Sarah à Édimbourg : « A chaque rayon de soleil, tout le monde se rue dehors »

Interviews d'expatriés
Publié le 2016-06-16 à 00:00 par Expat.com team
Sarah vient de Grenoble. Journaliste et blogueuse, elle s'est installée à Édimbourg il y a 10 mois. Manager d'une auberge dans la capitale, elle profite de son temps libre pour découvrir la ville et ses alentours.

D'où viens-tu, Sarah, et que fais-tu actuellement ?

J'ai 26 ans et je suis actuellement manager d'une jolie petite auberge en plein cœur d'Édimbourg. Avant de déménager, en août 2015, j'étais journaliste à Grenoble. J'y ai vécu pendant environ 7 ans, le temps de me former au métier de journaliste, travailler quelques temps au Dauphiné Libéré, le journal local. Je suis ensuite partie faire un tour du monde en 2013 avant de revenir au journalisme. Mais on me croise aussi régulièrement en Alsace, ma région natale.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier en Écosse ?

J'ai eu un véritable coup de foudre pour Édimbourg lors de ma première visite en novembre 2014. Je ne peux toujours pas l'expliquer. Il s'est passé quelque chose. Alors je suis revenue, quelques mois après, pour essayer de comprendre, et la magie était toujours là, présente... C'est seulement en mai que j'ai décidé de partir, un peu sur un coup de tête, un peu comme une crise, je l'avoue. Mais à présent, cela me semble être l'une des meilleures décisions de ma vie. Je suis partie en ayant déjà une chambre dans une colocation grâce à mes amis et co-blogueurs Tao et Camille. J'avais déjà un emploi puisque je m'étais liée d'amitié avec l'équipe de l'auberge lors de mes précédents passages. C'était un signe !

Comment s'est passée ton installation ?

C'était très bien mais un peu chaotique. Je suis arrivée à Édimbourg en août, en plein pendant le Fringe, le grand festival de la ville. Le centre-ville était en effervescence. Je commençais à travailler le lendemain de mon arrivée. C'était la folie.

Qu'est-ce qui t'a attiré vers Édimbourg ?

Capitale européenne, nid de plusieurs grandes entreprises, destination de choix, cœur historique passionnant... Édimbourg a plus d'un atout pour séduire. L'ambiance de la ville m'a particulièrement touchée. C'est pourquoi je suis restée.

Depuis combien de temps t'y es-tu installée ?

Ça fait 10 mois que je vis ici. Je ne sais pas encore quelle sera ma prochaine étape.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'une citoyenne française s'expatrie en Écosse ?

Aucune, mon capitaine ! En étant Européenne, j'ai le droit de vivre et de travailler ici sans demander l'autorisation à qui que ce soit et c'est très bien. Une fois arrivée ici, j'ai demandé un national insurance number, qui me permet d'avoir une couverture maladie, j'ai acheté une carte sim, ouvert un compte en banque... Un peu plus tard, je me suis inscrite au consulat français, pour le fun.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

Aucune. L'ouverture d'un compte bancaire a peut-être été la démarche nécessitant le plus de « pièces justificatives inutiles », mais rien d'insurmontable.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Non, je pense que l'Écosse est un parfait mélange entre ce que je connaissais en France et ce qu'il faut d'exotisme. J'ai eu du mal à me sentir à l'aise avec la nourriture, cela dit, mais maintenant, tout baigne.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Édimbourg ?

La gentillesse des gens, sans doute, même si ça semble idiot de dire ça. J'ai été très bien accueillie et je me suis immédiatement sentie chez moi.

Quelles sont les particularités du marché de l'emploi ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ?

Je dirais que les emplois ne nécessitant pas énormément de qualifications sont très nombreux. Il est très facile de décrocher un emploi dans l'hôtellerie ou la restauration. Ce n'est pas mal pour commencer et chercher quelque chose qui correspond plus à ce que l'on souhaite par la suite.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles et accessibles aux expatriés ?

Non, j'ai eu énormément de chance. Mais en travaillant dans une auberge, j'ai vu à quel point les jeunes (plutôt les étudiants) galéraient à trouver un logement abordable. Édimbourg est une ville très chère. Personnellement, je ne connais personne qui vit seul dans un logement. Il y a deux options : être en couple ou en colocation.

Que penses-tu du mode de vie des Écossais ?

Ils aiment profiter de la vie, vraiment. A chaque rayon de soleil, tout le monde se rue dehors. C'est très joyeux, du coup, comme ambiance. On profite de chaque instant et j'aime bien cette manière de voir les choses.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

La météo, naturellement. Tellement de gens ont fait la grimace quand j'ai évoqué l'Écosse, à cause de la prétendue mauvaise météo. Il fallait être là pendant ces quelques derniers jours : inondations et pluie en France, grand soleil, 24 degrés, douceur à Édimbourg. Je suis heureuse d'être là.

A quoi ressemble ton quotidien à Édimbourg ?

Je suis en général à l'auberge de 8h à 16h, 4 jours par semaine. Le reste du temps, je m'occupe de mes blogs, je visite le pays, je sors avec des amis. Vraiment, le temps file.

Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?

Je ne peux pas dire qu'il y a des loisirs qui ne sont pas accessibles aux étrangers. J'ai pas mal de temps libre, mais il passe très vite car j'essaye d'explorer au maximum ma nouvelle ville et mon nouveau pays. J'aimerais finalement ne travailler qu'une semaine sur deux pour avoir vraiment le temps d'aller loin, dans le nord du pays par exemple.

Qu'est-ce qui te plait le plus à Édimbourg ?

L'ambiance générale de la ville, le fait que tout est plus ou moins accessible à pied, le fait qu'on se perde tout le temps sans jamais pourtant être coincé puisque le centre n'est pas très grand. On sent rapidement que l'on fait partie de la ville.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine ?

Bêtement et mécaniquement, je réponds le pain avec de la vraie croûte.

Tes spécialités culinaires locales préférées ?

J'adore les fruits de mer écossais, les scones, les multiples gâteaux, la viande d'agneau, et surtout le sticky toffee pudding qui est un délicieux dessert.

Un évènement particulier que tu as vécu en Écosse et que tu voudrais partager ?

Pas encore vécu : le référendum sur la sortie de l'Europe du Royaume-Uni. Je pense que ça va être un drôle d'événement. Sinon, le Fringe, le grand festival artistique que la ville accueille durant le mois d'août. C'est juste la folie.

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Édimbourg et en Écosse en général ?

Le coût de la vie est élevé - on est quand même dans une capitale européenne - mais toutes proportions gardées par rapport à Londres ou Paris. Je ne vais pas me plaindre, même si mon salaire de manager d'auberge n'est pas mirobolant.

Qu'est-ce qui t'as motivée à écrire ton blog « French Kilt » ? Comment cela t'aide-t-il ?

Journaliste de formation, et déjà blogueuse voyage sur mon temps libre, il me paraissait tout naturel d'ouvrir un blog consacré à l'Écosse, puisque cela n'existait pas encore alors que, pourtant, c'est une destination qui plaît énormément aux Français. Même si je ne suis pas très copine avec les internautes, j'ai mis ce petit site debout, avec mes acolytes Tao et Camille. Nous abordons aussi bien des idées de voyages et de choses à voir en Écosse que les questions de la vie à l'étranger. C'est d'ailleurs la rubrique « S'expatrier » qui marche le mieux, même s'il y a moins d'articles. Nous prévoyons donc de creuser encore ces aspects-là, si des lecteurs veulent nous poser des questions, vraiment, qu'ils n'hésitent pas. Nous échangeons d'ailleurs souvent avec nos lecteurs à ce propos. Sur le plan « voyage », mon blog m'a aidée à pousser toujours plus loin mon envie d'en voir plus. Comme tout le monde, j'aime partir à l'aventure. Mais savoir que j'ai un blog à nourrir, des lecteurs un peu partout, ça me pousse à me lever plus tôt, à passer un jour de congé dehors plutôt que sur mon canapé, à essayer de ne pas trop louper une photo, ou à poser encore plus de questions pour vraiment comprendre les choses et offrir des textes de qualité. Pour l'instant, on est toujours d'attaque !

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Écosse ?

Il faut bien se renseigner sur le pays, essayer de voyager quelques fois avant dans la ville visée pour être sûr de son choix et se faire des contacts.

Tes projets d'avenir ?

Pour l'instant, je n'en ai aucune idée. Je me sens très bien ici, mais j'aimerais revenir à temps-plein sur mes compétences premières : écouter, écrire, décrire... Même si j'adore mon travail dans ma petite auberge, si je reste, je vais chercher à développer mes compétences, à essayer d'autres choses. Mais pour l'instant, mes projets d'avenir, c'est surtout un voyage : quelques semaines dans les Hébrides intérieures et extérieures, les îles à l'Ouest de l'Écosse...

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