Projet de la Commission européenne pour un diplôme européen : quelles implications ?

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Publié le 2024-04-17 à 08:00 par Asaël Häzaq
Verra-t-on bientôt un diplôme européen ? C'est le nouveau plan de la Commission européenne pour se démarquer sur le marché international du travail et continuer de renforcer la position de l'Union européenne. Voyons ce que cela signifie pour les potentiels étudiants étrangers en Europe.

Vers la création d'un diplôme européen

Le 27 mars 2024, la Commission européenne a adopté une série de mesures pour promouvoir les systèmes d'éducation des États membres de l'Union européenne (UE). Alors que la mobilité étudiante internationale a repris depuis la réouverture des frontières, la bataille fait rage entre l'UE et les autres pays plébiscités par les étudiants étrangers, Canada et États-Unis en tête. À terme, ces mesures de soutien iront vers la création d'un diplôme européen.

Le plan de la Commission européenne s'appuie sur 2 piliers : reconnaître un système européen d'enseignement supérieur de qualité et assurer des débouchés professionnels stables et durables dans l'enseignement supérieur.

Le projet de diplôme européen ne vient pas se substituer à un diplôme déjà existant. Il s'agira d'un nouveau diplôme délivré à l'issue d'un parcours lui aussi spécifique. La Commission européenne parle de programmes transnationaux (licence, master, doctorat) qui seraient reconnus automatiquement dans tous les pays de l'UE. Les États membres conviendront des programmes et aux critères retenus pour la création du diplôme. Un groupe d'universités européennes participera à la délivrance du diplôme, sur la base du volontariat.

Pourquoi un diplôme européen ?

À l'heure où l'UE, ébranlée de toute part, regarde avec inquiétude les élections européennes à venir, la Commission veut envoyer un signal fort. Pensée d'abord sur le plan exclusivement économique, l'Union européenne est devenue une union sociale et culturelle. Par la création de ce nouveau diplôme, la Commission veut rappeler que l'identité européenne existe bien. L'appartenance à l'UE doit être défendue par tous les États membres et vécue dans tous les pays, à tous les niveaux. L'éducation, haut lieu de transmission du savoir, est le lieu tout trouvé pour promouvoir l'identité européenne.

Bien plus qu'un symbole, ce nouveau diplôme vise aussi à rapprocher les universités des États membres, tant sur le plan académique que sur le plan de la recherche. L'aspect économique n'est pas loin. La collaboration des États membres permettra de mieux former les talents européens de demain.

Pourquoi changer de continent quand les savoirs se trouvent dans l'UE ? Le diplôme européen est pensé pour accélérer la mobilité étudiante au sein de l'UE. Ce « diplôme universel » devrait rendre les universités européennes plus attractives. Les nouveaux diplômés européens, de par leurs connaissances transdisciplinaires, seront aussi plus attractifs sur le marché de l'emploi européen, car plus en adéquation avec les attentes des employeurs. Employeurs qui pourront les recruter plus facilement.

Comment mettre en place le diplôme européen ?

Difficile de composer avec les différents systèmes d'enseignement à travers l'UE. La Commission opte pour 2 approches :

  • La première approche vise à attribuer un « label européen préparatoire ». Il ne s'agirait pas d'un diplôme, mais d'un certificat labellisant le diplôme obtenu comme étant « européen ». Ce label serait attribué aux programmes universitaires répondant aux critères préalablement arrêtés par la Commission.
  • La seconde approche ambitionne de créer un diplôme européen. Ce diplôme serait délivré par les universités de plusieurs pays ou par un représentant européen désigné par les universités (un poste de représentant européen serait spécialement créé à cet effet).

La Commission européenne rappelle l'importance de développer les enseignements universitaires transnationaux. L'UE compose toujours avec des pénuries de main-d'œuvre dans des secteurs économiques clés. Privilégier la main-d'œuvre européenne, la former et la rendre attractive sur le marché de l'emploi européen fait partie de ses priorités. La Commission intensifiera son soutien au programme Erasmus+ et aux autres instances européennes œuvrant pour la mobilité internationale étudiante et le partage des connaissances au niveau européen.