Sortie du Brésil par postes excentrés, attention!

Ayant lu un message parlant d'une sortie du Brésil vers la Guyane pour "remettre les compteurs à zéro" avant un nouveau droit à séjour sur place, j'attire votre attention sur le fait que comme tout pays, le Brésil a effectivement pas mal de villes frontières d'où il est facile de sortir sans passer par la police fédérale (cas d'Oiapoque située sur un fleuve, le poste de la PF étant à un km de ce fleuve et les patrouilles rares)

Seulement si vous êtes entrés à une date lambda et que vous décidez de sortir sans faire vos formalités, l'ordinateur de la PF vous considérera comme toujours sur place. De ce fait vous dépasserez - de beaucoup - la date limite et en cas de retour vous aurez de très gros ennuis, le refoulement étant le moindre. En cas de très long séjour réel ou fictif (par défaut de déclaration de sortie) vous vous exposez à une interdiction définitive de séjour.

Quant à rentrer sans passer par le poste frontière... C'est effectivement tout à fait possible et j'ajoute que le risque d'être contrôlé (du moins sur la frontière guyano-brésilienne) est relativement faible même s'il va croissant: la police militaire multiplie les contrôles pour d'autres motifs et quand elle tombe sur un type sans tampon, elle le refile à la police fédérale. Et là dans ce coin, c'est MISE AU TROU le temps qu'un "responsable" décide. Ce qui ne prend en général pas trop de temps, certes, mais les prisons brésiliennes sont connues dans le monde entier pour leur légendaire hospitalité et leur confort remarquable... Ensuite la décision, c'est l'expulsion.

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Cas de la frontière guyano-brésilienne.

Il est quasiment impossible pour un Brésilien de se rendre dans un DOM tant l'obtention du visa spécifique pour ces territoires est difficile. De ce fait les élus du Para et de l'Amapa réclament la réciprocité et comme cela fut le cas longtemps, il est de plus en plus question que le gouvernement fédéral impose la réciprocité.
Quand ce sera acté (à mon avis, dans pas longtemps) il sera alors compliqué d'aller de Guyane vers le Brésil.

Cette astuce à laquelle j'ai pensé bien entendu, pourrait être  éventuellement envisagée ( à ses risques et périls) pour un résident permanent qui souhaite passer plus de deux ans  hors du Brésil sans perdre son droit de résidence.
J'ai longtemps vécu en Guyane, et je connais particulièrement bien la frontière à Oiapoque. Pour l'instant, on traverse le rio Oiapoque frontalier comme une lettre à la poste. Ensuite il ne reste plus qu'à rentrer au pays avec un vol régulier d'Air France ou Air Caraïbe... Le seul risque réel de contrôle pouvant être à St Gaorges de l'Oyapock par la PAF ou la douane . Ce qui est sans conséquence pour un  français qui ne fait qu'entrer dans son pays.Mais attention! Le pont entre les deux pays est pratiquement terminé, et bientôt, il y aura passage obligatoire aux postes frontière avec tampon à la clef des deux côtés du fleuve. Et traverser avec un " passeur" pourrait s'avérer hasardeux...

Le problème pour l'entrée en Guyane et dans les dom en général est que les états brésiliens les plus proches sont les Etats Amazoniens de l'Amapá, du Pará et aussi du Maranhaõ qui  sont parmi les états les plus pauvres du Brésil. Les salaires des dom indexés sur ceux de la métropole, attirent forcément une multitude de miséreux qui n'obtiendront jamais de visa et encore moins de droit de résidence dans les DOM. Parmi eux, des ouvriers du bâtiment, professions honorables certes, mais aussi et surtout des garimpeiros, et tout leur corollaire de prostituées et de bandits en tout genre: imigration dont les Dom, et notamment la Guyane peuvent fort bien se passer...
Quant à la réciprocité de visas entre Brésil et départements d'outre-mer, si elle semble logique, je doute qu'elle soit rétablie d'ici peu. Il faut savoir à tître d'exemple  que 90% du chiffre d'affaire des commerces frontaliers de la ville d'Oiapoque vient des ressorissants français de Guyane qui viennent y faire leurs achats du mois. Cayenne n'est qu'à 200 Km du Brésil par la route...

Tout ceci est réglementé par la loi brésilienne n° 6.815 du 19 août 1980.

Le seul risque réel de contrôle pouvant être à St Georges de l'Oyapock par la PAF ou la douane . Ce qui est sans conséquence pour un  français qui ne fait qu'entrer dans son pays.Mais attention! Le pont entre les deux pays est pratiquement terminé


Déjà en ce moment cela devient compliqué, d'un côté comme de l'autre. Plus moyen comme il y a seulement un an de s'encanailler un week end à Oiapoque quand on vient de Guyane, sans passer avant pour faire tamponner son passeport à la police fédérale: rares sont les hôteliers de la ville - hors le sbouges vraiment louches où ça craint pour vous... et où vous risquez des descentes viriles de la PM en pleine nuit - qui vous acceptent, parce qu'ils courent le risque d'une forte amende voire d'une fermeture administrative et c'est pareil côté PAF à Saint-Georges: on surveille qui entre et qui sort (le jour où l'on verra les douaniers de cette ville travailler, les poules auront des dents :lol: Il semble qu'une malédiction frappe les éléments a priori les meilleurs, dès qu'ils sont nommés là-bas: St-Georges, c'est connu de tous les gabelous de France et ça suscite chez eux l'hilarité générale)
Il y a aussi une multiplication des contrôles dans les bus qui mènent à Oiapoque, depuis Macapa. Comme on n'a rien d'autre à faire à Oiapoque qu'écraser les cafards, se livrer à des activités plus ou moins glauques ou rejoindre la Guyane, l'expat français qui serait contrôlé dans le secteur a sa pancarte dans le dos et il faut prendre la PF brésilienne pour tout ce qu'on veut, sauf pour un ramassis de crétins - d'autant plus que même si ça n'a rien d'officiel il y a des échanges d'informations avec les forces de police françaises dans le coin.
A noter qu'un Français qui entre "dans on propre pays" doit quand même légalement passer par la police dès lors qu'il sort d'un pays appartenant à Schengen. Même si dans les faits c'est parfois pas demandé, c'est la loi.
Et dans l'autre sens, pour ma part, quand je voyageais seul, je faisais enregistrer ma sortie à la douane de St-Georges (qui a pris le relai de la gendarmerie pour cela, hélas^^), cela dans le but de  laisser une trace pour le cas où je m'évaporerais en face. Il y a une vingtaine d'années d'ailleurs, la PF d'Oipaoque refusait d'enregistrer l'entrée si la sortie de Guyane n'était pas prouvée par un tampon sur le passeport

Franchement, le résident permanent qui voudrait garder son statut n'a à mon avis qu'une solution "raisonnable". Avant l'expiration du délai de deux ans, faire un aller et retour vers le Brésil en veillant à ce que l'entrée soit dument enregistrée, quel que soit le coût... ne serait ce que trois jours passés dans un hôtel de Rio à la sortie de l'avion.

Quant à la réciprocité de visas entre Brésil et départements d'outre-mer, si elle semble logique, je doute qu'elle soit rétablie d'ici peu. Il faut savoir à tître d'exemple  que 90% du chiffre d'affaire des commerces frontaliers de la ville d'Oiapoque vient des ressortissants français de Guyane qui viennent y faire leurs achats du mois. Cayenne n'est qu'à 200 Km du Brésil par la route...


Oh que non! 90% vient de tout ce qui est lié à l'orpaillage régulier ou clandestin, ainsi que des divers trafics liés à l'or (ravitaillement des placers, matériel, achat du métal... il suffit de voir le nombre incroyable de comptoirs d'or alors qu'il n'y a que peu d'orpaillage dans l'Amapa), au "délassement" des garimpeiros, etc.
Le prix des trucs à Oiapoque n'est nullement intéressant sauf la chair (très fraîche souvent) si on excepte quelques rares produits comme la viande, mais son importation est interdite et on se la voit confisquer dès lors qu'on dépasse deux ou trois kilos et qu'on n'habite pas à St-Georges même.

Il faut cesser de se voiler la face: les Guyanais qui vont à Oiapoque ne viennent pas acheter des vêtements ou faire leurs courses alimentaires: à 99% ils fréquentent les boîtes louches et les bordels locaux, (de même que les types qui rentrent d'un an passé dans la "selva" viennent se "détendre").

En foi de quoi ils polluent au moins autant le Brésil que les clandestins brésiliens ne polluent la Guyane en faisant une demande qui suscite l'offre à Oiapoque, Macapa, Belém, et même Fortaleza. (demande de prostitués des deux sexes souvent mineurs... avis aux pervers de tout poil, ne rêvez pas toutefois: même à Oiapoque, on commence à réprimer durement ces agissements et la prison locale est tout sauf un lieu de villégiature)

De même, ces malheureux Brésiliens ne viendraient pas en Guyane si on ne leur fournissait pas du travail (non déclaré et sous payé dans des proportions hallucinantes... pas rares sont des maçons qualifiés qui bossent pour 15 euros par jour mais leurs entreprises facturent le prix normal... y compris pour construire la gendarmerie de St-Georges!), si on ne faisait pas des fortunes en les logeant dans des bidonvilles informels pour des loyers énormes, etc.

En plus il faut cesser de voir les Brésiliens comme des pauvres types qui ne pensent qu'au profit immédiat, dans les relations bilatérales. Ce pays a sa dignité! Par exemple, dès que les USA ont instauré le visa pour les Brésiliens, la réciproque est tombée dans les 48h et pourtant le Brésil y perdait économiquement. Déjà, le petit traitement spécial dévolu aux Français (90j tous les six mois et pas 180j en un an) est un indicateur. La Guyane, c'est une petite verrue sur le gros Brésil mais le jour où quelques parlementaires à Brasília, aiguillonnés par l'opinion publique, auront vent de cette histoire, ils soulèveront le lièvre et je ne donne pas une semaine pour que la décision tombe.

Pour poursuivre la discussion: Si tu as une carte de résident permanent et que tu es contrôlé entre Macapa et Oiapoque, cela ne change rien. Dans la mesure où tu es sur le territoire brésilien, tu as droit au même type de contrôle qu'un brésilien. Ce qu'il faut éviter coûte que coûte c'est le visa de sortie du Brésil sur ton passeport. Quant au visa d'entrée sur le territoire français, on peut fort bien l'éviter dans la mesure où il n'y a pas de poste frontière côté français... Il faut savoir tirer avantage de l'absence d'infrastructure... et connaître la musique.

bilbraz a écrit:

Pour poursuivre la discussion: Si tu as une carte de résident permanent et que tu es contrôlé entre Macapa et Oiapoque, cela ne change rien. Dans la mesure où tu es sur le territoire brésilien, tu as droit au même type de contrôle qu'un brésilien. Ce qu'il faut éviter coûte que coûte c'est le visa de sortie du Brésil sur ton passeport. Quant au visa d'entrée sur le territoire français, on peut fort bien l'éviter dans la mesure où il n'y a pas de poste frontière côté français... Il faut savoir tirer avantage de l'absence d'infrastructure... et connaître la musique.


J'avais bien compris. Mais c'est se mettre dans l'illégalité pour pas grand chose - à mon humble avis.

Bien sûr chacun fait comme il l'entend mais le Brésil est de moins en moins un pays où il est bon d'être dans l'illégalité (ça aussi c'est mon humble avis^^).

Dis-moi, tu as vécu en Guyane? Moi, ça fait six ans que je l'ai quittée après y avair passé 14 ans à travailler sur les deux frontières, mais pas en tant que gabelou... C'est peut-être pour cela que je " connais la musique" Il faudrait sans doute que je mette les pendules à l'heure. Je suppose que les choses ont évolué comme partout. En tout cas, ce que je dis correspond à la réalité de l'époque où j'étais encore sur place. Y faire ses courses était intéressant Les restaus n'étaient pas chers,et il n'y  avait pas que des obsédés sexuels qui courraient les bordels. Quant aux contrôles, c'était surtout les restaurateurs chniois de guyane qui exagéraient quelque peu  leurs achats de viande qui en faisaient les frais.
J'ai eu droit à des contrôles douaniers à plusieurs reprises, mais comme je n'exagérais pas, on m'a toujours laissé circuler.

@ bilbaz: j'ai vécu plus d'un quart de siècle entre la Guyane et le Brésil, tantôt ici tantôt là. Et je reviens dans le secteur, y compris à St-Georges où j'ai des amis proches, au moins une fois par an, donc oui je sais un peu de quoi je parle.
Les 3/4 des restaus qui avaient ouvert avec le désenclavement de St-Georges ont fermé. Passé l'engouement des premières années, il y a fort peu de visiteurs désormais, sauf pour ce que j'ai précisé et que je maintiens. Les Brésiliens d'Oiapoque se font parfois amener des produits... moins chers en Guyane! (sardines à l'huile, vache qui rit très prisée en face, vêtements de premier prix... en revanche il y a un bon tailleur à Oipaoque)
Pour cause de fièvre aphteuse qui sévit dans l'Amapa,  il y a embargo TOTAL sur la viande brésilienne et on ne tolère plus que des achats réduits pour consommer à St-Georges.
Et en six ans oui, ça a énormément changé. Ne serait ce que par le "check point belizon" sur la RN2 qui fait que pour aller de St-Georges à Cayenne on a l'impression ressentie quand on sortait de Berlin-est, il y a trente ans^^ (j'ai fait les deux)

OK, merci d'avoir mis mes pendules à l'heure. Le check-point bélizon me rappelle un peu celui d'Iracoubo... Une frontière dans le pays...