Ce qui change à Singapour après la crise de COVID-19

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Actualisé 2020-07-17 11:58

La crise de COVID-19 a entraîné de nombreux changements à Singapour, comme dans la plupart des pays, que ce soit au niveau des conditions d'entrée, du marché du travail, du marché immobilier, ou de la vie sociale. Si vous souhaitez vous installer à Singapour après la crise, voici un aperçu de ce à quoi vous devriez vous attendre.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer à Singapour ?

Depuis mars 2020, les entrées non essentielles se sont pas autorisées à Singapour, à quelques exceptions près. Seuls les citoyens du pays, les résidents permanents, les détenteurs de permis longue durée et leurs dépendants, ainsi que les visiteurs ayant reçu l'autorisation du ministère de l'Emploi, du département de l'immigration (Immigration and Checkpoint Authority) ou d'une autre entité gouvernementale, sont autorisés à s'y rendre. Aussi, tout nouvel arrivant à Singapour est placé en quarantaine pendant 14 jours dans l'un des centres désignés par les autorités singapouriennes contre des frais de 2 000 dollars singapouriens qui sont à leur charge. Les voyageurs sont également tenus de se soumettre à un test de dépistage de COVID-19 qui coûte environ 200 dollars singapouriens. Toute personne qui refuse de se plier à ces règlements commet une offense et risque de lourdes pénalités. Par ailleurs, les voyageurs sont tenus de produire un certificat de santé dûment rempli dans les 3 jours suivant leur arrivée. Ce certificat peut être obtenu sur la page SG Arrival Card e-Service de l'ICA.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

Pour les séjours officiels et les voyages d'affaires à Singapour selon les provisions du Green/Fast Lane, les ressortissants étrangers provenant des pays et régions approuvés doivent se munir d'un SafeTravel Pass. La demande doit être faite soit par une entreprise basée à Singapour soit par une agence gouvernementale singapourienne. Une fois que la demande a été approuvée, le demandeur, ainsi que l'entreprise parraine ou l'agence gouvernementale reçoivent une lettre de confirmation. Une fois la lettre reçue, le voyageur peut alors demander un visa s'il provient d'un pays ou d'une région dont les ressortissants sont soumis à l'obligation de visa. Retrouvez plus d'informations sur le site de l'ICA. Ces derniers doivent également être en possession d'un billet retour et avoir été testés négatifs à la COVID-19. En ce qu'il s'agit des détenteurs du Long Term Pass qui se trouvent à l'étranger, ils doivent d'abord demander une autorisation de retour auprès du ministère de la Main-d'œuvre par le biais de leur sponsor.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi à Singapour après la crise ?

Comme c'est le cas de la plupart des pays, la pandémie de COVID-19 a eu un impact considérable sur le marché du travail singapourien. Le ministère de la Main-d'œuvre indique d'ailleurs une baisse du nombre de postes disponibles dans les secteurs manufacturier, des services et de la construction ces derniers mois. En revanche, une étude réalisée par le site d'offres d'emploi JobStreet fait état de plus de 11 millions de recherches d'emploi en ligne durant la pandémie. Selon le site, pas moins de 33 000 postes vacants étaient disponibles dans différents secteurs à Singapour fin mai 2020. La santé, les banques et la finance, les technologies de l'information et de la communication (TIC), la sécurité, le transport et la logistique, l'ingénierie, ainsi que les assurances sont les secteurs qui sont actuellement en quête de main-d'œuvre. Rien ne vous empêche donc de commencer votre recherche d'emploi à Singapour dès maintenant et d'identifier les types de postes qui correspondent mieux à votre profil.

Quel est votre avis sur le système de santé local par rapport à la crise ?

En dépit de la deuxième vague de la COVID-19, Singapour a plutôt bien géré la crise grâce à son système de santé de pointe. De nombreux bâtiments, y compris des centres d'exposition et des établissements hôteliers, ont aussi été convertis en centres de traitement afin de répondre à la demande grandissante. Les professionnels de la santé, dont certains sont partis à la retraite et d'autres qui exercent dans le secteur privé, ont été rappelés et redéployés après avoir bénéficié d'une nouvelle formation. Les patients qui ne nécessitent plus de soins intensifs sont transférés vers des centres d'isolement privés et communautaires afin de poursuivre leur traitement. Par ailleurs, la télémédecine a pris une ampleur surprenante à Singapour pendant la pandémie afin de réduire les visites médicales physiques. Grâces aux nombreuses applications mobiles, la population a pu bénéficier de rendez-vous médicaux et de conseils sans avoir à se déplacer. Même les médicaments et les attestations de congé maladie sont livrés à domicile. On s'attend d'ailleurs à ce que les rendez-vous médicaux virtuels deviennent la nouvelle norme à Singapour afin de respecter la règle de distanciation sociale.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

Toutes les écoles à Singapour ont rouvert leurs portes le 2 juin dernier dans le respect des règles de distanciation sociale et d'autres mesures de précaution recommandées par le gouvernement. Le port du masque reste obligatoire pour les élèves et les enseignants tandis que ceux ayant un proche présentant des symptômes de COVID-19 ou de grippe sont tenus de rester à la maison. Qui plus est, l'interaction entre les différents niveaux et classes a été drastiquement réduite. Les arrivées et les départs, ainsi que la période de recréation se déroulent à des heures différentes. Qu'en est-il de l'enseignement supérieur ? Les étudiants étrangers détenteurs d'un Student's Pass (STP) ou d'un In-Principle Approval for STP qui sont déjà inscrits dans une université à Singapour doivent obtenir l'autorisation du ministère de l'Éducation singapourien avant leur voyage. La demande peut être faite ici. Cette autorisation a une validité de 14 jours à compter de la date à laquelle elle a été émise. En ce qui concerne le déroulement des cours, les groupes de consultation sont limitées à 50 personnes tandis que les classes ayant un plus grand nombre d'inscrits se poursuivent en ligne. Certaines activités sociaux sont également autorisés en petits groupes à condition qu'il n'y ait aucun contact physique entre les participants.

Comment se porte actuellement le marché immobilier ?

Même si les choses tournent toujours au ralenti, le marché immobilier singapourien commence à reprendre des couleurs. Selon les autorités, les ventes de résidences neuves ont chuté de 12% depuis le début de l'année en raison de la crise. Pendant cette même période, une baisse des prix de 1% a été enregistrée. On s'attend d'ailleurs à une baisse des prix allant de 3 à 5% jusqu'à la fin de 2020. Cependant, plus de 500 transactions immobilières avaient été conclues à avril 2020 dans différents districts, y compris les quartiers chics. A savoir que la plupart des acheteurs (82%) étaient des Singapouriens. Il est intéressant de noter que pendant le premier semestre de 2020, les prix des biens neufs dans la région centrale de Singapour ont connu une hausse de 6,1% tandis que ceux des propriétés revendues ont chuté par 0,7%. En banlieue, on note une hausse de 4,1% pour les logements neufs et une baisse de 1,1% pour les logements anciens. En ce qu'il s'agit de la location, le nombre d'offres et de demandes a chuté pendant la pandémie, mais concrètement cela n'a encore eu aucune implication au niveau des prix.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie à Singapour ?

Selon de nombreux rapports, comme ceux réalisés par le cabinet Mercer et par ECA International, Singapour reste l'une des destinations les plus chères au monde pour les expatriés. Et avec la crise de COVID-19, cela ne risque pas de changer de sitôt, compte tenu de la mauvaise posture dans laquelle se retrouvent principalement les industries alimentaires et celui du commerce au détail. La pénurie de certains produits ménagers et de soins personnels a ainsi entraîné une hausse des prix. Ajoutez à cela les pertes d'emploi et les réductions salariales. Cependant, un plan d'aide a été mis en place par le gouvernement singapourien pour aider la population à faire face au coût de la vie. A savoir que le pays s'attend à une baisse de PIB de 4 % à 7 % d'ici la fin de 2020.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

Même si la vie reprend son cours graduellement à Singapour, il est clair que les habitudes ont changé. D'ailleurs, les autorités ont mis en place une série de mesures visant à assurer la sécurité de la population dans sa lutte contre la pandémie. Le port du masque reste obligatoire, y compris dans les écoles, et la distanciation sociale reste de mise. Comme indiqué plus haut, de nombreux cours se déroulent toujours en ligne tandis que les activités en groupes sont limitées. Sur les lieux de travail, on s'appuie sur la technologie pour autoriser les entrées, notamment avec le système SafeEntry. Aussi, la population a été encouragée à utiliser davantage l'application TraceTogether. Par ailleurs, une étude réalisée par la firme Ipsos révèle que 71% des habitants du pays craignent toujours de contracter la COVID-19. Ainsi, ils préfèrent rester sur leurs gardes même si le gouvernement singapourien prône un retour à la normale. En ce qui concerne leur vie sociale, moins de la moitié des sondés comptent sortir au restaurant ou au café comme ils avaient l'habitude de le faire avant la crise. Si 53% d'entre eux n'ont aucune intention de voyager cette année, même lorsque toutes les restrictions seront levées, 30% d'entre eux ne comptent ni participer à des activités ou à des rassemblements culturels, ni aller à la salle de sport.

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