Sécurité (hors armes à feu)

Bonjour,

Avec ma copine nous allons peut-être nous installer à Tana, où j'ai potentiellement un travail (c'est en cours, mais je compte bien être pris).

J'ai cependant un peu peur de la situation sur place. Hormis les petits enquiquinements quotidiens et précautions d'usage (papier argent bijoux), y a-t-il un réel risque d'agression violente ?

Est-ce que cela vous est déjà arrivé d'avoir des problèmes plus graves que le de voir le fond de vos poches vidé?

Peut-on visiter l'arrière-pays facilement, se balader dans les rues (certains quartiers étant à proscrire, je pense) de Tana, etc. ?

Au niveau logement sur place, faut-il prévoir une villa dans un ensemble sécurisé, ou peut-on vivre en centre ville sans risque ?

Merci par avance pour vos réponses, qui seront déterminantes dans notre choix futur.

Mon sujet ne motive pas grand monde, les armes à feu ont décidément plus de succès !

mctahboo a écrit:

Mon sujet ne motive pas grand monde, les armes à feu ont décidément plus de succès !


Bonsoir et bienvenue parmi nous,
La première chose que vous devez apprendre est "mora-mora" (doucement) et ne pas être aussi "spid". Votre sujet ne date QUE d'hier et, même si nous vivons à mada, nous ne passons pas nos journées sur le site (heureusement).
Alors un peu de patience et bientôt vous aurez de nombreuses réponses, précises, par des expat de Tana même (ce qui n'est pas mon cas).
En attendant, si vous parcourez tous les sujets, vous aurez déjà des tonnes d'informations sur tout, sécurité entre autres... il faut par contre y passer pas mal de temps à toutes ces lectures !  :idontagree:
En règle générale, Tana étant une capitale, comme toutes il y a plus de risques qu'en province mais si vous savez avoir un comportement adéquate, ne pas chercher les ennuis, ne vous comportez donc pas comme un colon, restez très discret, ne pas raconter votre vie à personne, trier vos contacts....et bien d'autres "détails", Madagascar n'est pas plus risqué qu'un autre pays.
La règle d'or est la prudence et la méfiance: ne faire confiance à personne !
Pour vivre ici, il faut avoir l'esprit pour. Ceux qui n'ont pas aussi les facultés à s'adapter ne restent pas longtemps ou ne se sentent pas bien, ce qui fait que la vie n'est pas agréable pour eux.
D'ici à recevoir des réponses, profitez-en donc pour surfer sur tous les sujets de discussion: très enrichissant !!!
Cordialement,
:cheers:

Merci de votre réponse! En effet, j'ai encore la mentalité Paris, où rien ne va assez vite et où l'on est toujours en retard...

J'ai en effet parcouru les discussions.

Après ce qui m'intéresse et que je n'ai pas forcément vu aborder, c'est la situation actuelle du pays. Avec les élections récentes, je suppose que le changement est en cours. Mais ce qui me plairait c'est le ressenti des expats sur place : sortie de crise, statut quo, ou descente aux enfers ? J'ai l'impression que ça ne tient qu'à un fil et que le pays est une poudrière, mais ça c'est le retour des médias et une interprétation toute personnelle...

mctahboo a écrit:

Merci de votre réponse! En effet, j'ai encore la mentalité Paris, où rien ne va assez vite et où l'on est toujours en retard...

J'ai en effet parcouru les discussions.

Après ce qui m'intéresse et que je n'ai pas forcément vu aborder, c'est la situation actuelle du pays. Avec les élections récentes, je suppose que le changement est en cours. Mais ce qui me plairait c'est le ressenti des expats sur place : sortie de crise, statut quo, ou descente aux enfers ? J'ai l'impression que ça ne tient qu'à un fil et que le pays est une poudrière, mais ça c'est le retour des médias et une interprétation toute personnelle...


En ce qui concerne Madagascar il faut peut' être, plus que pour d'autres pays, ne pas se fier aux médias. Ces derniers sont de 2 sortes: intérieurs ou extérieurs.
La presse malgache agit suivant de nombreux "intérêts" qui leurs sont propres. Par exemple, il n'est pas rare de voir un journal carrément fusiller un président pour, peu de temps après, "se mettre de son coté". Géométrie variable...... A cela, considérer qu'il y a pas mal "d'intox" pour orienter la façon de penser du peuple, tenter de faire pencher la balance,...
Au sujet de journalistes extérieurs, s'ils sont parachutés ici pour "pondre" un article de politique internationale, combien connaissent le pays et toutes ses subtilités ?
Madagascar est un pays de paradoxes, très agréable à vivre pour ceux qui le comprennent et s'intègrent donc parce qu'ils ont l'esprit à cela. Rien à voir avec notre pays aseptisé, c'est un autre monde avec ses avantages et inconvénients comme partout.
Sur le plan stabilité, à partir que désormais les élections ont eu lieu, qu'une élection démocratique a pu se dérouler, ce n'est plus qu'une "bagarre de chiffonnier" pour qui aura telle ou telle place. C'est entre eux.
Qui a vu que l'on était sur une poudrière ? Du gros n'importe quoi !!
Ce n'est ni le paradis, ni l'enfer. La vie suit son cours et rien de plus.
Le changement est en effet en cours et qu'en sortira t'il ? soit un démarrage (enfin) soit une sorte de continuité dans ce qui a toujours été depuis leur indépendance. En attendant, après plus de 50 ans de liberté pendant lesquels les profiteurs ont tout mis dans leur poche et laissé le peuple crever de plus en plus de faim, ce dernier commençait à gronder dur car ils en avaient vraiment marre. Résultat: il y a eu des surprises ! Contre toute attente, les gens ont montré par leur vote qu'il n'y a pas que la capitale qui fait la pluie et le beau temps, que leur avis compte aussi et cela est très bien.
Maintenant, on se contente de regarder ce qui va se passer, comment les choses vont évoluer. On espère que le pays va sortir de la crise, en principe cela débute par le simple fait d'avoir eu une élection démocratique. C'est une grande (énorme) première pour eux et ils y attachent une si grande importance.
Contrairement à ce que vous pensez (tenir qu'à un fil), c'est plutôt une ambiance d'avancée vers la stabilité.
Quoi qu'il en soit, les bandits sont toujours là et nous devons en permanence prendre des précautions. Si on adopte des règles de base, les choses se passent pas si mal.
Dans l'immédiat, c'est la grosse bataille politique pour le poste de premier ministre. Ce que je trouve aller dans le bon sens est que le président devra avancer en concert avec une opposition et que, avec cette gêne, il devra tenir ses promesses sous risque d'avoir de terribles ennuis. Ce contexte est loin des antérieurs qui n'étaient qu'une bande au pouvoir et qui se partageait tout.
Bien entendu, ce n'est que mon ressenti et analyse personnelle.

serge45 a écrit:

Sur le plan stabilité, à partir que désormais les élections ont eu lieu, qu'une élection démocratique a pu se dérouler, ce n'est plus qu'une "bagarre de chiffonnier" pour qui aura telle ou telle place. C'est entre eux.


Je dirais plutôt que la bagarre qui se joue actuellement est assurément plus une bagarre de "requins" que de "chiffonniers".

mctahboo a écrit:

Après ce qui m'intéresse et que je n'ai pas forcément vu aborder, c'est la situation actuelle du pays. Avec les élections récentes, je suppose que le changement est en cours.


La situation actuelle reste très "opaque".

Passé l'immédiate euphorie post-électorale, la "chape de plomb" est vite retombée.

La Communauté Internationale elle-même a vite réalisé que, derrière l'arbre, se cachait une forêt peuplée par quasiment les mêmes "carnassiers" que ceux qui ont tenu le pouvoir et le pays lors de ces cinq dernières années.

serge45 a écrit:

Maintenant, on se contente de regarder ce qui va se passer, comment les choses vont évoluer. On espère que le pays va sortir de la crise, en principe cela débute par le simple fait d'avoir eu une élection démocratique. C'est une grande (énorme) première pour eux et ils y attachent une si grande importance.
Contrairement à ce que vous pensez (tenir qu'à un fil), c'est plutôt une ambiance d'avancée vers la stabilité.
Dans l'immédiat, c'est la grosse bataille politique pour le poste de premier ministre. Ce que je trouve aller dans le bon sens est que le président devra avancer en concert avec une opposition et que, avec cette gêne, il devra tenir ses promesses sous risque d'avoir de terribles ennuis. Ce contexte est loin des antérieurs qui n'étaient qu'une bande au pouvoir et qui se partageait tout.
Bien entendu, ce n'est que mon ressenti et analyse personnelle.


Je pense que la situation actuelle doit être analysée avec réalisme, objectivité et pragmatisme.

Nous ne sommes pas en Occident et loin de son fonctionnement de l'alternance démocratique.

Ce qui importe aujourd'hui, ce n'est pas que le nouveau Président dispose d'une opposition - ce qui, "chez nous", est d'ordinaire perçu comme un gage de "bon fonctionnement" de la démocratie - mais, beaucoup plus "basiquement", qu'il puisse compter sur une majorité parlementaire.

Or, il nr pas réussi à constituer cette majorité et le piège est en train de  se refermer tout doucement sur lui.

Il semble en effet en passe de perdre la "bataille" de l'exécutif.

La nouvelle Présidente de l'Assemblée Nationale est un cacique de l'ancien pouvoir de la transition.

Les deux noms qui circulent le plus souvent pour le poste de Premier Ministre et de Président du Sénat également.

Le nouveau Président risque donc, à terme, de se retrouver devant un choix cornélien,

Se confiner à un rôle de président "fantoche" ou rejoindre le camp de ses anciens "amis".

Un président qui se retrouve avec un gouvernement d'opposition, nous avons connu ce scénario en France et il a bien fallu qu'ils arrivent à "s'entendre". Avoir président et gouvernement du même bord, mada connait bien le résultat: le groupe de requins se partageait tout, sans disputes étant du même bord. Ca ne peut donc pas être pire, le plus mauvais résultat pouvait être d'en arriver à la même situation (ce qui sera plus difficile quand même).
Pour évoluer, ils sont obligé de tenir compte de la CI incontournable et de sacrément devoir savoir jongler à mon avis.
Si on veut être un peu optimiste, on peut se laisser aller à penser que cette "compétition" va enfin "profiter" au peuple car il leur est obligatoire de se rendre populaire et ce ne sera qu'en améliorant leur vie quotidienne.
Je le répète donc: nous n'avons pour l'instant qu'à attendre et voir comment le vent va tourner.

bonjour,
tu connais le pays mais tu occultes toujours que ça se passe à Madagasikara..tu pense en vazaha,comme si le pays fonctionnait avec les mêmes règles,les mêmes contrôles....
les requins,comme les nomme crusaders ne sont pas prêts de lacher le morceau....ne pas oublier qu'ils ont renversé un président en cours de mandat....alors que le pays ne souffrait pas d'une guerre civil....que la plaisanterie à duré autant qu'un mandat électif...que tous ceux qui ont participé à cette mascarade de révolution orange sont aux places de décision....la communauté internationale.....ils s'en foutent,des accords signés...ils s'en foutent et du peuple...idem
quand tu entends que les gasy sont traités de "babakoto"(OK,par un métis gasy proche du "lapin")on peut imaginer que cette classe un peu plus instruite a le même regard sur les petits d'en bas(immense majorité)
l'armée dans tout ce foutoir....comme d'hab.!quand l'armée à plus de généraux que de devoir.et que les "sefo sefo" ont gardé leur place en faisant allégeance à des responsables totalement irresponsables(pour avoir fait glisser le
pays dans une telle ornière) et la justice....comment imaginer foutre dehors pour le moins les juges corrompus à plus soif....et le peuple dans cette mascarade....il fera comme d'habitude pas voir,pas dire pas écouter....mitady sakafo ihany...

Pour en revenir à la question de McThaboo... J'avais les mêmes craintes que vous avant de partir. J'ai cherché à me renseigner lorsque j'étais encore en France sur la situation exacte et ce que nous risquons en tant que résident.

En ce qui me concerne, cela fait deux mois que je suis à Tana. J'ai entendu des histoires plus affreuses les unes que les autres mais je crois que les gens ici (les malgaches comme les vazaha) aiment bien entretenir la paranoïa. Pour le moment il ne m'ait absolument rien arrivé, je croise les doigts pour les mois à venir. J'ai des collègues qui se sont fait voler leur sac à main dans la rue mais rien de plus. Je vis dans un immeuble sécurisé mais c'est loin de ressembler à une prison. Je ma ballade toute seule dans la rue sans soucis mais pas le soir ni la nuit.

Personnellement je me sens bien dans cette ville mais j'ai certains collègues qui vivent très mal le fait d'être ici, qui s'ennuient ou qui deviennent parano.

Pour résumer, si je n'avais rien à y faire, je ne viendrai pas habiter à Tana mais lorsque l'on y travaille, c'est très faisable.
On mange très bien, on vit bien et même si le contact avec les malgaches n'est pas évident, il y a moyen de faire de belles rencontres.

chollez jean jacques a écrit:

bonjour,
tu connais le pays mais tu occultes toujours que ça se passe à Madagasikara..tu pense en vazaha,comme si le pays fonctionnait avec les mêmes règles,les mêmes contrôles....
les requins,comme les nomme crusaders ne sont pas prêts de lacher le morceau....ne pas oublier qu'ils ont renversé un président en cours de mandat....alors que le pays ne souffrait pas d'une guerre civil....que la plaisanterie à duré autant qu'un mandat électif...que tous ceux qui ont participé à cette mascarade de révolution orange sont aux places de décision....la communauté internationale.....ils s'en foutent,des accords signés...ils s'en foutent et du peuple...idem
quand tu entends que les gasy sont traités de "babakoto"(OK,par un métis gasy proche du "lapin")on peut imaginer que cette classe un peu plus instruite a le même regard sur les petits d'en bas(immense majorité)
l'armée dans tout ce foutoir....comme d'hab.!quand l'armée à plus de généraux que de devoir.et que les "sefo sefo" ont gardé leur place en faisant allégeance à des responsables totalement irresponsables(pour avoir fait glisser le
pays dans une telle ornière) et la justice....comment imaginer foutre dehors pour le moins les juges corrompus à plus soif....et le peuple dans cette mascarade....il fera comme d'habitude pas voir,pas dire pas écouter....mitady sakafo ihany...


Corruption, trafics en tous genres, mafia et on en passe. Bien sur que l'on sait tout ça MAIS force est de constater qu'il y a comme une certaine envie d'imiter les occidentaux. Requins comme mafieux n'ont pas du tout envie de lâcher leur empire tellement il est lucratif.......
L'espoir fait vivre mais il ne faut pas trop se bercer d'illusions avec un tel fonctionnement pourri jusqu'à la moelle depuis l'indépendance.........
De toute façon, la situation ne pourra pas être plus lamentable qu'elle l'est actuellement, alors on verra bien.
Sur le plan sécuritaire, il est évident que toute capitale est plus verminée que les autres villes et cela c'est partout dans le monde.
Tana c'est Tana et vive la campagne !!!

serge45 a écrit:

Tana c'est Tana et vive la campagne !!!


Certes, mais c'est à ANTANANARIVO que tout se passe et se décide.

Crusaders a écrit:
serge45 a écrit:

Tana c'est Tana et vive la campagne !!!


Certes, mais c'est à ANTANANARIVO que tout se passe et se décide.


Je disais cela uniquement sur le sujet de la sécurité. Dans toute capitale l'insécurité est plus importante qu'en campagne (bien sur, quelques exceptions, dans le style de Marseille par exemple ou là bas c'est la mafia qui règne).

Bonjour,

Inscrit depuis un an à Expat.com pour y déposer une petite annonce, je viens de recevoir un gentil message du fondateur m'invitant à participer au forum et donner mon avis sur les deux faces de la carte postale. Alors je vais essayer ici de donner mon avis très personnel.

Pour mieux situer ma position je précise que je fréquente assidument Madagascar depuis fin 1990. Il y avait à l'époque un régime pro-soviétique et j'y suis arrivé en tant que fils de coopérant technique habitué à ce genre de régime assez totalitaire et à des pays que je n'hésiterais pas à qualifier de "très pauvres" mais qui avaient tous leurs richesses respectives (Algérie, Éthiopie et à l'opposé pour avoir un aperçu différent Cote d'Ivoire).

Ainsi je peux dire que vivre à Tananarive était à l'époque paradisiaque pour un "vazaha" comme moi, habitué à respecter certaines règles de rigueur dans des pays qui ne voyaient pas d'un très bon œil le capitalisme.
La première règle étant, bien sur, de ne pas se mêler de politique.
La seconde, je dirais, étant de ne pas étaler ses richesse ou un mode de vie pompeux.
Puis dans le désordre, il était bon de penser à offrir ne fusse qu'un peu de réconfort moral, de toujours garder à l'esprit que Madagascar est une grande île ayant connu plusieurs vagues d'immigration d'origines très diverses qui font que son mode culturel et spirituel n'en est devenu que plus complexe et n'a rien à voir avec notre conception européenne (nous avons déjà tant de divergences entre pays limitrophes européens). Faire part de ses bonnes impressions et se garder pour soi les mauvaises.

Vivre bien à Madagascar sous entend pour moi avant tout de faire l'effort d'apprendre à connaître et respecter les us et coutumes de l'endroit de Mada où vous évoluez. Cela peut être très différent suivant que vous êtes basé à Tananarive, autre part dans les hauts plateaux ou sur la côte. C'est à mon avis pourquoi beaucoup de vazahas résidents hors de la capitale s'y sentent moins bien que ceux qui y évoluent en permanence.

La langue Malgache est relativement compliquée à apprendre pour nous par ce qu'avant tout il s'agit d'une langue structurée différemment car oralement transmise et donnant priorité aux valeurs de la vie et non à nos sentiments propres. Ainsi le sujet que nous posons en début de phrase se trouve à la fin en Malgache car c'est le verbe et donc l'action qui importe le plus. Par conséquent apprendre la langue Malgache est à mon avis la meilleure façon d'apprendre les us et coutumes du pays car on y parle comme on y vit. De plus, les Malgaches sont toujours très touchés de voir qu'on s'y intéresse car ils sont conscient que cela signifie qu'on ne reste pas indifférent. Ils vous aideront d'autant plus que vous oserez vous lancer dans la pratique pourtant très aléatoire au début.

Notre comportement aussi est primordial pour la reconnaissance définitive de ce peuple pour qui un étranger est avant tout un "invité" ou "vahiny" qui a droit à une place privilégiée au sein de la communauté. Nous avons malheureusement perdu depuis longtemps ces merveilleuses coutumes qui permettaient au voyageur de ne jamais se sentir trop loin de chez lui. Mais attention, on cesse d'être un invité lorsque l'on commence à donner notre avis sur ces us et coutumes. On deviendra au choix un simple vasaha, un ratsy fanahy (mauvaise personne) ou au contraire un vazaha gasy ou encore appelé par assimilation au vazaha né dans le pays et qui en a donc assimilé le mode de vie un zanatany. Il existe une appellation encore plus évoquante en Malgache "vazaha valovotaka".

Ainsi donc je me suis promené à 2heures du mat dans des quartiers chauds de Tana qui n'étaient pas plus fréquentables à l'époque qu'aujourd'hui en y faisant des rencontres de gens parfois délinquants mais très vite devenus accueillants et prêts à m'apprendre plein de choses à la seule vue d'un étranger qui venait de lui même vers eux pour demander un service. Et oui, même un délinquant peut avoir des sentiments et y faire appel chasse d'un seul coup la haine qu'ils peuvent avoir d'une société qui, par ailleurs, ne fait que les rabaisser.

Bien sur je ne vous invite pas à faire comme moi, mais je suis né à Paris et je me souviens que j'ai eu plus peur dans certains quartiers chauds où j'avais osé m'aventurer à mon adolescence. Eh bien je m'en sortais de la même manière.

Pour en revenir à la question de sécurité, il suffit le plus souvent de se renseigner avant d'aller dans un endroit pour voir votre interlocuteur vous le déconseiller ou au contraire proposer de vous y accompagner. Lui se chargera de dire aux autres que vous êtes un vahiny ou un vazaha valovotaka. Quant aux éventuelles émeutes, elles sont tous simplement à éviter, comme tout attroupement. (ne fusse que pour les pickpocket)

Voilà, je vais arrêter là pour le moment en attendant de lire vos réactions. Mais remarquez bien que j'ai soigneusement évité de parler Politique. De toute façon nous n'avons de leçon à donner à personne dans ce dernier domaine car c'est pas bien propre chez nous. C'est un avantage que l'on acquiert lorsque l'on vit expatrié, que de voir avec des yeux extérieur ce qu'on ne voyait pas tant que l'on vivait en France, sans réelle comparaison possible. Demandez donc à un esclave qui a obtenu sa liberté de retourner chez son maître...

Lorsque l'on me demande: "est il une bonne idée de m'installer à Mada pour y faire ci ou ça?" je réponds toujours:
"Rentrez d'abord en France, puis revenez et retournez encore en France et si vous avez toujours la même impression à votre troisième séjour alors pourquoi pas..."

Bonjour !
Merci pour ce très intéressant témoignage et ces belles illustrations !
J'apprécie votre état d'esprit positif et objectif.
Vous n'avez pas répondu sur le sujet "les 2 côtés de la carte postale", beau sujet mais sur celui de la sécurité, moins attrayant mais tant pis !
Ces aller-retour France/Mada sont une bonne idée je crois.
Je suis bien d'accord avec l'importance d'apprendre la langue pour mieux s'insérer, j'essaye d'apprendre un à 2 mots par jour, ceux dont j'ai besoin et que je pratique mais ça ne va pas bien loin.
Je suis dans le sud-ouest, au Nord de Tuléar, en brousse et ce sont des malgaches qui m'apprennent leur langue en échange de conversations en français au cours desquelles on parle de tout et de rien, on joue aux dominos ....
Pour apprendre le malgache avec un meilleur niveau, que conseillez-vous ?
Je n'ai pas bien compris le concept de "pauvreté relative" dans le sud-ouest dont vous parlez.
J'essaye d'avoir "la bonne attitude" face aux demandes et aux déclarations des gens sur leur pauvreté et même leur faim mais ce n'est pas toujours évident. Je ne suis pas venue à Madagascar pour régler les problèmes de pauvreté.
Je paye les services rendus et donne des choses utiles qui ne m'ont pas été réclamées.
J'explique, quand les malgaches évoquent un fatalisme de la pauvreté (et Dieu même ! ) qu'il y a des règles économiques : le travail, l'éducation et la politique du gouvernement.
Merci encore pour votre message qui relève un peu le niveau de beaucoup d'autres qui montrent des vasaha se plaignant autant de la France que de Mada et ne sont heureux nulle part.

Pardon Monsieur ! Azafady ! Ce n'est pas vous qui avez parlé de "pauvreté relative" mais une contributrice sur le thème "l'envers de la carte postale".

Autant pour moi, je croyais que ce topic était un sous topic de "les deux cotés de la carte postale" car je n'ai fait que cliquer sur le lien proposé par Julien.
Je me demandais à propos de la pauvreté relative et ne voyais pas où je pouvais en avoir parlé.  merci d'avoir rectifié.