Hakim à l'île Maurice : « Les Mauriciens ont un profond sens du respect et des valeurs »

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Publié le 2016-01-07 à 00:00 par Expat.com team
Jeune expatrié français, Hakim s'est installé à l'île Maurice il y a neuf mois avec son épouse mauricienne. Ancien agent de sécurité, il est désormais modérateur web.

D'où viens-tu, Hakim, et que fais-tu actuellement ?

J'ai 29 ans et je viens de Mulhouse, la grande ville du Haut-Rhin. J'étais agent de sécurité (malveillance et incendie). A présent, je suis dans la modération web, mais je n'exclue pas de retourner vers mon secteur de prédilection prochainement.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier à l'île Maurice ?

J'avais la vive intention de ne plus vivre en France, étant marié depuis quelques années à une Mauricienne. Connaissant un peu le pays pour y avoir passé quelques mois à l'époque de mon mariage, c'est tout naturellement que je me suis tourné vers Maurice.

Comment s'est passée ton installation ?

Plutôt bien. J'avais l'avantage de connaitre l'endroit où j'allais vivre, donc forcément cela facilite pas mal l'arrivée, sans compter l'accueil chaleureux de ma belle famille, comme à chacun de mes séjours d'ailleurs.

Depuis combien de temps y vis-tu ?

Je viens d'entrer dans le neuvième mois.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un citoyen français s'expatrie à l'île Maurice ?

Pour moi, c'était assez simple en tant qu'époux d'une Mauricienne. Il faut surtout venir avec tout les documents nécessaires à l'obtention du titre de résident.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

Non, pas spécialement. J'ai déposé mon dossier les premiers jours de mon arrivée. Mes enfants ont obtenu leurs passeports mauriciens rapidement et mon épouse n'a toujours été que de nationalité mauricienne, donc aucun problème.

Quelles sont les particularités du marché de l'emploi local ? Est-il difficile pour un expatrié d'y être embauché ?

Il y a pas mal d'opportunités pour ceux qui en veulent. La semaine de mon arrivée, je me suis concentré sur les démarches nécessaires à la résidence. La deuxième, j'ai cherché un emploi. J'ai eu une proposition d'embauche en quelques jours, et pourtant je ne suis quasiment pas diplômé. De ce que j'ai pu en voir, contrairement à la mentalité française qui se base beaucoup sur les qualifications des candidats, ici l'on prête plus attention aux compétences réelles qui sont évaluées à l'aide de tests. Après, j'avais aussi l'avantage de ne pas être soumis à une condition de salaire minimum, ce qui n'est pas le cas des expatriés qui ne sont pas époux(se) de citoyens mauriciens.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Professionnellement, c'est vrai que la mentalité est assez différente, mais je m'y suis vite fait. Après, il faut aussi dire que cela a aussi surement été accentué par le fait que j'ai radicalement changé de branche. Sinon, dans la maison pour ce qui est du bricolage et des réparations, certains systèmes hérités de la colonisation britannique sont assez troublants pour un Français.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à l'île Maurice ?

Peut-être la dépendance des Mauriciens à la famille et plus particulièrement aux parents. J'ai pu constater que pas mal de personnes ayant dépassé la vingtaine restaient vivre chez leur parents et n'avaient pas l'intention de partir avant d'être marié, et cela malgré le fait d'avoir un travail et les moyens de le faire.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles ?

Non, car nous étions logés chez mes beaux-parents en attendant de commencer la construction de notre maison à l'étage.

Que penses-tu du mode de vie des Mauriciens ? Sont-ils accueillants ?

Non seulement ils sont accueillants, mais je trouve que les mauriciens ont un profond sens du respect et des valeurs que je voyais de moins en moins en France.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

Je pensais que, comme il s'agit d'une petite île, l'on avait vite fait le tour. Et bien non ! Il y a pas mal de choses à voir et à faire pour peu que l'on cherche bien.

A quoi ressemble ton quotidien à l'île Maurice ?

Les jours où je travaille, je sors très peu. Mais sinon, c'est pas mal de plages ou de sorties en ville avec ma petite famille. Parfois, je sors avec des amis Mauriciens. Le plus souvent, on se contente de refaire le monde, là aussi sur la plage ou dans des soirées. Là où je vis, pas mal de gens parlent peu ou ne sont pas à l'aise avec le français. Du coup, j'ai rapidement appris le créole mauricien.

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?

Je me suis mis au snorkelling. C'est un moyen peu coûteux de profiter de la beauté de l'océan indien. Je pense me lancer dans le kayak de mer aussi prochainement, venant d'une région française très éloignée de l'océan. Il me reste pas mal de choses à découvrir de ce côté-là.

Qu'est-ce qui te plait le plus à l'île Maurice ?

Surement le fait de ne pas être condamné à un travail rébarbatif et usant, les possibilités d'évolution, avoir ma propre maison, et puis le respect de la foi et des communautés, même si certains diront que ce n'est pas aussi évident qu'on le fait croire. Nous sommes bien loin des tensions ethnico-religieuses que j'ai pu constater en France.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine ?

A part le peu de famille que j'ai encore en France, je dirais certaines nourritures inabordables pour moi ici, et aussi les deux choses que je collectionnais en France : les jeux vidéos anciens et les comics. C'est assez dur à en trouver en français d'après ce que j'ai pu voir, même si je n'ai pas encore pris le temps de bien chercher.

Tes spécialités culinaires locales préférées ?

Les fameux rôtis que l'on trouve partout, le mine frit, les boulettes, et puis les gâteaux très sucrés qui me rappellent les pâtisseries orientales que je mangeais avec modération en France, sans oublier le lait aromatisé à l'amande. Ça, j'en suis accro !

Un événement particulier que tu as vécu à l'île Maurice et que tu voudrais partager ?

Un événement pas très joyeux pour le coup. Ce sont les veillées funèbres, chose qui ne se fait plus en France. Dans le village où je vis, il est de coutume que tout les habitants passent à un moment ou un autre de la veillée. Donc, je n'y ai pas échappé, même si cela a été assez déroutant pour moi.

Quel est ton avis sur le coût de la vie dans l'île ?

Il ne faut pas se leurrer. Vivre comme on le fait en France serait surement presque aussi coûteux, mais je suis venu ici pour changer de vie. Donc, pour moi, cela passe aussi par un mode de vie local, et je me sens beaucoup plus heureux comme ça.

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'y expatrier ?

Je leur conseillerai de fréquenter les Mauriciens. En vous arrêtant aux relations professionnelles ou commerciales, vous passerez à côté de trop de choses.

Quels sont tes projets d'avenir ?

Achever la construction de ma maison, évoluer professionnellement, peut-être ouvrir quelque chose. J'ai quelques pistes, mais je préfère me taire pour le moment. Et surtout, continuer à profiter de la douceur de vivre mauricienne.

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