Ce qui change en Suisse après la crise de COVID-19

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Actualisé 2020-07-28 12:47

La Suisse est en train de lever graduellement ses restrictions de voyage pour de nombreux pays. Il n'empêche que les ressortissants des pays à hauts-risques y sont toujours interdits d'accès. Si vous attendez la fin de la crise de COVID-19 pour vous y expatrier, voici ce que vous devez savoir sur les changements à venir en matière de conditions d'entrée, d'emploi, d'études, ou encore, du mode de vie, entre autres.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Suisse ?

Afin de contenir la propagation de la COVID-19 sur son territoire, la Suisse a renforcé ses restrictions de voyage, interdisant l'accès aux ressortissants provenant des pays à risques jusqu'à nouvel ordre. Cependant, les ressortissants de 21 pays considérés à présent comme étant sûrs sont à nouveau autorisés à y entrer depuis le 20 juillet. Ces pays incluent le Canada et l'Australie tandis que les États-Unis restent sur la liste des pays à hauts-risques. Les voyageurs, quel que soit leur pays d'origine, sont tenus de s'auto-isoler pour une durée de 10 jours des leur arrivée. Ces derniers doivent aussi signaler leur présence aux autorités cantonales compétentes dans les 2 jours suivant leur arrivée en Suisse. Ceux qui refusent de le faire sont passibles d'une amende pouvant aller jusqu'à 10 000 CHF. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site officiel de la Confédération suisse ou appelez le 41 58 464 44 88.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

Les demandes de visas sont à nouveau traitées par les autorités cantonales pour différentes nationalités. Si vous souhaitez donc vous expatrier en Suisse, que ce soit pour travailler ou étudier, ou pour les affaires, vous pouvez déposer votre dossier auprès de la représentation suisse dans votre pays d'origine. L'admission est toutefois refusée aux personnes souhaitant étudier en Suisse pendant une durée de moins de 90 jours. Ils peuvent néanmoins entrer en Suisse à condition d'être en possession d'une assurance en vue d'un permis de résidence ou un permis d'entrée émis par les autorités suisses. Retrouvez toutes les informations relatives aux visas sur le site de l'Immigration.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Suisse après la crise ?

Avec la crise de COVID-19, le taux de chômage en Suisse est passé de 2,5% en février à 3,4% en mai 2020, selon les chiffres officiels. Les autorités suisses s'attendent d'ailleurs à une hausse plus significative d'ici la fin de l'année. En ce qui concerne les annonces d'emploi, une baisse de 26% a été enregistrée pendant la même période. L'impact se fait ressentir sur la plupart des industries, mais principalement sur celles du tourisme, du commerce au détail, des services personnels, de la restauration, suivies des services administratifs, de la finance, de la métallurgie et de la fabrication de montres et de machines, ainsi que celle de la construction. La santé, la technologie et les sciences naturelles semblent être les secteurs les moins affectés même si le nombre de postes vacants est en baisse. Il est aussi intéressant de noter que les taux varient d'une région à l'autre. A titre d'exemple, les régions francophones et italophones de la Suisse semblent être plus impactées que la Suisse germanophone. Aussi, le taux de chômage des jeunes ayant moins de 25 ans est passé à 3,4%. Les données officielles indiquent que les pertes d'emploi concernent autant les expatriés que les Suisses. Les autorités préviennent également qu'il sera encore plus difficile de trouver un emploi ou un stage en Suisse après la crise, compte tenu de l'incertitude des entreprises face à la situation. D'autre part, une étude réalisée par le cabinet Deloitte mesure l'impact de la crise sur les petites et moyennes entreprises. Il ressort que 18% des entrepreneurs ont été contraints à fermer boutique tandis que 21% d'entre eux ont vu une baisse significative de leur chiffre d'affaire et craignent le pire. Seuls 10% des entrepreneurs affirment avoir profité de la crise pour booster leur activité tandis que 21% se disent non-affectés. Le rapport dévoile également que plus de la moitié des salariés en Suisse ont à présent des heures de travail réduites tandis que 2% ont été mis à pied.

Quel est votre avis sur le système de santé local par rapport à la crise ?

Bien que la Suisse possède l'un des meilleurs systèmes de santé au monde, offrant des services d'excellente qualité, le nombre de cas de COVID-19 a rapidement grimpé, sans doute en raison de sa proximité avec l'Italie. Au début, les hôpitaux peinaient à répondre à la demande grandissante de soins liés à la COVID-19, mais ils ont rapidement augmenté leur capacité en matière de soins intensifs. Certains d'entre eux ont même été réaménagés afin d'optimiser l'utilisation des espaces. Une étude réalisée par le Deep Knowledge Group de l'EU Business School va jusqu'à qualifier la Suisse de pays le plus sûr au monde pendant la crise de COVID-19, avec l'Allemagne, pour l'efficacité de son système de quarantaine, de contrôle et de détection, sans oublier les mesures prises aux niveaux fédéral et cantonal. Rappelons que la Suisse possède également un vaste réseau de professionnels de la santé hautement qualifiés et compétents, sans parler du déploiement d'un bataillon hospitalier de l'armée suisse pour venir en aide aux hôpitaux civils. Qui plus est, l'hôpital universitaire de Genève a pu s'appuyer sur un système de contrôle numérique pour les patients atteints de la COVID-19. Ce système a permis le suivi à distance des patients pour leur éviter de se déplacer vers l'hôpital. La télémédecine a également pris une ampleur surprenante en Suisse avec des prises de rendez-vous médicaux, des consultations et des prescriptions de médicaments en ligne.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

Les écoles en Suisse ont rouvert leurs portes le 11 mai dernier dans le respect de la distanciation sociale. Le nombre d'élèves dans les salles de classe a toutefois été réduit, de même que le nombre de jours de scolarité. Ainsi, les élèves ne se rendent à l'école que deux fois par semaine. Cependant, ces mesures varient d'un canton à l'autre, ce qui fait que les journées se déroulent normalement dans certaines écoles. A savoir que le port du masque n'est pas obligatoire dans toutes les écoles du pays. Seuls quelques cantons, dont Zurich et Lucerne, ont décidé de rendre le port du masque obligatoire dans les écoles. En revanche, il est interdit de se partager la nourriture dans l'enceinte des établissements scolaires. Il est également recommandé aux enseignants et aux élèves à risques d'opter pour l'enseignement à distance. En ce qu'il s'agit de la rentrée universitaire 2020-2021, elle aura lieu en septembre. Les universités suisses s'attendent toutefois à une population estudiantine réduite à 50%. Des dispositions ont donc été prises pour assurer l'enseignement hybride.

Comment se porte actuellement le marché immobilier suisse ?

Il va sans dire que le nombre de transactions immobilières en Suisse a chuté drastiquement depuis le début de la crise. D'ailleurs, un sondage réalisé par la firme EY fait état de l'inquiétude des spécialistes de l'immobilier. Selon une autre étude, les nouvelles annonces de ventes immobilières en ligne ont chuté par 37% par rapport à la même période en 2019. Les offres de location ont également chuté par 18% en avril. On s'attend toutefois à une légère hausse de 1,8% des prix de l'immobilier résidentiel d'ici la fin de 2020. Par ailleurs, les prêts à faible taux d'intérêt proposés par les banques suisses sont restées inchangées, ce qui est plutôt bon signe pour les acheteurs potentiels. En ce qu'il s'agit des permis de construction, le nombre de demandes a récemment augmenté par 20% après une chute de 39% depuis le début de la pandémie. Le marché immobilier suisse est donc en train de montrer des signes d'une reprise timide mais certaine.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Suisse ?

A ce jour, aucune hausse des prix n'a été signalé. Cependant, les autorités s'attendent à une baisse du taux d'inflation au cours des prochains mois, ce qui pourrait avoir un impact sur le coût de la vie. Il n'empêche que la Suisse reste l'une des destinations les plus chères au monde pour les expatriés selon plusieurs rapports comme ceux de Mercer et de ECA International.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

La Suisse a rendu obligatoire le port du masque dans les transports publics depuis le 6 juillet 2020. Dans certains cantons, comme celui de Vaud et de Jura, le port du masque est également obligatoire dans les commerces. D'autres envisagent également de rendre le port du masque obligatoire dans les écoles secondaires à partir de la prochaine rentrée. Si les mesures de confinement ont été levées, les rassemblements publics et privés avec plus de 1 000 personnes, y compris les évènements sportifs et les festivals, restent interdits au moins jusqu'à la fin du mois d'août. Cependant, certains cantons ont mis en place des réglementations plus strictes pour les rassemblements. De nombreux évènements professionnels et culturels ont d'ailleurs été renvoyés ou annulés. Qui plus est, des mesures de protection restent en vigueur dans les magasins, les restaurants ainsi que les musées et il est fortement recommandé à la population de les suivre à la lettre. Par ailleurs, les restaurants sont autorisés à noter les numéros de téléphone des personnes venant en groupes de plus de 4 afin que ces dernières puissent être retracées en cas de contamination.

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