Vie d'une passionnée de voyages en Caroline du Nord

Bonjour Nelly, peux-tu te présenter brièvement et nous parler de tes projets ?

Bonjour, j'ai 29 ans et je viens du Sud de la France (du Vaucluse plus précisément). Je vis depuis plus d'un an à Durham, en Caroline du Nord. Dans mon ancienne vie, je travaillais dans la communication (l'événementiel et, plus récemment, comme attachée de presse dans le tourisme). Aujourd'hui, je m'essaye à différentes carrières. D'un tempérament presque hyperactif, avec un besoin étrange d'être toujours occupée, j'ai réussi à me composer ici une vie bien active avec différents projets. En premier lieu, j'anime depuis plus d'un an mon blog voyage : Travels & Me et, donc, j'essaye de voyager au maximum dans le pays.

Depuis peu, j'essaie également de créer mon entreprise pour aider les producteurs français (essentiellement de vin et d'épicerie fine) à vendre leurs produits aux États-Unis et particulièrement dans ma région. Enfin, en parallèle, je travaille un jour par semaine dans un Daycare (mélange de crèche et de maternelle) pour me faire une première expérience du monde du travail américain.

Qu'est-ce que tu apprécies le plus en Caroline du Nord ?

Même si nous n'avons pas choisi notre point de chute, nous aimons beaucoup notre région. Bien sûr, ce n'est pas aussi vendeur que New York, la Californie ou la Floride mais on a vraiment appris à apprécier les charmes de la Caroline du Nord. Déjà, c'est un État diversifié avec d'un côté l'océan, de l'autre les montagnes Appalaches et au centre des plaines recouvertes de forêts avec de jolis lacs et une végétation luxuriante. De plus, dans un rayon, de 5h de route ou moins (ce qui, rappelons-le, n'est pas grand-chose aux États-Unis), on a accès à de super destinations : Washington, Savannah, Charleston, Wilmington, les Appalaches, les Outerbanks...

Quant à la vie à Durham, elle est bien loin de nos habitudes marseillaises de citadins, mais on aime beaucoup sa douceur de vivre, son côté zen et nature avec toute de même une belle offre culturelle.

Comment s'est passée ton installation ?

Mon installation s'est passée plutôt facilement car avant de partir j'avais contacté une blogueuse à Durham, qui par la suite est rapidement devenue une amie et qui m'a bien aidée. Elle m'a conseillé de prendre contact avec ses amis qui rentraient en France et on a ainsi récupéré la location de leur maison et leurs meubles. Ce qui a vraiment été génial, c'était de débarquer avec déjà un toit meublé.

En amont, en revanche, c'était moins drôle. Le déménagement de 5 ans de vie à Marseille, la résiliation de tous nos contrats et services... Prévenir tous les organismes du départ, et puis bien sûr, les joies du visa avec le rendez-vous à l'ambassade et toutes les formalités qui vont avec !

Une fois sur place, tous ces tracas administratifs ont vite été oubliés pour laisser place à l'excitation de vivre cette nouvelle aventure. Même si le bon pain et la charcuterie me manquent parfois, je me suis vite et bien adaptée à mon environnement, essayant de me rappeler souvent la chance que j'ai de vivre cette expérience aussi intense et précieuse qu'est l'expatriation.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée aux États-Unis ?

Mon plus gros choc a été de découvrir un pays aussi sauvage. Pour moi, les États-Unis, rimaient avec fast-foods, gratte-ciels, routes à 12 voies et voitures à gogo, mais j'ai été très étonnée de découvrir l'importance de la nature ici. Je n'ai jamais d'ailleurs vu autant d'animaux de toute ma vie ! Les écureuils et les jolis oiseaux multicolores font partie de mon quotidien, sans compter tous les animaux sauvages qu'on a vu : des ours, des alligators, des dauphins... Les biches sont aussi monnaie courante. Il y en a même une qui s'est invitée dans mon jardin il y a quelque temps.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

Que tous les Américains sont gros et mangent n'importe quoi ! J'ai été bien étonnée de rencontrer tant de végétariens et végans ou tout simplement de personnes faisant très attention à leur alimentation.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements disponibles et accessibles aux expatriés ?

Ayant déjà négocié la location de ma maison avant d'arriver, cela a été donc très facile pour moi. Cependant, ce n'est pas évident de débarquer sans logement avec toutes ses affaires et de devoir vite trouver rapidement une solution. Ici, les gens se tournent soit vers des appartements dans des résidences bien équipées (avec piscine, salles de sport...), ou profitent de l'opportunité de louer une maison avec un grand jardin à des prix très raisonnables.

Quelle est la culture du travail en Caroline du Nord ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ?

Difficile de faire une généralité sur le travail en Caroline du Nord. Cela dépend beaucoup du secteur. Pour les personnes comme moi, dans la communication, c'est bien évidemment difficile partout en dehors des pays parlant leur langue natale. En revanche, dans d'autres secteurs, il n'y a aucun souci si l'on est étranger. C'est le cas de l'une de mes amies qui travaille dans l'informatique et qui n'est jamais restée longtemps sans travail.

Les Américains sont-ils accueillants ? Que penses-tu de leur mode de vie ?

Ici, les Américains sont accueillants, mais il est difficile de s'introduire pour autant dans leur quotidien. On les voit donc pour des soirées, des événements, mais cela reste occasionnel. Ce qui est aussi différent, c'est le timing. Ici, une soirée commence très tôt et se poursuit rarement jusqu'au bout de la nuit. Commencer donc une soirée à 18h et rentrer chez soi avant 23h n'a rien de surprenant.

A quoi ressemble ton quotidien d'expatriée en Caroline du Nord ?

Bien sûr, cela varie beaucoup de chacun, de son travail et de sa situation, mais nous essayons de profiter au maximum de la nature et de ce que Durham a à nous offrir. L'été, on va à des concerts en plein air, on fait régulièrement des après-midi barbecue au lac. Les week-ends, on essaye de visiter au maximum, donc on est souvent à droite ou à gauche. L'hiver, nous faisons plutôt des sorties au bar et soirées à la maison ou chez des copains.

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?

Au final, je n'ai pas tant de temps libre que cela en dehors du week-end où j'essaye de ne pas travailler, à l'exception du blog. Mais chaque semaine, je me libère pour environ 3h pour mon cours d'équitation. Il existe aussi des activités organisées par la Maison Internationale de l'université Duke à l'intention des conjoints des salariés ou étudiants internationaux de la fac. C'est sympa et cela permet de rencontrer du monde.

Qu'est-ce qui te plaît le plus aux États-Unis ?

Ce que j'aime le plus dans ma vie d'expatriée, c'est l'occasion de voyager et visiter, de découvrir de belles destinations, de superbes villes mais aussi d'être vraiment immergée dans la culture américaine et de découvrir les différences entre chaque région ou État.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à ton pays d'origine ?

Sans hésitation, les joies de la vie en ville ! J'adore ma vie à Durham mais la ville me manque.

Quel est ton avis sur le coût de la vie en Caroline du Nord et aux États-Unis en général ?

Les dépenses qui plus importantes sont les forfaits téléphoniques et Internet qui sont vraiment chers. La nourriture est aussi plus chère, particulièrement les fruits et les légumes. Puis, entre les taxes et les tips (pourboires), les restaurants ne sont pas donnés non plus. Mais je pense que c'est pareil partout aux États-Unis.

Quels conseils pourrais-tu donner aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier aux États-Unis ?

De saisir l'occasion si elle se présente. Ce sera une expérience vraiment enrichissante. Et, si possible, de prendre contact en amont avec des gens sur place, notamment via des blogs d'expatriés. Pour moi, cela a tout changé. Grâce mon échange avec Sandrine, mon amie blogueuse, j'avais déjà en arrivant une maison, des meubles, quelqu'un qui m'attendait à l'aéroport et surtout plein de beaux moments en perspective avec elle et sa famille.