L'Italie étant l'un des pays les plus affectés par la pandémie de coronavirus, il est clair que la vie a été profondément transformée ces derniers mois et que la situation n'est pas prêt de s'améliorer. Même si le pays a rouvert ses frontières, les ressortissants étrangers désireux d'y voyager et de s'y installer après la crise de COVID-19 doivent s'attendre à une série de changements, notamment en matière de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, d'immobilier ou encore, de mode de vie. Cet article vous dit tout ce que vous devez savoir.
Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Italie ?
Les citoyens de l'Union européenne et de l'Espace économique européen sont autorisés à entrer librement en Italie, quel que soit le but de leur séjour. Les voyageurs en provenance de l'Islande, du Liechtenstein, de la Norvège, de la Suisse, du Royaume-Uni, de la Grande Bretagne, de l'Irlande du Nord, d'Andorre, de la principauté de Monaco, de Saint-Marin et du Vatican sont également autorisés à y séjourner. Il existe toutefois des restrictions pour les ressortissants de certains pays comme la Bulgarie et la Roumanie. Ces derniers doivent avoir été placés en quarantaine pendant 14 jours précédant leur arrivée en Italie. Ceux en provenance de la Croatie, de la Grèce, de Malte et d'Espagne doivent non seulement avoir passé 14 jours en quarantaine avant leur voyage pour l'Italie mais aussi être en possession d'un certificat de santé. Il s'agit d'un document certifiant qu'ils ont été testés négatifs à la COVID-19 dans les 72 heures précédant leur arrivée en Italie. A compter du 13 août 2020, si ces derniers ne sont pas en présence de ce document, ils sont tenus de se soumettre à un test de dépistage soit au port d'entrée dès que possible, soit auprès d'un établissement de santé de leur choix dans les 48 heures suivant leur arrivée. Pendant cette période, ils doivent également s'auto-isoler à leur domicile. D'autre part, tout voyageur en Italie doit informer les autorités de la santé quant à leur arrivée. S'il présentent des symptômes de COVID-19, ils sont tenus de s'auto-isoler sans plus tarder et de contacter les autorités de la santé qui décideront de la marche à suivre. En ce qu'il s'agit des ressortissants des pays tiers, ils ne sont autorisés à entrer en Italie qu'en fournissant un motif solide, notamment, en cas d'urgence absolue, pour des raisons de santé, pour des raisons professionnelles, ou pour regagner leur lieu de résidence. Il existe toutefois des exceptions pour les ressortissants de certains pays, y compris l'Australie, le Canada, le Japon, la Géorgie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie, le Rwanda et l'Uruguay, ainsi que les ressortissants de pays tiers qui sont des résidents de l'Union européenne et leurs personnes à charge. Ces derniers doivent également s'auto-isoler pendant 14 jours suivant leur arrivée. A savoir qu'ils ne sont pas autorisés à utiliser le transport public à leur arrivée. Il faudra donc prévoir la location d'une voiture ou un taxi. Tous les voyageurs sont tenus de fournir un formulaire de déclaration téléchargeable sur le site du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Retrouvez plus de détails sur le site du ministère de la Santé et celui du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?
Pour toute information sur les changements relatifs aux visas pour l'Italie, il est conseillé de se rendre sur le site du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de se rapprocher de la représentation diplomatique de l'Italie dans votre pays d'origine. Pour l'heure, aucun changement notable n'est à signaler. Il faudra toutefois suivre l'évolution de la situation lorsque vous planifierez votre voyage en Italie, surtout si vous provenez d'un pays non européen. A savoir que les ambassades italiennes dans certains pays, comme l'Arménie, ont annoncé que les personnes qui n'ont pas pu utiliser leur visa Schengen pour se rendre en Italie pendant la fermeture des frontières peuvent gratuitement demander un nouveau visa, à condition de n'avoir pas demandé le remboursement de leur billet d'avion.
Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Italie après la crise ?
La pandémie de coronavirus a entraîné une véritable crise économique et de l'emploi en Italie. Même si les droits des salariés sont protégés, l'on s'attend à ce que le taux de chômage atteigne les 10% d'ici la fin de 2020. De mai à avril, le taux de chômage avait déjà grimpé de 6,3% à 7,8%. Ainsi, le pays comptait près de 300 000 nouveaux demandeurs d'emploi. Selon les prévisions du gouvernement italien, plus de 500 000 personnes pourraient se retrouver au chômage d'ici la fin de l'année, sans compter ceux qui travaillent dans le secteur informel. En effet, le bureau national des statistiques indique que 3,5 millions de personnes ne sont pas inscrits au Registre de l'emploi. L'on s'attend toutefois à une légère amélioration de la situation du marché du travail italien à partir de 2021. A savoir que le nombre d'offres d'emploi en Italie est également en baisse depuis le début de la crise. Comme c'est le cas de la plupart des pays, ce sont les secteurs du voyage et du tourisme et de l'aviation qui sont les plus affectés par la crise. Mais les secteurs des boissons et de l'alimentation, de la vente au détail, de la santé, de l'automobile, de l'industrie manufacturière, de la construction et de la fabrication d'équipements de protection ne sont pas en reste. Il est intéressant de noter que de nombreuses entreprises italiennes ont été contraintes à mettre la clef sous le paillasson jusqu'à nouvel ordre. Les employés des secteurs de la finance, des services bancaires, des services professionnels, de l'administration publique et des assurances ont eu plus de chances puisqu'ils ont la possibilité de travailler à distance. Il n'empêche qu'ils ont été contraints aux heures réduites. En ce qu'il s'agit des petites et moyennes entreprises qui contribuent de manière significative à l'économie italienne, la plupart d'entre elles souffrent actuellement d'une baisse de revenu, ce qui les a poussé à suspendre leurs activités temporairement, certaines définitivement. Il est donc peu probable que vous arriviez à trouver un emploi en Italie en tant qu'expatrié après la crise.
Comment le système de santé italien a-t-il réagi face à la crise ?
Avec plus de 260 000 cas positifs de COVID-19 et plus de 35 000 décès, l'Italie est l'un des pays les plus touchés par la crise sanitaire mondiale. Même si le pays possède l'un des meilleurs systèmes de santé au monde, il est clair qu'il n'était pas prêt à faire face à une crise d'une telle envergure. Bien que le système de santé italien dispose d'environ 3,2 lits d'hôpital pour chaque 1 000 patients, ce qui est supérieur à la capacité de nombreux pays, il faut reconnaître que le coronavirus s'est rapidement répandue aux quatre coins du pays avant que les autorités ne puissent réagir. Le manque de respirateurs artificiels et de lits aux unités de soins intensifs n'a fait qu'aggraver la situation. Ainsi, des milliers de patients n'ont pu recevoir les soins appropriés dans les plus courts délais. Qui plus est, le nombre de personnes atteintes qui se sont dirigées vers les hôpitaux du pays n'a fait qu'augmenter le taux d'infections. Ajoutons à cela la pénurie de ressources humaines quand près de 30% des professionnels de la santé ont été contaminés en raison du manque d'équipements de protection. Fort heureusement, l'Italie a pu compter sur le soutien financier et matériel de plusieurs pays et organismes internationaux, ce qui lui a permis de bénéficier de 3 500 nouveaux lits de thérapie intensive, 4 225 lits de soins semi-intensifs, ainsi que 4 unités mobiles dotés de 300 lits au total. Les unités d'urgence ont également été restructurées et le personnel médical a été renforcé afin de répondre à la demande grandissante. Depuis quelque temps, la télémédecine prend également de l'ampleur, avec de plus en plus de prises de rendez-vous, de consultations médicales et de prescriptions qui se font virtuellement.
Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?
Fermées depuis mars 2020 en raison du confinement, les écoles en Italie rouvrent leurs portes le 14 septembre. Le ministère de l'Éducation a publié un protocole bien défini afin d'assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire. Dans un premier temps, il est recommandé aux parents d'éviter d'envoyer leurs enfants à l'école s'ils ont une température supérieure à la normale et s'ils souffrent de troubles respiratoires. Si un cas positif est détecté dans une école, celle-ci fermera ses portes temporairement. L'obligation du port du masque n'a pas encore été définie pour les enfants ayant plus de 6 ans, mais le personnel enseignant et non enseignant sont tenus d'en porter. La distanciation sociale sera également respectée dans les écoles. En ce qu'il s'agit des méthodes d'enseignement, les écoles peuvent opter pour des classes hybrides en alternance mais en accordant la priorité aux cours en présentiel. Qu'en est-il de l'enseignement supérieur ? Il est recommandé aux personnes souhaitant poursuivre leurs études en Italie de repousser leur projet aux deuxième semestre qui se déroulera de février à juillet 2021, dépendant de l'évolution de la pandémie. Néanmoins, ceux qui préfèrent s'envoler pour l'Italie dès maintenant sont tenus de respecter certaines conditions, notamment la distanciation sociale, le port du masque et l'interdiction de se rassembler en public. Les étudiants qui ont besoin d'un visa pour étudier en Italie peuvent d'ores et déjà présenter leur demande. Cependant, les délais de réponse et de traitement de dossier peuvent être plus longues. Il se peut qu'on leur demande aussi une lettre qui confirme l'obligation de leur présence pour certaines classes. Qui plus est, les étudiants étrangers qui sont tenus de s'auto-isoler à leur arrivée en Italie doivent faire les arrangements nécessaires hors du campus universitaire où ils sont inscrits, les frais étant à leur charge. Pour plus d'informations, veuillez vous adresser à votre université. Quoi qu'il en soit, les universités en Italie ont pris les dispositions nécessaires pour assurer des cours à distance à l'intention des étudiants qui n'ont pas la possibilité de voyager en Italie pour l'heure. D'autre part, il est fortement recommandé aux étudiants provenant de pays non européens de souscrire au plan de santé national afin d'avoir une couverture en cas d'infection à la COVID-19. Les étudiants Erasmus peuvent également s'inscrire pour bénéficier de cours à distance. Cependant, pour être éligible à l'aide financière, leur programme d'activités doit s'étaler sur 3 mois au moins.
Comment se porte actuellement le marché immobilier italien ?
Contrairement à d'autres pays d'Europe, le marché immobilier italien affiche une forte fluctuation des prix. Si les prix ont légèrement baissé dans certaines villes, dans d'autres, on note une hausse significative. En effet, une étude réalisée par le site Idealista dévoile une hausse des prix dans une soixantaine de villes d'Italie, et dans six autres aucun changement n'a été constaté. Pour le reste, elles sont devenues plus abordables grâce à la pandémie. De manière générale, les prix de l'immobilier ont augmenté de 0,6% entre mai et avril 2020 à travers le pays. C'est à Naples, à Bologne et à Turin que les hausses de prix les plus importantes ont été enregistrées tandis qu'à Milan les prix ont chuté de 0,8% en mai. Il est également intéressant de noter que des milliers de ventes immobilières ont été annulées depuis le mois d'avril. Les licenciements massifs, les réductions salariales, ainsi que la perte du pouvoir d'achat y sont sans doute pour quelque chose, même si la demande reste plutôt stable. Nomisma, l'institut de l'immobilier en Italie, s'attend à ce que 494 000 ventes immobilières maximum soient réalisées d'ici la fin de 2020, ce qui devrait représenter une baisse de 18% par rapport à 2019. A savoir que la majorité des demandes immobilières en Italie proviennent de potentiels acheteurs allemands, britanniques et néerlandais, selon le cabinet Knight Frank. Si vous souhaitez donc investir dans l'immobilier ou faire l'acquisition d'une résidence secondaire en Italie, c'est peut-être le moment de considérer les villes qui affichent actuellement des baisses de prix.
La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Italie ?
Le coût de la vie en Italie est monté en flèche depuis le début de la crise de COVID-19. Aujourd'hui encore, de nombreux commerces peinent à remonter la pente après le déconfinement, ce qui explique le fait que les prix n'arrivent pas à se stabiliser. Pratiquement tous les produits, biens et services sont plus chers, allant des repas au restaurant aux nouvelles coupes de cheveux. Les consommateurs paient ainsi entre 2 € et 4 € plus cher dans les bars et restaurants comparé à la période pré COVID-19. Les prix varient toutefois d'une ville à l'autre. A titre d'exemple, un café coûte environ 1,30 à Florence, 1,50 € à Rome et jusqu'à 2 € à Milan. Les coiffeurs, quant à eux, ont augmenté leurs prix de 25%.
Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?
En quelques mois seulement, la crise de COVID-19 a transformé le quotidien des Italiens de manière significative. Malgré le déconfinement, la vie reprend son cours timidement, dans le respect des recommandations émises par le gouvernement en vue de combattre la pandémie. Parmi les points les plus importants : l'obligation du port du masque. En effet, depuis le 17 août 2020, il est obligatoire de porter un masque dans tous les endroits publics, y compris le transport public, surtout lorsque la distanciation sociale ne peut être respectée. Cette règle s'applique également en plein air entre 18 h et 6 h dans tous les endroits fréquentés. S'il est possible de se rendre dans les parcs et jardins publics, au théâtre ou au cinéma dans le respect de la règle de distanciation sociale, des mesures additionnelles sont prises par les organisations gérant les lieux de culte afin d'éviter les rassemblements importants. En ce qu'il s'agit des activités sportives, celles-ci sont autorisées en plein air et dans les endroits équipés à condition qu'une distance de 2 mètres soit respectée. A savoir que des prises de température peuvent être effectuées dans des endroits comme les hôtels, les boutiques et les bureaux publics. Il est également recommandé d'acheter votre billet en ligne lorsque vous prévoyez d'utiliser le transport public et de maintenir une distance d'un mètre avec les autres passagers.
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