2016, le Danemark, la Suisse et l'Islande figurent en tête des pays du bonheur.

Vous sentez-vous heureux au Kazakhstan ? Vous estimez-vous, aujourd'hui, plus heureux que dans votre pays d'origine ? Qu'est-ce qui, selon vous, a contribué à ce changement ?

De manière générale, trouvez-vous les habitants heureux  au Kazakhstan ? Comment le voyez-vous ?

Merci de partager votre expérience.

Hum... Déjà 9 ans au Kazakhstan, dont 4 ans de vie mouvementée et de découvertes, mais les années suivantes ont ébranlé petit à petit l'enthousiasme. Au début vous ne regardez que la surface de l'iceberg, et au fur et à mesure vous commencez à entrevoir la partie immergée.
Vous vous demandez pourquoi tout les cerveaux du pays viennent vous consulter pour apprendre le français aux fins d'immigration... Ingénieurs, docteurs, chimistes, professeurs, spécialistes... Restent seulement des vétérinaires pour recoudre le ventre de ma femme après une opération, laissant une cicatrice monstrueuse et irrégulière sur le ventre... Normal, ici, après 5 ans d'études, vous êtes diplômé en médecine. Et si par malchance ou incompétence vous êtes recalés aux examens, vous avec toujours la possibilité de payer l'inspecteur ou mieux, de falsifer vos diplômes avec une certaine aisance. Ce système s'applique à tout les métiers, la corruption gangrène tout.
Il y a un code du travail ici, mais dans la réalité, on vous recrute sans contrat, personne ne veut payer de taxes ici, et surtout pas pour des étrangers (les taxes sont d'environ 5k $). Donc vous travaillez, 2,3,4 mois sans salaire (ils n'aiment pas payer les employés) et au bout du 6eme mois, vous recevez quelque chose, 3/4 de ce qui vous ait dû... Comptez pas sur les bonus promis, ils ne sont jamais payés. On vous largue du jour au lendemain. "suivant !" Sans indemnités bien sûr. Je précise, trouver un travail est assez rare, surtout quand vous êtes étranger et sans vraiment parler la langue, ici rare sont les personnes qui parlent anglais, donc c'est Russe ou Kazakh pour communiquer avec clients/employés.
Les cerveaux, les gens éduqués, les gens normaux, les gens avec un savoir vivre sont partis, ou continuent de s'expatrier, il ne reste que des gens issus du Sud, le plus souvent des gens pauvres sans éducation venus dans la capitale pour chercher l'eldorado. Désillusion, il n'y en a pas ici, car il y a deux classes, les riches et les pauvres, les classes moyennes dont je fais partie disparaît au fur et à mesure du temps. Ces gens pauvres restent pauvres, les gens riches (qui autrefois étaient pauvres au commencement d'Astana) les exploitent. Une seule solution, faire le taxi sauvage (j'ai compté sur la route en circulation 60% de taxis non officiels, 10% de taxis officiels et le restent des usagers normaux), ce qui paye extrêmement mal, rajoute un danger supplémentaire sur la route (voitures aucunement entretenues, très  souvent sans freins).
Au bazar, on trouve : des pommes de terre, des carottes, du choux et de l'oignon, les autres légumes sont assez rares et considérés comme exotiques, donc cher. Les fruits : pomme, poire, et le reste idem que les  légumes. Les fruits et légumes arrivent verts sur la capitale, donc vous les achetez verts, donc la plupart du temps immangeable. (Sur Almaty par exemple, tout est normal de ce côté).
Bref, vous ne pouvez croire personne ici, tout les gens sont des potentiels voleurs, surtout quand ils viennent du sud, qu'ils soient riches ou pauvres, ils ont ça dans le sang. Si vous êtes étrangers, ils vont gonfler les prix, si vous oubliez quelque chose dans le taxi, c'est perdu, si vous attendez un service après avoir payé, c'est perdu, si vous achetez quelque chose (par exemple une voiture) il y a toujours (je dis bien toujours) un vice caché.
Bref, si vous avez la mentalité européenne avec la fleur au bout du fusil, vous finirez plumé comme un poulet.
Bien que dans ce billet je parle exclusivement de la vie à Astana, vous retrouverez quelques similitudes avec Almaty, bien que dans cette dernière, il se trouve beaucoup plus de points positifs à égalité avec les négatifs.
Par les gens du Sud, je pointe du doigt les populations de la région de Shymkent, Taraz, mais en aucun cas les vrais Almatiens ou les gens du nord (c'est la toute la différence entre ces gens).
Vivre ici, comme local, il faut se battre au quotidien, montrer les muscles sans arrêt pour obtenir ce dont vous avez besoin, et ça use à force, ça use mentalement, et vous vous voyez commencer à devenir comme ceux que vous avez en face...
Vous venez d'un pays sans corruption, avec des règles et des lois ? Alors n'envisagez pas de rester ici, c'est un conseil.
Ma femme est kazakh, elle voit ce que je vois, et pense qu'à une chose, c'est partir loin d'ici.
Encore une chose, ici c'est une dictature douce, ils surveillent tout, le gouvernement a tout les droits, et la corruption aussi, celle ci peut causer beaucoup d'ennuis aux expatriés (me consulter à propos de celà).