Les diplômes sous-estimés qui peuvent mener à des carrières bien rémunérées

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Publié le 2023-05-03 à 11:52 par Ameerah Arjanee
Il est bien connu que les diplômes de médecine, d'informatique, de droit et de finance sont les voies les plus aisées vers des emplois bien rémunérés à l'étranger. Cependant, il existe également d'autres diplômes qui peuvent mener à de salaires élevés. Les arts culinaires, les professions infirmières et paramédicales, les affaires associées à des compétences en informatique et les ressources humaines sont des spécialisations sous-estimées qui peuvent déboucher sur des carrières épanouissantes et bien rémunérées.

Les diplômes d'infirmier restent en forte demande : les plus spécialisés perçoivent près de 200 000 $US par an 

Les diplômes d'infirmiers font partie des diplômes en Sciences, technologies, ingénieries et mathématiques, mais ils sont souvent sous-estimés par rapport aux diplômes en médecine. Pourtant, la demande pour les infirmiers qualifiés, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, reste plus forte que jamais, et leur salaire tend à rester supérieur à la moyenne en comparaison à d'autres emplois qualifiés. 

Au Royaume-Uni, à titre d'exemple, un infirmier perçoit un salaire moyen de 33 000 à 35 000 livres sterling par an, tandis que les enseignants touchent un peu moins, soit entre 28 000 à 34 000 livres sterling. Les infirmiers spécialisés, comme les infirmiers spécialisés dans le traitement de la douleur et les infirmiers spécialisés dans les soins intensifs néonataux, gagnent en moyenne près de 40 000 livres sterling. Aux États-Unis, certains infirmiers spécialisés, à l'instar des infirmiers anesthésistes, touchent près de 200 000 $US par an, ce qui est quasiment équivalent au salaire de certains médecins. Au Canada, les infirmiers ont un salaire de départ proche de 60 000 $CA. À titre de comparaison, le salaire moyen d'un débutant, tous emplois confondus, est d'environ 40 000 $CA. De nombreux pays, dont le Canada, ont lancé des campagnes de recrutement et assoupli les conditions d'immigration pour les infirmiers étrangers en raison de la pénurie de main-d'œuvre au niveau national.

Les études d'infirmier sont exigeantes sur le plan académique et émotionnel. Toutefois, elles restent plus accessibles que les études de médecine pour devenir médecin, à la fois en termes de conditions d'admission et de frais de scolarité. De nombreux infirmiers commencent par obtenir un diplôme ou un diplôme d'associé en deux ans. Ils décident souvent, par la suite, de compléter leur diplôme par des cours supplémentaires pour l'obtention d'une licence. Les diplômes d'infirmier sont proposés à la fois par les universités traditionnelles et par les instituts polytechniques professionnels. 

Les diplômes d'échographie médicale, de prothésiste et d'inhalothérapeute mènent à des emplois paramédicaux bien rémunérés 

De nombreuses autres professions paramédicales, en dehors de celle d'infirmier, garantissent des salaires élevés. Encore une fois, ces professions sont souvent plus accessibles que les études pour devenir médecin ou dentiste, même si elles sont moins connues et moins prestigieuses. 

Les prothésistes fabriquent et créent des membres artificiels pour les patients. Les échographistes médicaux sont des spécialistes qui utilisent des appareils d'imagerie pour produire des scans et des ultrasons avant de faire un diagnostic. Les inhalothérapeutes s'occupent des patients cardiopulmonaires en gérant les ventilateurs et en leur administrant des médicaments aux poumons. Dans de nombreux pays, ils n'ont pas besoin d'être médecins, mais assistent les médecins. Leurs études sont également plus courtes : il s'agit soit de diplômes de deux ans, soit de licences de trois ou quatre ans.

Pour devenir prothésiste en Australie, par exemple, il faut obtenir un diplôme à l'issue de trois ou quatre ans d'études dans ce domaine, puis demander une adhésion à l'Australian Orthotic Prosthetic Association. Comme il s'agit d'un domaine niche de la médecine, peu d'universités proposent ce diplôme dans le pays. En fait, deux d'entre elles le font : l'université LaTrobe et l'université de Sunshine Coast. 

Aux États-Unis, de nombreux emplois paramédicaux ne nécessitent qu'un diplôme d'associé de deux ans, plutôt qu'un diplôme de premier cycle de trois ou quatre ans comme c'est le cas dans d'autres pays. Les inhalothérapeutes, par exemple, ont besoin d'un diplôme associé en sciences des soins respiratoires délivré par un collège communautaire. Les « community colleges » sont réputés pour être beaucoup plus abordables que les établissements d'enseignement supérieur traditionnels. Après avoir obtenu leur diplôme d'associé, ils doivent se soumettre à des examens d'accréditation pour obtenir une licence dans l'État américain où ils exercent. 

Combien gagnent ces professionnels paramédicaux ? Aux États-Unis, les inhalothérapeutes perçoivent entre 60 000 et 80 000 $US. Au Royaume-Uni, leur salaire moyen est de 39 000 livres sterling, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 33 000 livres sterling pour l'ensemble des emplois. En Australie, les prothésistes touchent généralement entre 80 000 et 100 000 $AU par an. C'est quasiment le même montant que le salaire moyenne des ingénieurs. Au Canada, les échographistes médicaux ont une rémunération variant entre 70 000 et 105 000 $CA par an, ce qui est considéré comme un salaire de la classe moyenne supérieure. 

Un diplôme de commerce offre une base solide pour l'acquisition de diverses compétences utiles 

Le diplôme de commerce a souvent la mauvaise réputation de n'être qu'une option « facile » pour ceux qui n'ont pas eu les notes nécessaires pour d'autres programmes d'études ou qui ne savent pas quoi faire dans la vie. Ils se font souvent voler la vedette par des diplômes plus prestigieux dans le même domaine, comme l'économie, la finance et la banque. Toutefois, l'étendue et la flexibilité d'un diplôme de commerce peuvent également constituer un atout, surtout lorsqu'elles sont associées à des compétences plus techniques, notamment en matière de systèmes d'information.

Les compétences informatiques que vous pouvez espérer acquérir grâce à un diplôme de commerce comprennent la science des données, l'organisation des dossiers sur des systèmes informatiques, le marketing numérique, la sécurité des réseaux et la logistique. Ces cours n'offrent pas le même degré d'expertise qu'un diplôme en informatique, mais ils sont suffisants pour utiliser la technologie de manière experte dans les opérations commerciales ou pour servir de base à d'autres certifications informatiques.

Un diplôme de commerce permet également d'acquérir d'autres compétences dans les domaines de la finance, de la comptabilité, du droit et des ressources humaines, à partir desquelles il est possible d'approfondir son expertise dans ces domaines. Aux États-Unis, le salaire médian des diplômés de commerce est supérieur de 5 000 $US à celui de l'ensemble des diplômés de l'enseignement supérieur (65 000 $US contre 60 000 $US). Au Canada, ils touchent généralement entre 55 000 $US et 140 000 $US par an. Comme ces diplômes sont extrêmement populaires, vous ne pourrez vraiment vous démarquer et percevoir dans la fourchette supérieure que si vous avez de l'expérience et des compétences spécialisées à valeur ajoutée.

L'étude des arts culinaires peut mener à des carrières passionnantes et bien rémunérées 

Les diplômes professionnels ont tendance à être négligés par rapport aux diplômes strictement « académiques ». Pourtant, ils peuvent déboucher sur des carrières aussi passionnantes et bien rémunérées que les diplômes universitaires. Les arts culinaires et l'œnologie, c'est-à-dire l'étude du vin, ouvrent les portes à de riches carrières de chefs, de traiteurs, de sommeliers, de nutritionnistes, de spécialistes de la sécurité alimentaire, de gérants de restaurants et de bars, de technologues alimentaires et de coordonnateurs des achats. 

La Suisse est réputée non seulement pour ses écoles culinaires de premier ordre, mais aussi pour les salaires les plus élevés au monde pour les chefs cuisiniers et les chefs de cuisine. En moyenne, les chefs cuisiniers gagnent 56 000 $US par an en Suisse. Les autres pays qui rémunèrent bien les chefs sont les États-Unis (deuxième sur la liste), le Danemark, le Japon, l'Australie, la Norvège et la Suède. Aux États-Unis, tous ces emplois sont rémunérés à plus de 40 000 $US en moyenne. Étonnamment, même si la France et l'Italie sont réputées pour leurs restaurants raffinés, ce ne sont pas ces pays qui paient le mieux les chefs cuisiniers.

Où peut-on étudier les arts culinaires en Suisse et aux États-Unis ? Certaines des meilleures écoles culinaires du premier pays se trouvent dans la ville de Lucerne : l'ICI International Culinary Arts School, la Culinary Arts Academy Switzerland et la B.H.M.S. Culinary Arts School. Les frais de scolarité pour les programmes de licence sur trois ans varient entre 20 000 et 65 000 $US (18 à 60 000 francs suisses).

Les États-Unis comptent plus de 20 écoles culinaires, mais la plus prestigieuse reste The Culinary Institute of America, qui dispose de campus à New York, en Californie et au Texas. Il possède également un campus international à Singapour. Les frais de scolarité en premier cycle s'élèvent à près de 35 000 $US par an, mais de généreuses aides financières sont disponibles. 

Le réseau international d'écoles culinaires Le Cordon Bleu est également très couru par les aspirants chefs. Ses campus sont situés dans diverses villes d'Europe, d'Asie, du Canada, d'Amérique du Sud et d'Australie. Le plus ancien établissement se trouve à Paris. Les frais de scolarité varient entre 10 000 et 55 000 $US par an, en fonction du cursus choisi. 

Les emplois dans le domaine des ressources humaines sont étonnamment diversifiés et gratifiants 

Tout comme des diplômes de commerce, les diplômes en ressources humaines peuvent déboucher sur une diversité surprenante d'emplois. On a souvent tendance à croire que les diplômés en ressources humaines ne deviennent que des recruteurs, mais les emplois dans ce domaine sont, en réalité, bien plus variés.  

Vous pouvez, par exemple, devenir spécialiste des relations du travail, spécialiste de la paie, coordonnateur de la formation et du développement, gestionnaire des performances, conseiller en santé, sécurité et environnement, analyste des ressources humaines, ou encore spécialiste de la gestion du changement, parmi de nombreuses autres spécialisations. Tout comme les diplômes de commerce, les diplômes en ressources humaines permettent d'acquérir des connaissances et des compétences dans divers domaines, tels que le droit, la psychologie et la comptabilité, pour n'en citer que quelques-uns. 

La chaîne d'information australienne « Nine News » a classé les coordonnateurs des ressources humaines parmi les emplois les plus demandés dans le pays en 2023. Ces postes ont tendance à être rémunérés dans la fourchette des 70 000 et 85 000 $AU par an, ce qui est supérieur au salaire des comptables et à peine moins que ce que gagnent les ingénieurs. Au Royaume-Uni, le salaire médian dans ce domaine est de 37 000 livres sterling, soit quelques milliers de livres de plus que le salaire médian dans tous les domaines. Les professionnels des ressources humaines sont mieux rémunérés aux États-Unis, où ils gagnent entre 40 000 et 60 000 $US pour la plupart des postes exigeant un diplôme universitaire. Les professionnels de la gestion des ressources humaines au niveau managériales touchent près de 100 000 $US. Au Canada, les professionnels des ressources humaines ont tendance à gagner un salaire moyen ou légèrement supérieur à la moyenne.  

Le diplôme en ressources humaines est très courant. Il est proposé par de nombreuses universités. Il s'agit d'un diplôme standard de trois ans, bien qu'aux États-Unis, il soit également possible d'obtenir un diplôme d'associé de deux ans. Il est également facile de s'inscrire à un master dans ce domaine, même si vous n'avez pas de licence, à condition d'avoir de l'expérience dans un domaine connexe centré sur les personnes, comme l'administration, le droit ou le conseil. 

En revanche, l'une des difficultés auxquelles les professionnels des ressources humaines étrangers sont confrontés est d'ordre culturel. Les diplômés internationaux doivent être extrêmement familiers avec la culture du pays d'accueil et d'être des locuteurs quasi-natifs de la langue officielle pour être en mesure de rivaliser sur un pied d'égalité avec les diplômés locaux en ressources humaines.