Pourquoi certains trahissent ?

serge45 a écrit:

Attaques, vols et même assassinats sont très souvent perpétrés par des gens très proches, des employés, des gardiens,... En plus, le (ou les) agresseur(s) vivent chez leur victime (ou habitent sur leur propriété).
Autant je peux comprendre (sans l'accepter pour autant) de tels actes de la part de miséreux étrangers (que l'on ne connait pas du tout), autant je ne comprends pas quand il s'agit de gens proches.
Comparé à leurs compatriotes dans l'extrême pauvreté, ils sont dans une bien meilleure situation: emploi stable, un toit, pas d'inquiétude pour manger à sa faim,.... alors pourquoi faire ça ?
Est'ce une "maladie" malgache de trahir parce que quelqu'un leur fait confiance ?
Même s'ils n'ont aucune instruction, ils ne sont quand même pas idiots et ils savent très bien,  sont parfaitement conscients, qu'agir ainsi va gâcher leur situation, mettre en péril leur épouse comme leurs enfants par manque de moyens de subsistance et que la prison les attend.
Alors, POURQUOI ??

Bin... c'est pareil que : pourquoi un homme politique gagnant largement sa vie... magouille à droite à gauche pour des enveloppes plus ou moins  grosses. Pourquoi une star, un joueur de foot de haut niveau à + de 500.000 euros mois trempent dans des affaires louches ou se font rattraper par le fisc... c'est le toujours +    l'argent facile et l'idée que l'on ne se fera pas prendre ou l'inconscience,  l'argent  fait parfois perdre la tête, après certain pour 10 d'autre pour 1.000.000   je ne pense pas que se soit lié à Madagascar. Bonne soirée. Laurence 

BIn...justement, je crois que ce n'est pas vraiment pareil.
Le politique, le "footeux" et autres arrivent en général à s'en sortir (grosse amende, prison avec sursis,...) et se font un gros coup de pub. Parfois pire (Tapie par exemple) qui a fait un peu de prison (dorée) et est revenu au devant de la scène, ce qui est tout à fait anormal.
Donc en général ces gens là ne perdent pas tout, absolument tout, comme le gasy.
C'est une différence mais on compare avec la France.
Si on parle des politiques ici à Mada, c'est beaucoup plus simple: ils font ce qu'ils veulent, en écrasante majorité en toute impunité (même si tout le monde connait leur magouille).
La différence est donc beaucoup plus grande.

Sur un autre plan, tous n'ont pas pour objectif l'argent direct...plutôt indirect (s'accaparer les biens de leur victime) ce qui n'est pas forcément gagné pour eux, voir assez difficile suivant le cas et pour cet "objectif", perdre leur situation correcte, le salaire sur, le logement de lui avec sa famille, manger à sa faim,...tout ça ne les arrête pas.
Pourtant, ils sont loin d'être idiots.
Ce contexte, le leur, est bien différent de l'extrême miséreux qui n'a rien à perdre.

C'est très difficile voire impossible de se mettre à la place et dans la tête des malgaches et si on compare avec la France c'est parce ce que c'est le pays qu'on connait le mieux.
Un "pauvre" est prête à tout perdre pour avoir plus d'argent et aussi se venger de ce qu'il voit des plus riches. Un ouvrier ou un employé d'usine combat son patron qui le nourrit, se syndique, fait grève, incendie l'entreprise, scie la branche sur laquelle il est assis car la différence de revenu le met en rage.
Les vasaha sont vus par les employés malgaches comme des "profiteurs".

tigresse a écrit:

C'est très difficile voire impossible de se mettre à la place et dans la tête des malgaches et si on compare avec la France c'est parce ce que c'est le pays qu'on connait le mieux.
Un "pauvre" est prête à tout perdre pour avoir plus d'argent et aussi se venger de ce qu'il voit des plus riches. Un ouvrier ou un employé d'usine combat son patron qui le nourrit, se syndique, fait grève, incendie l'entreprise, scie la branche sur laquelle il est assis car la différence de revenu le met en rage.
Les vasaha sont vus par les employés malgaches comme des "profiteurs".

Oui, perçus comme des profiteurs, c'est exact (mais heureusement pas par tous les malgaches). Ce fait avéré fait rebondir.
Au vu de ce que je sais, il me semble que ce sentiment "anti" est surtout ancré dans la couche de la population la moins instruite. Je dis principalement, car des intellectuels versent aussi dans cet état d'esprit...mais pour d'autres raisons.
Je n'ai pas la prétention de me mettre à leur place mais simplement d'essayer de comprendre au mieux possible. Madagascar est un pays de paradoxe terrible, ce qui ne concourt positivement à mieux les connaître.

Mais pourquoi vous cassez vous la tête  a vouloir  vous mettre a la place ou comprendre les Malgaches " dans ce cas présent"ca vous apportera quoi  , une intégration  ,  une reconnaissance , une émotion intellectuel  , savoir ce qu'il pense   
Vous habitez avec des Malgaches contentez vous dêtre correcte   et, profitez  du pouvoir d'achat ,du paysage  arrêter  de vous prendre la tête  et le jour ou rien ne va plus  on quitte  . barre 

Prochain Post :

Pourquoi les Expats se prennent toujours la tête

rvg a écrit:

Mais pourquoi vous cassez vous la tête  a vouloir  vous mettre a la place ou comprendre les Malgaches " dans ce cas présent"ca vous apportera quoi  , une intégration  ,  une reconnaissance , une émotion intellectuel  , savoir ce qu'il pense   
Vous habitez avec des Malgaches contentez vous dêtre correcte   et, profitez  du pouvoir d'achat ,du paysage  arrêter  de vous prendre la tête  et le jour ou rien ne va plus  on quitte  . barre 

Prochain Post :

Pourquoi les Expats se prennent toujours la tête

c'est vrai: pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein ?
bon, ok, ça ne changera pas les choses, il s'agit seulement de garder ses neurones au top ! MDR
nous apportera quoi ? rien de ce que tu dis, et encore moins une prise de tête...

Moi je ne me prends pas la tête et ne me sens pas concernée (pour le moment) mais c'est pour répondre à Serge et ça ne fait de mal à personne de réfléchir, de tenter de répondre à une question.

bonjour
Affirmer que les moins instruits sont anti-français....c'est faire preuve d'une méconnaissance profonde du pays...
Les classes dominantes exercrent la France....mais obligées de faire des ronds de jambes pour obtenir les fameuses aides....
Et est ce que ce partenariat a profité au pays....n'est ce pas légitime pour Madagascar de chercher d'autres pays pour accompagner? Et de faire sentir aux français que le pays est aux malgaches....les francais s'imaginent dans une colonie....
La délinquance n'est que la conséquence de la dérive des chefs....
En france....c'est un peu le même constat...des responsables totalement incapables d'avoir une vision d'avenir.

serge45 a écrit:

Pourtant, ils sont loin d'être idiots.

Qu'est ce qui te fait dire ca ?

lord2laze a écrit:

serge45 a écrit:

Pourtant, ils sont loin d'être idiots.

Qu'est ce qui te fait dire ca ?

A ton avis ?
J'ai en permanence en tête le "ne pas confondre instruction et intelligence".
Connaissant de nombreux malgaches dans tout l'éventail social, j'ai constaté tout simplement une "tendance".
Un de nombreux paradoxes de Mada est aussi le fait que si tu prends un très miséreux non instruit, il sera assez malin pour arriver à te rouler, profiter. Par contre, quand il s'agit de se faire avoir à plates coutures par un de leurs politicards, c'est bingo. Le chant des sirènes y est pour quelque chose...quid de cette jolie malice (?).
Pour répondre à jean jacques.
Sans aucun doute possible, la masse populaire est manipulée dans l'entretien de cet esprit anti colonial, ainsi on détourne les gens de leurs véritables pilleurs....internes.

Pour répondre à jean jacques, le rapport que je fais au sujet de "anti" sur la plus basse classe sociale est il me semble une évidence (c'est le dernier qui a bien parlé par exemple). Un "pas n'importe qui" va les voir, fait cet effort d'aller en pleine brousse pour eux,....Tellement contents de voir qu'on les considère (ce que je doute fortement), ils boivent les paroles...et obéissent sans être capables de se rendre compte du réel but de la visite. Si en plus de ça, on leur donne quelques ariary en compatissant et promettant....

Pour la suite, excuses moi mais tu es complètement hors sujet sur une partie.
La dérive des chefs est sans aucun doute une raison à l'augmentation de la délinquance mais cet appauvrissement qui n'en finit pas est je pense la plus importante. Quand on a faim, plus rien à perdre,.......il n'y a plus aucune limite (certes, conséquence de cette dérive).
Encore et toujours comparer avec la France....ce n'est pas du tout comparable !

Serge45, je comprends ton questionnement et aussi ton désarroi... même si je pense que certains de tes mots sont maladroits.

Quand on s'installe sincèrement dans un pays pauvre et qu'on a choisi de ne pas y être un prédateur, d'essayer d'améliorer les choses à son petit niveau, avec ses moyens... on peut vivre comme une profonde injustice de devenir la proie de ceux qui nous entourent.

En toute logique, un gardien est fait pour garder...
En lui offrant un salaire régulier, parfois un logement pour toute sa famille, la possibilité d'avoir des soins et une retraite qui sera de toutes les façons misérable (mais qui aura le mérite d'exister), tu penses t'attacher sa fidélité.
C'est vrai que dans notre construction mentale européenne de non délinquant à priori, on comprend mal pourquoi risquer tous ces sésames pour un butin parfois mince, la prison.... et la perte irrémédiable de cet équilibre fragile et peut être un peu privilégié.

Je crois que nous souffrons avant tout du syndrome de "la case de l'oncle Tom"...
L'image du serviteur noir si zélé (en loccurrence dans cette histoire un esclave), qui se sacrifie dans la gueule des crocodiles pour sauver l'enfant de la famille blanche...
Nous pensons en terme de fidélité totale et de dévouement extrême à durée indéterminée... une sorte de pacte sacré.
Nous oublions peut être que pour tous ces gens que nous employons, la précarité de la vie les formate à une vie au jour le jour, à s'emparer des opportunités dès qu'elles se présentent sans en étudier les conséquences...
Se positionnent ils dans le futur comme nous le faisons ?

Un exemple :
Une de mes meilleures amies, ethno-médecin a beaucoup travaillé sur le sida en Afrique de l'Ouest.
Son principal travail était de comprendre pourquoi tous les plans à grand échelle de prévention ne marchaient pas (ok, je mets un préservatif, mais je coupe le bout car ma semence est sacrée...).
Le résultat, pourtant évident, mais incompréhensible pour les grands organisateurs de santé -humanitaire était juste que le message préventif pour une maladie qu'il "risquaient" de développer d'ici une décennie n'était pas reçu... parce que le futur se résumait au lendemain pour la plupart... et les maladies mortelles à court terme bien plus courantes dans leur vie que cette idée si vague du sida.

"Manges aujourd'hui...  manges bien si tu le peux... demain est un autre jour !"

Un autre petit exemple.
Ma famille a vécu 200 ans en Afrique... Première installation en 1757... départ définitif en 1974...
Mon grand père, un vrai "broussard" s'il en est, qui parlait pas moins de 5 langues africaines, ne dérogeait jamais quand il employait un salarié à une habitude familiale très ancrée.
Alors que chez nous, plusieurs religions se côtoyaient (musulmane, chrétienne et animiste)... il n'y avait que des agriculteurs ou pasteurs... aucun salarié d'origine pécheur ou chasseur cueilleur...
Les premiers étaient considérés comme plus sûrs... et plus "permanents"... d'où leur recrutement.

Quand j'analyse cette habitude... je me dis qu'un agriculteur ou un pasteur... a une certaine forme de préhension du futur que son activité rend indispensable (prévoir les semences, les récoltes, de nouveaux pâturages pour les troupeaux...), alors qu'un pécheur-cueilleur ou un chasseur cueilleur est un "prédateur" de son environnement (il prend dans son environnement et le quitte une fois épuisé ou moins riche pour en trouver un autre)...

A Madagascar, j'entends souvent dire que les "gens des plateaux" sont des salariés plus fiables que les "côtiers".
Est ce parce que les gens des plateaux sont plutôt des agriculteurs et les côtiers des pêcheurs ?

Je laisse cela à ton analyse...

Ce qui est arrivé à Mapilada (et à d'autres) est terrible... Je n'aimerais pas le vivre.

A Tahiti, où les agressions sont très violentes, courantes... la meilleure prévention que j'avais trouvé, c'était des chiens, 3, énormes et dressés.
Auparavant j'avais un seul chien qui dormait avec moi... puis j'ai subi une nuit une agression au coupe coupe. Ils avaient fait sauter le disjoncteur et ont tenté d'abattre ma porte de chambre... mon chien, déchaîné les a fait fuir... Du coup, j'en ai adopté 2 autres... type molosse...
1 dormait dans ma chambre, 2 passaient la nuit dans le jardin.
Ils étaient aussi dressés à ne prendre aucune autre nourriture que celle qu'ils recevaient à l'intérieur de la maison dans leur gamelle à eux.
Les quelques tentatives d'intrusion n'ont pas réussi... mais elles étaient toujours tentées... et les boulettes de viande-poison étaient assez fréquentes, retrouvées séchées dans l'herbe...
J'ai ramené mes chiens en France à mon départ définitif de Polynésie, leurs habitudes alimentaires, entre autres, rendant impossible un placement... même le plus heureux.

J'y pense pour ici... mais comment avoir ce type de chiens... et des gardiens non terrorisés ?
Ne plus avoir de gardiens ?

Bien à toi

Super intéressante et intelligente ton analyse ! Le fruit de ton expérience et de celle de ta famille, c'est précieux ! J'ai constaté aussi cette vie au jour le jour sans anticipation et souvent entendu que sur un chantier un homme "de la terre" était plus efficace, plus courageux.
J'ai vu aussi la peur qu'ont les malgaches des chiens qui aboient sur eux.
Cependant un pêcheur vit souvent la déception du filet vide, brave la mer changeante et doit être persévérant.
Terre, mer, un monde les sépare...
En Bretagne aussi, le marin revenu sans poisson avait honte de mendier des patates à l'agriculteur....mais lorsque la récolte de l'agriculteur était dévastée, l'agriculteur était content que le pêcheur lui donne du poisson...

A chacun ses expériences, alors partageons !
Jeune, j'entendais parler du "mal africain" sans vraiment comprendre ce que cela voulait dire mais une fois "dans le bain", on a vite fait de savoir que c'est la grande corruption qui mine/bloque les évolutions, d'où pays condamnés à rester pauvres (dans la majorité des cas).
J'ai découvert l'Afrique début janvier 75 par la Tchad, puis un peu connu le Cameroun, ensuite le Gabon. Chacun de ces pays a sa mentalité propre. Entre le Tchad et le Gabon, c'est le grand écart.
Le tchadien, comparable au niveau de misère du malgache, ne voit pas du tout les choses comme le malgache.
Sa vie est aussi dans la précarité, se demandant s'il parviendra à manger le lendemain, mais il a comme objectif de trouver un travail sûr, prends au sérieux son rôle de chef de famille qui se doit de subvenir aux besoins, a un esprit responsable. La "fierté" de l'homme "au-dessus" de la femme existe mais il n'y a pas de machisme, se voulant d'être fort et "directeur" du foyer.
Le tchadien respecte l'étranger qui le respecte et déteste celui qui se comporte comme un colon, il sait faire la différence...et il faut savoir qu'il sait être fidèle comme protéger l'étranger qu'il aime bien. L'armoire à glace de 26 ans que j'avais à mon service m'a, de part sa rapidité et sa force, sauvé d'une piqûre mortelle...en me faisant faire un vol plané de quelques mètres. Je me souviendrais toujours de lui, je lui dois la vie.
même pendant le coup d'état sanglant, bien que lui ayant ordonné de rester chez lui avec sa famille, ne pas en sortir et la protéger, je l'ai vu arriver en pleine matinée. Pourquoi ?
Lui passant un savon d'avoir désobéit à mes consignes, il s'est excusé et s'est expliqué: il était venu parce qu'il avait peur que j'ai besoin de quelqu'un et, comme il ne serait pas là, je prenne un autre homme (donc il perdrait sa place).
Dans ce pays, vous en avez toujours des dizaines qui vous "collent" à vous demander de leur donner du travail, sa peur était logique car bien qu'ayant ensemble d'excellents rapports et confiance réciproque, il savait que la pression est énorme et craignait que je cède.
A quelques reprises, il m'a invité à manger chez lui. J'ai donc "évolué" par passages d'une journée dans ce cercle, au milieu de ses 8 enfants et 2 épouses qui me remerciaient sans arrêt de faire travailler le mari.
Pour lui, c'était un grand honneur que j'accepte de me déplacer dans son village (5 kms), il en était fier, et plusieurs personnes du petit village (pas seulement "l'autorité") venaient me saluer avec grands sourires...honnêtes. Jamais l'un d'eux m'a demandé argent ou autre.
Bref, de ce pays, il y a de quoi faire un livre...
Au Gabon, complètement l'opposé !!!
Les gabonais sont hyper fiers, ne se prennent pas pour des m..., se considèrent des êtres supérieurs, hautains et dédaigneux envers les étrangers. Ce type de comportement est surtout très forts chez les femmes. Je n'ai pas aimé ce pays et n'y remettrais jamais les pieds.
Voila une part de mon vécu.
Mada et la Tchad: deux pays dans un même niveau de misère mais deux vies si différentes...

@Serge45, l'image que tu donnes du Tchadien ca donne quand même l'image du bon nègre à bwana qui aime et respecte l'homme blanc comme un être supérieur, et qui est prêt à se sacrifier pour lui. On en revient à la case de l'oncle Tom.

Tu disais que tu logeais et nourrissais ton employé et sa famille, que tu payais l'écolage de ses enfants...etc...Je trouve personnellement cela assez paternaliste.

Mes employés, je négocie un salaire qui parait raisonnable pour les deux partis pour un travail dédié. Le travail est effectué, il touche le salaire convenu. Le travail n'est pas ou mal effectué, il est viré. Il me vole ou m'agresse, je le fais mettre en prison. Pas de sentiments, ni paternaliste ni autre. Je fais pareil en Europe.

Je ne m'intéresse pas plus que ca à sa famille, à sa situation. Il est payé pour un travail, et c'est tout. Le reste, c'est à lui de gérer.

Je ne lui demande aucune fidélité, ni n'attends aucun sacrifice de sa part. Mon chien, je suis son Dieu, il m'est fidèle et se sacrifiera pour moi. Mon employé, il travaille pour moi contre un salaire et c'est tout.

Tu disais qu'il n'était pas bête, même si il n'était pas instruit. On peut être intelligent sans être instruit, mais ce n'est pas parce qu'on est pas instruit qu'on est intelligent forcément.

Tu cherches à comprendre ce qu'il se passe dans la tête des "petits" employés. Tu n'y arriveras jamais.

Outre la culture, le mode de vie, la conception du temps, et l'image de l'étranger qui sont totalement différentes des nôtres, n'espère des miracles intellectuels de personnes qui n'ont eu durant la grande majorité de leur vie qu'un bol de vary sy anana par jour pour se nourrir. Un bon développement intellectuel a comme base une bonne alimentation avec ce qu'il faut de protéines.

Et t'es-tu déjà demandé ce qu'il se passait dans la tête des SDF en France ?

J'avais lu une étude sur les effets de la misère en France. Il y était dit qu'après un temps à vivre dans la misère, dans la rue, la majorité des SDF devenait plus ou moins schizophrène. La misère étant tellement difficile à supporter psychologiquement, le cerveau, pour rendre la situation plus supportable, distordait la perception de la réalité.

Alors penses tu qu'une personne pieds nues, qui passe sa journée à tirer une charrette de marchandises ou autre petits boulots en se faisant klaxonner par des 4X4, qui ne mangent qu'un bol de vary sy anana par jour tout en passant devant des restos ou en sentant l'odeur des grillades dans la rue, qui s'envoie du toka gasy, qui est bien moins cher que la nourriture, pour avoir un peu de distraction, soit vraiment saine d'esprit ?

J'avais aussi lu l'année dernière un article dans l'Express d'une étude qui disait que 50 % de la population Tananarivienne souffrait de troubles psychiatriques (bi-polarisme, schizophrénie, dépression...).

La misère, qui est d'autant plus extrêmes par ici, provoque de sacrés dégâts, et pas que corporels. Et n'oublions que 80 % de la population Malgache vit sous le seuil de pauvreté, seuil qui n'est d'ailleurs pas bien élevé.

Ne cherche pas à comprendre l'incompréhensible. Tu auras fait un grand pas quand tu auras compris qu'il n'y a rien à comprendre.

Bonjour
très bonne analyse.....que tous les "bwana " consients ou non lisent et réflêchissent.ici c'est le terme vazaha,

Merci pour cet exposé.

Petite précision: je n'ai pas dit que je logeais et nourrissais la famille tchadienne mais qu'il m'avait invité à quelques reprises chez eux dans leur petit village à environ 5 kms....et cela sans aucune contrepartie (ce n'était pas l'esprit). Le gars faisait touts les jours le trajet AR sur son vélo. Je n'avais pas demandé fidélité, c'est lui qui était ainsi parce qu'il ressentait de l'estime, c'est tout.
Pour les 80%, je dirais que c'est plus près de 90%.
Je pense être très conscient des dommages en cascade et le bel éventail que représente un tel état de misère sur tous les plans.
Tes justes remarques sur le gars qui a devant son nez les restos alors que son ventre crie famine, les gens aisés et tout le reste....le contexte (comme les tentations/envies/jalousie) était le même au Tchad mais la mentalité différente, donc... (l'insécurité y était aussi)
Voila pourquoi je cherche à comprendre, au moins essayer de m'en rapprocher.
En France, la misère a un autre visage et est d'un autre "type". Le côté social de notre pays n'existe pas ici. Dans les SDF, tu as des révoltés, des "écorchés vifs", ceux qui refusent de suivre les employés du SAMU social qui veulent les faire dormir au chaud, leur faire manger un plat chaud, tu as aussi ceux qui ont fait le choix de vivre ainsi en toute liberté car ils ont les moyens de ne pas vivre dans la rue (oui, il y en a !),....et tu as aussi les faux SDF (je peux te raconter si tu veux ce que j'ai vu de mes yeux dans le sud quand j'y ai vécu).

Je ne me berce d'aucune illusion, ne suis certainement pas un rêveur, mais juste un éternel curieux.
Jean Gabin disait: "Dans la vie, je ne sais pas grand chose mais s'il y a un chose que je sais, c'est qu'on ne sait jamais".

Ok mais pour les maladies psychiques, schizophrénie ou psychose maniaco-dépressives (troubles bi-polaires) leur origine est plus compkexe que la misère car de riches bourgeois cultivés peuvent en être atteints en France...
Chacun fait comme il le sent et je suis plus proche de la
sensibilité de Serge que de la
froideur distante de lord2laze
même si son expérience lui
donne raison. Selon moi, Il faut
garder ses distances mais
sans se contraindre à manquer d'humanisme : être à l'écoute d'un autre être humain ne veut pas forcément dire "se faire avoir".

@Serge : pour loger la famille, je paralis de ton gardien Gasy et de sa famille

@Tigresse : Bien sur que l'on peut souffrir de troubles psychiatriques en étant riche. Tout comme on peut avoir un cancer du poumon sans jamais avoir touché une cigarette de sa vie. La misère totale est un lourd facteur de risque pour les troubles psychiatriques, au même titre que le tabac pour le cancer du poumon. Et des fois même des bourgeois non fumeurs sont dépressifs et chopent un cancer du poumon. C'est balot.

Et de quelle froideur parlez-vous ? Je suis très chaleureux avec mes amis, ma famille. Mes employés sont mes employés. Votre patron en France se mêlaient-ils de vos tracas quotidien ? De comment va le petit dernier ? Vous offrait-il un sac de pâtes pour noël parce qu'il était un gentil patron ou c'était plutôt une prime en monnaie sonnante et trébuchante qui était déjà négociée à la signature du contrat ? Il vous donnait les restes de son repas du dimanche comme un grand seigneur ? Il vous achetait deux cahier A5 petits carreaux pour le petit dernier quand c'était la rentrée des classes ? Je ne pense pas.

Alors pourquoi avoir cette attitude paternaliste avec vous employés ici ?

Je dirigeais une équipe de 30 personnes et sans être paternaliste j'étais à l'écoute des difficultés professionnelles pour les faire progresser mais pour les primes j'évaluais les résultats.
Idem pour mes patrons vis à vis
de moi. Mais mes parents, petits
employés de cantine dans une
école privée avaient des patrons
paternalistes (prêtres
catholiques) qui les
récompensaient avec des
bouteilles de bon vin ou le droit de finir les restes d'un banquet avec mon frère et moi (!) mais mes parents travaillaient 3 dimanches sur 4...
Ils ont payé ma scolarité primaire
chez les bonnes soeurs pour
éviter que j'aille à l'école
communale "chez les
communistes" ...  C'étaient des méthodes détestables et liberticides . Mais je reconnais l'avantage d'avoir vécu dans un milieu cultivé qui m'a permis d'envisager des études supérieures plus tard et non de devenir postière à l'issue de mon BEPC. Je n'aime pas l'idée "de ne jamais mettre les pieds dans un village malgache" ou au marché mais je reconnais qu'on ne peut pas "être amis" avec les plus pauvres, ce serait hypocrite.

Voila, tu étais à l'écoute de leurs problèmes professionnel et pour les primes, tu évaluais leur résultat.

Pourquoi devrait-il en être autrement ici ? Pkoi devrions nous nous mêler de ce qu'ils mangent le soir, de si ils claquent leur salaire en toka gasy ou pour la scolarité de leurs enfants ? Ou la façon dont ils éduquent leurs enfants ?

Ils travaillent, on leur paye leur salaire. Ils travaillent pas ou mal on les vire. Ils volent on les fait mettre en taule.

Et si on a envie d'aider les pauvres, on parraine un enfant via une ONG ou on participe à une assoce, durant son temps de libre.

Ne jamais mélanger travail et humanitaire.

Au fait lord2laze, je n'ai pas d'"employés" à Madagascar ... je fais moi-même mon ménage, ma cuisine et ma lessive. Les gardiens/jardiniers sont payés par le propriétaire de la maison que je loue.

Je ne parle pas de ton cas personnel, mais de généralités. Entre les vazahas aigris parce qu'ils se sont fait avoir par leur copine et les vazahas paternalistes qui s'offusquent que les Gasy ne leur prêtent pas une reconnaissance sans fin pour les avoir aider, y a bien un juste milieu non ?

Absolument !!

lord2laze a écrit:

Voila, tu étais à l'écoute de leurs problèmes professionnel et pour les primes, tu évaluais leur résultat.

Pourquoi devrait-il en être autrement ici ? Pkoi devrions nous nous mêler de ce qu'ils mangent le soir, de si ils claquent leur salaire en toka gasy ou pour la scolarité de leurs enfants ? Ou la façon dont ils éduquent leurs enfants ?

Ils travaillent, on leur paye leur salaire. Ils travaillent pas ou mal on les vire. Ils volent on les fait mettre en taule.

Et si on a envie d'aider les pauvres, on parraine un enfant via une ONG ou on participe à une assoce, durant son temps de libre.

Ne jamais mélanger travail et humanitaire.

Bonsoir
Etre responsable de …30 employes,avec l'argent d'un patron ou d'une administration»»» ou patron avec ton argent,    aucune difference?…

Rien de comparable de toute façon en effet ! En Côte d'Ivoire, en brousse, nous avions tous des "boys"salariés pour la cuisine, le ménage et la lessive. Mais ils rentraient chez eux le soir et ne
travaillaienr pas le dimanche.
J'avais honte au début, il avait
mon âge...23 ans ; mais ça s'est
bien passé.

Je comprends ce que dis Lord2laze et JJ chollez... mais je me sens proche de ce conte Serge45 et de ce qu'il a vécu au Tchad.
Chez moi on disait : "Il a les grands blancs et les petits blancs"... différenciation fondamentale... et chez moi les petits blancs n'étaient pas respectables et donc non reçus ni fréquentés...

Petits blancs : européens arrivistes, non respectueux des africains, arrivant en pays conquis... ceux que tu nommes "les aigris"... ceux qui s'affichaient avec de très jeunes filles aussi... ou qui  maltraitaient leurs salariés (il y en avait).

Grands blancs : ceux que tu nomme les paternalistes... coloniaux anciens ou expat plus récents... respectueux de leurs salariés... pas intégrés du tout certes, mais faisant tant partie du paysage qu'il était partie prenante de la communauté.

Je pense que dès ma naissance ont été intégrés les valeurs du "Grand Blanc"... acquis par des générations et des générations nées et vivant en Afrique dans ma famille... je dis acquis... avec une présence dès 1747 au Sénégal... maison familiale historique sur l'île de Gorée... vous n'avez aucun mal à découvrir les premières activités de mes ancêtres là bas...

Ce passé d'esclavagiste ne m'a jamais été caché et a été source de beaucoup de conflits à mon adolescence révoltée...
Le coté "paternaliste" de ma famille, que je traîne aussi assurément, en était il le pendant, une forme de "réparation historique" inconsciente ?

Le représentant le plus éminent de cette famille était mon grand père (que je n'ai jamais entendu élever la voix) ... et la grande ordonnatrice ma grand mère (qui était un vrai clairon)... Parmi les salariés, certains étaient chez nous depuis plusieurs générations... ma nounou avait été celle de ma mère... celle de ma sœur, une de ses cousines... Elles étaient nées chez nous, comme leurs parents.... leur autorité était reconnue et sollicitée.
L'âme damnée de mon grand père, qui l'accompagnait partout était guinéen. Mon grand père l'avait sorti d'une geôle de Sékou Touré quand il était jeune, à la demande de sa famille, lors d'une expédition assez épique. Il avait été torturé, à moitié dépecé vivant, son corps à moitié noir et rose... sa fidélité était sans faille. Il est décédé d'ailleurs quelques mois avant notre départ définitif et mon grand père a toujours pensé que ce départ y était pour quelque chose.

La plupart de nos salariés vivaient sur les domaines. Dans notre maison principale, certains, les plus historiques, mangeaient avec nous quand il n'y avait pas d'invités, nos nounous dormaient dans nos chambres... Ma sœur et moi étions souvent retrouvées à partager la marmite commune... ce qu'on nous laissait faire.
J'ai le souvenir non seulement d'une enfance dominée par la liberté mais aussi par un coté communautaire très fort... choyée et protégée par tous, allant tant d'un monde à l'autre qu'il a fini par n'en faire qu'un seul. De fait, mes souvenirs maternels me renvoient toujours à ma nounou et pas à ma mère...
Les salariés étaient payés, plutôt bien je pense. L'école et les frais y afférant étaient pris en charge par ma famille, comme les hospitalisations, les enterrements... Les anciens, qui ne travaillaient plus étaient là aussi.

Paternaliste ? Oui, très certainement...
L'attachement, la sincérité de nos salariés à notre famille étaient ancrées... elle paraissaient normale, issues d'une longue histoire commune... et lorsque ma famille est partie, poussée dehors non par l'indépendance qu'elle avait traversée sans dommage tant elle pensait y être encore pour les 1000 ans à venir, mais pas la nationalisation de toutes ses activités ( et donc la confiscation de tout)... le déchirement des deux cotés a été extrêmes... J'en porte encore les profondes cicatrices... et avec cette incapacité à vivre en Europe... comme tous les miens...

Je n'ai pas le souvenir d'une seule agression... même si l'histoire familiale en compte beaucoup, où tous les salariés défendaient la propriété avec divers ancêtres...

Cela fait un peu "En emporte le vent" et certains diront qu'ils en nous manquaient que les robes à crinolines pour étayer le tableau... (et de fait, je m'en faisais avec les grands rideaux de la maison au grand dam de celles qui s'occupaient du linge).
Ma vison un peu romantique et paternaliste est la conséquence de mon éducation... et je me comporte ici, avec mes salariés, comme j'ai vu les miens le faire ailleurs...
Parfois je me regarde avec un œil extérieur... et j'en rigole presque... mais ce sont mes oripeaux à moi... Je me juge et ne me juge pas à la fois. Je suis cela. C'est tout.

Ma fille qui a 12 ans et a été élevée en France est bien plus dure que moi...
L'autre jour elle m'a dit, entre autre : "Tu es énervante... les salariés ne sont tes enfants...".
La tradition familiale s'arrêtera certainement avec elle !

Pardon présence en Afrique dès 1757...

Lys de Diego a écrit:

Pardon présence en Afrique dès 1757...

Bonjour
Après ce bel inventaire de votre parcours familiale,  il aurait été honnête de dire et de preciser le domaine d'activité dans laquelle opérer ces gentils colons..pour un peu, on ne comprendrait pas pourquoi cette population si heureuse  sous votre tutelle, vous a chassé.
Il sont donc tous fous ces africains . foutre dehors ces gentilles familles qui vous soignent , vous nourrissent , vous instruisent, vous "éduquent" .
A Madagascar,  c'est plus subtile, ils mettent les formes mais ils te chasseront en souplesse!

lol, Jean-Jacques

C'est choquant je trouve aussi, vous devriez vous taire Lys, derrière votre romance on entend les coups de fouet.

La situation n'a pas changé, y a qu'a voir les niveaux de rémunération des employés de maison et les conditions de vie des naneninas, mais ça n'excuse pas et me dégoûte de l'espèce humaine a priori et posteriori.

Taisez vous et repentez vous.

vazahabe a écrit:

lol, Jean-Jacques

C'est choquant je trouve aussi, vous devriez vous taire Lys, derrière votre romance on entend les coups de fouet.


Taisez vous et repentez vous.

Stop se repentir de quoi ? choquant pourquoi  ?   mes arrières grand parents aussi ont vécu un temps en Afrique et quoi ? je doit me repentir ?  le colonialisme avec des esclaves qui ont vécu au fouet c'est terminé , mais  continu sous une autre forme pourquoi allez vous a Mada ? parce que c'est un pays pauvre , vous avez le choix des femmes,votre pouvoir d'achat est celui d'un DG alors  il faut aussi vous taire et vous repentir    c'est quoi ses C...rie  vous n'avez pas honte de profiter de tout ca ?
MOI .... non .
Mais si cela vous gêne vous n'avez qu'a faire du social pour " réparer" ce qu'ont fait  tous les ex colonisateurs et profiteur actuel  pour vous donner une bonne conscience  .

C'est la comptine qui est insupportable, on est pas responsable de ses aïeux, mais on ne doit pas encenser ce genre de vie.

J'ai une femme d'apparence occidentale. Je m'interdit les esclaves ou je paie au mieux à la limite de ce qui est autorisé (..risque d'inflation comme ils disent).

Moi ça va je n'ai pas à avoir honte, la question ne se pose pas.

Pourquoi certains trahissent? ..je n'ai pas, et n'aurai jamais ce problème.