Le passé colonial refait surface dans les musées allemands

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C'est une première. Le 14 mai, l'association allemande des musées (Deutscher Museumsbund) a publié un Guide pour la gestion des biens de collections en rapport avec le contexte colonial. 136 pages qui donnent des listes d'interlocuteurs. Qui expliquent les notions clés, les différents contextes coloniaux, les recherches sur la provenance des objets, les aspects juridiques, etc. Et qui formulent des recommandations pour les musées allemands. L'objectif : promouvoir « une gestion responsable » des objets qui pourraient avoir été spoliés à l'époque de l'Empire colonial allemand.


Le passé colonial ? Jusqu'à ces dernières années, l'Allemagne avait oublié jusqu'à son existence. Entre les années 1880 et la Première Guerre mondiale, l'Empire allemand a pourtant bel et bien participé à cette aventure européenne de triste mémoire, notamment en Afrique (actuels Namibie, Cameroun, Togo, une partie de la Tanzanie, Rwanda, Burundi) et sur certaines îles du Pacifique. Mais les catastrophes de deux Guerres mondiales et le traumatisme du nazisme ont concentré le travail de mémoire sur les tragédies du XXe siècle. Jusqu'à ce que, depuis quelques dernières années, des expositions (et des demandes de restitution de certains pays concernés) rouvrent ce pan totalement méconnu de l'histoire collective.
La construction du Forum Humboldt attise les débats

Le public a tout de suite répondu présent. L'intérêt a été au rendez-vous. Et très vite, le contexte aidant, d'autres questions ont commencé à se poser. C'est notamment le cas de l'origine des objets présents dans les collections, en particulier celles des musées d'ethnologie. Sont-elles le résultat d'une spoliation ?


Or, à Berlin, justement, la majeure partie de ces collections doit déménager l'année prochaine. Et pas pour aller n'importe où… Elles doivent rejoindre un écrin on ne peut plus prestigieux : le Forum Humboldt, vaste centre culturel qui doit ouvrir ses portes fin 2019 dans le château de Berlin reconstruit, en plein centre de la ville. Cette mise en lumière a, sans surprise, attisé les doutes et exacerbé les critiques envers la manière dont ces musées gèrent leurs fonds.

Ainsi, il y a trois semaines, le président de la Fondation du Patrimoine culturel prussien, Hermann Parzinger, a jeté un pavé dans la mare. Il a affirmé que « les objets volés ser[aient] rendus, d'autres objets prêtés », et qu'il fallait par ailleurs réfléchir à renforcer les projets de coopération. D'autres spécialistes, comme Viola König, longtemps directrice des Collections ethnologiques de Berlin, ont pour leur part souhaité que l'ouverture du Forum Humboldt soit un tournant : qu'il change le regard (très eurocentré) qui est porté jusqu'à présent sur ces collections.
« Une tache aveugle de notre culture mémorielle »

Le débat est vif. Mais la ministre allemande déléguée à la Culture, Monika Grütters, historienne d'art de profession, semble décidée à prendre le taureau par les cornes. « L'époque coloniale est restée beaucoup trop longtemps une tache aveugle de notre culture mémorielle. Travailler dessus fait partie de notre responsabilité historique vis-à-vis des anciennes colonies et la condition d'une réconciliation avec les populations qui y vivent », a-t-elle affirmé cette semaine. « C'est mon objectif, au cours de cette législature, d'élaborer des bases pour la gestion des biens culturels issus de contextes coloniaux dans les collections et les musées ».

Monika Grütters a une ambition précise : elle veut accélérer les recherches sur la provenance des collections, comme elle l'avait fait pour les œuvres spoliées par les nazis après la découverte du Trésor de Munich en 2013. Elle devrait ainsi ouvrir six nouveaux postes au sein de la Fondation du Patrimoine culturel prussien. Quatre d'entre eux seront consacrés au travail sur le colonialisme.

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https://allemagne.diplo.de

PS: pour ma part ,je  pense que les oeuvres volé ou pas doivent rester en Allemagne , le s pays e n question sont incapable d'assurer une bonne concervations des oeuvres .  jean  luc  ;)

Merci Jean Luc pour l'information.
Je ne savais pas que l'Allemagne avait un passé colonial aussi important en Afrique!!
Je pense que ça va être difficile d'identifier les origines de ces objets, mais après il faut voir si les pays vont les réclamer.

1884-1916 soit environ 32ans .c'est peu pour l'échelle d'un pays ,mais beaucoup pour c eux qui ont été colonisé .  jean luc  ;)

des zoo humains https://www.youtube.com/watch?v=YvpLs896uzA

comment on traitais   les africains au temps de l'ére coloniale , cette vidéo est une horreure . jean  luc  ;)

un autre reportage sur le sujet https://www.arte.tv/fr/videos/083164-00 … -la-honte/   .jean  luc  ;)

PS .pour ma part l'aire coloniale fait parti de l'histoire, débaptisé les rues  pour les remplacer par d'autre nom de résistant ,pour faire plaisir á quelque uns  ,contre l'avis de la population , celas contribue á la monté du racisme  . la pariser platz prés de la porte de Brandebourg  á recu son nom en 1815 pour l'occupation de Paris .jean  luc  ;)

Être noir dans l'Allemagne nazie  https://www.bbc.com/afrique/monde-48339670 . a lire pour ceux  qui  s'intéressent  a cette face sombre de l'histoire .jean luc  ;)   


Ps: Bienvenue au #AFROZENSUS!

Plus d'un million de personnes d'origine africaine vivent en Allemagne. Ils contribuent à façonner ce pays - en tant que parents, journalistes, nettoyeurs, pasteurs, propriétaires d'Afroshop, retraités, stars du sport, présentateurs, musiciens, soignants, activistes, chercheurs et bien d'autres. La grande enquête en ligne #AFROZENSUS, qui débutera au printemps 2020, enregistrera pour la première fois les réalités de la vie, les expériences de discrimination et les perspectives des populations noires, africaines et afro-diasporiques. L'objectif est de se faire une idée aussi complète que possible des expériences des personnes d'origine africaine en Allemagne, de la manière dont elles évaluent leur vie en Allemagne et de leurs attentes vis-à-vis de la politique et de la société. Les résultats de l'enquête en ligne #AFROZENSUS sont mis à la disposition des communautés et des politiciens. Ainsi, un groupe de population en Allemagne qui est fortement touché par la discrimination intersectionnelle peut enfin obtenir la visibilité nécessaire à une meilleure représentation de ses intérêts.

Sur la base des résultats de l'enquête en ligne #AFROZENSUS, des mesures concrètes sont proposées pour réduire la discrimination raciale et pour protéger et promouvoir les personnes d'origine africaine en Allemagne.

Toutes nos perspectives sont indispensables et contribuent au succès de cette première enquête! Enregistrez donc et faites connaître #AFROZENSUS aux personnes noires, africaines et afrodiasporiques de votre environnement.

#AFROZENSUS #NosVotesComptent !  https://www.dw.com/fr/une-grande-enqu%C … v-53791373

je remonte le sujet .jean luc  ;)

'Allemagne demande formellement «pardon» pour ses massacres commis en Tanzanie à l'époque coloniale

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En déplacement en Tanzanie, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a « demandé pardon » pour les crimes commis sur place par son pays au début du XXe siècle. Alors que le passé colonial allemand est resté peu connu pendant longtemps, les choses changent depuis une dizaine d'années, comme l'a montré la reconnaissance du génocide commis en Namibie. 2023-10-31T140934Z_2073008712_RC2CK1A22L5Z_RTRMADP_3_TANZANIA-GERMANY-COLONIALISM.JPG« Je m'incline devant les victimes de la domination coloniale allemande. Et en tant que président allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait subir ici à vos ancêtres ». Frank-Walter Steinmeier a exprimé sa « honte » lors d'une visite au musée consacré au soulèvement du peuple Maji-Maji, dans l'actuelle Tanzanie, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.


Dans la colonie baptisée « Afrique de l'Est » où l'Allemagne a régné des années 1880 à 1918, un massacre d'ampleur avait fait, entre 1905 et 1907, entre 200 000 et 300 000 victimes. Le président allemand a plaidé pour un travail commun sur cette mémoire douloureuse et promis une restitution à la Tanzanie de restes humains qui se trouvent toujours en Allemagne.


Lors de sa visite, Frank-Walter Steinmeier a rencontré les descendants du chef Songea Mbano, un chef de la rébellion à l'époque, pendu et décapité par les Allemands avec 66 de ses combattants. Ses descendants sont toujours à la recherche du crâne de ce chef, très probablement transporté ensuite en Allemagne dans un musée ou une collection ethnologique, comme de nombreux ossements d'Africains à l'époque coloniale, en vue d'être étudiés.


« Je vous promets que nous nous efforcerons de le retrouver en Allemagne. Mais je ne vous promets pas de réussir », a dit Frank-Walter Steinmeier, soulignant la difficulté du travail d'identification des ossements.  « Il est temps d'arrêter de pleurer et d'ouvrir un nouveau chapitre »


Interrogé au téléphone, John Mbano, avocat de 36 ans vivant à Songea, a salué le discours du président. « Nous avons pleuré pendant des années. Maintenant, il est temps d'arrêter de pleurer et d'ouvrir un nouveau chapitre de bonne relation entre la Tanzanie et l'Allemagne », a dit John Mbano, après avoir rencontré Frank-Walter Steinmeier avec d'autres membres de sa famille, dont son frère Michael Mbano, maire de Songea.


Dans son discours, Frank-Walter Steinmeier s'est adressé personnellement aux descendants, disant avoir « honte de ce que les soldats coloniaux allemands ont fait subir ». Il a rendu hommage au « courageux » chef Songea Mbano qui a refusé de trahir son peuple : les colons allemands lui avaient proposé de le laisser en vie à condition qu'il les serve.


Ce passé colonial allemand, qui s'est achevé dès 1918, est longtemps resté à l'arrière-plan du travail de mémoire dominé par le IIIe Reich. Peu connu du grand public, il joue un rôle plus important depuis quelques années. C'est Frank-Walter Steinmeier, à l'époque ministre des Affaires étrangères entre 2013 et 2017, qui avait initié des discussions avec la Namibie sur le massacre des Herero et des Nama qui ont conduit à des restitutions et la reconnaissance du génocide commis par la puissance coloniale. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231101- … -coloniale  jean Luc1f609.svg